locktar1989 a écrit:Beobachter a écrit:Sinon, très déçu du cirque produit par Jadot au Parlement Européen aujourd'hui. On pouvait s'attendre de Bardella et d'Aubry que ce soit minable, mais venant de Jadot c'est pour le moins attristant et franchement pas à la hauteur. Cette volonté de partir dans la politicaillerie nationale stérile aura renvoyé une image déplorable de lui-même mais également de la France. Il a complètement cramé dans l'affaire son image auprès de ses collègues du Parlement européen. J'espère pour lui que ça en valait au moins le coup
Je tiens par contre à souligner l'intervention de Sylvie Guillaume (S&D). Elle a montré avec sobriété et respect qu'il était parfaitement possible de concilier une position constructive et par là-même à la hauteur des enjeux et de sa fonction, sans pour autant renier sa position d'opposition sur le champ national envers Macron. La juste distance était parfaitement trouvable. Enfin pour qui voulait bien s'en donner la peine et pour qui accordait un minimum de respect envers le Parlement européen, envers l'Europe et envers la France.
C'était limite, c'est sûr mais au moins Jadot a été le seul à regarder Macron en face quand il faisait son discours. Tous les autres (LFI, RN, etc...) sont restés à lire leurs notes en daignant regarder deux trois secondes vers Macron.
Pas sûr que ça soit mieux pour le coup ça
Pour le caractère authentique et pour l'adresse directe à l'intervenant principal du jour, tu as raison. Sauf qu'en l'occurrence il n'était pas censé s'agir d'un simple échange en tête-à-tête entre deux politiciens français mais bien d'une séance publique sur les questions européennes, c'est à dire que tout intervenant étant censé s'adresser autant à Macron qu'à l'ensemble du Parlement européen (et par là-même à l'ensemble des Européens).
En agissant comme il l'a fait, Jadot a simplement ignoré là où il était et ce à quoi était censée correspondre son intervention. C'était une faute envers l'institution devant laquelle il s'exprimait et c'est mal passé, pour cela que je dis qu'il s'est cramé.
De la nouvelle présidente du Parlement au groupe S&D ou même à certains membres du propre groupe de Jadot, son intervention n'a clairement pas été appréciée, cela laissera des traces. Tout ça pour quoi? Pour "se faire" Macron? Pour pouvoir passer des bouts de l'intervention dans des vidéos de campagne? Pour avoir un peu de lumière le jour-même? Il me semble qu'on était en droit d'attendre mieux de Jadot.
Breizh Arzh a écrit:Beobachter a écrit:Sinon, très déçu du cirque produit par Jadot au Parlement Européen aujourd'hui. On pouvait s'attendre de Bardella et d'Aubry que ce soit minable,
Non:
Tu pouvais t"attendre
Disons qu'ON pouvait s'attendre de Bardella et d'Aubry qu'ils agissent comme ils ont agi (eux-mêmes n'ont probablement jamais envisagé autre chose). Je doute que qui ce que ce soit ait attendu autre chose que leurs discours respectifs auxquels on a eu droit (ce qui n'est pas le cas de Jadot pour lesquels les propres membres de son groupe n'étaient pas franchement à l'aise parce que leurs attentes étaient toutes autres). Donc ce n'est pas le "on" sur lequel il y a à revenir ici mais plutôt sur le qualificatif de "minable". La question est donc de savoir comment qualifier de manière générale le type d'intervention et de contribution du genre produit par les deux nommés. Personnellement le qualificatif de minable me semble adapté et je ne prends pas trop de risque à dire que c'est un avis partagé par la majorité des eurodéputés. Tu es bien sûr libre d'avoir un avis différent
noe76 a écrit:@Beo tu reproches à Jadot de mettre la politique française dans le parlement européen mais Macron fait la même chose. Toute façon une présidence française au moment de la présidentielle c'était une mauvaise idée. Macron l'utilise pour faire campagne. Les allemands eux au moins ont été dignes et avaient reporté leurs six mois de présidence. Bref c'est encore une fois de la grosse hypocrisie.
Et puis si Macron était candidat Jadot pourrait peut-être débattre avec Macron sauf que notre monarque présidentiel veut garder les pleins pouvoirs le plus tard possible...
Macron utilise sa fonction pour se valoriser, nul doute là-dessus. Mais il n'a jamais fait que rester dans sa fonction hier. (dit autrement il fait le taf comme il est censé le faire. Doit-on sérieusement lui reprocher?)
Jadot est eurodéputé, il pouvait profiter de sa fonction pour se valoriser. Il n'est pas resté dans sa fonction hier. (dit autrement il n'a pas fait le taf comme il était censé le faire)
Il était parfaitement possible de trouver un juste équilibre (comment se fait-il que tant d'eurodéputés ont tenu des interventions dignes, constructives mais également critiques et que tant de nos eurodéputés à nous - pas tous heureusement - aient eux livré la piètre performance d'hier?)
Maintenant sur la question de savoir si c'est idéal d'avoir cette présidence à ce moment-là, probablement pas, non. Mais ce n'était pas prévu ainsi initialement (Brexit oblige). La question est de savoir si reporter était une option sérieuse. Non pour la simple et bonne raison - qu'outre les modalités pratiques - il n'y avait pas de raison d'une part de perdre du temps et d'autre part d'éventuellement perdre son tour tout court pour le gouvernement actuel. A quel moment un politique qui croit profondément à son agenda européen et à la nécessité de celui-ci pour le bien commun va se dire "tiens je vais aller demander un report" plutôt que de saisir une opportunité existante? Non seulement le temps est précieux et surtout cela revient à prendre le risque de carrément laisser passer une occasion. Pour une fois qu'on ne peut pas reprocher à Macron une certaine arrogance (en l'occurrence celle de considérer dès le début de son mandat qu'il en ferait deux - car c'est bien de cela dont il s'agit: choisir que la présidence française du Conseil soit assumée par ce gouvernement-là ou par le prochain avec un doute sur sa couleur politique et donc ses actions éventuelles), je ne crois pas que ça soit une critique légitime.
Notons d'ailleurs que le "problème" se posera à nouveau dès l'an prochain puisque la présidence espagnole (second semestre 2023) aura lieu en pleine campagne pour les législatives, puis de même pour la présidence suivante (premier semestre 2024) puisque la présidence belge aura lieu pendant leur campagne également.
Est-ce que tu t'attends à ce qu'ils changent ça?