Pendant que c'est encore tout chaud, sinon je vais oublier, voici un petit carnet de route de ma journée d'hier !
Levé à 5h50, départ de chez moi à 7h pour prendre le train, direction Montréjeau. Sur place, je pars vers Luchon. Il fait très frais dans la vallée, léger faux plat montant et vent quasi-nul. Dès le départ, les jambes répondent plutôt bien et j'arrive à Luchon, 40 kilomètres plus loin, un peu en dessous des 31km/h de moyenne.
J'attaque alors le Peyresourde par les pourcentages les plus élevés. Assez rapidement, je rattrape et dépasse un espagnol habillé en Movistar qui va me ratonner pendant un moment. Etonnant, non ?
Les jambes sont vraiment bonnes, je ne me préoccupe pas de ce passager clandestin qui va exploser dans ma roue à 5km du sommet. Bien fait
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Peu après, je rattrape un cycliste lotois, beaucoup plus bavard, avec qui je termine l'ascension. J'arrive finalement au sommet en 54'27", à un moyenne sympathique de 15km/h.
J'avais prévu de monter ensuite par la Hourquette d'Ancizan, mais ce cyclo me dit qu'il redescend sur Arreau pour monter l'Aspin. Qu'à cela ne tienne, j'irai avec lui. La descente vers Arreau est géniale. Route en bon état, belle pente et courbes rapides, un vrai plaisir. Ensuite l'Aspin, ça a été la bonne surprise du jour ! J'avais tellement d'a priori sur ce col à cause de sa petite réputation en course que je m'attendais à une purge sur une grande route avec des pourcentages trop faible. Je m'attendais à monter le col de Port, en fait.
Et finalement, la route est assez étroite, les paysages magnifiques et c'est un col très agréable à monter. Le seul problème réside dans la circulation un peu plus grande qu'ailleurs. Et surtout, même si c'est peut-être compliqué d'y faire la différence en course, il n'est pas si facile que ça. Petite pensée pour A_B qui aurait souffert si on avait du enchainer Aspin-Tourmalet à la sortie Gruppetto
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Mention spéciale dans le col à celui que nous appellerons Roger, 55 ans, 1m75, 90kg, cyclo du dimanche, 200km au compteur depuis le début de l'année (autant d'A/R à la boulangerie ou au PMU du quartier), qui pensait que monter l'Aspin serait facile parce qu'il a vu Ricco y sprinter en 2008. Résultat : épuisé, il rangeait le vélo dans la voiture de sa femme après 5km de montée, soit avant les gros pourcentages
J'ai monté le col un peu moins vite que le Peyresourde, mais j'ai quand même doublé pas mal de hollandais qui étaient de sortie. Je lâche mon compagnon de route à 4km du sommet, je ne le reverrai plus !
Montée en 50'27", un tout petit peu en dessous des 14km/h de moyenne. Encore correct !
La descente de l'Aspin ne dure pas bien longtemps. 6km jusqu'à Payolle, dans la brume, puis un long faux plat descendant jusqu'à Sainte-Marie de Campan, où j'enchaine immédiatement avec le Tourmalet. Là, c'était l'inconnue du jour. Je n'avais encore jamais monté un HC avec 2 cols et plus de 100km dans les pattes. Je m'attendais à souffrir. Les premiers kilomètres se passent bien (selon Strava, j'ai mis 17 minutes de moins qu'avec A_B pour faire les 5km à 8% qui séparent le premier paravalanche de ceux qui se trouvent avant La Mongie
).
Sauf qu'arrivé aux paravalanches, les choses se gâtent. Les pourcentages ne descendent plus jamais en dessous de 9% et les jambes commencent à flancher. Avec le soleil, je commence aussi à surchauffer et faute de boisson non-sucrée dans mes bidons, je suis obligé de m'arrêter à la Mongie pour acheter de l'eau pour me réhydrater et m'asperger la tête et le cou (refroidissement improvisé). Je repars ensuite dans le dur, et les deux derniers kilomètres seront une grosse souffrance pour moi. Un râle à chaque coup de pédale, couché sur mon vélo devant le regard de pitié des touristes... J'arriverai quand même en haut, parce que voilà, "shut up legs" !
Au sommet : 1h27'41", soit un peu plus de 11km/h de moyenne.
Dans la descente, il y a d'abord des embouteillages à cause d'un troupeau gigantesque de moutons qui traverse la route dans un sens puis dans l'autre. Je fais toute la première partie de la descente avec un italien complètement cliché. Tenue Castelli, épilation totale, limite body-buildé, tatouté aux bras, mollets et cuisses. Assez sympathique quand même pour le peu qu'on a pu se comprendre... Dans la deuxième moitié, j'ai envie de me faire un peu plaisir et je pars tout seul. J'approcherai les 80km/h sur la nouvelle route avant barèges (un billard, un régal de descendre là dessus), avant d'entamer ensuite la longue route jusqu'à Lourdes.
Et c'est à ce moment là que je me suis aperçu que j'avais beaucoup progressé, puisque finalement ça n'a pas été un calvaire, loin de là. J'ai roulé tranquillement malgré le vent de face et suis arrivé sans souci à Lourdes (mis à part un petit début de crampe à la cuisse, qui n'a pas duré).
J'arrive à Lourdes 1h avant mon train, un peu de tourisme dans les rues de la ville, un en-cas, et retour en train vers Toulouse
Bilan : 175km, 7h10, 24,5km/h de moyenne, un dénivelé >3500m. L'enchainement Peyresourde-Aspin-Tourmalet est un régal : de beaux paysages, peu de vallée, des superbes descentes, c'est parfait pour les cyclos. J'en ai chié dans le Tourmalet, mais c'était quand même un plaisir