Carnets de route et Sorties d'exception

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Re: Carnets de route

Messagepar Samuel » 21 Juil 2016, 21:13

Programme impressionnant, bon courage ;)

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Re: Carnets de route

Messagepar jeanbonnot » 22 Juil 2016, 07:24

Amuse toi bien Panzer et bravo :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar scanlan75018 » 22 Juil 2016, 07:35

Ouch...

Rassurez moi, personne n'arrive à se faire des trips pareils avec des mouflets si ?

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Re: Carnets de route

Messagepar ptiben » 05 Aoû 2016, 09:30

Salut,

Certains d'entre vous sont déjà allé dans les Asturies ?

Avec un collègue, on pense à un séjour de 2-3 jours fin septembre début octobre (à savoir si le temps est potable dans cette région à cette période, similaire au pays basque non ?)

Sur ce laps de temps, il est possible de faire des choses sympas ? Angliru bien sûr (en 38x28 facile), le Gamoniteiro ( la route est-elle en goudron out le long ?), les lacs de Covadonga, Cuitu Negru, Cordal, Cobertoria, lac de Somiedo-Farrapona..déjà sur 3 jours ça fait beaucoup.

Si vous avez des expériences passées je veux bien prendre conseil. Jai regardé pour loger vers Oviedo ou Mieres ( ce qui met Covadonga un peu loin).

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Re: Carnets de route

Messagepar valjo98 » 05 Aoû 2016, 14:47

J'y suis déjà allé l'année dernière. Dans les cols que tu cites, j'ai fait Angliru, Gamoniteiro, Cordal et Cobertoria. Le Gamoniteiro étant bien goudronné jusqu'en haut. Tous ceux-ci sont incontournables si tu passes dans le coin même si je n'ai pas aimé la Cobertoria (pas de virages, pourcentages affreux, paysages moyens). Sinon, je te conseillerais bien la Cubilla, un col aux pourcentages plus raisonnables et avec de très beaux paysages :up
Concernant ta location, Oviedo me semble pas mal placé pour ce que tu veux faire.
N'hésite pas à demander si tu veux d'autres renseignements :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 05 Aoû 2016, 15:09

Oui il pleut pas mal dans les Asturies, je rejoins valjo, Oviedo c'est une bonne location. :ok:
De Oviedo, tu as des trains qui peuvent te permettre de te rapprocher des cols. :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Power » 07 Aoû 2016, 17:00

Ca y est je commence mes 2 semaines dans les Alpes, plus précisemment à Bessans, petit village de Haute Maurienne. Au programme: TOUS les cols du Tour ! A savoir, Iseran (plus haut d'Europe), l'enchainement Télégraphe/Galibier, la Toussuire, le Glandon, la Croix de Fer, la Madeleine, les Lacets de Montvernier ... En deux jour, j'ai déjà fait le Mont Cenis (1ere caté) et la montée vers Valfréjus (1ere caté aussi).
Je serais le 14 aout à la cyclo de la Madeleine. Certains y vont ?

Je ferais un gros CR à mon retour :)

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 07 Aoû 2016, 17:13

Ah ben tu vas faire les mêmes cols que moi !
Sauf que je suis resté que 3j :mrgreen:

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 07 Aoû 2016, 17:43

Power a écrit:Ca y est je commence mes 2 semaines dans les Alpes, plus précisemment à Bessans, petit village de Haute Maurienne. Au programme: TOUS les cols du Tour ! A savoir, Iseran (plus haut d'Europe), l'enchainement Télégraphe/Galibier, la Toussuire, le Glandon, la Croix de Fer, la Madeleine, les Lacets de Montvernier ... En deux jour, j'ai déjà fait le Mont Cenis (1ere caté) et la montée vers Valfréjus (1ere caté aussi).
Je serais le 14 aout à la cyclo de la Madeleine. Certains y vont ?

Je ferais un gros CR à mon retour :)

Génial !

