Paris Roubaix Challenge 2025 : The first !
Attention, pavé ! Mais c'est de circonstance...
Partie 1 : L'avant course.Départ de Lozère pour moi, avec un arrêt à Saint-Etienne pour récupérer Romain, un coéquipier en FSGT le reste de l'année.
Trajet total : 14 heures !!
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Déjà la, il faut être motivé.
Je fais le début du trajet le jeudi soir et je dors dans le camping-car vers Saint Etienne, puis on reprends la route le lendemain direction Roubaix.
Le trajet se passe sans encombre, et ça parle essentiellement vélo, sans surprise. Forcément on parle de nos appréhensions, mais aussi du début de saison FSGT et de nos objectifs à venir... si on rentre entier de Roubaix !
Sur la route, une notif What's App attire mon attention : Première péripétie, Akit est coincé par une grève SNCF et envisage de renoncer.
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Hors de question, tout le monde est d'accord qu'une solution doit être trouvée. On se propose de faire un détour pour le récupérer (on est pas à 1 heure de trajet près...), Darth aussi. C'est au final Darth qui endossera le rôle de sauveur et ira chercher notre expérimenté Capitaine de route. Et heureusement, ses nombreux conseils se révèleront précieux pour nous.
Arrivé à Roubaix, Darth et Akit nous proposent de les rejoindre pour un restaurant Italien.
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Ça semble plus alléchant que les pates/knackies qui étaient prévu, et puis ça sera plus sympa tous ensemble. On file au village départ récupérer nos dossards et celui d'Akit, puis nous rejoignons le célèbre point de rassemblement de 4 cantons, guidés dans les transports en commun par le local de l'étape, Darth.
L'occasion de rencontrer Darth et sa compagne, et de découvrir un super restau Italien.
On fait le métier, on esquive le piège du Burger et des Pizzas et on se commande de supers plats de pâtes, tout en discutant... pavés !
Darth nous écrit chaque secteur, avec une précision de l'ordre du pavé
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, c'est passionnant ! Akit nous donne des conseils : Mettre des élastiques aux bidons, accrocher son compteur et sa sacoche de réparation avec des riselans, la meilleure position à adopter, comment tenir son guidon, et surtout : Rouler le plus vite possible sur les pavés pour avoir le moins mal possible.
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De retour au camping-car, il est l'heure d'aller se coucher après avoir préparé minutieusement nos affaires pour le lendemain. Pour ma part, la nuit sera bonne, je ne pense pas au lendemain et je suis plutôt confiant. Romain lui a été plus stressé par les explications et Darth et Akit et passera une nuit plutôt moyenne.
Partie 2 : Le grand jour !Le réveil sonne, on s'habille, on remplit les bidons et on sort sous le soleil levant. On sort les deux vélos de la soute, on vérifie une dernière fois chaque serrage, on place les élastiques autour des bidons, on ajuste la pression des pneus (4 bars), on colle le programme sur du jour sur le cadre et direction le village départ !
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Le menu du jour...Il fait encore frais, donc les manchettes et la chasuble coupe-vent sont de la partie. Mais le temps s'annonce radieux et la température devrait augmenter.
On y retrouve rapidement Akit, puis Samuel nous rejoint pile poil pour le départ que nous avions prévu, nous sommes sur la ligne à 7h30 avec un petit peloton d'une cinquantaine d'unités !
On se fixe l'objectif de partir à 4 et d'arriver si possible à 4. La consigne est d'y aller tranquillement jusqu'au premier secteur pavé, en profitant des différents groupes sans trop en faire pour s'économiser, puis chacun pour soit une fois sur les pavés
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, avant de s'attendre à la sortie sans trop attendre non plus pour ne pas se refroidir.
Les 50 kilomètres de plat se passent bien, à 28km/h de moyenne.
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Pour l'instant, tout va bien !Les différents groupes ne roulent pas régulièrement, et certains se croient en course et provoquent déjà les premières chutes... Sur une cyclo sans classement...
