Oulà, ça a déjà spoilé ici et du coup : merci à tous!
CR version (très ) courtePas l'entraînement pour sub-3h (je le savais). Confirmé au 37e, j'ai du laisser filer le groupe. Ensuite, pas spécialement envie de me faire la peau pour gagner 1min (PB sur ce parcours 2h55) : fini pépère à prendre du "plaisir" (avec de sacrées contractures musculaires...). Au final 3h03 et des brouettes, très satisfait dans une optique de retour et de reconditionnement physique (l'objectif du jour était 3h05). A présent déambulateur ces prochains jours CR version longueD'abord, il faut préciser d'où je (re)viens.
Mon meilleur marathon a été fait en 2014 sur le même parcours avec un 2h55 (PB), marquant la fin d'une belle période où je pouvais m'entraîner comme un boeuf (
). Depuis 4ans, j'ai eu pas mal de soucis (décès de ma mère puis grand-mère), gestion de l'appartement, ainsi que pas mal de travail pour ma thèse: bref je n'ai jamais pu maintenir un entraînement régulier et me contentais donc, en guise de rappels de courte durée, de jouer au meneur d'allure sur des semis (1-2 par année) sans jamais faire de courses "pour moi".
Cette année, j'ai vu une fenêtre s'ouvrir et j'ai aussi compris qu'il était vital pour moi de me sortir de mon inertie
glandouillage, coûte que coûte.
Reprise donc en juillet, entraînement basé surtout sur du volume (p.ex. vélotaf) mais peu d'intensité structurée: l'objectif était de refaire du long assez rapidement, quitte à avoir peu de vitesse (je ne suis pas sûr d'être actuellement sub-40min au 10km pour dire). Je savais dans ce contexte ne pas pouvoir espérer égaler mes PB, mais tant pis: l'essentiel était de revenir rapidement à
90-95% de ceux-ci.
Vous allez me dire: osef de tout ça, et la course
Vous avez raison: simplement, ce qui précède explique mon état d'esprit au départ. Envie de faire un temps correct, sans trop de prise de tête car l'essentiel était ailleurs.
Ces derniers jours en mode sirop confit à coup de 8 g/kg/j glucides, le truc qui permet de prendre 2 kg corporels (y.c. eau) et... +30% glycogène musculaire. Nuit agitée (stress du travail
) bref une prépa terminale correcte sans plus.
Départ, on se tâte avec un pote: suivre le groupe 3h ou non
Finalement: le départ étant en descente, on y va et on avisera...
A mon agréable surprise, le rythme était bon mais correct sur les premiers km : léger essouflement mais rien d'affolant, j'étais dans la bonne allure: celle que j'avais travaillé à l'entraînement. Sauf qu'à l'entraînement, ça correspondait à 13.5km/h, et là avec le bonus course (+carbo loading) à 14km/h.
Du coup, décision de tenter le diable et voir si, sur un malentendu, un sub-3h ne serait pas par hasard possible... Tout le premier semi ça déroule, pas trop d'histoires, il flotte mais c'était annoncé alors bon. Le vent n'est finalement pas si glacial donc plutôt bien tout ça. Occupé à tenter de me protéger des rafales au sein du groupe et/ou à tirer des cordes dans les courbes pour limiter la distance de déplacement: économie on a dit. Passage au semi en 1h29'34 toujours dans les clous, sans histoires. Allright with the food: 75 g glucides par heure et un système digestif qui reste pépère. Mon pote est un peu plus loin: normal, il a décidé à présent de gérer et finira en un très joli 3h08 (new PR), bravo à lui.
Troisième dizaine de km: mon essouflement augmente un peu et cela se vérifie avec une légère dérive cardiaque. Normal tout ceci, je tente (sans espoirs) de boire un peu plus afin de remettre du fluide dans le système et calmer les contraintes cardiaques, sans grand effet. Mais ça reste gérable jusqu'ici, et je suis plutôt bien dans le groupe des 3h alors alea jacta on tente jusqu'au bout. Des douleurs au quadriceps gauche apparaissent pour me rappeler que je n'ai plus la musculature cycliste qui me préservait par le passé: bon, le déambulateur ce sera de toute façon pour demain alors osef...
