Pré-EDT :La préparation a tout d'abord été raccourci par une ''saison'' de course à pied plus longue que prévu jusqu'à mon trail d'Annecy fin mai. Cela ne me donne donc qu'un peu plus d'un mois pour ne faire que du vélo. Cepedant, s'ajoute une blessure à la jambe gauche qui m'empêche de forcer même si elle tend à disparaitre progressivement (jamais totalement) et m'handicape moins en montée. Ce qui est l'important pour l'EDT ...
Au final, j'arrive deux jours avant assez confiant même si je sais manquer de répère sur de longue distance en vélo. Je retire mon dossard le vendredi, décrassage le samedi, et départ à 5h30 le dimanche pour être sur place à 6h45 et entrer dans le SAS avant 7h.
L'EDT :La rentré dans le SAS et l'attente est à mon sens mieux organisé cette année effectivement. On accède progressivement à la ligne de départ toujours bien mis en scène. Puis c'est parti !
Pas de gros peloton comme l'année dernière, on sent qu'il n'y a pas autant de pression de tenir les roues car ça va vite monter. Il faut uste éviter quelques bidons qui tombent déjà par terre ...
On est donc direct dans le vif du sujet avec la montée vers Venthon (environ 5-6%) où j'aurais mon meilleur cardio de la journée
Je fais ensuite (déjà) un peu des efforts pour rester dans les gros pelotons dans la transition vers Beaufort.
Mais une cassure se produit dans une courte descente, je préfère relâcher et attendre le groupe de derrière plutôt que m'engager dans un effort superflu alors qu'on attaque dans 5km le Roselend.
Le ravito de Beaufort est sauté comme prévu, on n'a pas vidé nos gourdes en 20km
Pas contre je dois quand même m'alléger pour la montée
Je m'arrête pour me soulager sur un km plat après un début montée tranquille mais sans de grandes sensations. Ca ne m'inquiète pas, préférant voir mes jambes se débloquer plus tard au moment des vrais échéances.
Au bout de quelques kms, nous commençon avoir une vue plutot sympa sur la vallée de Beaufort. C'est bien sûr mieux tout de même lorsque nous arrivons au Meraillet après une montée régulière et en gestion de ma part (à 160bpm). Petit tour dans ma poche dans la petite descente, du coup ma photo à ce spot ne sera pas terrible
Je n'ai également pas le temps de prendre une photo du barrage) préférant faire attention dans la descente où je ne connais pas de problème avec les autres participants.
La dernière partie de montée est aussi gérée même si cette petite coupure après le Meraillet m'a déjà un peu coupé les jambes qui ont plus de mal à dépasser les 10km/h sans taper dedans. De plus, ma douleur a la cuisse gauche est un peu là même si ça n'a rien à voir avec ce que j'avais il y a 4 à 2 semaines.
Je ne prend que 2-3min d'arrêt pour les gourdes mais pas pour manger. Cette année je veux améliorer mon temps final ''grâce'' aux ravitos. J'avais pris 1h de ravito l'année dernière, je pense pouvoir faire que 30min de pause cette année. Et oui c'est déjà un peu la galère, mais comme l'année dernière pour moi... Ni plus, ni moins
On part ensuite pour une descente rapide au début mais jamais si technique je trouve. J'y prend du plaisir et aucun soucis avec d'autres participants une nouvelle fois, tant mieux. J'y croise juste un gars du club de ma région que j'avais déjà croisé l'année dernière. Cette fois, il est en train de réparer une crevaison dans la descente
Bourg-Saint-Maurice : c'est ravito salé pour anticiper les défaillances
un peu de fromage, tuc, fruits sec et je repars assez vite encore car il n'y a pas foule à ce ravito. Il vallait mieux esquiver celui du Roselend pour se satisfaire en bas
Comme d'hab', c'est dur de reprendre surtout qu'on reprend sur un faux plat montant où on expérimente pour la première fois la chaleur de la journee.
Il y a quelques petits groupes dans la transition puis un gros me rattrape. Je me place en 5eme position dans la fil et ça roule sec avec un gars qui fait presque tout le boulot jusqu'au pied de Longefroy.
