[Histoire] Courses d'antan

par **vino_93** » 03 Mai 2021, 22:33

Quand les pavés étaient en meilleur état que tout le reste...

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par **Breizh Arzh** » 04 Mai 2021, 08:56

Course de 7 étapes au printemps 1919, qui n'eut qu'une seule édition et fur remportée par le belge De Ruyter.
Superbe photo :up

par **Alessiocortez** » 06 Mai 2021, 07:36

J'avais d'ailleurs vue qu'elle était considérée comme la course la plus dure de l'histoire, bouclée à moins de 20km/h de moyenne.
Ce titre est mérité ?

par **JackyDurand** » 06 Mai 2021, 08:03

Le Giro sous le soleil de l'Italie

Est ce qu'on a parlé dernièrement de la fameuse étape de Bormio 88 :mrgreen:

?

A 1h03, Chioccioli qui tente de faire son flandrien sûr en court et termine en hypothermie.

par **Alessiocortez** » 06 Mai 2021, 08:46

Et qui prend 5 minutes au passage

par **Breizh Arzh** » 08 Mai 2021, 09:45

J'ai 2 Tours de Suisse prêts à poster depuis un mois.....Je profite de ce que la Vuelta 1961 ne propose pas une longue exégèse.....

TOUR DE SUISSE 1954, du 7 au 14 Août.

Déplacé en Août, le tour de Suisse va servir de préparation au mondial de Solingen. 69 partants. Koblet est le seul suisse de haut niveau au départ après sa chute du Tour de France. Kubler et Schär qui ont fini sur le podium du Tour sont absents ainsi que Clerici vainqueur du Giro. Aucun français présent, 7 belges dont Adriaenssens, Poblet et 3 autres espagnols, et 23 italiens dont Astrua, Fornara, Monti, Conterno et surtout le champion du mode Coppi. 7 étapes, 1clm de 98 kms, suivi d’un jour de repos. Et des étapes de montagne dures mais où les cols sont loin de l’arrivée.

1ère étape : Zurich-Winterthur, 221 kms. Fornara passe en tête du 1er col, mais 9 hommes vont s’échapper et occuper les avant-postes poursuivis par un petit groupe alors que le peloton avec Coppi sombre peu à peu. Entre les jonctions et les lâchés, notamment dans le Staffeleg, dernière difficulté, ils sont 10 à briguer la victoire : Monti, Fornara, Astrua, Croci-Torti, Baldarelli, Conterno, Adraienssens, Coletto, Huber et Gaggero, soit 7 italiens. Ils finiront dans l’ordre ci-dessus, le peloton Coppi terminant à 11’44. Bruno Monti :

par **darth-minardi** » 08 Mai 2021, 10:57

vino_93 a écrit:Quand les pavés étaient en meilleur état que tout le reste...
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Alessiocortez a écrit:J'avais d'ailleurs vue qu'elle était considérée comme la course la plus dure de l'histoire, bouclée à moins de 20km/h de moyenne.
Ce titre est mérité ?

Oui, cf le 3e article consacré à cette étape Bruxelles-Amiens et titré "la course la plus dure de tous les temps" :noel:

par **Breizh Arzh** » 08 Mai 2021, 12:42

Super boulot. Une somme définitive sur le sujet. Très admiratif :up

par **Breizh Arzh** » 09 Mai 2021, 12:33

TOUR DE SUISSE 1954

2ème étape : Winterthur-Davos, 245kms. Ils vont être 7 à mener la course, mais la présence parmi eux de Baldarelli provoque une réaction du peloton. L’écart culminera à 6’20. Le regroupement se fera juste au pied du Wolfgangpass où Astrua, Coppi et Fornara sortent suivis de Monti, Coletto, Huber et quelques autres. Coppi va s’envoler à 2 bornes du sommet et l’emporter devant Monti, Astrua, Zampini, Coletto, Fornara, Hollenstein, et Huber à 36’’. Monti reste en jaune devant Fornara, Astrua, Coletto et Huber à 31’’.