Bon courage, y en a du D+ sur Le Gruppetto cet été. 8)

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 09 Aoû 2016, 08:54

Passo dello Stelvio

Quand je dis à mon entourage qu’un de mes rêves est de grimper jusqu’au sommet du Stelvio, ils me prennent parfois pour un fou, ils ne comprennent pas pourquoi cela représente autant pour moi… Évidemment, ce n’est pas un rêve comme les autres c’est même plus une torture. Image

Pourquoi le Stelvio et pas un autre col ? Pour un tas de raison. Les images du Stelvio sont toujours spectaculaires et hors-normes, avec ses blocs de neige de chaque côté et sa météo très capricieuse en mai. Les images des fameux lacets du Stelvio m’ont toujours fait rêver. Étant un passionné d’histoire du cyclisme, mes deux personnages préférés sont de loin Fausto Coppi et Jacques Anquetil. Et c’est justement sur le Stelvio que l’Italien a écrit une des plus belles pages de sa carrière face à Hugo Koblet, pour la première ascension du Stelvio. Et si le Stelvio est redouté par les coureurs pour sa difficulté, ce n’est pas pour rien…

Même si j’ai déjà grimpé des cols qui me fascinaient comme le Mortirolo, l’Angliru, l’Izoard, le Gavia ou le Ventoux, le Stelvio a pour moi une saveur particulière.


Je me lève à 8h du matin du côté de Tirano. Après un bon petit déjeuner, je pars pour Malles Venosta, j’ai environ 2h de trajet à effectuer pour rejoindre cette bourgade un peu particulière. On est en Italie, cependant ça parle Allemand partout, la ville est très proche de la Suisse Allemande. Je trouve l’atmosphère un peu étrange, je suis entouré de whites, de blancos Image bon ça fait une semaine que ça dure, je commence à prendre l’habitude. J’ai aussi pris l’habitude qu’on me dévisage quand je vais dans des coins plus isolés, je trouve ça assez amusant même, les Italiens sont assez cools. Par contre, quelques jours à expérimenter la gentillesse et la délicatesse des Suisses-Allemands me donnent 0% envie d’y retourner. Image

Une fois arrivé, pas de temps à perdre. Je mange un petit bout de sandwich, je me change et je pars. Sauf que la première fois, j’oublie mes gourdes. La seconde fois, j’oublie mon compteur. La troisième fois, j’oublie mes lunettes de soleil mais j’en ai tellement marre de moi que je pars sans. Image

Je rejoins une piste cyclable, qui va m’amener pas loin du pied du col. Elle est assez fréquentée et avec un Autrichien, on se relaie jusqu’au pied. Les choses sérieuses peuvent commencer. Une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle se présentent : le vent souffle de ¾ dos au pied de l’ascension, mais la chaleur est présente et le soleil tape fort… Image

Image

Je lâche rapidement mon compagnon Autrichien sans le vouloir. Les 7 premiers kilomètres ne sont pas les plus difficiles. Le pourcentage n’est pas important et le revêtement est très bon. Je suis très concentré sur ma respiration et ma fréquence cardiaque et de pédalage, je mouline au maximum et reste dans une zone cardiaque relativement basse. J’en garde, c’est ce qu’il faut faire, car les choses sérieuses commenceront après. Malgré mes 4 sorties en 4 jours, avec plus de 5000m de D+ je me sens bien. Image

L’inconvénient des cols Italiens dans ce coin, c’est qu’il n’y a pas de bornes kilométriques, ce qui est parfois un peu embêtant… Image Mais comme sur le Mortirolo, il y a une borne à chaque lacet du Stelvio. Après 7km, cela commence, je vois le panneau « 48 Tornante », ce passage, c’est un peu l’équivalent du passage à Saint-Estève sur le Ventoux. Avant c’était de la rigolade, maintenant moins. Le premier lacet arrive enfin. Il n’est pas aussi plat et dynamique qu’un lacet de l’Alpe d’Huez, mais il permet de relancer un peu l’allure. Image

La pente se cabre un peu plus. J’hausse légèrement le rythme mais en restant prudent. Pendant 4kms, la pente reste largement abordable et dans les bois. Plus je me rapproche du sommet, plus je vois de cyclistes, plus j’en rattrape. Image

