par Vizbragz » 01 Nov 2018, 17:55
Mareczko déçoit globalement cette année. Son début de saison est très mitigé, outre le Tour de Sharjah, il est à la rue et glane la plupart de ses victoires sur le Tour de Maroc, une course présentant un plateau très limité (Carstensen, Tipper, Orceau, Torres, etc.) par rapport à ce qu'il a l'habitude d'affronter, et je ne parle pas de ce qu'il est censé affronter sur le Tour d'Italie. En parlant justement du loup, le climat israélien lui convient certainement mieux qu'aux cadors qui ne roulent généralement plus dans les pays chauds depuis février. Il semblait avoir beaucoup d'ambition à l'entame de 2018, et je pense qu'une victoire lui aurait fait le plus grand bien, il devra malheureusement se contenter d'une troisième place de dauphin depuis 2017. La suite est plus laborieuse, il finira par buter sur la haute montagne comme à son habitude.
Suite à cet échec, il fait le choix plutôt étonnant de prendre part au gros de la saison chinoise. L'année dernière, il prend part au Tour du lac Tai et au Tour du Hainan, programme pour lequel il rempile en y ajoutant le Tour de Chine I et le Tour de Chine II. Pour la première fois depuis 2015, Mareczko rentre bredouille d'une course chinoise, le Tour de Chine I ayant été dominé par Molano et la paire Benfatto/Malucelli. Sur la fin, c'est le jeune Moreno Marchetti qui fait le sprint à sa place. Il arrache sur le fil la dernière étape du Tour de Chine II après un parcours des plus transparents, ce qui le relance relativement bien, puisqu'il enchaîne par 3 victoires sur le Tour du lac Tai, un bilan dérisoire par rapport à l'accoutumée, mais face aux Molano, Vallée et autres Kennett, la performance vaut la peine d'être saluée.
Le Tour du Hainan conclut cette saison certes garnie de victoires, mais empreinte d'amertume. Il domine la première étape, mais il faut pointer plusieurs problèmes :
- Du côté des équipes italiennes, Androni domine Willier du point de vue de l'organisation. Dès la troisième étape, on voit bien que ce n'est pas Mareczko mais tout son train qui est mis en échec.
- La concurrence était légèrement plus relevée cette année, et Mareczko semble avoir eu du mal à s'y adapter. Il n'y à qu'au Maroc où il est impérial, mais à son âge, il y a peu d'enseignements à tirer de telles victoires.
- Mareczko a tendance à se relever lorsqu'il se sait battu. Je crois qu'il l'a encore fait une ou deux fois sur la course, ce qui peut se comprendre vis-à-vis de ses 7 étapes là-bas.
- Ce n'est qu'une conjecture, mais je crois que Mareczko a entamé un travail en montagne. On sait qu'il est ambitieux, et son arrivée à CCC, où il sera le meilleur sprinteur sur le papier, doit absolument lui servir de tremplin, à condition de ne pas se vautrer au premier passage à 5% venu. S'il y a bien une performance de Mareczko qui ne m'a pas déçu, c'est celle qu'il signe lors de la 8e étape, où il termine certes 84e à plus de 13 minutes de Masnada, mais avec le contingent des sprinteurs dont certains sont connus pour passer correctement les bosses, notamment Steimle. Sa 6e étape peut également valoir le détour, il finit là encore en un temps décent par rapport à son profil.