Doutes quand même au km30: je constate que l'état de mon quadriceps (vaste médian pour les intimes
) gauche est maintenant assez douloureux pour me faire compenser, et je commence à avoir mal aussi au vaste interne ainsi qu'aux ischios. Je me dis que, si c'était un entraînement, je m'arreterais là pour me préserver mais là : osef on a dit...
Du km30 au km34, mon essouflement augmente encore un peu, j'ai du cette fois vraiment m'employer pour suivre le groupe dans un faux plat. Toujours du très normal, mais je réalise que ce faux-plat a été effectué à 15km/h: il y a des coureurs plus forts que moi dans ce groupe, qui ont des fourmis dans les jambes. Il va falloir en tenir compte pour éviter de se mettre dans le rouge. Le groupe des 3h, qui comprenait une cinquantaine de coureurs initialement, n'en contient plus qu'une petite dizaine...
Les km35 et km36, lors d'une nouvelle accélération non perceptible (j'ai su après que c'était une accélération sur la GAP
), je sens que les choses se gâtent pour moi. Je suis désormais en nette hyperventilation et n'en mène plus large: on va tenter de s'accrocher en espérant que ce ne soit que transitoire. Je veux y croire, allez BORD**
, mais l'état de ma ventilation m'indique que j'ai franchi une étape probablement irréversible...
Tic-tac-tic-tac le compteur tourne et, évidemment, après 2km à ventiler comme un soufflet
ça commence à tourner, plus lucide du tout et... Km37, j'accuse officiellement une panne de jambes
Comme, en parallèle, ma jambe gauche -et la droite aussi now- est devenue un délicieux mélange d'aiguilles qui ferait rougir un acupuncteur (vaste médian, interne, externe, ischios, mollet: la totale), ça pèse sur le moral... Bref: I am starting to realize that sub-3h ne sera pas possible cette fois. Je réalise, aussi, qu'en finissant "peinard" je serai de toute façon dans les clous pour un 3h05 qui reste correct par rapport au contexte global de cette course. Aussitôt tout ceci pensé, aussitôt armes rendues, soupesées et emballées avec traité de paix sans conditions.
Je laisse le groupe partir, ils continuent de s'attaquer les furieux
Initialement à me demander s'il va falloir marcher
, je constate en réduisant l'allure que ma ventilation se normalise et que, n'ayant plus comme problème que mes douleurs musculaires (sources de grimaces assez clownesques), ça va être gérable. Par contre, aucune envie de me battre comme un chiffonier pour grapiller 1min: de toute façon le chrono sera supérieur à mon PB et, sachant à présent que ce ne sera pas non plus un sub-3h, je vois peu de différences entre un 3h02 ou 3h03. Du coup, je finis "tranquille" (en continuant de grimacer) en pensant quand même d'où je (re)viens et en me disant qu'être à moins de 10min de mon PB reste largement satisfaisant pour moi dans ce contexte.
La fin en réaccélérant un peu, j'en avais encore un peu sous le capot (niveau métabolique, réserves), mais ça n'a pas été exploitable probablement car j'étais trop près de mes limites ventilatoires (lié à mon manque actuel de vitesse). Au final un 3h03'37 qui est pour moi solide, et largement satisfaisant. A refaire au futur en ayant plus de vitesse et une musculature à nouveau plus développée, je n'ai aucun doute que si j'arrive à persister dans l'entraînement ça va le faire.
A présent déambulateur
et probablement SaintéLyon (je me connais, sinon novembre sera un mois blanc) avant de reprendre les entraînements de vitesse sérieusement en vue de 2019 et d'un hypothétique iron -si le boulot le permet
-
Merci encore à ceux qui m'ont félicité ci-dessus, ont suivi ceci ou lu jusqu'ici. ça motive aussi!
https://www.strava.com/activities/1932430895Pour finir et retour à vous: franchement bravo aux autres performances du WE, la team sub-40min au 10km commence à avoir beaucoup de membres, c'est impressionnant (comparé à il y a quelques années)
(Bien sûr sans dénigrer aucune performance: chacun son niveau et celui qui bat son PB est, dans tous les cas, digne de respect et à féliciter AMHA...
)