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On évite les embuches, Akit essaie de nous guider de groupes en groupes, je me charge de boucher des trous en tête de groupe quand il faut mettre un peu de rythme. Tout se passe comme prévu !
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On bouche les trous pour ramener RomainArrivé au 35ème kilomètres, j'entends Akit dire "15 kilomètres les gars !".
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A partir de la, le décompte sera fait de kilomètre en kilomètre, faisant lentement mais sûrement monter la pression.
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Cela dit, je reste confiant et je n'angoisse pas tant que ça... Du moins pour l'instant.
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Au sommet d'un faux plat, j'aperçois une masse de coureurs arrêtés à un carrefour, et juste à droite d'eux, une banderole noire : C'est la trouée ! Le sentiment est étrange, un mélange d'excitation et d'angoisse monte d'un coup.
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Arrivée à l'intersection, des dizaines de participants sont arrêtés pour faire des photos, ce qui nous oblige à slalomer entre eux et à attaquer le pavé à l'arrêt.
Je slalome entre le dernier coureur et soudainement la trouée se dévoile à moi. La vision est folle ! Le pavé semble pire que tout ce que j'ai pu imaginer, et la trouée s'étend à perte de vue, elle semble immense !
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A peine le temps d'imprimer cette photo mentale, ma roue avant entre en contact avec le pavé. Ma roue arrière ne les as pas encore atteint que je me demande : "Qu'est ce que je fais la ?"
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Akit et Samuel s'envolent, Romain prends les roues et part avec eux. Je me retrouve seul à 10km/h, à subir chaque choc avec les pavés. Les chocs sont supers violents, ça tape dans les doigts, les poignets, les coudes, c'est pire que tout ce que j'avais pu imaginer,
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mais j'essaie de rester sur le haut du pavé pour vivre pleinement l'expérience et je me concentre sur ma trajectoire pour ne pas tomber, je repense au conseil d'Akit : On ne regarde pas au loin mais devant sa roue pour adapter sa trajectoire en permanence.
Malheureusement, j'ai très rapidement un peloton d'énervés qui me rattrapent et la c'est la catastrophe
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. Je me fais doubler des deux côtés, ça frotte, on est épaule contre épaule et je panique.
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Je suis pris d'un énorme coup de stress à l'idée de tomber et je bifurque sur la bande de bitume à contrecœur.
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Après 40 ou 50 mètres, je tombe sur Samuel arrêté sur cette bande, le vélo retourné et la roue arrière à la main. Je m'arrête pour lui proposer mon aide mais il me dit que ça va aller.
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Cet arrêt aura eu pour effet de permettre au peloton d'énervés de passer et de laisser une accalmie en terme de quantité de coureurs. Je suis venu la pour vivre le mythe jusqu'au bout donc je repart au combat sur le pavé jusqu'à la fin de la tranchée
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. Je n'arrive pas à tenir le haut du pavé, je n'ai pas assez de rythme, je suis sur le bord gauche de la route mais je ne vais pas dans l'herbe, je reste continuellement sur le pavé, ça tape, c'est terrible mais je continue.
L'enfer de la trouée, en mode survieAprès presque 12 minutes en enfer à 11km/h, j'aperçois enfin la banderole de la sortie après ce qui m'a paru être une éternité mais je suis fier de l'avoir fait à 99% sur le pavé, d'avoir vaincu cet endroit, j'en ressort avec le sourire : "ça c'est fait !".
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Je retrouve Akit et Romain, je les informe que Samuel a crevé dans la trouée donc on reprends la route sans lui. Sur cette première transition, on fait un bilan de nos ressentis : "C'est indescriptible, il faut le vivre pour le croire".
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. En fait, ceux qui nous racontaient Arenberg n'exagéraient pas, c'est vraiment comme ça ! Les bonhommes vont bien, les vélos aussi, on continue à un rythme tranquille direction les secteurs suivants.