3ème étape

avos-Lecco, 184kms. Une escale en Italie avec cette arrivée à Lecco et une étape avec à froid la montée de la Fluela, un long faux plat et une longue descente jusqu’à l’arrivée. Si Coppi passe en tête en haut du col et que Metzger abandonne après 3 crevaisons, c’est Zampini qui part seul à 150K de l’arrivée. Sous une pluie froide il attendra longtemps du renfort, aura jusqu’à 7’ d’avance et gardera sur la ligne 36’’ sur un peloton où manque Conterno qui n’a pas fini. Donato Zampini a tout de même obtenu une place de 2ème dans Paris-Nice 1952, année où il finira 4ème du Giro. L’arrivée :

4ème étape : Lecco-Lugano, 98kms clm. S’il déclarera ne pas avoir forcé, Fausto rélègue son suivant, Fornara à 4’35, Coletto à 7’29,, Monti, 13ème, est à 10’27. Fornara prend la tête du CG devant Coletto à 2’54, Astrua à 3’40 et Monti à 5’21.

par **Breizh Arzh** » 10 Mai 2021, 12:10

TOUR DE SUISSE 1954

5ème étape : Lugano-Berne, 272kms. Deux ‘’plus de 2000m’’, St Gothard et Susten, mais loin de l’arrivée. La journée de repos a donné des idées à Hollenstein et Heidelberger qui s’enfuient dès le départ. Un équipier de Fornara, Giudici, les rejoint et au pied du St Gothard ils ont 6’40 sur le peloton qui musarde. Hollenstein se retrouve seul dans ce col et au sommet, Giudici est à 5’47, le pelotonà 11’35 ((Hollenstein n’est qu’à 16’30 au CG). Le Susten est grimpé sous une pluie fine et froide et au sommet Hans Hollenstein devance Gianneschi de 5’03, puis Giudici. Monti et Astrua à 12’13 précède de 20’’ Coppi, Coletto et Fornara. L’homme de tête faiblit et au K 182 son avance n’est plus que d’1’18 sur Gianneschi et Giudici, le peloton étant à 7’50. Ses 2 poursuivants vont s’effondrer et le suisse qui se refait une santé conservera un précieux pécule de 6’ sur le peloton des favoris que Monti règle au sprint. CG inchangé pour les 5 premiers. Hollenstein qui sera champion de Suisse en 57 a disputé 6 TdF, n’en terminant qu’un. Il vit toujours à 91 ans. J’ignore s’il a un lien de parenté avec Retho.

6ème étape : Berne-Fribourg, 228kms. Ce ne sont pas la Vue des Alpes ni Ste Croix qui vont provoquer une grosse bataille et une douzaine d’hommes va mener la danse. Ils ne seront plus que 5 après le col des Etroits et Primo Volpi, 38 ans, finira seul devant Adriaenssens, Lambrichts et Vermote à 46’’, Russenberger à 2’35. Le peloton est à 11’17. Vermote et Russenberger intègrent le top 10 du CG que quitte Hollenstein qui a fini à 25’. La photo de Volpi date des années 40.

7ème étape : Fribourg-Zurich, 229kms. Une pluie rend la route quasi impraticable, entre la boue et des glissements de cailloux ! L’étape sera courue à 35 de moyenne et le peloton quasi complet pénètre sur la piste en plein milieu d’une épreuve de demi-fond. Par miracle il n’y aucun accident et Kamber remporte une victoire anodine. Pasquale Fornara empoche son 2ème tour de Suisse devant Coletto, Astrua, Monti et Coppi.

L'édition 1955 sera postée la semaine prochaine, et après place uniquement à 1961 jusqu'au 12 juin.

par **Breizh Arzh** » 17 Mai 2021, 09:23

TOUR DE SUISSE 11 au 18 juin 1955.

Retour en juin et 78 coureurs au départ. Pour la Suisse Koblet, Kubler, Schär et aussi Clerici, Graf, Hollenstein, Schellenberg, Strehler répartis dans 6 équipes : l’âge d’or suisse ! Brankart et Ockers pour la Belgique, Nolten et Van Est pour les Pays Bas, Ernzer, Gelabert, peu d’italiens et pour la France Buchaille, Cohen, Pardoen, Pontet, Reisser et Rémy, plus Gnazzo dans l’équipe Tigra . 8 étapes, la dernière contre la montre et tous les cols au programme : Vue des Alpes, Mollendruz, Les Mosses, Villars, Simplon, Lukmanier, Klausenpass etc. L’équipe Cilo de G à D

ianezzi, Koblet, Von Buren, Croci-Torti, Brun et Metzger.

1ère étape :Zurich-Baden, 218kms. Etape insipide, sprint massif lancé de très loin par Schär qui prend 2’’ devant Ockers et Padovan

2ème étape : Baden-Delémont, 234kms. Ce qui restera de cette étape, c’est l’incroyable embouteillage dans le Pierrepertuis qui bloquera la course favorisant l’échappée de Boni, Nolten et Van Cauter.

