Panzer a écrit:Bravo à Klira qui sort une perf solide, et bon courage à Allwatcher qui doit être sur l'Alpe d'Huez,
la chaleur doit vraiment être insupportable sur l'Alpe
Elle l'était. Vraiment.
Voilà mon CR de la Marmotte du coup, mais j'ai l'air bien ridicule en comparaison de la sortie de mutant de Leinhart de l'autre jour.
Préparation idéale, avec beaucoup de bornes au compteur et plusieurs sorties à plus de 3k de D+. Bref, ça et le fait de rouler en peloton faisaient que j'étais assez confiant. Une petite boule au ventre était tout de même présente la veille, assez logique me connaissant et sachant que c'était ma première cyclo. Réveil 5h40 dimanche matin, organisation au millimètre pour me préparer et ranger mes affaires/le Airbnb, descente des Deux Alpes jusqu'à la longue ligne droite qui mène au Bourg d'Oisans, et me voilà alors à la recherche d'une place pour garer ma voiture. Pas évident vu le monde, mais j'y parviens en en trouvant une à 2km du départ : première mission accomplie.
J'arrive au départ 5min avant l'heure prévue, effectue le fictif, puis feu à 7h35 ! Je me retrouve rapidement dans un peloton, et le pied du barrage d'Allemond arrive assez vite. Là, ambiance géniale avec la vue sur les cyclistes qui défilent en continu sur les 2 lacets qui mènent au lac du Verney.
La montée du Glandon se passe super bien, je ne m'enflamme pas en veillant à bien rester à I2 tout du long, mais double quand même pas mal de monde (bon, je me fais aussi doubler par plusieurs fusées). Je boucle l'ascension en un peu moins d'1h40, et la trouve beaucoup moins difficile que l'été dernier. En haut, c'est la foire au 1er ravito, récupérer 2 barres et remplir un bidon n'est pas de tout repos.
Je ne suis pas un grand descendeur, mais étonnamment je double un paquet de monde dans la descente. En bas, je sais que les 22 bornes de plat jusqu'au pied du Télégraphe sont la section clef du parcours, et qu'il faut absolument que je trouve un peloton. Les gens sont un peu dispersés donc j'accélère pour essayer de retomber sur un petit groupe. Malheureusement, les gens que je rattrape n'avancent vraiment pas très vite et je poursuis mon effort. J'aperçois finalement un petit groupe un peu plus loin et tente de faire la jonction. Je bute un peu à cause d'une portion légèrement descendante, mais un gars vient me donner un relais salvateur pour combler une partie de l'écart. Le pauvre pète juste après, au moment où je mettais un dernier coup de collier pour faire le jump.
Je remonte ensuite petit à petit dans le peloton, évitant notamment une grosse cassure où ça casse juste derrière moi. 20km très amusants en tout cas, où ça avait de la gueule de voir tous ces peloton les uns derrière les autres sur cette large route.
Sur le moment, je me suis dit que c'était une bonne idée d'avoir fait ces 10min assez intenses pour rattraper un peloton, mais après coup je me demande si ça n'aurait pas été plus judicieux d'attendre de me faire rattraper par des personnes plus rapides.
Le Télégraphe n'est ensuite pas une partie de plaisir. Il commence à faire chaud, et c'est beaucoup plus exposé que ce que je pensais. Le cardio monte alors beaucoup plus facilement, et je suis obligé de monter à un rythme assez lent. Je double très peu de monde, me fais doubler par très peu de monde, bref ce n'est pas très agréable. En plus de ça, la route n'est pas fermée aux voitures et aux motos qui se retrouvent bloquées par le flot continu de cyclistes : bruit et gaz d'échappement non stop.
Je m'arrête ensuite au ravito de Valloire : comme au précédent, ils n'ont que des barres à la texture infâme; pas de pâtes de fruit ou de gels pour varier, donc je choisis finalement les quartiers d'orange. Je remets de la crème solaire et c'est reparti.
