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L’épreuve se crée en 1978 à l’initiative du fondateur d’une marque de cycle bien connue dans le milieu, Giant. D’abord disputée parmi les courses amateurs, de nombreuses éditions ne voient pas le jour, ou bien les noms des vainqueurs ne dépassent pas les côtes de l’île. L’épreuve passe en statut professionnel en 2003, mais n’est pas reconnue par l’UCI jusqu’en 2005, où elle est rattachée à l’Asia Tour en catégorie 2.2 avant de passer en 2.1 en 2012. Ce qui peut également expliquer le retrait progressif du nombre d’étapes, la charge financière augmentant : en 2011, Markus Eibegger remporte la plus longue édition de l’histoire de l’épreuve, disputée sur 10 jours ! Nous revenons ensuite à un classique d’une semaine, et depuis 2014, l’épreuve s’est cantonnée à 5 jours de course. Les américains sont les premiers dominateurs de l’épreuve lors de sa montée UCI, avec les victoires de Shawn Milne, ou pour un nom plus connu, John Murphy en 2008, membre de la BMC en 2011, et actuel pensionnaire de la Rally. La course en elle-même est plutôt difficile à décrypter, tant on peut voir des échappés s’imposer, et surtout tant certains noms sont inconnus, parmi les profondeurs des circuits continentaux, comme l’irlandais David McCann, pourtant sextuple champion d’Irlande du contre-la-montre. Le premier connu étant plutôt celui, déjà donné, de Markus Eibegger, ou pour les plus franco-français, Rémy Di Grégorio, qui s’était imposé devant la légende Ioannis Tamouridis. L’édition 2015 est dominée par les iraniens devant Patrick Bevin et Victor de La Parte, avec une arrivée inédite à 2500 mètres d’altitude ayant écrasé l’épreuve. En 2016 et 2017, on retrouve des habitués du circuit asiatique en les personnes de Robbie Hucker, Fransisco Mancebo, Benjamin Prades, ou plus surprenant malgré sa relative capacité à passer les bosses, le sprinteur Edwin Avila. 2016, c’est également l’année ou Ben O’Connor vient se forger sur l’épreuve, titulaire de la 3e place au général. Une 3e place similaire obtenue l’an passé par le belge Jimmy Janssens, s’étant montré à Bessèges en début de saison, alors que Yukiya Arashiro est le tenant du titre. Le japonais, victime de plusieurs fractures consécutives d’une chute à l’entrainement, ne pourra cependant défendre son titre cette année.
Quelques infos supplémentaires que je suis allé chercher, pour le fun : Depuis que l’épreuve est passée pro, le meilleur classement obtenu par un taiwanais est une 7e place, obtenue en 2010 et 2012 par Chun Kai Feng. En revanche, sur ces 13 éditions, les taiwanais n’ont réalisé un meilleur classement que les hongkongais que 3 fois ! Il est également à noter, bien que je n’en sois pas sûr (toujours une question d’archives) que la course s’est toujours déroulée (ou en tout cas quasi-exclusivement) du côte Ouest de la chaîne de montagne coupant l’île en deux.
Concernant le parcours sur les différentes éditions, la course semble malheureusement s’être codifiée depuis 3 ans avec les mêmes étapes au Jiaobanshan Park et au Sun Moon Lake que l’on peut qualifier d’étapes pour le classement général. Pour autant, les deux étapes sont rarement synonymes de victoire depuis qu’elles ont été introduites régulièrement à partir de 2015, même si l’on voit la victoire de Grmay en 2013 au Jiaobanshan Park avec 10 secondes d’avance…sur une trentaine de coureurs. Pareil en 2016 pour le néerlandais Schulting, avant que ne se dispute un sprint semi-massif au Sun Moon Lake. Les expériences 2017 et 2018 ne sont pour moi guère plus concluantes puisque les favoris arrivaient globalement groupés, parfois un homme en solitaire devant ou réglant un petit groupe, mais jamais avec un écart réellement important. L’an passé, c’était même la 3e étape qui avait accouché du général, un groupe de costaud parti et jamais revu jusqu’à Shingan. Au final, la seule arrivée pertinente fut celle de 2015, où Patrick Bevin s’était joué des Iraniens et avec des favoris assez éparpillés (20 sous la minute en petits groupes). Le problème majeur de cette édition cependant, et bien c’est peut-être à la dernière « nouveauté » (vu le manque d’archive, impossible de savoir si la course y était déjà arrivée) vue sur le parcours cette année là. Peut-être bien trop dure par rapport au reste de l’épreuve, et mise en avant-dernière journée, autant dire que la journée avait été terrible pour monter sur les sommets du Yushan National Park, à presque 2500 mètres d’altitude et 60 kilomètres de montée ! Tabriz et Pishgaman avaient explosé la course, reléguant le premier groupe des favoris (avec Bevin et De La Parte) à 2 minutes, le deuxième à 4 minutes, un « troisième » (avec Nakane, Holler ou un certain…Nils Politt) à 7 minutes, le reste se comptant en dizaine, un vrai massacre.
Alors bon, je vous dirais surtout de bien regarder les profils OpenRunner ajoutés, les standards de l’épreuve étant un peu élevé (
). Pour autant, les étapes de Jiaobanshan Park et Sun Moon Lake ne sont pas à jeter, intéressantes dans le fait de n’être pas de simples courses de côte…ce qui tend peut-être à en diminuer l’attrait, un attaquant face à un groupe plutôt organisé. Néanmoins, au vu des possibilités de l’île, il y a également d’autres sites à exploiter pour tester d’autres formats vu que ceux proposés se voient souvent assez peu décisifs...et surtout d'aller chercher autre chose que des autoroutes
Startlist & Coureurs à suivre |
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Kuboki (Japon), Oosthuizen/Basson (Afrique du Sud), Kastrantas/Van Aert (Brunei), Castillo/Piccoli/Roberge/Rodriguez (Elevate), Clarke/McCabe/Swirbul/Tvetcov/Zukowsky (Floyd's Pro), Hatz (Herrmann), Bokeloh/Freiberger/Rapp (Hrinkow), Avila/Earle (Israel Cycling), Guardiola/Garcia/Lebas/Ōkubo (Kinan), Ochoa/Paredes/Parra/Gomez (Manzana), Bergström/Bergström/Bradbury/Eefting (Memil), Fonzi/Van Empel (Neri), Lonardi/Ito/Nakane (Nippo), McCormick (Bridgelane), Goh/Ovechkin (Terengganu), Chaiyasombat/Phounsavath (Thailand), Raileanu/Ewart (Sapura)