A l’approche de la moitié du col, je tombe sur le kilomètre le plus bâtard du col, qui est pratiquement toujours à 11/12%, mais cela ne se voit pas sur les profils à cause d’une petite redescente. Image Malgré tout, à mi-col, je vais bien et suis encore bien optimiste, il m’en reste encore sous la pédale. J’enchaine les derniers kilomètres en forêt, et à environ 10km de l’arrivée, le paysage change totalement. J’aperçois le sommet du Stelvio et ses innombrables lacets. Il parait à la fois si proche et si loin. Image

Image

Le décor est majestueux, mais c’est aussi ici que l’on voit les plus nombreuses défaillances. J’ai grimpé le Ventoux un beau jour de mai, il était noir de monde et de cyclistes. J’en ai vu à la peine. Mais je n’ai jamais vu autant de cyclistes à l’agonie, à l’arrêt que sur les 10 derniers kilomètres du Stelvio. Et moi non plus, je n’étais pas au mieux ! Image

Les 10 derniers kilomètres sont à près de 9% de moyenne. Le sommet est à 2758m d’altitude, ce qui fait que la grande majorité de ce final se fait au-delà des 2000m. La chaleur est assez suffocante, et j’ai déjà grimpé près de 1000m de D+ et effectué plus d’une heure d’effort. Le Mortirolo, c’est très difficile 11,4km à 11% de moyenne. Mais dans ces conditions, j’ai trouvé que les 10 derniers km du Stelvio ont été beaucoup plus éprouvants que le Mortirolo en lui-même. Image

Je n’ai pas fait le malin, au fil des minutes, je sentais que mes réserves commençaient à s’envoler progressivement. Mes jambes devenaient de plus en plus lourdes au fil des virages. Je n’avançais pas et pourtant, personne ne me rattrapait et après chaque lacets, je ramassais les morts. Je sentais que j’avais de bonnes jambes au pied, et pourtant le Stelvio m’a vidé de mon énergie. Le final était un mélange de supplice et de plaisir. C’est difficile de le décrire mais c’était absolument interminable. Image
Comme souvent en montagne, il fallait souffrir en silence, faire preuve d’humilité et pédaler.

Image

Je compte centaine de mètres par centaine de mètres, et après une éternité, je vois qu’il est écrit en bas arrivée à 500m. Je commence à accélérer et tape le sprint le plus tadjik de ma life pour rejoindre le sommet. La délivrance est enfin là, et je peux enfin savourer le moment. Image

Image

J'ai eu cette photo en fond d'écran durant dès mois, mais voir cela en vrai, c'est quand même quelque chose de magique... Image


Le Stelvio est un monstre. En termes de pourcentages, il ne rivalise pas avec l’Angliru ou le Mortirolo. La plus forte portion se situe autour des 11/12% sur quelques centaines de mètres. Rien d’exceptionnel. Mais sa longueur, son altitude et son dénivelé en font un Géant. Objectivement, je crois que le Ventoux est le col le plus difficile que j'ai grimpé en France. Le Ventoux est super costaud, mais le Stelvio, c'est 200m de D+ supplémentaire et surtout il est situé 800m plus haut que le Ventoux, l'altitude a une importance capitale et fait la difficulté du Stelvio.
Je pense que c’est le col le plus difficile que j’ai grimpé même si c’est difficile de comparer. Je crois que rien ne pourra valoir ses 700m sur l’Angliru à plus de 18%. L’Angliru, c’est brutal, mais on souffre relativement peu de temps. Le Stelvio est très différent, la douleur est inexistante au début, puis elle s’accroit progressivement, sans même s’en rendre compte et c’est long, long, long… Image

Niveau paysage, le Stelvio est bien sûr magnifique. Cependant, j'ai été plus conquis par le Gavia récemment, ou le Teide l'an passé. Je le place quand même dans mon top 3 mais c'est bien sûr, subjectif.

