Odlo High Trail Vanoise 2021 - KV Sortie Stravahttps://www.strava.com/activities/5610023345Rentré hier soir d'un week-end à Val d'Isère, je prends le temps de faire un petit CR
Pourquoi ce KV ?Septembre 2021. Je viens d'accompagner Aurélien Dunand-Pallaz sur les dernières heures de son record de D+ en 24h. Le week-end qui suit a lieu mon 1er objectif de la fin de l'année : mon premier kilomètre vertical, le KV du Mirantin. Malheureusement, le mardi avant la course je me fait faucher par une voiture au cours d'une sortie vélo et je suis privé de sport jusqu'à décembre.
Savoyard, j'ai été bercé au rythme du ski alpin et de ses lieux mythiques. La Face de Bellevarde en fait partie : une descente hors norme dessinée pour les Jeux Olympiques d'Albertville sur ce versant austère qui domine Val d'Isère. En février 2009, gamin, j'étais parmi les spectateurs des Championnats du Monde de ski, puis chaque année pour la Coupe du Monde.
A la fin des années 90, le format KV prend naissance sur les flancs du Rocher de Bellevarde : 1000 mètres de dénivelée, sur la distance la plus courte possible, avec de nombreuses sections hors chemins. J'adore Val d'Isère, pour le mythe, les paysages et l'architecture : ce sera donc mon objectif, mon premier KV.
Vendredi : Bis repetita ?Ces derniers temps je n'ai pas beaucoup fait de sport. Lundi, j'ai fait un test en montée et les sensations étaient bien pourries. Mercredi je me fais une ampoule au talon en courant à plat. Vendredi l'histoire a failli se répéter à quelques centimètres près puisque le collègue de sortie avec qui je roulais n'a pas pu éviter une personne âgée en vélo électrique en contresens qui a traversé les deux voies de la piste cyclable pour le percuter frontalement. Il a dû renoncer à la cyclo qu'il devait faire ce dimanche. Juste en retrait de lui j'ai eu le temps de freiner et passer dans un trou de souris pour éviter la chute.
Samedi : Soigner la nutritionJe monte à Val où je logerai chez les beaux parents d'un ami qui fait aussi le KV dimanche. Pour l'occasion on est tout un groupe à passer le week-end là-haut.
Quand je monte à Val d'Isère, j'ai deux impératifs que je ne peux pas manquer depuis toujours : les pâtisseries de Chevallot (Meilleur Ouvrier de France, famille d'accueil du skieur Clément Noel) et les burgers de la boutique Quiksilver. C'est important de soigner la nutrition la veille de la course ! En plus, derrière la bière je peux voir toute la pente que je devrai grimper le lendemain.
Désolé pour le torticolis, c'est la faute de Casimages Après le pèlerinage habituel dans le village (Val d'Isère est un vrai village, pas juste une station de ski sans âme comme la Plagne, les Arcs, Courchevel ...), je récupère mon dossard puis je fais un survol des 800 premiers mètres du parcours en téléphérique débrayable. Une fois de retour à Val je me change pour faire une petite reco à pieds jusqu'au sommet de l'Ancolie pour ceux qui suivent le ski
Je profite du cadre : c'est magnifique. Le lendemain je n'aurai pas ce loisir
Le soir, repas avec les amis : tartiflette pour tous, pâtes pour moi. Non pas que je soigne mon alimentation en vue de la course, juste que je suis l'unique spécimen de Savoyard qui n'aime pas le fromage. Le tout agrémenté de Sapon (Sirop de Sapin + alcool Pontarlier anis), spécialité ramenée par cet ami du Doubs.
Le parcours : aussi raide à monter qu'à descendrePour ceux qui ne connaissent pas la Face, tous les mois de décembre c'est bleu de glace, on n'y tient pas debout à skis entre le revêtement et la pente, et Pinturault tire à pile ou face la victoire ou l'abandon.
A pieds l'été c'est un peu pareil
Après un sprint à plat, on emprunte une piste 4x4 montant assez raide dans le stade de slalom. L'accroche est déjà pourrie : ça roule beaucoup.
On arrive ensuite sur un single caillouteux qui nous emmènera jusqu'à la sortie de l'Ancolie, un canyon entre deux rochers emprunté à pleine vitesse en descente.
Pour la suite, on sort des chemins avec une grande prairie jusqu'au départ du slalom géant. Cela est suivi d'un mur infernal à 65% sans aucune marche. La pente se calme le temps d'une traverse avant de reprendre, accentuée encore par des sections hors chemins. En permanence les pierrailles roulent ou il est impossible de poser le pied à plat. Un long faux plat nous emmène à l'arrivée du téléphérique puis il est temps d'entamer l'enfer final dans la caillasse pour rejoindre le sommet de Bellevarde. L'arrivée se fait dans la cabane de départ de la descente (150m au dessus du sommet des pistes actuelles) en remontant la rampe de lancement. Je repère les trajectoires à prendre en fonction du sol car je sais que je serai cramé le lendemain.