Ils seront rejoints et Koblet remportera le sprint devant Ockers. Schär reste en jaune grâce aux 2’’ de la veille.

3ème étape : Delémont-Genève, 234kms. Vue des Alpes+froid+pluie et une échappée de 180 kms pour Croci-Torti et Kamber. Ils seront rejoints et dépassés par un trio Sorgeloos, Graf, Hollenstein qui finiront dans cet ordre 15’’ avant le peloton. Sorgeloos s’habille en jaune. L’arrivée :

4ème étape : Genève-Sion, 268kms. La descente du col des Mosses va être marquée par de nombreuses crevaisons et Kubler devra cravacher pour rejoindre. Boni, Huber et Padovan sont en tête au pied de Villars mais c’est Koblet qui assure le train avec Clerici, Ockers, Strehler, Reisser et quelques autres.

Kubler a sauté et Sorgeloos navigue loin des premiers. Padovan s’accroche quand le petit groupe revient sur lui et gagne l’étape devant Koblet, Ockers, Reisser, Schellenberg et Clerici. Kubler, 7ème, est à 5’24, les autres à 8’ et plus. Koblet prend le maillot à égalité avec Padovan. Les français Rémy et Buchaille ont abandonné.

par **Breizh Arzh** » 18 Mai 2021, 09:12

TOUR DE SUISSE 1955.

5ème étape : Sion-Locarno , 202kms. Le Simplon ne fera qu’une victime, Arrigo Padovan qui crève 4 fois. Kubler a 3’ de retard au sommet mais il descend comme un Ferdi (synonyme de comme un fou) et rejoint un groupe de 16 qu’il battra au sprint. 2 français dans ce groupe, Pardoen et Reisser. L’arrivée :

6ème étape : Locarno-Bad Ragaz, 186kms. On attend le Lukmanier, plus de 40kms de montée dont la moitié sur un revêtement préhistorique. Mais il ne se passe rien, Koblet est vigilant et ni Ockers, ni Schellenberg ni Clerici ne l’attaqueront ( photo : Clerici mène devant Koblet, Hollenstein à gauche, Reisser en avant dernière position)

C’est Gelabert qui franchit le sommet en tête. Reisser, alors 5ème du CG, tombe dans la descente et ils sont 25 à l’arrivée, réglés par Strehler. Raymond Reisser perd 10 minutes

7ème étape : Bad Ragz-Lucerne, 235kms. Comme trop souvent en Suisse, les organisateurs ont placé la difficulté principale (le col du Klausen) à mi-course. Il ne se passe rien, sauf l’abandon de Schär, avant les derniers kms où Ernzer s’en va dans une côte et conserve quelques secondes d’avance sur le peloton. Ernzer, futur lieutenant de Charly Gaul, a remporté LBL en 1954.

8ème étape, Lucerne-Zurich, 83kms, clm. Ockers, Schellenberg et Clerici qui sont entre 30 et 40’’ derrière Koblet au CG ne doivent pas se faire d’illusions et ils finiront à plus de 5’ du rouleur suisse. Et pourtant, Hugo sera battu par le belge Brankart (photo) qui va faire dans la foulée un grand Tour de France. Il bat Koblet de 5’’, Kubler de 3’01, Boni, Ockers et Clerici suivent à plus de 5’.

Koblet remporte un de ses derniers succès, devant Ockers à 5’48, Clerici, Kubler et Brankart. Belle performance, sans lendemains, de Reisser qui termine 11ème.

Les courses d’antan laissent la place à l’année 1961, jusqu’à la mi-juillet environ…..

par **Breizh Arzh** » 07 Juin 2021, 09:12

Le DAUPHINE LIBERE 1947-1960.

Un forumeur m’a demandé récemment si je prévoyais un sujet sur le Dauphiné. Très bizarrement, j’ai peu de documentation sur le ‘’critérium du Dauphiné Libéré’’ : pas de livre sur le sujet, et pas mal de trous dans les Miroir Sprint ou M des Sports en ma possession. J’ai pensé qu’un petit ‘trombinoscope’’ pourrait être intéressant. Le voici :

1947, Klabinski qui gagne devant Sciardis et Camellini

1948, Fachleitner, 1er devant Giguet et Robic

1949, Lucien Lazaridès ici en 2ème position derrière Lauredi et devant Molinéris et son frère Apo. Il battra Robic et Camellini

1950, Nello Lauredi gagne devant Apo Lazaridès et Diederich. Il récidive en 51 devant Antonin Rolland et Lucien Lazaridès.

