Fidèle au concept du forum, j'ai souvent été en queue du peloton des gruppettistes. L'année dernière a été particulière à bien des égards mais avec mon nouveau boulot et les 2h de route par jour qui allaient avec, j'avais plus vraiment la foi pour rouler pendant mes jours de repos. Au final, une année bouclée avec moins de 300 km au compteur.
Nouvelle année, nouveau départ. J'ai déménagé à 5 minutes du travail et me voilà fin prêt pour reprendre a minima mon rythme tranquille autour des 1 000 à 1 500 km par an.
Ma dernière sortie de plus de 50 km date du 13 octobre 2019.
Ma dernière sortie avec plus de 1 000 m de dénivelé est à peine plus vieille, le 11 octobre 2019.
Bref, autant dire que physiquement, je pars de loin. Heureusement, il a fait plutôt beau et même si la bise a largement soufflé sur mes premières sorties en avril, j'ai bravé le confinement de 10 km pour aller grimper le très accessible col de Saxel. Essai plutôt concluant puisque j'y grimpe à peine moins vite que ce que j'avais fait en 2017, dans une toute autre forme et quelques kilos en moins. Je perds surtout du temps sur la fin avec un vent de face et une route bien abîmée.
Fin mars, mes nouveaux voisins me demandaient si je comptais monter au Salève à vélo. Prudent, j'évoquais mon manque de forme et le besoin de reprendre tranquille mais pourquoi pas plus tard dans la saison. Cette semaine, je voulais au départ faire une sortie globalement plate dans le bas-Chablais pour rallonger la distance. Et puis petit à petit je me suis dit, pourquoi pas ? Pourquoi pas m'attaquer au Salève ? Hors de question de s'y attaquer depuis Collonges, même ma voiture a eu du mal. Mais le versant nord ? C'est vrai ce serait quasiment le col le plus long que j'ai jamais grimpé (seul le modeste col de Brosses, depuis Vaugneray, est plus long
) et certainement celui avec le plus de dénivelé. Seul le col de la Joux-Verte, grimpé en 2017 (grosse année pour moi 2017
) s'en approche. Mais en regardant le profil, il n'y a guère que les 3-4 km dans la forêt au milieu, juste 3 lacets (
), où la pente descend rarement sous les 10 %, qui représentent un défi. Le reste est long, certes, mais jamais au delà des 8 % et je me sens suffisamment bien pour me dire qu'en y allant tranquille, ça passera.
Et donc ce matin, je me lance. Tout juste 2 km urbains et globalement descendants et je suis au pied. Les 2 premiers kilomètres, je les connais déjà, je suis passé là la semaine dernière. Juste deux rampes à 7-8 %, le reste est plus tranquille. J'entame à un bon rythme en me disant que j'aurais bien le temps de me reposer un peu avant le passage difficile.
Il y a pas mal d'autres cyclistes et dans un passage avant Monnetier, je vois bien 5 ou 6 personnes éparpillés sur la route devant moi. La traversée de Monnetier permet de reprendre son souffle et il faut bien ça avant d'attaquer la partie la plus difficile. Les profils indiquent 10 % mais on est souvent plus proche des 12. La forêt est fraiche, c'est pas un mal parce que ça chauffe quand même bien. Il n'y a plus personne en vue, ah si, je vois quelqu'un devant et en plus je vais plus vite que lui. Il ne me laisse pas l'occasion de le doubler à la régulière puisqu'il profite d'un replat pour s'arrêter pisser.
Le replat fait du bien, même sans pause, et permet de s'attaquer à la dernière rampe un peu plus détendu. Finalement, assez vite la forêt s'éclaircit et laisse la place à quelques pâturages et un bois plus clair. La pente aussi s'adoucit un peu et alterne entre des passages à 5 % et des bouts à 8-9 %. Le passage au téléphérique marque vraiment le début de la fin de l'ascension. La route serpente tranquillement et offre souvent du répit. Plus on s'approche du sommet, plus la végétation s'éclaircit. La vue se dégage et malgré le vent qui souffle, le sommet est en vue.
Petite pause, photo, je profite du panorama avant de redescendre vers la Croisette et de me lancer vers le véritable sommet du Salève au col des Pitons. La pente est douce mais le vent souffle de face et représente le gros de la difficulté. Peu importe, ça passe assez vite et me voilà arrivé. C'est peut-être plus haut, mais il n'y a guère de vue. La forêt est bien présente et la route passe en contre-bas du sommet. Je repars vers la Croisette et redescend tranquille (je fais honneur à la tradition des mauvais descendeurs du Gruppetto
) vers mon point de départ.
Au final, j'arrive bien, pas épuisé, pas de fringale, je peux toujours marcher. Bref une bonne journée
. Le vélo, ça ne s'oublie pas.
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