15ème : Hippolyte Aucouturier, 51 ptsAucouturier est un coureur talentueux, toujours très confiant, parfois même prétentieux et moqueur, comme lors du second Paris-Brest-Paris où il raille Lucien Lesna, qui avait choisi ce jour-là de fausser compagnie à tout le monde dès le départ. Petit-Breton dira également que la différence entre ce coureur et Pottier, c'est que lui on pouvait le laisser parler et attendre que les coliques le prennent. En effet, Aucouturier est souvent pris de terribles coliques, elles provoquent notamment son abandon sur le Tour de France 1906. Sur la grande boucle, justement, le parisien joue chaque année de malchance : en 1903, il est le grand favori avec Garin mais abuse des services d'une taverne lors de la première étape et abandonne. Cela ne l'empêche pas de gagner deux étapes par la suite, profitant du règlement de l'époque qui permet de continuer à participer après un abandon mais sans concourir pour le classement général (cette règle sera supprimée définitivement dès 1904). L'année suivante, il décroche quatre étapes sur six mais n'achève le général qu'en quatrième position. Mais il se voit retirer tous ses succès quelques mois plus tard, à cause des nombreuses irrégularités commises lors de cette édition. En 1905, il remporte trois étapes mais doit se contenter de la deuxième place face à l'imbattable Louis Trousselier. Au-delà de ses performances sur le Tour, "le terrible" accroche à son palmarès les deux plus belles courses d'un jour de l'époque, Bordeaux-Paris et Paris-Roubaix, deux fois chacune, entre 1903 et 1905. Sa victoire sur Bordeaux-Paris 1903 reste la plus belle, il s'impose au terme d'une course disputée en grande partie sous la pluie, malgré cinq crevaisons et une chute. Dans la côte de Dourdan, il profite d'une fringale de Trousselier pour filer en solitaire vers le vélodrome de Buffalo. Il participe également au Bol d'or cette année-là, mais en voulant suivre Léon Georget en début de course il faiblit progressivement pour finalement abandonner.