1952, 1ère victoire de Jean Dotto qui devance Lauredi et Le Guilly

1953, encore un gars du sud, Lucien Teisseire, ici à gauche derrière Serra avec Robic et Geminiani. Il devancera Robic 2ème et un jeune de 19 ans, Charly Gaul, 3ème.

1954, 3ème succès pour Lauredi devant le luxembourgeois Schmitz et Molinéris, ce dernier sur la photo qui n’a aucun rapport avec le Dauphiné.

1955, Bobet manquait au palmarès : c’est fait. Il précèdera Walkowiak et Demulder.

1956.Tiens, un belge ! Le discret Alex Close triomphe de Rolland et Picot.

1957, Marcel Rohrbach cause la surprise et devance Privat et Schmitz.

1958. Victoire de Rostollan décédé il y a quelques mois et grand père de l’ex pro Thomas Rostollan. Pipelin est 2ème et Schmitz décroche son 3ème podium.

1959, 1er succès important pour Henry Anglade qui précède Mastrotto et Rivière.

1960. Huit ans après, 2ème victoire de Dotto. Mastrotto (photo) est 2ème, comme en 59 et comme en 61 : il gagnera en 62. Le 3ème est Thiélin.

par **Breizh Arzh** » 18 Juil 2021, 09:38

CHAMPIONNAT DE FRANCE 1941.

Retour au championnat de France (voir page 52 et suivantes les années 1907/1939).
Nous avions laissé le maillot tricolore sur les épaules de Georges Speicher. Pas de course en 1940, une pandémie venue de Germanie a déférlé sur le pays qui se retrouve coupé en deux : Zone confinée et zone non confinée. Il y aura 2 championnats en 1941, un par zone.

ZONE OCCUPEE, le 15 juin à Montlhéry, 200kms. 29 partants, sans Deforge, Idée, Louviot et Speicher qui sont allés courir clandestinement à Lyon (zone NO) et se retrouvent suspendus après avoir été emprisonnés quelques jours !
Laurent, Goutal et Mithouard sont les premiers attaquants ; il y en aura beaucoup d’autres mais sans succès et la sélection se fait plutôt sur les incidents mécaniques qui retardent voire éliminent de nombreux concurrents. Gauthier et Goutal n’arrêtent pas de se défier à chaque ascension de la côte Lapize jusqu’à la crevaison qui retarde Gauthier. Il va revenir avant de crever de nouveau à l’avant dernier tour et s’arrêter. Il ne reste que 9 coureurs qui vont arriver ensemble au pied de la côte où l’arrivée est jugée. Goutal attaque en force et s’impose devant Virol et Lucien Lauk. L’arrivée :

Albert Goutal, âgé de 23 ans courra jusqu’en 1952 et ne remportera aucune autre victoire notable. Il ne participera plus au Tour de France qu’il a abandonné en 39. Ce maillot qu’on le voit enfiler sera son plus beau trophée.

ZONE NON OCCUPEE, le 29 juin à Ales. 197kms et un circuit accidenté qui favorise les grimpeurs-puncheurs. La succession de côtes amenuise le peloton et 4 hommes finissent par se détacher : Cogan, Gianello, Pernac et Vietto. Ils vont être rejoints par Benoit Faure et Puppo, ce dernier étant distancé sur crevaison. Gianello attaque dans la côte d’Anduze et est suivi par Vietto. Faure saute, Cogan et Pernac tergiversent et le trou est vite fait. Sur le vélodrome d’Alès, Gianello pénètre en tête mais subit un saut de chaîne qui conforte la victoire de René Vietto. Il endosse un maillot qui lui va très bien , la preuve :

]

par **Breizh Arzh** » 19 Juil 2021, 09:35

CHAMPIONNAT DE FRANCE. LYON. 13/09/1942.

Le règlement qualificatif est simple : dans chaque zone du pays une course, le ‘’Critérium de France’. Les 15 premiers de chaque sont qualifiés pour le championnat proprement dit qui se déroule en zone pas encore occupée.
En zone occupée le critérium est remporté par Goasmat, mais le juge, le Père Boudard, est obligé de classer de nombreux coureurs ex aequo et 31 coureurs sont retenus dont 29 seront présents à Lyon.