Les secteurs s'enchainent, à commencer par le Pont Gibus, qui est noté 4 étoiles. Le départ est relativement facile jusqu'au passage à niveau. Le lieu est somptueux, avec le fameux pont et le ruisseau à côté des pavés, on en oublierait presque que ça tape.
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La fin est plus difficile mais à la sortie je dit à Akit que je trouve que ça ne vaut pas 4 étoiles. J'aurais le même ressenti sur plusieurs secteurs que je trouve "sur-notés".
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Je finirai par comprendre que c'est parce que je prends la trouée en référence et que c'est elle qui est en fait "sous-notée".
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Après ce secteur, Akit me fait remarquer qu'il pense avoir crevé. Difficile de lui confirmer, avec ces pressions de pneus si basses, ce n’est pas simple de détecter une crevaison lente. Il nous dit de continuer et qu'il nous rattrapera, ce qu'il fera effectivement sans grande difficulté.
Les secteur s'enchainent les uns après les autresPour nous les secteurs continuent à s'enchainer, des 3 et des 4 étoiles, je n'arrive toujours pas à y être efficace. J'ai beau mettre plus de rythme et avoisiner les 15km/h puis les 20km/h, plus j'accélère, plus ça tape et en plus ça fait mal aux jambes...
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Je ne comprends pas ce que je fais mal mais je continue à insister jusqu'au premier ravito.
Des pavés bien secs, bien poussiéreuxLes ravitos sont au top, distributeur d'eau, tonnes à eau pleines de boisson isotonique,
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barres, gels, gâteaux, bonbons, bananes, à profusion, c'est top !
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Romain fait un petit tour au Shimano center parce qu'il commence à avoir du jeu dans la direction, ce qui laisse le temps à Akit d'arriver. On ne le saura que après mais on repart, sans le savoir, au moment ou Samuel arrive
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et donc on continue à trois direction les secteurs suivants.
Cette deuxième partie jusqu'à Beuvry la forêt ne se passera pas forcément mieux pour moi. Je n'arrive toujours pas à suivre le rythme de mes deux compères sur les pavés et j'y souffre toujours autant.
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Malgré tout je prends beaucoup de plaisir parce que je savoure chaque instant.
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Je reconnais les endroits où passent les pros, le public nous encourage, met de l'ambiance et je mesure, à mon échelle, la grandeur de ce que je suis en train de vivre, le gamin que j'étais devant ma télé il y a 25 ans serait tellement impressionné !
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On continue à s'attendre à chaque secteur, enfin ce sont surtout les autres qui m'attendent. Arrive le fameux secteur de Mons-en-Pévèle. Akit nous répète plusieurs fois : "à la sortie, il y a une bosse donc on s'attends en haut de la bosse et pas à la sortie du pavé".
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Message reçu 5 sur 5 ! Ce secteur mérite ces 5 étoiles, ça tape fort, le pavé est en mauvais état, il y a des virages à angle droit, la fin est en montée, c'est dur, mais c'est tellement mythique comme lieu que je souffre avec le sourire au lèvres !
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A mi secteur, un tracteur est sur le pavé en train de rentrer dans un champ à gauche, je ne veux pas perdre le rythme, je passe à droite dans un trou de souris en baissant la tête pour passer sous l'appareil qu'il tracte et je continue. Sur la fin du secteur je tombe sur une ambulance qui avance au pas, je la double sous la banderole de sortie et je prends le virage devant elle. Je ne cherche personne et je fil direction la montée pour retrouver les autres en haut.
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Je passe une petite bosse, qui ne correspond pas à ma définition de "montée"
(bah oui, en Lozère c'est pas une montée ça...) mais en haut je cherche mes 2 compères et je ne vois personne.
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Je me dit que la vrai montée doit être plus loin mais je me rends vite compte que non.
