Résumé du Harricana Trail pour ma part: 28km avec D+1000m.
Gros objectif de l’année pour ma part ==> grosse déception au final.
Pour commencer cet été la préparation a été sérieuse. J’ai réussi à refaire du dénivelé au mois d’août en sortant de Montréal.
Compliqué de préparer un trail quand on passe des Pyrénées à Montréal
hormis le Montréal, c’est une ville plutôt très plate.
Il y a deux semaines j’étais vraiment confiant pour faire un belle performance. Je me disais qu’un 12 de moyenne était envisageable, peut-être 11 si le parcours était technique.
Sauf que jeudi 10jours avant la course, je me bloque le dos à la fin de l’entraînement. Impossible de me lever le matin le lendemain à froid. Je me bourre de cachet pour passer la douleur et aller au travail. L’objectif à ce moment était de me reposer pour un dernier week-end d’entraînement long (avec un jour férié le lundi en plus).
Le vendredi au travail, j’apprends que l’usine mexicaine et française sont en crises sur un sujet technique et que j’en dois aller les aider sur ce sujet. Je dois donc préparer le voyage pour le Mexique la semaine (départ mercredi très tôt et retour dans la nuit de vendredi à samedi) avant le trail et celui pour la France juste après (départ ce soir, retour vendredi)
Le vendredi soir (9 jours avant la course), je me demande si c’est raisonnable d’aller faire cette course avec tous les événements en 2 jours.
Sauf que je me suis engagé avec un collègue (lui fera le 65km). On a déjà réservé un logement pour le week-end qu’on ne peut annuler. Le trail se passe dans la région du Charlevoix à 4h de Montréal.
Le week-end, la douleur se calme et le dimanche matin (7 jours avant) je me dis qu’un footing va faire du bien pour tester le dos, sauf qu’au petit déjeuner, nouvelle décharge dans le dos qui m’immobilise, je prends rdv en urgence avec un physio pour le mardi.
Repos forcé lundi férié.
Le mardi au travail c’est la course pour préparer toutes les affaires pour le déplacement au Mexique si bien que je ne peux aller au rdv chez le physio car je finis trop tard.
Finalement la douleur s’atténuera mercredi et disparaîtra jeudi vendredi avec le « repos ».
Le déplacement au Mexique sera très fatigant mais extrêmement enrichissant. 12h de travail par jour.
J’étais à Queretaro donc à 1900-2000m pendant 3jours.
L’avion du retour atterit à 2h du matin à Montréal. Je suis au lit à 3h. Parfait pour la nuit deux jours avant la course
. La nuit que je considère comme la plus importante.
Samedi (J-1) je fais la route avec ma copine (4h30) pour arriver et rejoindre le collègue en fin d’après-midi. Collègue qui s’est fait un claquage le mercredi soir et n’a donc pas pu participer au 65km!
Loose jusqu’au bout
J’arrive à me faire un nuit correcte de 6h, la plus longue de la semaine pour un réveil à 5h20. Départ prévu à 8h.
Place à la course! Le parcours se décompose en 2 grosses bosses. Je ne connais pas le parcours pour le reste.
Il fait froid, très froid. 0degres au réveil. 4degres au départ. 2 degrés au premier sommet. Ça change des 30 degrés sur Montréal en début de semaine!
Le froid ne me dérange pas. Je m’échauffe 15min car le départ se fait en cote sur un piste de ski (2km et D+340m).
Le départ se passe bien, j’arrive à trouver un rythme correct dans la bosse en alternant course et marche. Au sommet je suis 12-13 ème.
Les 8km suivants sont cabossés mais rapide où je trouve un bon rythme (4m20 au km) pour ne pas me mettre dans le rouge. Je perds 4places mais l’important n’est pas là.
Au 10eme km, surprise, on arrive dans un single track très technique. Je ne préfère pas prendre de risque alors que c’est habituellement ma spécialité. Je me dis que la course est encore longue.
Au 11eme, entre deux arbres, je me fais attaqué par quelques guêpes. Plus de peur que de mal. A l’arrivée j’entendrais que certains se seront fait piquer!
On sort du single au 12ème juste pour la ravitaillement. J’ai ce qu’il faut dans mon sac à dos (2 gourdes de 500mL et à manger) donc il n’est pas important. J’ai prévu de m’arrêter au 2nd ravitaillement au 19km.
On récupère directement un single track pour la deuxième ascension. L’ascension parfaite je trouve. Jamais très pentu permet de courir pratiquement tout le long. Le single est un peu moins technique.
Malheureusement au 16ème km, gros coup de bambou. Je n’ai plus de force. Je prends un coup au moral également car je me retrouve pour la première fois tout seul. Je me dis qu’il reste 2km de montée et ensuite ça sera plus simple. Je finis en douceur en marchant de temps en temps pour récupérer en espérant un retour par l’arrière pour ne pas être seul. Personne...
Je m’arrête au ravitaillement manger du salé et boire un coca. C’est parti pour les 9 derniers km.
On commence par 500m de descente et un nouveau single très technique qui me fait souffrir. Je sens les crampes qui arrivent ...
La sortie du single au 21eme aura raison de moi puisque s’en suit 3km de descente normalement rapide sur un sentier caillouteux équivalent à celui du début de course.
Horrible, je n’ai pas d’autres mots. Avec les crampes je suis scotché à 10km/h... impossible d’accélérer. Je prends un nouveau coup au moral quand je vois tout le monde qui me dépasse dont la 1ere féminine en galopant dans cette descente pour si alléchante!
Au 24km, on croise les spectateurs pour aborder un dernier single en forêt.
Je m’arrête à ce moment car je ne peux plus courir avec les crampes au deux mollets. Un spectateur vient me voir en me proposant son aide.
Je lui dit que je vais abandonner car je ne peux plus courir et je ne vois pas l’interêt de finir cette course en l’état...
Il me remotive et me donne une petite bouteille d’eau très salée.
C’est clairement dégueulasse mais qu’est-ce que c’est efficace! Les crampes disparaissent en instantanée. Je le remercie pour cette aide et repart pour les 4derniers km qui seront un véritable supplice.
Je cours, enfin plutôt je trottine à 11km/h sur le plat et marche au moindre dénivelé (positif comme négatif) en continuant de me faire dépasser. A ce stade, ça ne me touche plus trop.
Finalement l’arrivée se présente au je trottine avec les encouragement des spectateurs.
43 ème place sur 500 en 2h47. Bien loin des espérances et une déception à l’arrivée qui sera dur à masquer!
Avec le recul (d’une journée), je suis content d’avoir fini car ce genre d’expérience me servira pour le futur lorsque les distances s’allongeront sur les trails.
Je constate aussi que j’ai perdu en puissance dans les ascensions depuis que je vis à Montréal. Je l’avais deja remarqué lors de la préparation cet été.
Maintenant nouvelle semaine de déplacement professionnel où je vais me reposer un peu avant de réfléchir au projet de fin d’année.
L’objectif était le semi de Toronto pour passer les 1h20 sauf que ce dernier est le 21octobre, trop proche.
Je vais peut-être me rabattre sur Philadelphie le 18novembre pour bien le préparer et finir l’année sur une bonne note en ayant atteint cet objectif -1h20.
Avant cela un 10km route mi octobre. Le premier depuis près de 2ans.