Après un lundi sur la route, voici le moment du CR !
4ème fois pour moi que je participe à l'étape du tour, après ma première édition en 2017. Cette année, je savais que le parcours proposé était le plus dur que j'avais rencontré jusque maintenant (même si j'avais bien galéré en 2019 :mrgreen: ). L'épreuve est parfois décrié pour son prix exorbitant mais pour moi c'est l'occasion d'avoir un gros objectif dans l'année et surtout de se retrouver entre amis le temps d'un WE (et se tirer un peu la bourre, faut le dire ;)) ! Il y a bien sûr plein d'autres cyclo avec une orga tout aussi bonne (voir mieux) mais on a prit l'habitude de se retrouver sur celle la. Mon entrainement c'est bien passé cette année, j'arrive avec 5 000km, une cyclo et pas mal de D+ dans les pattes. J'ai pas d'objectif en tête car je sais que le classement sur l'EDT n'est pas aussi significatif que sur les autres cyclo et que je suis loin d'avoir le niveau pour faire un très très bon classement. J'avais envie de prendre du plaisir sur le vélo avant tout et si le classement est pas trop mal, ça sera un plus !
J'arrive le vendredi sur place à la Salle des Alpes, en bas du Lautaret, où je loge avec mes amis, à 10km de Briançon. On en profite pour aller retirer nos dossard. Le village départ est toujours aussi sympa, toutes les grandes marques sont la (où quasiment). C'est toujours cool de se promener dans les allées en regardant les vélos à 10 000€ en exposition :mrgreen:. En cadeau avec le dossard, on a le droit à un sac avec quelques produits (pour la calvitie notamment :moqueur: ), rien de bien exceptionnel, c'est plutôt du classique ! On partira SAS 5 mes amis et moi. Pas trop compris la répartition des sas, sachant que j'ai fais 2400 et 2600 aux dernières éditions. En 2019, j'étais parti SAS 3. Enfin, je préfère partir derrière que partir avec les bruts des premiers SAS, c'est meilleur pour le morale de remonter du monde :mrgreen:
Le samedi, est toujours la journée la plus stressante. Je me rend compte en plus que j'ai oublié ma ceinture cardiaque comme un idiot
. Je me dis que c'est peut être un mal pour un bien, la puissance devrait suffir à pouvoir me situer dans l'effort. On décide mes amis et moi de partir sur un petit déblocage de 10km. Pas envie de se cramer sous cette chaleur et la circulation était juste folle. Il fallait vraiment être courageux pour rouler autour de Briançon à vélo... On a vu d'ailleurs pas mal d'accident impliquant des cyclistes, mais pas étonnant vu le monde... D'ailleurs en seulement 20minute, j'avais une sensation très désagréable d'irritation au fond de la gorge, sans doute dû à la pollution.
Il a fallut aussi aller déposer des voitures à proximité de l'Alpe d'Huez pour l'après course du lendemain. Et c'est le gros point noir de cet EDT : 60km depuis l'Alpe D'Huez pour retourner vers Briançon, en se tapant Sarennes et le Lautaret, juste impensable après avoir englouti 167km et 4700m de D+ (enfin pour moi, j'ai vu que Viick avait passé ça sans encombre
). On dépose les voitures à Mizoen, en bas de Sarenne, où on trouve de la place près de l'église.
Après une bonne nuit de sommeil, c'est le grand jour ! Réveil à 5H pour un départ à 7h37. La route du Lautaret en direction de Briançon ferme à 6h30 (on nous a dit que c'était pas possible de descendre même en vélo après :doutes: ). Il faut donc arriver à Briançon avant 6h30... et attendre 1h10 dans le SAS. Forcément, il fait pas bien chaud, environ 3 degrés.. Je pars avec coupe vent + manchettes. Je redoutais cette longue attente dans le SAS mais finalement c'est passé assez vite. Le soleil fait son effet et je décide même de ranger le coupe vent avant le départ.
