stidpmi a écrit:La proportionnelle, je ne suis pas contre l'idée.
Mais comment on les attribue si on rajoute des députés ?
Sur une base départementale ? Régionale ?
Tout dépend de ce que tu entends par "rajouter des députés"
Ma préférence personnelle si on veut un système insistant sur les territorires (même si je ne suis fermé à rien concrètement
) irait à un système simili-proportionnel. Pas de la pure proportionnelle (sans en être loin), mais une rupture franche avec le majoritarisme quand même.
Cette solution permettrait de laisser l'échelle géographique ouverte aux particularités locales et à ce qui semble le plus pertinent.
Jacky et Alexsar ont raison de souligner le problème d'une proportionnelle appliquée à l'échelle départementale. Concrètement cela signifierait par exemple que la Lozère avec son député unique verrait son élection couronner le candidat en tête au premier tour, soit le triomphe absolu de la minorité (c'est le FPTP britannique le pire système qui puisse exister je crois
).
Si dans le cas de l'élection de 2017, ça passe à peu près (au second tour, le LR arrivé en tête au premier tour s'est imposé contre le LREM arrivé second au premier tour); on voit le problème qui existe si on prend l'élection de 2012, le candidat PS était en tête au premier tour, ce qui signifie que dans un système proportionnel avec un seul élu, il aurait été élu. Sauf qu'on parle d'un candidat qui a obtenu 33% et qui concrètement a été battu au second tour (le fait qu'il ait fini premier au premier tour tenait à la division entre deux candidats LR).
Bref, pas le top. Et une régression par rapport à l'objectif de la meilleure représentation qu'il puisse y avoir.
Mais il y a un même temps l'importance de la préservation du lien au local sur lequel insiste Breizh Arzh.
La Lozère avait en 2017 moins de 60000 inscrits sur ses listes électorales. Dans le cadre de circonscriptions plus larges (rassemblements de départements? régions?), la Lozère serait noyée. Les craintes sont légitimes pour ce type de territoires.
Et j'ajouterai une autre préoccupation qui peut être importante pour certains: ne pas laisser une maîtrise absolue aux partis quant aux choix présentés. (aujourd'hui, des indépendants et autres dissidents ont encore leur chance. Demain dans un scénario avec des circonscriptions plus grandes avec pléthore d'élus à la proportionnelle, ce ne serait plus le cas).
D'où ma proposition d'un système à l'irlandaise avec vote préférentiel
Cela permettrait de concilier l'idée d'une représentation politique plus fidèle avec la préservation d'un lien au local en préservant une dimension personnelle dans le choix des représentants.
J'aurais tendance à dire qu'aujourd'hui il serait compliqué de dépasser l'horizon du département donc autant partir de celui-ci pour proposer quelque chose d'acceptable. Donc on partirait du stade départemental. Avec ensuite possibilité de regroupement ou séparation de ces échelons électoraux suivant les volontés locales.
Donc le point de départ serait une situation avec diverses tailles de circonscriptions allant des 21 élus du Nord à l'élu unique de la Lozère, Creuse et autres.
Dans chacune de ses circonscriptions, chaque électeur a un vote où il classe par préférence ses candidats (il peut très bien se limiter à une seule préférence comme choisir de classer l'ensemble des candidats. C'est vraiment suivant les préférences de l'électeur).
Un tel système permettrait dans le cadre d'une circonscription à élu unique d'éviter d'avoir un élu minoritaire être élu mais d'avoir au moins l'élu "préféré" être élu.
Dans des circonscriptions avec plus d'élus, il y aurait une représentation proche d'une représentation simili proportionnelle tout en laissant la possibilité à certains individus disposant d'un capital sympathie propre de pouvoir se faufiler et être élus.
(léger point négatif: 21 élus dans le cas du Nord, c'est un peu trop quand même
Le bulletin de votes serait juste énorme
C'est le genre de circonscription qui serait sans doute à "casser")
En gardant un certain nombre de circonscriptions, nécessairement on s'éloigne d'une pure proportionnelle. Mais de la sorte, on évite le majoritarisme minoritaire tout en préservant le lien aux territoires et une marge d'autonomie par rapport aux partis (ces deux points me semblant être des préoccupations majeures dans l'esprit des Français, il me semble mieux de les contenter pour avancer
). Un bon pas en avant
Comme toute proposition, elle a ses faiblesses. Mais ça me semble un bon compromis entre les différentes exigences existantes