Encore une fois, j'ai bien puisé dans les transitions. Ça ne tourne pas très bien et je commence à sentir la fatigue dans cette montée où nous sentons la chaleur. Le plus dur est en faite de penser qu'il nous reste à monter à Val-Thorens ce qui est déjà en soit une belle performance si nous avions fait Alberville > Moitiers par la N90
Je gère donc comme je peux car la course ne commencera qu'à Moutiers où j'activerai alors le mode warrior.
Il fait chaud c'est sûr et je me sens pas aussi fort dès qu'on tape les 8 a 9%. Je ne sais pas où sont les 7% de moyenne d'ailleurs
. Sûrement le dernier km plus plat et la fatigue qui rend la pente déjà plus importante
. La transition vers la descente est longue sur les faux plat montant pour quelqu'un qui veut gérer sa fatigue. C'est la première fois que je commence à regretter de n'avoir (contrairement à mes habitudes) de ne pas avoir éplucher le profil des montées et du parcours en général. J'avais décidé d'y aller sans me prendre la tête avec ces ''détails'' afin de me focaliser sur une seule chose : moi et ma fatigue afin d'arriver avec 50% de mon énergie au pied de Val-Tho.
La descente se passe bien encore une fois, je ne me plain de personne sauf quelques intérieurs dans les virages mais rien de méchant. Ca reste uen belle descente où un Alafpolak aurait pu tenter quelque chose
Seul hic : ce cyclo dont le pneu a exploser en plein descente. Un vrai bruit de pistolet
Ce doit être choquant de vivre ça...je passe à côté de lui au ralenti mais je préfère ne pas m'arrêter car je trouve (égoïstement?) cela aussi dangereux pour lui et pour moi. Une personne est déjà avec lui. Pas de sang visible, peut être un truc à l'épaule qu'il commencait à toucher mais j'espère plus de (beaucoup) peur que de mal !
Je suis à l'aise en descente mais serais content d'en terminer. Sauf qu'apparaît une reprise de pente sur le 500m qui fait bien mal à la tête et aux jambes. C'est très jolie entre les vignes mais bien compliqué de se remotiver à monter
Encore une petite surprise de ma non-analyse de l'étape
S'ensuit une descente rapide et facile sur la national. Résultat : j'ai l'impression d'avoir dépenser 60 voir 70% de mon énergie soit un peu plus que prévue. Mes jambes ne répondent pas comme je le voulais depuis le début, je n'ai pas peur d'avoir un craquage physique ou des crampes comme l'année dernière, mais je n'aurais pas eu cette état de grâce sur un court moment comme dans la montée des Glières en 2018. Peut être un mal pour un bien
. Je prend plus de temps à ce ravito pour bien refaire du jus physique et mental. Toujours la galère pour accéder au stand et surtout poser son vélo sans éviter l'anarchie et la fatigue (colère) de certains, mais j'y étais préparé...Comme à BSM, après chaque arrêt la chaleur est plus sensible et ne me rassure pas en vu de la longue montée. On passe le cap des 100km, et justement, on tourne à droite et c'est parti pour peut-être plus de 3h de montée...
Comme depuis le début je prend mon rythme sur le 34x28 voire 34x30 car il y a des km bien difficile sur cette première partie. Panzer nous avait prévenu mais il faut s'y confronter en direct pour vraiment l'accpeter. Je me disais que les 5,5% de moyenne serait difficile à atteindre si on continuait sur 7 à 8% de moyenne sur autant de quelques kms. Et bien, au final, ils durent bien aussi longtemps et il y a bien 5,5% de moyenne
On commence à voir les gens qui se mettent à l'ombre pour récupérer et d'autres redescendre pour abandonner. Le plus dur est vraiment maintenant : soit on passe le cap des premiers kms pour se rapprocher de la ligne d'arrivée et se motiver à terminer, soit on abandonne dès la début car la distance jusqu'au sommet semble irréalisable à terminer. Ces pensées me traversent déjà l'esprit et prouve ma petite faiblesse mental ce jour, le mode warrior n'arrive pas à s'activer
. De l'autre côté, je ne craque pas physiquement mais les kms ne passent pas très vite (arrivée au 4eme de montée j'ai l'impression d'en avoir fait deux fois plus). Je doute quand même sur ma capacité à aller au bout même si je sais que le physique doit m'y emmener. Ce qu'il me faut c'est un sursaut mental car je n'y suis pas
Ma motivation sera donc d'aller jusqu'au ravito pour ensuite improviser sur mon état et mes capacités.