7H37, les fauves sont lâché ! Départ sous la musique comme d'habitude dans une ambiance sympathique. Il n'y aura pas beaucoup le temps de s'échauffer car la sortie de Briançon vers le Lautaret est un faux plat montant. Avec le monde, ça passe plutôt bien, on est jamais tout seul et il suffit de rester dans les roues ce que je fais bien. Le Lautaret est plutôt facile et roulant. Je sais que la route est longue, donc je fais bien attention à rester en I2 tout le long. Ça me permet de bien profiter des paysages tout en remontant pas mal de monde quand même.
J'arrive rapidement au première pente du Galibier. Cette montée était clairement le meilleur moment de la course
. La température était vraiment idéale à cette heure-ci, et les paysages sont vraiment superbe de se côté. Sans voiture, ni moto, c'était vraiment le pied
. J'ai monté sur un rythme tranquille, ce qui m'a permis de vraiment bien profiter. J'ai même trouvé la monté très facile au final ! Je fais la montée du Galibier en 1h26 (Lautaret + Galibier je suppose), avec le 1700ème temps sur 8500. Même pas besoin de coupe vent pour la descente, les manchettes suffiront. Pour la première fois, j'arrive à doubler du monde dans la descente ce qui arrivait rarement par le passé
. Je me rend vite compte quand même que les mecs en frein à disque sont bien plus à l'aise
. Je m'arrête au ravito à Valloire, surtout pour remplir les gourdes. J'ai pas très faim et rien ne me donne trop envie sur les stands. Je me force à manger une barre et quelques fruits. Il y a ensuite la petite montée vers le Télégraphe avant de basculer dans la descente. Au 3ème virage, un mec c'est encastré dans un parapet, ça me calme jusque la vallée
.
A Saint-Michel de Maurienne, il y a 10km de faux plat descendant sur une route large avant d'arriver au pied de la CdF. J'ai la bonne idée de rester dans un peloton au chaud. Ça roule quand même fort, pas loin de 40 de moyenne sur cette portion, sans mettre un coup de pédale ou presque
. Arrêt au ravito avant la CdF, ça commence à taper fort niveau température alors qu'il n'est que 11h. J'ai toujours pas faim, ce qui m'inquiète un peu mais je me force à manger une patte de fruit et une moitier de barre. J'ai par contre heureusement bien penser à m'hydrater, j'ai déjà presque bu 3l d'eau en 3h
.
Je sais que la CdF va être le gros morceau du jour. Tout le monde me dit que ce col est particulièrement difficile. J'attaque quand même sur un bon rythme les premiers kilomètres qui sont plutôt pentu. Je sais qu'après les deux kilomètres de descentes, les choses sérieuses commencent et effectivement c'est pas de la tarte
. 5km à 8,5%, avec un soleil toujours plus chaud. Je passe bien cette partie, où j'imprime un bon rythme et dépasse de nombreux cyclistes qui semblent déjà en difficulté ! Viens ensuite une portion plus douce après les tunnels. La je récupère un amis parti beaucoup trop vite, ce qui me donne un coup de peps
. J'ai un premier coup de moins bien à Saint Sorlin, juste avant le ravito. Je prend un gel, m'étire, m'hydrate bien mais j'ai toujours pas faim. Le salé ne me donne pas envie du tout, il n'y a vraiment que les fruits qui passent. La chaleur doit y être pour quelques choses. Je pars pour les 5 derniers kilomètres qui passent mieux que ce que j'aurais pensé. Je remonte énormément de monde et je commence à voir des gens arrêter, d'autres qui vomissent, supportant sans doute mal la chaleur déjà importante. Je fais la CdF en 2h07 et je prend le 1500ème temps. Cette montée a tenu toutes ses promesses, c'est vraiment irrégulier et dur de trouver un rythme. Il y a bien quelques parties à l'ombre au début mais on se retrouve rapidement en plein soleil.
