Lambot a écrit:CSC_3187 a écrit:Lambot a écrit:Ces équipes néerlandaises, quand même..
La différence entre les hommes et les femmes, c'est que dans le 1er cas, on a l'impression que la "magie" opère sur l'équipe phare et que c'est la marque qui compte, sans critère de nationalité , tandis que côté féminin y a des vagues de championnes qui se succèdent, plus dominatrices les unes que les autres. Aussi bien en cyclo-cross que sur la route, d'ailleurs. Mais dans les 2 cas, c'est vraiment désolant à voir. On est pas sur du Ski Nordique ou de la Pelote Basque, on est sur du cyclisme, sport universel.. Bon, on va quand même dire que le cyclisme féminin s'internationalise quand même, avec une belle concurrence italienne notamment et quelques structures solides qui tirent leur épingle du jeu (la GFDJ notamment).
Le cyclisme est assez loin d'être universel. Le vélo l'est certes en moyen de transport, mais son usage en compétition sportive l'est beaucoup moins. Il faut une certaine structuration autour de sa pratique pour faire émerger les champions, il ne suffit pas de pédaler à l'année. On le voit sur la répartition des résultats.
C'est encore pire chez les filles où les niveaux de professionnalisation sont encore plus faibles. L'Italie a un bon réservoir, mais cela n'a rien de très neuf. Par contre, il y a toujours un retard réel sur la professionnalisation du pays, à l'échelle des meilleurs équipes élites mais aussi dans les niveaux inférieurs. On pourrait faire le parallèle avec la France. Il y a des progrès à faire pour rattraper la culture vélo des Pays-Bas, qui est d'ailleurs un tout entre la pratique du vélo au quotidien et la pratique du sport au féminin de manière générale. Les Néerlandaises profitent de cette niche et de leur avance pour tout dominer, c'est largement moins le cas de leurs compatriotes masculins et ce n'est pas un hasard.
L'équipe SDWorx n'est pas la sélection des Pays-Bas pour autant. Ca reste une équipe avec une base néerlandaise qui n'hésite pas à aller les meilleures à l'étranger. Au-delà de la densité de l'effectif, il y a une belle intelligence collective cette année. Même si elles sont potentiellement au-dessus du lot, les stratégies sont assez justes et fluides, plus que certaines années où la supériorité numérique pouvait donner lieu à quelques cafouillages. Ca parait même plus impressionnant que les Jumbo qui se content plus souvent d'écraser physiquement la course. Enfin, ça reste un effectif taillé pour ce genre de classiques. On verra ce que ça donne sur les ardennaises où l'absence de grimpeuses de haut niveau hormis pour l'instant Vollering pourrait peser. Les plus jeunes révèleront peut-être leur progression d'ici là.
Ok.
J'en sais maintenant beaucoup plus sur cette domination continue (et lassante, pour moi) via les Van Moorsel, Vos, Van der Breggen, etc, depuis un peu plus de 20 ans en tout cas car avant, y avait Longo et les italiennes. C'est un pays qui a un rapport au sport féminin qui existe trés peu ailleurs. En tout état de cause, c'est vraiment dommage d'assister à ce genre de domination. C'est un peu comme le Fond féminin, en quelque sorte, ou les 2 grands pays scandinaves sont ultra-dominateurs grâce un niveau de structuration et de moyens sans équivalence. Seules quelques phénomènes comme la polonaise Kowalczyk ou l'américaine Diggins sont parvenues à tirer leur épingle du jeu. Le sport féminin a vraiment beaucoup de retard à combler pour proposer des compétitions plus intéressantes. Mais ça passera par le volontarisme des Etats, à l'exemple de ce qui se fait plus au Nord (Pays Bas, Scandinavie). Pour l'instant, ça bouge lentement, trop lentement.
Je ne sais pas si tu suis, mais tu peux rapprocher ça de ce qui s'est passé au rugby. Il y a plus de 30 ans, tout le monde était amateur. Les écarts étaient là par rapport au vivier de chaque nation, mais pas d'énormes gaps. Puis est venu l'ère de la Coupe du monde. Certaines nations ont mis en marche le professionnalisme, et on a vu des écarts énormes sur les mondiaux des années 90, jusqu'au début des années 2000. Puis petit à petit, les nations secondaires ont emboité le pas du professionnalisme ... et les écarts ont de nouveau baissé, permettant de temps en temps aux nations secondaires d'aller gagner un match.
L'exemple du Japon est parlant. Dans les années 70/80, ils sont un peu à l'écart du monde du rugby mondial, mais savent tenir tête aux grandes nations à l'occasion. Des petites défaites contre les nations Britanniques, une victoire contre l'Ecosse (diminuée) pendant la tournée des Lions dans les années 80, ... Mais dans les années 90, les Japonais ont du retard à l'allumage concernant le professionnalisme. Ils se font ouvrir en deux sur les Mondiaux (défaite 145-17 contre les Blacks
). Ils adoptent un rugby semi-pro, de plus en plus performant. En 2011, ils sont "corrects" (plus que 83-7 contre les Blacks, mais moins d'une semaine avant ils font 47-21 contre la France); puis en 2015, ils sont au top, et battent les Sud-Afs, puis se qualifient en 1/4 en 2019.
Le cyclisme féminin est un peu dans cette phase ... avant c'était assez ouvert, le vivier primait. Le professionnalisme a jaillit sur la nation la plus développée (les Pays-Bas) qui s'est mis à surdominer. On voit que ça prend la suite dans les autres nations, mais il faut se structurer pour qu'en quantité et qualité ça rattrape les Pays-Bas ...