4ème : René Vietto, 71 ptsConsidéré comme un des meilleurs grimpeurs de son temps (voire de tous les temps) et coureur ultra-populaire, René Vietto aurait très probablement remporté un Tour de France s’il n’y avait pas eu la Seconde Guerre Mondiale. Dès son premier Tour en 1934, il s’impose à Grenoble dans l’étape du Galibier, puis à Digne après être passé en tête des Cols de Vars et d’Allos, puis à Cannes après être passé en tête du Col de Braus et à La Turbie et enfin à Pau après être passé en tête du Tourmalet et de l’Aubisque. Tout ceci, et bien d’autres cols, lui permettent d’emporter le Grand Prix de la Montagne. Au classement général, il n’est que 5ème, à près d’une heure d’Antonin Magne. Il faut dire que le coureur de 20 ans faisait déjà partie de l’équipe de France et qu’il s’est sacrifié en donnant sa roue au maillot jaune, futur vainqueur de sa seconde Grande Boucle. Ce moment, dans la descente de Puymorens, est passé à la postérité et a forgé la grande popularité de René Vietto. Quelques victoires d’étapes, mais aussi déceptions plus tard, arrive le Tour 1939. Le dernier avant la guerre. 28 portions en 18 étapes sur 21 jours et un maillot jaune dès la Bretagne, grâce à quelques échappées dans la plaine. Malheureusement pour lui, près de deux semaines en leader ne suffisent pas et le duo Edward Vissers et Sylvère Maes fait mal sur les 219 kilomètres entre Digne et Briançon, via Allos, Vars et l’Izoard. 17 minutes sont perdues dans cette étape. 10 de plus suivront dans le tiers-étape contre-la-montre entre Bonneval-sur-Arc et Bourg-Saint-Maurice via la montée et la descente de l’Iseran, après un morceau matinal via le Galibier et avant un autre vers Annecy et le Tamié. Rien que dans ces deux étapes, presque tout le retard de 30’38’’ sur Sylvère Maes au classement général est fait, mais cette deuxième place reste sa meilleure performance dans le Tour, à 25 ans. Il doit attendre d’être plus que trentenaire pour retrouver la Grande Boucle et la reprise de la course en 1947. Dès la deuxième étape entre Lille et Bruxelles, il gagne en solitaire et repousse le peloton à 9 minutes. Aldo Ronconi lui prend le jaune deux jours dans les Alpes, mais un Briançon-Digne, au même parcours, mais dans l’autre sens que son étape défaillante d’avant-guerre, lui permet de reprendre la tête du classement général, en plus de gagner l’étape. Par la suite, Pierre Brambilla reprend un peu de temps dans les Pyrénées, où Jean Robic fait le plein de bonifications. L’antépénultième étape, dans la Bretagne qui l’a vu découvrir le maillot jaune, propose 139 kilomètres de contre-la-montre de Vannes à Saint-Brieuc, via la côte de Mûr-de-Bretagne. Cette longueur avait beaucoup fait débat avant la course et encore plus après, tellement les 4 heures de course ont ruiné l’effort collectif de l’équipe de France, René Vietto perdant la course et un quart d’heure. Pierre Brambilla, alors encore de nationalité Italienne, prend le maillot jaune, pour le perdre au profit de Jean Robic, coureur régional, dans l’ultime étape vers Paris. René Vietto revient deux fois de plus sur le Tour, toujours dans l’équipe de France, mais il a perdu les jambes de sa jeunesse et n’aura plus l’occasion de briller en haute montagne.