En zone NO, la victoire revient à Edmond Pagès et 15 hommes sont retenus. Par souci d’équité, 12autres seront repêchés.
Il y a donc 56 partants pour 260kms de Lyon à Lyon, avec de nombreuses difficultés dont le Col de la République (qui n’a pas été rebaptisé ‘’col de l’Etat français mais a repris son nom de col des Grands Bois). Les 100 premiers kms sont agités mais tout le monde est groupé, ou presque, au pied du col (K 99). Goasmat allume le feu suivi par Kallert et Mithouard. Conscients du danger, Dorgebray, Faure, Gianetto, Idée,Soffietti, Thiétard et Vietto rappliquent. Un par un, 13 coureurs vont recoller avant le K 150. Ce groupe va se casser sous l’impulsion d’Idée et c’est encore lui qui va opérer la sélection définitive dans la côte de Roussillon. On va trouver Idée, Le Guevel, Louviot, Mallet, Mithouard et Tanneveau.
Idée et Louviot vont se détacher, mais les 4 autres vont revenir à 5kms du but. Tanneveau craque totalement et ils sont 5 à sprinter sur la piste lyonnaise. Mithouard lance, Louviot passe mais est débordé in extremis par Emile Idée qui s’écroule à peine la ligne franchie.
La une de l’Auto (merci Gallica)

Emile Idée, qui aura 101 ans demain :

par **Breizh Arzh** » 20 Juil 2021, 09:07

CHAMPIONNAT DE FRANCE 1943.

St Gaudens, le 8 Août. La pandémie venue de l’Est a envahi toute la France et il n’y a donc qu’un seul championnat. 14 épreuves dont Paris-Roubaix, le National etc….ont qualifié 49 coureurs et 46 prennent le départ.
Il y a 22 tours d’un circuit de 11kms avec une côte assez sévère. Gianello est le 1er attaquant, Speicher crève 2 fois et abandonne.
Au 10ème tour, une échappée avec Cogan, Dorgebray, Caffi, Cosson entre autres va tenir jusqu’au 14ème où se regroupe une trentaine d’hommes.
Bonnaventure sort seul au 15ème T et ses équipiers d’Alcyon protègent sa fugue mais il sera repris au 19ème passage sur la ligne. Rien ne se passe jusqu’au début de la dernière boucle et un nommé Grimbert se sauve. Il ne sera rejoint qu’ 4 kms de l’arrivée, grâce surtout à Mithouard dont Paul Maye ne lâche pas la roue. Ce dernier lance de loin et ne sera pas remonté :

Benoît Faure(44 ans !) termine 2ème devant Lauk et Thiétard, 24 coureurs terminant dans le même paquet. ‘’L’Auto’’ du 9 août :

Et celui du 10, petit clin d'oeil à VSB :

par **Breizh Arzh** » 21 Juil 2021, 09:08

CHAMPIONNAT DE FRANCE 1944.

Changement de règles pour ce championnat qui se dispute aux points. 6 épreuves donnent 30-5-4-3-2-1 aux 6 premiers. S’il y a des étrangers dans les points, les 5 français les mieux classés marquent 5-4-3-2-1. Sacrée prime à la victoire qui aura des inconvénients.
1-Le critérium National, le 2 avril, revient à Roger Piel (photo).A sa retraite, il deviendra l’un des 2 agents de coureurs les plus côtés avec Daniel Dousset. Il sera notamment le manager de Poulidor pendant toute sa carrière.

2-Paris-Roubaix remporté le 9 avril par de Simpelaere donne 5 points à Thiétard classé 3ème.

3-Paris-Tours, le 7 mai est remporté par Lucien Teisseire (photo)

4-Le 14 mai, l’omnium de la route sourit à Urbain Caffi.

5-Le Grand Prix de Seine et Marne voit la victoire d’Emile Idée le 30 juillet.

Avant la dernière épreuve, une course contre la montre le 6 août à St Maurice en banlieue parisienne, Caffi mène avec 34 points devant Teisseire, 33, Idée 32 et Piel 30. Ce qui fait que tous les coureurs n’ayant pas au moins 4 points n’ont aucune chance et il n’y aura que 20 engagés et 12 seulement prendront le départ. C’est Urbain Caffi, Alcyon-Dunlop, qui remporte ce clm de 126 kms en 3h34 et devient champion de France devant Teisseire, Idée, Piel et Thiétard. Sa seule autre victoire importante sont ’’les Boucles de la Seine’’ en 48. Il abandonnera les 2 TdF dont il prendra le départ en 47 et 48. Caffi :

par **Breizh Arzh** » 22 Juil 2021, 09:23

CHAMPIONNAT DE FRANCE 1945.

