2ème : Eddy Merckx, 92 ptsLe cannibale allait forcément être classé très haut (il l’est quelque soit le classement historique d’ailleurs), lui, le quintuple vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, triple vainqueur de la Flèche Wallonne et double vainqueur de l’Amstel Gold Race. À ceci, d’ajoutent 5 podiums cumulés et 7 autres places dans le top 10. Sauf un abandon dans sa toute première Flèche Wallonne en 1966, il n’a raté qu’une seule fois le top 10 dans ces trois classiques : lors de la deuxième Amstel Gold Race de l’histoire, qu’il termine 16ème. Son premier succès aux Pays-Bas, en 1973, a été motivé pécuniairement : les organisateurs payant une forte indemnité pour qu’Eddy Merckx participe et lui offrent une prime spéciale en cas de succès, qui interviendra avec plus de 3 minutes sur son dauphin. Un autre succès interviendra deux ans plus tard, avec le maillot arc-en-ciel. À ces deux occasions, un doublé est fait avec la doyenne, mais à l’époque, l’Amstel se courrait 2 ou 3 semaines plus tôt. Néanmoins, il faudra attendre 20 ans et Mauro Gianetti pour revoir ce doublé, puis les triplés de Davide Rebellin et de Philippe Gilbert. En revanche, un seul doublé Ardennais est fait entre la Flèche et Liège, dans une configuration également anachronique, puisque Liège-Bastogne-Liège, sur 240 kilomètres, était le jeudi et préparait aux 250 kilomètres du dimanche sur la Flèche Wallonne, partant des environs de Liège pour rejoindre ceux de Charleroi. Parmi toutes ses victoires, la plus épique est probablement celle obtenu à Liège en 1971. Il s’échappe de façon Merckxienne à près de 100 kilomètres de l’arrivée pour un long périple solitaire, lui octroyant jusqu’à 5 minutes d’avance. Mais une terrible défaillance dans le Mont Theux, où l’ogre de Tervuren est pris de crampes, permet à Georges Pintens de réduire l’écart, jusqu’à rentrer sur lui dans les faubourgs de Liège. Malgré tout, sur la piste de Rocourt, Eddy Merckx restait le plus rapide.
1er : Alejandro Valverde, 100 ptsC’est donc Alejandro Valverde qui est situé en haut d’un classement mettant en avant des classiques. Chose impensable venant d’un Espagnol il y a encore 2 décennies (seuls 6 autres sont dans le top 200 : Joaquim Rodriguez, Samuel Sanchez, David Etxebarria, Daniel Moreno, Oscar Freire et Igor Astarloa, tous coureurs sur les 25 dernières années, alors que toutes les autres nations « historiques » avaient des coureurs bien plus présents). Il faut dire qu’Alejandro Valverde s’est imposé comme le coureur des Ardennaises durant ces dernières saisons. Certes moins brillant dans l’Amstel, malgré deux places de dauphin et 6 places dans les 6 premiers, il a su remporter 4 fois la doyenne des classiques, en plus de deux places de dauphin et surtout 5 fois la Flèche Wallonne, avec deux autres places de dauphin, mais surtout 3 doublés ardennais (2006, 2015 et 2017) et surtout 4 succès consécutifs en haut du Mur de Huy de 2014 à 2017, alors qu’avant lui, personne n’avait su remporter la Flèche plus de 3 fois dans sa carrière. Ses capacités de puncheurs ont pu être bien mises en avant sur ce terrain, avec une maîtrise totale que ses adversaires n’ont su faire déjouer. Sur Liège-Bastogne-Liège, il profitait déjà de l’attentisme de ses adversaires. Dès le milieu des années 2000, les suiveurs se plaignaient du final à Ans. Systématiquement, Alejandro Valverde suit les attaques dans la côte de Saint-Nicolas, pour être dans un groupe, plus ou moins réduit au moment d’aborder la montée finale. Au fil du temps, de plus en plus de coureurs arrivent groupés, mais Alejandro Valverde reste le meilleur sprinteur des puncheurs, encore plus après 250 kilomètres et 4000 mètres de dénivelé positif. Peu spectaculaire, mais impressionnant d’efficacité, il est donc le meilleur ardennais de tous les temps.
On peut remercier Alejandro Valverde de ne pas avoir marqué de point cette année, ne forçant ainsi pas une mise à jour totale du classement, comme il resterait à 100
Je laisse quelques réactions sur cette première place, puis je donnerai le classement incluant 2019 dans quelques jours.