L’inconvénient du Stelvio, c’est qu’il est victime de son succès. Il y a beaucoup de voitures, plus que sur le Mont Ventoux. Je ne parle pas des motards, qui étaient présents par dizaines voir centaines au sommet ? Mais malgré tout, le Stelvio c’est tellement magique. J’avais tellement d’attentes, j’avais peur d’être déçu, mais je ne l’ai pas été. J’ai vraiment été servi. :love: :love:

Image

J’ai réalisé un de mes rêves… dans les heures qui ont suivi, j’ai pensé arrêter et retourner sur Paris. Mais bon, j’ai retrouvé la raison (?) et continuerais vers les Dolomites, il me faudra un peu de repos avant de redémarrer quand même !

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Re: Carnets de route

Messagepar MayodeBain » 09 Aoû 2016, 09:27

Enormissime ! Superbe récit et superbe pref, comme d'habitude ! Bravo Panzer :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar jojodemarni » 09 Aoû 2016, 09:31

Bravo Panzer :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar PCMilan » 09 Aoû 2016, 11:03

Tu fais rêver chinois :love:
Tu t'es fait doubler quand même non ? :mrgreen:

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Re: Carnets de route

Messagepar Samuel » 09 Aoû 2016, 11:20

Bien ouèj ! :D

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Re: Carnets de route

Messagepar Cyro » 09 Aoû 2016, 11:25

Super Panzer :love:

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 09 Aoû 2016, 11:28

Superbe CR, ça donne vraiment envie. :love:
Beau chrono en plus je trouve. Je suis toujours impressionné par ta capacité à finir au sprint sur les cols. :lol:

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Re: Carnets de route

Messagepar SebZé » 09 Aoû 2016, 11:40

Le Stelvio, c'est mythique. Bravo et beau CR.

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 09 Aoû 2016, 13:24

PCMilan a écrit:Tu fais rêver chinois :love:
Tu t'es fait doubler quand même non ? :mrgreen:

Non même pas. :mrgreen:

Les deux dernières personnes qui m'ont lâché dans un col, ce sont Boudini et Leinhart. :niais: :noel:


@ Gringo, on est impressionné par ce qu'on ne fait pas comme le dit Leinhart. :o
Enfin 1km au sprint pour moi, ça te fait 1km normal pour toi. :niais:

Mais sinon content de mon temps malgré la chaleur. 10/15° en moins et j'aurais largement améliorer mon temps. :noel:
Ca reste de loin ma meilleure performance une fois la barre des 2000m atteinte.


Sinon je devrais pouvoir 4 sorties dans les Dolomites, la météo devrait s'arranger d'ici 48h, c'est important parce que je lis souvent que ce coin des Dolomites est somptueux et qu'une vue dégagée est importante.
- Fedaia / Pordoi
- Sella Ronda
- Tre Croci / Tre Cime di Lavaredo
- Giau / Falzarego / Valparola

Et pour finir Sölden. :love:

Aucune folie dans mes sorties, mais bon, faut que je gère mon effort.

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Re: Carnets de route

Messagepar Akitsuki » 18 Aoû 2016, 12:45

MAJ des CR page 1 avec petit classement par zones géographiques :o


Sud-Ouest :


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Sud-Est :


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Nord et région parisienne :


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Classiques, challenge ou BR :


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À l'étranger :


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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 21 Aoû 2016, 22:10

Quand les rêves peuvent devenir réalité...

Un rêve, c’est bien ce que représentait ce périple. En tant que Français, mes premiers amours se sont portés sur le Tour de France. Mais rapidement, j’ai commencé à avoir un penchant sur le Giro, principalement en raison de ses cols. Le décor des massifs Italiens m’a toujours plus fasciné. Probablement parce que la course se déroule en mai, et non en juillet. Cela permet d’avoir des images plus spectaculaires, en raison des conditions climatiques. J’ai en tête ses images dans le Stelvio, le Gavia, l’Agnel, grimpés entre des blocs de neige ou carrément sous la neige !
Et puis, il y a cette démesure, ces pourcentages insensés dans les cols Italiens du Giro, qu’on retrouve rarement dans les cols classiques du Tour de France.