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Je me dit que j'ai du être trop long dans le dernier secteur et qu'ils ont continué sans moi, pensant à un incident mécanique. Je sais qu'on y va tranquille sur les transitions, et qu'en plus ils lèvent sûrement le pied pour m'attendre, donc je me met à fond sur les transitions pour essayer de les rattraper.
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De la souffrances mais des images magnifiques !J'apprendrais plus tard qu'ils m'ont attendu à la sortie du secteur et pas en haut de la bosse.
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Et que suite à ça il sont repartis lentement pour m'attendre... Bref, je suis devant à bloc pour les rattraper, ils sont derrière au ralenti pour m'attendre !
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J'arrive au second ravito à Templeuve et j'ai la (bonne) surprise de retrouver Samuel ! Lui non plus n'a pas vu les deux autres, mais quelques instants plus tard, les voila qui arrivent !
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Le quatuor est reformé et on peut continuer la route tous ensemble direction le vélodrome.
La suite de l'épreuve va enfin mieux se passe pour moi. Déjà, mes transitions à bloc m'ont permis de me débloquer les jambes et de réaliser que je suis en forme et capable d'envoyer du rythme.
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Arrive alors le secteur de Cysoing à Bourghelles, 2 kilomètres en montée, 3 étoiles. Le début du secteur est lent pour moi et je vois les autres filer. En bon diesel, il me faut quelques centaines de mètres pour réussir à mettre en marche et je décide d'essayer d'envoyer encore plus fort que sur les précédents. Je me retrouve à plus de 25km/h et là, ça y est, la vitesse fait que ça tape moins fort.
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Akit avait raison, plus on va vite, moins ça tape. Mais ça ne fonctionne qu'à partir de 25km/h. Je suis hyper motivé, j'ai la sensation de voler, je prends un plaisir fou sur ce secteur,
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même si ça tape quand même ! Je rattrape et dépasse Romain, puis Akit
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, pour finir à une vingtaine de secondes de Samuel ! Nouvelle compétence débloquée : Flandrien.
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Nouvelle compétence débloquée !Motivé par ce secteur, j'attaque Camphin en Pévèle hyper confiant, trop probablement !
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Je tente de garder la roue d'Akit et on distance Romain. Mais Akit à un rythme vraiment élevé sur ce secteur difficile. A quelques mètres du virage à angle droit, Akit accélère légèrement et me fait littéralement exploser !
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Impossible de relancer après le virage, d'autant que le pavé est encore plus moche...
On sort de ce secteur difficile pour aller rapidement rejoindre le fameux Carrefour de l'Arbre, le mythe. La fatigue commence à se faire ressentir, je n'ai pas bien récupéré de mon effort de Camphin en Pévèle mais je mets un point d'honneur à faire tout le Carrefour de l'Arbre sur le haut du pavé, c'est mon moment, je veux le vivre pleinement.
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Ca tape énormément, je n'ai pas de rythme mais je refuse d'aller chercher la bande de terre pour remettre du rythme, c'est tout sur le pavé ! Je souffre, les mains et les coudes font mal
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, mais je vis pleinement l'instant, les endroits légendaires s'enchainent les uns après les autres, puis le virage "Hushovd", et enfin la vue sur le restaurant et la sortie !!
Je sors du secteur détruit dans les bras et euphorique en même temps : "Putain, je vais le faire !"
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Je ne m'arrête même pas, on repart directement pour la suite, le panneau "Arrivée 15km" me motive encore plus et la j'aperçois devant moi l'entrée de Gruson : "Quoi ?! Déjà ?!"
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Aucun répit, c'est déjà reparti. Je vois Akit s'envoler devant, je sais que je n'ai pas récupéré mais je tente de faire l'entrée à bloc pour lancer Romain et lui permettre de reprendre la roue d'Akit
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. Je termine ensuite tranquillement en attendant les transitions suivantes.
Akit pris en chasse par le duo Uniteam !
