Et on continue avec un 2e CR alpestre
Sur le toit de l'Europe
Départ de Gap le jeudi matin, alors que le Tour doit s'y élancer quelques heures plus tard. En roulant vers Barcelonnette, je croiserais toute la caravane qui se dirige vers son point de départ. La voiture garée, je me lance dans les 10km vers Jausiers, en guise d'échauffement pour ce qui arrive : la Cime de la Bonette, 2802m, route la plus haute d'Europe, premier col que j'ai coché quand j'ai su que je passerais la semaine à Gap. Il est déjà 10h quand je me lance dans la montée.
Vu ma bonne perf à Agnel deux jours plus tôt, je m'occupe en comptant les cyclos dépassés. La montée est très régulière, entre 6 et 8% au début, puis rapidement autour de 8-9%, sans passage trop compliqué. C'est long, difficile mais sans pourcentage déraisonnable, c'est là que je pense être le meilleur. Après trois kilomètres d'ascension, je rattrape et double un groupe de trois cyclos. L'un d'entre eux essaye de me suivre et j'ai eu droit au plus beau pétage de caisson du séjour. J'entendais le mec souffler comme un cochon dans mon dos, quand je me suis retourné il venait de se garer, tout rouge, en titubant. J'étais encore en dedans, vu ce qui m'attendait
Plus on s'élève, plus les paysages deviennent beau alors que la végétation se raréfie. A 10km du sommet, je suis obligé de mettre pied à terre et perd au moins une treintaine de secondes pour traverser un champ de cailloux apporté là par l'orage de la veille, très violent. Trois kilomètres plus haut, je rencontre un photographe, ça devient une habitude en montagne. J'avoue avoir encore craqué, mais le tarif en pack, toujours trop cher mais plus raisonnable que ce que je vois d'habitude m'a convaincu. C'était surtout pour le plaisir de voir que je grimpais la Bonette bouche fermée et avec le sourire comme un bon Pierre Rolland
A 6km du sommet, alors que j'ai compté une trentaine de cyclos dépassés, une fusée arrive derrière moi. Le mec me double à 17km/h dans du 8%, je m'accroche 500m et craque
. 500m plus loin, je commence à le rattraper
. Je discute avec lui, un américain avec un capteur de puissance qui avait décidé de faire une heure au seuil et qui comptait finir à 200W. En regardant son profil strava plus tard, j'ai vu que j'avais affaire à un mec qui montait le Ventoux en 1h10
. Je reste avec ce cyclo jusqu'à ce qu'un autre nous rattrape. Les deux se connaissaient, mais le second voulait battre son PR strava sur la montée. Je le suis et on finit l'ascension à 2. Mention spéciale au replat à 2km du sommet où on roulait à 30-35km/h à plus de 2700 d'altitude
. Arrivé au sommet du col, il ne reste plus que la route Cimière qui monte jusqu'à 2802m. On arrive lancés et on tape direct dans un mur. C'est du 12% et ça fait très mal mais ça dure moins d'1km, donc on serre les dents ! Arrivé en haut, quelques photos, la vue est magnifique mais je ne m'attarde pas trop car l'orage menace. Je discute avec le Chris qui m'accompagne, lui dit que je veux monter Allos, et il me propose de m'accompagner. Je ne serai pas seul
Temps au sommet : 1h29'56''. J'avais moins dans les jambes sachant que j'ai mis pied à terre et que j'ai discuté un peu avec le cylo qui m'a dépassé le premier, mais vu ce qui m'attendait ensuite, j'ai préféré ne pas m'affoler.
Redescente vers Jausiers, arrêt fontaine, pipi, route vers Barcelonnette et c'est reparti pour l'ascension d'Allos dans le sens descendu par le TDF ! Chris est facile, c'est assez dur pour le moral mais ça me pousse à aller plus vite que si j'étais tout seul. La route est longue, rien d'insurmontable sur le papier, mais quand je vois que quelqu'un proposait sur le forum une classification en 2e catégorie, je rigole
Montée au train, pas grand chose à signaler à part que j'ai hâte de descendre vu la route étroite, pour voir ce que ça donne. Passant au virage « Pinot », on ne comprend pas comment il a pu tomber. Bitume tout neuf, approche plate, lacet large... c'était loin d'être l'endroit le plus dangereux de la descente. Je discute avec le mec et comprend son niveau : il prépare l'Iron Man d'Embrun. Un gars sûr
. Nous arrivons en haut en 1h12'20'' et nous lançons dans la descente. Chris est plus mauvais descendeur que moi (tout arrive), donc je n'ai aucune difficulté à le suivre. A un moment, il me demande si je veux monter Pra-Loup. Avec plaisir !
Arrivés au croisement, nous tournons toutefois à droite pour descendre au village le plus proche et remplir les bidons à la fontaine (deux fontaines dans une journée, dont la 2e avec inscrit "eau non contrôlée", ce troll envers Akit
). La montée de Pra-Loup sera donc plus longue que celle du TDF.
Je ne vous cache pas que la fin de sortie a été dure, avec Chris qui était encore facile. Je craque à deux kilomètres du sommet, deux kilomètres qui me sembleront bien longs
. J'arriverai quand même au sommet, on se lance dans la descente que je fait à bloc. Un régal : route très large, un billard, des lacets très longs. C'est parfait ! En bas, Chris me dit qu'il va aller courir un semi et que si il pleut pas, il ira à la piscine ensuite. Pas de souci mon grand
. Pour ma part, petit tour de 5-6km pour décrasser et retour en voiture, sous l'orage que j'ai encore évité
Lien Strava :
https://www.strava.com/activities/352332840