Je reste toujours sur mon rythme de 8km/h dans les portions dures et 10km/h dès que c'est un peu moins raide. Il faudra juste que je m'arrête 2min dans une petite chapelle à l'ombre avant un replat (parfait endroit pour une pause) pour soulager mes doigts de pied qui commencent à se tendre et chauffer. Pas comme Florian, la douleur passe très vite dès que j'enlève mon pied de la chaussure; je masse et resserre ma chaussure comme il faut.
J'atteins le ravito après un km où tout le monde nous informe qu'il arrive bientôt. Palme a celui qui dit ''juste après les sapins'' (soit à 150m) alors qu'il reste encore plus de 300m. C'est peu, mais avec la fatigue les distances deviennent importantes
Bref, la fatigue s'installe
Le ravito se dérouler sur un grand espace avec un système d'entrée-sortie mieux organisé que précédement, c'est bien ! Mais pourquoi avoir aussi peu d'endroit où poser des vélos alors que ça ne manque pas de place...
Comme prévu, je fais vraiment un point physique et mental :
- contexte : j'ai encore ces 17km de montée qui me font peur (un Ventoux de montée encore un de plus à monter...)
- physique : le ventre commence à subir ces repas pas top top (normal), les jambes sont toujours très moyenne mais j'ai confiance en mon physique si mon mental prend le dessus ...
- mental : le point noir, je n'arrive pas encore à me projeter l'image de mon passage sur la ligne d'arrivée
Je souffle bien et par fierté, je remonte sur mon vélo et me motive quand même à essayer d'aller un peu plus loin !
Très vite on attaque la partie la plus simple de la montée avec quelques descentes salvatrices. C'est toujours quelques km de moins à monter et qui défilent plus vite !
Ça remonte ensuite vers Les Ménuires sur des bons bouts droits et une route large où on commence à croiser les gens qui ont déjà finis et redescendent. Les kms sont plus réguliers donc c'est plus simple de prendre son rythme. Il y a un peu d'encouragement mais ce me fait pas trop effet car je suis trop dans mon effort et la concentration. Seul un participant qui me double m'encourage par mon prénom (sur mon dossard) et me demande si j'irais en haut, je réponds bien-sûr oui ! Ca m'aide et c'est très sympa de sa part même si je ne sais pas pourquoi moi et pas un autre
En haut des Ménuires, redecente de 1km (voilà pourquoi on passe à 5,5% de moyenne quand la sensation est 33km à 7%!). Ça augure une bon petit coup de cul en redescendant crevé ! Mais je n'y pense pas trop car je suis trop focalisé sur ces 8 derniers km à 7%. Je conserve bien mon rythme et n'ait plus trop peur de ne pas terminer, maintenant que je suis là c'est bon !
Comme tout le monde je compte les km et guette les % annoncés sur la borne kilométrique.
L'altitude fait elle un peu effet positivement car je ne sens plus la chaleur qui ne m'aura pas trop handicapé dans la montée en y repensant.
Il y a aussi un peu du monde qui encourage entre les virages qui serpentent pour monter jusqu'en haut. Mon arrivée psychologique est à deux/trois km de l'arrivee. Lorsque j'y arrive après une petite pause de 1min pour une nouvelle fois soulager mes doigts de pieds, j'ai cette délivrance d'être enfin arrivée là !
Je sens qu'il me reste quelques % d'énergie en réserve pour affronter n'importe quelle difficulté et me faire mal une dernière fois
Pas de quoi faire des folies et commencer une accélération même progressive. Non, je garde tout ça pour le dernier km !
On rentre dans Val-Thorens, petite descente et gravel mode (il aurait pu bitumer 2 semaines plus tôt
) que je n'ai même pas remarqué tellement j'étais focus sur cette reprise de pente qui apparait au milieu de la foule d'arrivée et qui me motive. Tout à gauche et la moulinette Froome est mise en route pour doubler un peu !
J'entends les encouragements qui cette fois-ci me poussent
.