A fond pour lancer Romain !Arrive enfin le dernier secteur
(Du moins je le pense à ce moment la), Willems à Hem. J'ai envie de me faire plaisir et d'envoyer fort sur celui la, mais en bon diesel, je l'attaque moins rapidement que Akit et je me retrouve très vite à 60 mètres derrière, et le bougre envoie fort !
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Mais les pavés ne sont pas les pires, loin de là, donc je donne tout ce que j'ai pour boucher l'écart. J'essaie de suivre sa trajectoire, dans les virages on mort parfois un peu sur le bitume pour pouvoir enlever une dent et relancer, ça envoie, je prends un pied fou
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même si ça tape et que j'ai mal partout.
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Je vois l'écart se réduire, lentement mais sûrement, mètre après mètre. Dernier virage, j'aperçois la banderole de sortie, j'en remet encore, je suis à bloc, j'ai la sensation de voler
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, je vois les 20 derniers mètres de retard fondre comme neige au soleil, et j'arrive au niveau de son pédalier à 100 mètres de la banderole, pile au moment où il se relève ! Je passe à fond pour finir juste devant lui !
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Un régal ce secteur avec cette forme.
On est alors partis pour les derniers kilomètres direction Roubaix, je suis heureux d'être arrivé au bout, et on est toujours à 4, c'est le top !
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Akit nous rappelle de faire attention dans Roubaix, nous serons sur route ouverte, notamment sur le dernier long boulevard et il ne nous sera pas possible d'emprunter le secteur n°1 avant le vélodrome.
Dans le dernier faux plat avant le boulevard, nous sommes à l'avant d'un groupe de 20/25 coureurs, tous fatigués comme nous. Akit me fait remarquer qu'il est à 25,9km/h de moyenne mais qu'il n'a pas l'énergie pour accélère et arrondir la moyenne. Je lui annonce que c'est pareil pour moi et mes 23,9km/h.
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On bascule au sommet du faux plat et la, surprise, la route est (quasi) fermée à la circulation probablement grâce à la course féminine ! Sans se concerter, on accélère sans même y penser, sur l'énergie de l'euphorie d'avoir terminé cette épreuve. Je suis à fond, 36km/h vent de face après 145 bornes et 19 secteurs pavés !
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Je me retourne, Akit a suivi, Romain est derrière à quelques mètres, et le peloton a sauté de nos roues !
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On arrive au niveau du secteur n°1 pleine balle et là je vois qu'un policier m'indique qu'il faut entrer sur ce fameux secteur, énorme ! La cerise sur le gâteau !
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Je montre la banderole d'entrée à Akit pour lui indiquer qu'il faut le prendre, on va pouvoir savourer jusqu'au bout. A bloc sur le secteur, à plus de 30km/h et ça y est, on vire sur le vélodrome ! Je relâche un peu la vitesse pour profiter, Akit passe devant et me dit qu'il me laisse de l'air pour que je puisse être solo sur la photo.
J'entre sur le vélodrome, virage à gauche, et je prends toute la mesure de ce que je viens de réaliser, à mon échelle. On voit que c'était un Paris Roubaix sec et poussiéreux parce qu'il me reste une poussière dans l’œil...
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ou alors c'est l'émotion... Je roule au ralenti, je savoure à fond l'instant, c'est incroyable de me retrouver ici sur ce vélodrome, dans ces conditions, c'est vraiment un rêve qui se réaliser. En entrant dans Arenberg, je me suis demandé ce que je faisais la, maintenant je le sais.
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La joie d'en finir, que d'émotions !Retrouvailles tous les 4 sur le vélodrome, médailles finisher autour du cou, on débriefe, on fait des photos
(soit disant certaines seraient des photos de podium prétendument arrangé...
) et surtout on profite !
Cette course, j'ai vraiment adoré la détester, c'est un moment unique et indescriptible que je n'oublierai jamais. Un enfer dans lequel on souhaite ne jamais revenir mais qu'on a envie de revivre encore et encore... Bref, adieu et à bientôt Roubaix !