9 épreuves classantes avec un barème 30-4-3-2-1, la dernière étant un clm.
1- Critérium National le 1er avril : 1er Jo Goutorbe (photo)

2- Paris-Roubaix, 8 avril, remporté comme nous l’avons vu par Paul Maye.

3- 15 avril, Paris-Caen, 1er Thiétard (photo)

4- Paris-Tours, le 29 avril, nouvelle victoire de Paul Maye.

5- Grand Prix de la victoire le 10 mai : tiercé belge Vlaeminck-Schotte-De Simpelaere, Guy Lapébie 4ème marque 2 pts.

6- Paris-Alençon le 20 mai remporté par Caput (photo)

7- Critérium du centre à Limoges et succès d’Eloi Tassin le 10 juin.

8- Le 17 juin l’italien Fermo Camellini remporte Paris-Reims devant Goasmat.

Avant la finale, Maye est en tête avec 62 pts devant Tassin 35, Goutorbe 34, Thiétard 33. Seuls ces 4 coureurs peuvent prétendre au titre ce qui fait qu’ils ne sont que 12 à se présenter au départ à Versailles.
Maye parti trop vite abandonnera et Tassin remporte la course devançant Teisseire de 2'47 et Robic de 3’29. Il devient champion de France devant Maye et Goutorbe.
Eloi Tassin (photo)a remporté 2 étapes du Tour, en 39 et en 47. 1945 sera sa meilleure années puisque il gagnera le Prix de Plouay et les 2 grandes courses contre la montre : Manche-Océan et le grand prix des Nations.

par **Breizh Arzh** » 23 Juil 2021, 09:28

CHAMPIONNAT DE FRANCE 1946.

Dernière édition par points. 8 épreuves sont retenues dont une ‘’finale’’ contre la montre à Rambouillet. Les barème : 35-4-3-2-1. En cas de victoire d’un étranger, aucun point n’est attribué aux français
1- Critérium National le 7 avril. Piot (photo) est d’abord déclaré vainqueur devant Danguillaume. Devant les protestations unanimes, les 2 hommes sont classés ex-aequo et obtiennent 14,5 points chacun (25+4=29, divisé par 2).

2- Paris-Roubaix le 21 avril revient au belge Claes. Louis Gauthier, 2ème, ne marque rien !

3- Paris-Tours, victoire de Schotte. Cette fois, le malheureux est Prévotal.

4- Boucles de la Seine, 26 mai. Entre français, la victoire échoit à Caput au sprint devant Soffietti

5- Paris-Reims, le 24 juin, bis-repetita pour Caput de peu au sprint devant son compagnon d’échappée Dolhats (photo)

6-Dijon-Lyon le 6 juillet, succès de Joseph Soffietti devant Piot.

7- Grand prix du débarquement, StRaphaël-Marseille, le 4 août où s’impose Paul Néri. Le classement est alors le suivant : Caput 51, Soffietti 30, Néri 25, Piot 18’5 etc.

Seuls les 2 premiers peuvent devenir champion et il est décidé qu’eux seuls marqueront des points : le 1er d’entre eux 25, l’autre 4. C’est d’autant plus idiot que si Soffietti bat Caput, ils auront 55 points tous les deux !

8- Circuit de Rambouillet le 18 août, 126kms. 12 engagés seulement et victoire de Louis Thiétard. Caput finit 7ème et marque les 25 pts. Soffietti ayant trop de retard à mi-course abandonne. A noter que Thiétard, s’il avait marqué 25 pts pour sa victoire, aurait été classé 2ème du championnat derrière Caput et Soffietti.

P’ti Louis Caput (photo), futur DS de Poulidor et de Zoetemelk chez Mercier a réussi un podium au Ronde et remporté Paris-Tours et les Boucles de la Seine. Ce titi, ami d’enfance de Chapatte, était très populaire dans le milieu cycliste parisien.

par **darth-minardi** » 23 Juil 2021, 10:31

Intéressant ces rappels d'anciennes formules pour les championnats (le contre-la-montre dans les années 1930, les formats aux points avec "finale" ensuite).
Un intéressant rappel que même des choses qu'on pense figée éternellement peuvent bouger avec le temps.

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