Petit regard sur mon GPS, je vois 7h58, il reste 300m ça va le faire pour les 8h dessus. L'arche indique 8h30 je crois. J'ai donc passé deux fois moins de temps au ravito
Je rajoute quelques dents derrières et en terminer enfin après ces 33km et 3h17 interminables de montée !
Bizarrement, pas de frisson en passant la ligne car cette sensation était plutôt au moment des bornes des 2 et 3 km du sommet qui m'ont tellement motivés et persuader que j'avais fait le plus dur.
Je suis quand même content d'en terminer, j'avance à côté de mon vélo dans cette plage sableuse improvisée pour récupérer ma médaille de finisher qui m'a tant motivé pour ne pas abandonner !
Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà abandonné en sport, ce ne sera pas aujourd'hui !
Je préviens ma famille qui m'attend depuis un moment en bas à Moutiers. Je me requinque un peu puis avance pour affronter la pire débilité de cette organisation parfois spéciale...
Je m'étais un peu plein du chemin de sortie d'après l'arrivée au Grand-Bornand, mais alors cette année ! Un chemin de montagne à 15-20% sur plus 100m que l'on doit monter à pied ou plutôt à cales avec nos vélos à côté... Les gars, vous êtes sérieux
Je suis cuis de mon effort de plus de 8h et on doit se taper ça avant une descente de 30km...
Bref, je passe puis petite route au milieu des piétons pour rejoindre la station et ensuite la route séparée qui est rapellons le en pas très bonne état avec quelques rainures et plaques de bitumes rajoutés pour combler des trous. Une route de montagne qui subit les tourments de l'hiver ne peu pas être propre, ça me dérange pas car ça ne mérite une refection complète. Mais mon physique et ma concentration sont bien diminués. Je n'ai pas de manchette ni imper'. Heureusement que je n'ai pas froid, le problème est que je m'endors sur le vélo !
Du coup après Les Ménuires et le petit km en montée je m'arrête dans une petite cabane (arrêt de bus) pour une petite pause de 2min histoire de me réveiller et prévenir mes parents que je prend mon temps.
Quelques claques sur le visage et je repars sur la partie '' plate '' de tout à l'heure. Puis on atteint enfin le route/versant de Val-Tho pas emprunter par les cyclo qui montent encore. Ça y est, je suis réveillé et accompagne un groupe qui descent bien. Puis à ma grande surprise on reprend un faux plat montant. Mes jambes sont libèrées et ma tête aussi. Tout va bien car j'ai l'impression d'avoir mes meilleurs jambes de la journée !
Bizarre parfois ces sensations dans ce genre d'effort d'endurance. Je lâche même un peu mon groupe tellement la force est revenu sur ce long faux-plat que je monte bien ! Puis ça resdecent et ma forme suffit à lâcher le groupe et à partir avec deux gars d'un même club. Je prend de belle courbe et reprend du plaisir par rapport au début de la descente très dur mentalement. J'arrive à Moutiers, appelle la famille pour connaître la position exacte, et j'arrive en montrant une relative force et fraicheur ce qui n'était pas le cas quelques minutes avant !
S'ensuit un retour de 1h30 jusqu'à l'appartement et un repos bien mérité !
Résultats :Je savais que je n'avais pas roulé suffisamment et mon problème à la jambes gauche un mois avant m'a un peu inquiété. Au final s'est passé et je n'ai pas eu de gros soucis le jour J. Le problème était les jambes en générale qui n'étaient pas présentes. Ça m'a permis de gérer mieux mon effort, heuresement que mes effort d'endurance en trail m'ont bien préparés cette année.
Concernant ma performance, je finis presque plus fier cette année
. Je n'ai pas eu de problème physique (crampes en haut de Romme et prudence dans la Colombière) mais vaincre son mental parfois fascillant dans cette montée interminable à été une sacrée expérience que j'ai été content de vaincre. J'en ai rarement autant chier mentalement. Et comme je l'ai dis en le retrouvant, je n'aurais peut être pas été au bout sans penser à mon père qui aurait dû être avec moi sans cette chute début mai. Ça été ma seul motivation, le faire pour lui car il aurait voulu passer cette ligne lui aussi...
Le strava
:
https://www.strava.com/activities/2551409337