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Le podium, soit-disant arrangé... Partie 3 : L'après-courseOn constate vite qu'il faut près d'une heure de queue pour espérer pouvoir acheter une boisson fraîche. Pas la motivation pour ça, il y a les bières artisanales prévues pour le lendemain dans le frigo du camping-car, on y fonce. Petite douche glacée (chauffe eau en panne), mais ça fait du bien quand même, puis bière fraîche, que du bonheur !
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On file ensuite direction la fin du secteur 1 pour voir passer les féminines. Romain aura le courage de faire la queue pour les boissons et nous ramener 3 cocas frais, juste à temps pour voir le passage de la reine Pauline.
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Le public est en feu, c'est énorme de la voir virer en tête devant nous !
Après avoir attendu le passage de toutes les filles encore en course, on reprend la route direction le même restaurant Italien mais ce coup-ci personne ne fait le métier : Apéro, pizzas, dessert, digestif (offert par la patronne).
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Encore une fois, les discussions tournent autour des pavés, du débriefing de la course et des pronos pour le lendemain, surtout la recherche du Français capable de l'exploit du Top10 : On se mettra d'accord tant bien que mal sur Clément Russo, mais il n'y avait pas à chercher, ce n'est pas pour cette année.
On reprend ensuite la route après la restaurant, direction le Carrefour de l’Arbre. On trouve un stationnement dédié aux camping-cars dans un pré à la sortie du secteur de Gruson. Parfait pour passer la nuit et entendre la pluie tomber toute la nuit. Le dimanche, direction la sortie du Carrefour de l’Arbre pour rejoindre les autres. On découvre la bonne surprise de voir que tout est barrièré du restaurant jusqu’à la sortie du secteur et qu’il y a pour l’instant peu de monde. L’emplacement est idéal, parfait pour bien voir les coureurs et une vue imprenable sur l’écran géant pour suivre le reste de la course.
L’allumage du Barbecue a été épique avec le fort vent qui aura grandement compliqué la tâche mais El Rojo va gérer ça d’une main de maître ! Tout d’abord en quémandant à chacun de trouver tout ce qui peut brûler dans nos sacs pour aider à faire partir le feu : Vieux tickets de caisse, boites de médicaments, papiers divers… Et comme ça ne suffisait pas, nous allons avec Akit à un stand de la région Nord qui distribue des goodies parmi lesquels des posters de la course en papier. On en prend un stock, ça brûlera très bien !
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Verdict, les chipos et les merguez chaudes font du bien, autant que les braises pour se réchauffer les doigts.
Allumage article 22Les courses des juniors et des espoirs passent les premières. Hormis les tous premiers qui jouent la gagne, on arrive à lire sur le visage de ces gamins à la fois la souffrance extrême qu’ils sont en train de vivre mais en même temps l’euphorie du moment unique qu’ils vivent. Ils sont encouragés comme les pros, le public est à fond, tape sur les barrières en rythme, l’ambiance est dingue !
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Mention spéciale à l’un d’entre eux qui a trouvé le courage de finir le Carrefour de l’Arbre en sang et en pleurs pour abandonner dès la sortie. Pour abandonner ici alors qu’il ne reste que 15km faciles, c’est qu’il devait vraiment être à bout et a tout donné pour finir de passer le dernier secteur mythique, ça en dit long sur le ressenti que l’on peut avoir à cet endroit sur un vélo, encore plus en course j’imagine.
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Puis vient la course des Pros mais là je ne suis pas resté avec les autres pour aller prendre des photos de face sur les pavés, donc placé à la sortie du Carrefour avec le télé-objectif, rien de fou à raconter pour ma part sur le passage des pros.
Bref, un week-end inoubliable ! Roubaix c’est vraiment l’enfer, mais c’est le paradis en même temps. On veut ne jamais y revenir mais on a hâte d’y être à nouveau. Faites le, pour tout passionné de cyclisme, c’est à vivre une fois dans sa vie !