Bon aller à mon tour. L'avantage c'est que mon CR va être quelque peu différent de celui de mes compères.
https://www.strava.com/activities/9201204697Je le fais avec mon cousin et pour notre part, notre seul objectif est d'arriver en haut et de battre notre record de d+ en prenant du plaisir. On l'a préparé comme on pouvait mais plutôt avec sérieux.
La semaine avait pas vraiment bien commencé avec l'annonce de l'arrivée au tunnel et non au col...ce sera au final très bien ainsi.
On part dernier SAS et pour le coup, tout le monde se respectait, et ça roulait pas des masses.
On va pas s'amuser à se griller ici et la 1ere bosse passe tranquille.
La transition vers beau plan passe vite tout en se faisant doubler par mal de grosses cuisses qu'on reprendra une à une quand la route se cabre.
Dans Beau-Plan les sensations sont bonnes, on discute, on double pas mal de monde, personne nous double et on arrive en haut tranquille. On s'arrête au ravito avant de redescendre et là surprise, même en descente je double des gens.
Visuellement bien aimé ce col, plus sympa que le télégraphe.
Le télégraphe justement, un peu de mal se remettre dans le rythme mais après 2/3 kms ça revient et on reprend notre promenade.
Bon si j'avais su que je le grimperais en 1h00 et 20sec j'aurais peut-être augmenté un petit chouilla l'effort.
De nouveau pause ravito au sommet, ils ont sorti le sauciflard et le jambon les salauds.
On rejoint Valloire et la sortie prend une autre tournure, il fait encore bon mais on galère jusqu'à plan-lachat.
L'impression d'être scotché dans les lignes droites et que la route est un vulgaire faux plat...alors qu'en fait non.
Mon cousin veut s'arrêter une minute à plan-lachat, je suis pas trop chaud et au final je le béni.
Je sais pas pourquoi, je suis tout de suite mieux dans les pentes raides qui suivent, je trouve mon rythme, n'avance pas très vite mais me fais plaisir. Allwatcher m'encourage, ça fait plaisir
Bon bien sur, je me demande lequel des deux cela pouvait bien être.
Pas mal de participants qui redescendent ont aussi un mot sympa.
A 5 kms du sommet, je lâche quelque peu mon acolyte, on préfère rester sur notre rythme.
5 kms du sommet donc (enfin de l'arrivée au tunnel vous avez compris) et tout se passe bien...
J'ai perdu la notion du temps dans ce col mais tout va changer en 5 min, les nuages aux alentours sont sur nous, la pluie se met à tomber avec force, elle devient blanche ... il reste environ 3 kms (je suis vers les granges je crois) et on est sous l'orage tant redouté que les meilleurs ont eu la chance d'éviter.
Sur ces 3 kms, je ne gère plus, j'appuie juste au max sur les pédales pour arriver le plus vite possible, sauf que plus ça va moins ça va. Plus tu montes, plus c'est déguelasse. Oui c'est logique, je sais.
Je peux juste déplier mes manchettes, hors de question de s'arrêter mettre mon imper, on verra ça en haut.
Avec les lunettes je ne vois plus rien, je veux les enlever, l'espèce de grésille fait très mal alors je les garde, mais je vois rien.
Un virage, tu as vent pleine face, t'avances pas, c'est l'enfer, le suivant il est plus favorable, tu "souffles" mais la portion passe trop vite.
Dernier km je croise des gens qui descendent ...ils sont à pieds...
Impossible de prendre le temps d'apprécier les murs de neige. C'est donc ça le Giro.
Enfin la ligne, je me dépêche de récupérer mon sac et file sous la tente du ravito, enlève mon maillot et mes gants humides pour mettre des affaires sèches, un gars me sert un thé et là je vois que tremble à mort. Le thé ne reste pas dans le gobelet...je ne m'en étais même pas vraiment rendu compte jusque ici. Je ne peux pas m'arreter.
L'assistance me met au chaud dans un camion avec d'autres rescapés et à ce moment là mon cerveau n'a pas encore fait le deuil, je réfléchis à comment pouvoir redescendre. C'est 5/10 min plus tard quand ils nous ont annoncé que la course était arrêté qu'on a compris qu'ils nous laisseraient pas repartir...plus soulagés que dépités.
On attend environ une heure de se faire redescendre, tout était rangé, il n'y avait plus aucun cycliste sur la route jusqu'à st michel, quel sentiment étrange.
L'orga était vraiment exceptionnelle, dans la gestion de la course, son suivi mais également de la façon dont ils se sont occupés de nous sous le déluge 2500m d'altitude, on ne pouvait pas demander mieux.
On est un peu déçu de pas avoir pu finir la finir la boucle mais on est surtout content d'avoir pu franchir la ligne avant son arrêt.
La perf sportive qu'on est venue chercher est bien là !
Notre classement n'a aucun intérêt, on a profité comme on voulait et avont fait de bons ravitos (je passe la ligne en 5h05 alors que je suis à 4h40 sur la selle
).
Ce qui nous a étonné c'est que nous avons sans cesse doublé du monde (parfois redoublé) alors qu'on ne s'est jamais fait dépasser.
Belle surprise.
Une fois en bas, on a repris nos esprits, on va pas se priver de la tartiflette quand même.
On reviendra, il nous faut finir la boucle et surtout aller au sommet du Galibier.
Impossible de tout décrire, ça fuse trop vite dans ma tête.