Le début du Galibier se passe beaucoup mieux que le Télégraphe, les jambes tournent assez bien et je me remets à doubler pas mal de monde. C'est en plein soleil en revanche, et le GPS indique jusqu'à 35°C.
Les choses se gâtent un peu passé le Plan Lachat, je commence à fatiguer et le moral a un peu de mal à suivre en pensant au fait qu'il me reste encore l'Alpe d'Huez derrière. J'évite une fringale de justesse, et je vide quasiment l'intégralité de mes 1.7L d'eau en ~1h30 d'ascension. Toujours que des barres au sommet, et donc toujours la solution des quartiers d'orange. Le coca m'attire beaucoup, mais je ne craque pas car je sais que ça va me retourner un peu le bide derrière.
La transition de 50km jusqu'au Bourg d'Oisans se passe ensuite sans encombre : la descente est rapide, les quelques petites remontées heureusement pas trop longues, et les tunnels permettent de s'échapper de la fournaise l'espace d'un instant. Et puis surtout, les paysages sont magnifiques : les gorges après le lac du Chambon, le lac du Chambon lui-même, et le Lautaret avec la Meije ultra imposante derrière.
Ravito en bas, je remplis les bidons, prends des gels (il n'y en avait qu'ici du coup), et c'est parti pour l'ultime tâche. De mon côté, je souffre durant toute la montée, de la chaleur principalement : le GPS annonce jusqu'à 39°C (39 put***s de degrés dans du 11% quoi
), je cherche les moindres zones d'ombres, et vois les kilomètres défiler au ralenti. Mais tout ça n'est rien à côté de l'ambiance complètement lunaire de la montée : les gens sont encore plus au ralenti que moi (quand ils ne sont pas tout simplement à pied à côté du vélo), chaque virage, chaque muret, et chaque arbre a son lot de cyclistes arrêtés pour profiter de l'ombre, et les moindres petites cascades voient les gens y plonger la tête dedans pour échapper à la chaleur.
Il y a aussi deux **** qui redescendent après avoir terminé qui se trouvent marrant à nous "encourager" à leur manière : "ahah vous êtes pas prêts d'arriver, c'est encore long d'ici l'arrivée".
Les panneaux sont aussi complètement bidons, avec le
Arrivée 9km situé 1.5km plus loin que le
Arrivée 10km. Ils ne se sont pas ratés de 100m non, mais bien de 500m.
Bref, j'en finis en 9h18 au total, pour 8h44 de roulage, la barrière des 20km/h est passée de justesse.
Un peu déçu de la moyenne tout de même, j'espérais faire mieux avec l'effet peloton. J'avais d'assez bonnes sensations pourtant, donc je vais mettre ça sur le compte de la chaleur ? Au classement, ça donne un top 25%, 1246ème sur 4765 participants (j'avais entendu le faux chiffre de 7000 à la base). Moi qui me disais dans la montée de l'Alpe que j'aimerais bien être dans la première moitié, ça a été la cerise sur le gâteau après la fierté d'en avoir fini.
Ça me permet aussi de boucler ma première sortie à 5000m de D+ (Strava annonce même 5200m; j'ai beau avoir continué un peu après l'arrivée pour assurer le coup des 5k, ça me paraît peut-être un peu important comme chiffre).
En revanche, après le 3k en 2020 et le 4k en 2021, je ne suis pas sûr de tenter la barre des 6000m dès l'an prochain.
C'était une super expérience en tout cas, j'ai vraiment aimé et été impressionné par le monde fou sur la route : il y avait littéralement des cyclistes en continu dans tous les cols, c'était assez beau à voir.
Je reviendrai pas sur cette cyclo de si tôt en revanche, 110€ l'inscription ça pique quand même un peu.
Je me suis aussi amusé le soir même à regarder les temps du jour sur Strava. Ils viennent plutôt bien confirmer mes impressions sur le moment, même si je suis assez choqué du "bon" classement sur l'Alpe :
- Glandon : ~1000/3000
- Télégraphe : ~1500/3000
- Galibier : ~1000/3000
- Alpe d'Huez : ~500/2500
https://www.strava.com/activities/7409385225/