BORDEAUX-PARIS , 26 et 27 Mai 1893.Cette fois, la course est open, amateurs et professionnels sont admis mais il n’y a aucun prix en espèces ( les ‘’objets d’art’’ remis en récompense sont bien souvent ‘’rachetés’’ juste après leur remise). Les coureurs sont divisés en 2 catégories, ‘’Vitesse’’ brassard blanc et ‘’routiers’’, brassard noir pour les coureurs de plus de 30 ans n’ayant jamais terminé dans les 5 premiers d’une course de plus de 300kms. Ouf ! Curiosité, l’engagement de 2 spécialistes du ….kilomètre sur piste, Cottereau et Fournier mais seul le premier sera au départ.
Le compte rendu complet de Véloce sports :
La course commence par une chute collective provoquée par un chien affolé par les 2 coups de feu tiré par le starter. Cottereau doit changer de vélo et rejoint rapidement. Ce n’st pas le cas de Dubois blessé à la jambe et qui est soigné par ……Charles Terront venu en visiteur ! A Libourne, ils sont 4 en tête : Stéphane, Cottereau, le suisse Nicodémi et l’anglais Lumsden, ces 2 derniers décrochant bientôt.
A Angoulême, Allard est à 21 minutes, Robin à 27’, Nicodémi à 30 s’arrêtera là, pris de coliques, et Lumsden l’imitera peu avant Ruffec. A Poitiers, malgré les tentatives de Stéphane, l’ancien champion de France de vitesse Cottereau tient le coup. A Tours, statu quo mais Allard est à 11 minutes seulement, Corre, 4ème, étant à une bonne heure. A Chateaudun, Allard paye ses efforts et se retrouve à 50’ du duo, toujours une heure avant Corre. Le vent se lève, on dépasse Chartes, Rambouillet, Versailles.
Sur la route, le public entre Suresnes et la porte Maillot est évalué à 10000 personnes venues à pied, à vélo ou par trains de nuit ! La chaussée est envahie, on envoie une arroseuse pour faire reculer le public, mais c’est au niveau de la ligne d’arrivée que ça se complique : les invités, journalistes etc….bouchent le passage. On décide d’avancer l’arrivée de 20 mètres, un juge agitant un grand drapeau tricolore pour indiquer l’endroit. Pour compliquer encore, les entraîneurs ne s’arrêtent pas à l’endroit prescrit et embouteillent eux aussi la route. Cottereau passe devant le drapeau une roue devant Stéphane qui le double et passe la ligne d’origine le 1er. Cottereau (photo)est déclaré vainqueur, Corre, 3ème, arrivera 2 heures plus tard.
Bien sûr Stéphane porte réclamation. Pour lui, il a cru que la banderole d’arrivée des entraîneurs marquait la fin de la course, qu’il a vu la banderole de la ligne d’arrivée mais pas le drapeau. Il sera débouté (voir la dernière page du dossier ‘’Véloce’’).
Cottereau a bien gagné Bordeaux-Paris et il n’y reviendra plus, Stéphane non plus qui finira 2ème de Paris-Roubaix en 98.
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