Une fois en haut, je sais que la montée de l'Alpe se fera au mental. La descente de la CdF est une belle vacherie, avec une montée de 2km en plein milieu... En plus de ça, j'ai l'impression que mes patins freinent beaucoup moins bien
. Sans doute que les résidus de patins sur la bande de freinage en carbone ont rendu leurs efficacités moins importantes, accentué par la chaleur ... Je prend donc aucun risque. J'arrive à la fin de la descente, prêt du Lac du Verney et je suis bien seul. Il y a un fort vent de face mais heureusement je trouve deux mecs qui veulent bien rouler avec moi. A l'intersection en direction de Bourg Oisans, je me laisse volontairement lâcher pour m'économiser jusqu'au pied de l'Alpe. La ligne droite est interminable et je me fais avaler par une estonienne qui tire un peloton à 40km/h (ça ma marqué
).
Dernier ravito à Bourg Oisans, avant les 13 kilomètres en enfer
. Il est 15h, la chaleur est étouffante. J'ai toujours pas faim, et toujours pas de fringale non plus
. Je continue donc de manger essentiellement des abricots car il n'y que sa qui me donne envie
. Je rempli les gourdes et c'est parties pour les 21 virages sous 36 degrés. Je sens une crampe arriver dans les premiers 200m
. Je me demande bien comment je vais réussir à tenir toute la monté comme ça. Finalement j'arrive à la faire passer. Il y a des gens arrêté à chaque virage et chaque coin d'ombres, d'autres qui déchaussent au milieu de la chaussée prit de crampes, un véritable carnage... Heureusement, à ce stade de la course, je suis toujours avec mon ami ce qui me motive vraiment à pas mettre pied à terre. Rapidement j'enlève le kilométrage du GPS pour mettre juste la carte
. Je monte tant bien que mal à mon rythme, en jouant avec les crampes que je sens parfois arriver. Il y a pas mal de monde sur le bord de la route pour nous rafraichir. Les virages passent les uns après les autres, ça se joue au mental pour pas poser pied à terre. En plus de ça y avait un vent terrible ce qui fait que un virage sur deux, le vent était de face (notamment à l'approche de la station). Il reste 2km plus facile une fois à la station, j'y suis enfin et je trouve même la force de lâcher un sprint dans les 200 derniers mètres quand je vois le public très nombreux encourager les finishers !
J'aurais mis 8h18 (arrêt compris) pour boucler les 167km et 4700m de D+ avec une moyenne de 21,6 au compteur. Sans doute ma plus grosse sortie à ce jour, la montée finale était juste terrible sous cette chaleur de plomb ! Je fais quand même le 1200eme temps dans l'Alpes sur 8500, alors que j'étais à l'agonie tout le long, comme quoi j'étais encore pas si mal par rapport aux autres ! Au scratch final je fais 1800ème sur 8600 arrivant. Il y avait apparemment 10 000 partants, ce qui veut dire que 6000 personnes ont payés 120€ pour pas venir
. Mais il fallait être solide mentalement pour finir aujourd'hui, surtout vu la chaleur ! Felicitation a tous les gruppettiste d'avoir terminé hate de voir vos CR ! Vraiment content de ma performance, j''ai l'impression d'avoir géré ma course parfaitement en partant doucement pour en garder sous les pédales, ce qui se voit dans les classements des différents cols. Un peu étonné de ne pas avoir eu plus faim où de mettre taper une fringale, au final j'ai pas manger grand chose mais faut croire que sa a largement suffit.
Le petit bonus de fin, c'est la remontée par Sarenne pour retourner à la voiture garé à Mizoen
. Les 3km à 8% étaient très sympa. En plus c'était un bazar monstre avec les voitures... Une fois à Mizoen il a fallut reprendre le Lautaret pour retourner à Briançon, mais ils avaient eu la bonne idée de mettre un feu travaux de 3min en plein milieu du col. Heureusement, on a finit tôt donc on a mit que 1h20 pour retourner à Briançon. Mais apparemment, certains ont mis 4h pour se sortir de se bourbier et sont arrivé à 1h voir 2h du matin (l'heure à laquelle la DDE est intervenu
), journée un peu longue en étant parti à 6h du matin... La logistique à l'étape du tour c'est toujours un sacré sketch, je suis pas sûre de refaire l'étape si y a encore une arrivée à 60km du départ
. Dommage car une cycle sur route fermée, c'est quand même super !
Je remet la sortie ici :
https://www.strava.com/activities/7446227638/overview