Le Jour JUn petit dej à Val, c'est obligatoirement à base de pattes d'ours de Chevallot
Après une balade dans le village, je pars m'échauffer pendant 1h. Je squatte la 1ère ligne de la mass start (la course open se fait en mass start, les FFA auront un départ individuel ensuite) car je sais que ce sera la guerre. Mon ami me rejoint, on se check, ça passe à l'écran géant, c'est beau
Ca va partir !
Le KVA l'accélération de départ je suis très bien placé. Je cours à 15km/h mais je me fais dépasser.
Je fais le choix de ne pas forcer plus car ça part très fort et je me fais déborder par tous les côtés dans le faux plat montant. J'arrive au pied de la montée
entre la 15ème et la 20ème position sur 60 et quelques. Mon ami que j'avais distancé à l'accélération est revenu juste là. Moralement c'est dur mais je suis habitué : je n'aime pas les départs et il faut en garder car le plus dur est à venir.
Je commence ma remontée dans la piste 4x4 en laissant du jus car je dois sortir de la trace avec la meilleure accroche. Au début du single j'ai déjà bien avancé mais je suis un peu coincé. Je passe dans l'intérieur du virage un concurrent qui n'appréciera pas et me repassera avant que je ne le repasse définitivement. Dans l'Ancolie je ne peux pas doubler car ils nous obligent à suivre les lacets du chemin, tant pis je me repose, les sensations sont plutôt bonnes.
A la sortie de l'Ancolie, dans le pré je peux partir à mon rythme. Les mollets chauffent vite car le pied n'est jamais à plat. En plus, les raidards des passages de routes bien connus du slalom géant ponctuent cette longue remontée vers le mur. C'est dur !
Je commence ce mur que je redoute, mais en même temps je sais qu'il m'est favorable et je rattrape 20 à 30 secondes sur mes concurrents directs. C'est horrible, je pousse sur les bâtons, je m'accroche au sol, il est difficile de trouver des marches convenables pour accrocher les pieds.
Dans la traverse où la pente se radoucit je me réhydrate et je temporise en suivant le tempo des concurrents. A la sortie du virage quand la pente reprend je remets la machine en route et je lâche un par un ceux qui m'entourent. Musculairement c'est compliqué. Beaucoup plus que le cardio, même si je dois détendre la respiration. Dans le passage hors chemin qui suit je creuse le trouve dans les grandes marches, encouragé par les bénévoles qui ont pitié de ma gueule serrant les dents
A découvrir à 51 secondes dans cette vidéo
https://www.facebook.com/hightrailvanoise/videos/494056065218813Dans le raidard qui suit j'ai un début de crampe dans une marche à passer. Je bois autant que possible mais ce n'est pas évident dans cet effort. La pente diminue et il me faut gérer la pression des concurrents plus à l'aise que moi sur le plat. J'ai l'impression que ça revient derrière moi (mais de ce que je vois sur Strava cette impression ne se vérifie pas). Sous le télécabine ma mère m'annonce que je suis 7ème. Je monte les escaliers et je relance tout ce que je peux sur le plat.
Dans le dernier grand mur je ne reviens pas assez sur la coureuse me précédant pour la dépasser. C'est très dur et je monte au mental ... (cf les photos sur Strava
)
Arrivée à la cabane en 47'19, c'était plus ou moins mon objectif, et l'on me met au tour du coup la médaille de finisher avant que j'aille mourir dans un coin
Au classement final je suis 6ème, un concurrent a été rétrogradé ?
https://htv.livetrail.net/classement.php?course=CVOPEN&cat=scratchMon ami arrive 9 minutes après, je l'encourage puis je vais profiter de la vue sur Val d'Isère :
BilanUn résultat correct pour une première
La 6ème place ne veut rien dire car le plateau n'était pas fameux sur la course open. La bière à volonté à l'arrivée c'est vraiment cool !
Un bon week-end plaisir conclu par un nouveau burger le dimanche soir chez Roxy/Quiksilver
Maintenant, direction les montées sèches d'Arêches fin juillet, moins raides pour se faire sauter le cœur
A noter que parmi les cadeaux remis lors de l'inscription, on a eu une entrée au centre aquasportif, très appréciable après la course !
Vraiment une très bonne expérience, entre l'organisation, les ravitos, la piscine, les photos à venir demain soir ... Pour 17€ c'est bien mieux que le KV de Chamonix que des amis à moi ont fait il y a 10 jours à 29€ pour la course seule (compter une trentaine d'euros en plus si vous voulez récupérer les photos).
PS : Bravo redneck et Tek'