Avant ce périple, j’ai eu énormément de doutes. Mon mois de juillet a été assez difficile, car j’avais toujours cette impression d’avoir des jambes lourdes. Ma semaine en Ariège a laissé des traces et je n’ai jamais pensé à vraiment récupérer entre les sorties à vélo, les activités extra sportives et ma vie professionnelle mouvementée. Je pense l’avoir payé quand je suis allé en Haute-Savoie. De plus, mes analyses sanguines ont ajouté de l’inquiétude. J’ai donc accordé un maximum de temps au repos durant les 10 derniers jours précédents mon départ, afin de sauver la mise.

Je pense m’en être plutôt bien sorti, mais je garde toujours cette frustration de ne pas avoir franchi un palier significatif après les Pyrénées, comme je l’avais fait l’an dernier. C’est une leçon à retenir pour plus tard, je n’ai pas les capacités qu’ont certains, et il ne faut jamais sous-estimer les bienfaits de la récupération.

Pour tenir le coup deux semaines en montagne, il fallait impérativement être au point niveau récupération. J’ai eu beaucoup de passages difficiles l’an dernier, qui ont gâché mes déplacements dans les Pyrénées et les Alpes. J’ai effectué pas mal d’ajustements depuis, et je suis désormais bien rôdé à ce niveau, c’est mécanique. Je ne tourne plus au 100% naturel.
- Mes bidons sont remplis de pastilles High Five ou de poudre énergétique.
- J’avale une gélule de vigne rouge à la fin de mes sorties.
- Je bois 1L d’eau gazeuse après chaque sortie.
- Je bois un bidon de boisson de récupération Overstim.
- J’étale l’huile d’Arnica sur l’ensemble de mes jambes.
- Je mets mes chaussettes de contention pendant 3h.
- Je prends une gélule de magnésium le matin et le soir.

Cela fait peut-être beaucoup, mais je voulais absolument optimiser ma récupération, car je sais que ce n’est pas un voyage que je ferais chaque année, et cela a semblé bien fonctionné.


Ma passion pour les cols va de la fascination et l’addiction. J’ai toujours été « atteint » d’addiction dans ma vie. Quand j’adore quelque chose ou quelqu’un, je ne connais pas la demi-mesure. Je vis mes passions à 100% tant que je peux les pratiquer.

La pratique du cyclisme n’a été qu’un passe-temps pendant très longtemps. Strava a pas mal aidé à faire développer ma pratique, performer sur les segments c’est cool mais pas suffisant. La pratique est seulement devenue une passion à partir du premier col que j’ai grimpé.

Le cyclisme évolue avec le temps, les champions se renouvellent. Mais les grands cols restent toujours présents. Ils sont là depuis 10, 20, 50 voir 100 ans. Ils présentent souvent des paysages parfois somptueux et c’est souvent ici que la légende du cyclisme se passe. J’en ai vu des cols défilés devant la télé. Les faire en vrai, c’est une sensation superbe, c’est comme si on pouvait se mesurer l’espace d’un instant à nos champions. Peu de sports peuvent offrir cela… et plus je grimpe des cols, plus j’ai faim, ça a un effet addictif.

L'intérêt de la montagne n'est pas que sportif. La montagne nous offre aussi des paysages magnifiques. J'en ai pris plein la vue. Les cols Italiens sont d'ailleurs peut-être victimes de leur succès. Il y a une différence importante avec les cols Français en termes de fréquentation. Les sommets des cols Italiens sont en général blindés de voitures & motards, ils attirent de très nombreux randonneurs. En France, le Ventoux est un col très fréquenté. En Italie, c'est presque le standard. Ma seule exception étant le Mortirolo, où les voitures ont été très peu présentes.

Mais cela n'a pas gâché mon expérience, même si cela était parfois lassant.
Le Tonale est le seul col que je déconseille, malgré sa renommée. C'est un axe routier très important et les paysages sont anodins. Le Campolongo et les Tre Croci ne resteront pas dans ma mémoire, mais ce sont des passages obligatoires pour la Sella Ronda et les Tre Cime di Lavaredo.
Hors d’Italie, la Planche des Belles Filles n’aura pas été un souvenir grandiose non plus.

Je n'ai pas été déçu des autres cols, il y en a pour tous les goûts. Je pourrais parler de ces cols durant des heures, ce serait trop long. Les images sont parfois plus parlantes.

Le Glacier de Sölden, le Rettenbachgletscher, quelle expérience. Une difficulté hors-norme. La limitation de la circulation associée à la beauté des paysages en font mon col préféré toute catégorie.

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Le Gavia sera le col Italien qui a le plus séduit mes pupilles. Sauvage, lumineux, j’ai eu de la chance d’avoir pu le contempler par un temps clair. La présence de très nombreuses motos fait que je la place en dessous de Sölden.

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Le Stelvio, c’était ma montée mythique dans ma tête. Il est monstrueux et majestueux. Malgré la circulation excessive, c’est un col à faire absolument.

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La Fedaia est craint pour son final spectaculaire, 5km à 11%. Mais elle est appréciée des randonneurs qui peuvent approcher la Marmolada ou parcourir la Serra Sottoguda.

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L’Albula Pass, une des montées phare de Suisse, long avec des décors variés.

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Valparola / Falzarego, deux cols voisins seulement distants de quelques hectomètres. Clairement la difficulté de ses deux cols n'est pas importante, mais le plaisir pour la vue est garantie.

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La Sella Ronda, un classique dans le coin. On escalade tout d’abord le Pordoi et ses 33 lacets, pour rejoindre la stèle Fausto Coppi. Le Passo Sella est réputée, mais le brouillard m’a empêché de profiter pleinement du paysage. Le Passo Gardena est un petit bijou, une très belle surprise. Campolongo ne m’a pas enchanté comme je l’ai dit, c’est dépressif de le prendre après 3 cols aussi agréables.

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Tre Cime di Lavaredo, c’est une de mes petites déceptions, pas pour sa difficulté, le final est brutal. La circulation est filtrée, on a donc une montée agréable dans l’ensemble. Niveau paysage, je m’attendais à être émerveillé mais non, je n’ai pas eu le coup de cœur. La randonnée est indispensable pour profiter de l’endroit.

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Le Passo di Giau, je n’ai pas été déçu de sa difficulté. Pour les paysages, je n’y attendais pas grand-chose et j’ai eu raison. C’est la montée la plus morne que j’ai effectué avec le Campolongo.

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La montée vers le Lac de Cancano, elle n’a aucune renommée légendaire. Tout de même, elle vaut le coup d’œil si on est dans le coin, c’est pas trop dur et agréable.

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L’altitude a été un facteur important durant ce séjour. J’ai bien été servi, avec 13 sommets à plein de 2000m franchis. L’altitude rajoute toujours une difficulté supplémentaire. On parle souvent du palier des 2000m d’altitude, clairement je fais parti de ses coureurs qui en souffrent. Je le ressens clairement au niveau de ma respiration, avec cette sensation d’avoir les poumons qui brûlent si je fais un effort trop intense. Je ne sais pas comment le travailler et ce sera clairement toujours un de mes points faibles.




En conclusion, c’était un séjour inoubliable. J’ai pu réaliser mes plus grands rêves cyclistes. J’ai eu de la chance d’avoir un ciel dégagé et clair sur la grande majorité des difficultés que j’ai grimpées. Un petit regret pour le Sella quand même.
En principe, je devrais retrouver les cimes mi-avril prochain du côté de Nice. Mais 8 mois sans cols, c'est quand même beaucoup, j'ai en tête de me programmer un petit weekend col encore en septembre, ce qui me maintiendra motiver.

J'ai eu beaucoup d'émotions durant ce périple et malgré tout le positif, je ne pense plus refaire ce genre de voyages sur cette durée, deux semaines, c’est très (trop?) long, j'ai vraiment du puiser dans mes réserves pour tout boucler. Ce voyage sera peut-être mon dernier du genre, ce qui le rendra certainement encore plus inoubliable pour moi dans quelques années.

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