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Histoire de la Course et Palmarès |
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L’histoire nous fait remonter en des temps plutôt anciens, entre deux guerres. C’est en 1936, à l’initiative du journal bruxellois Les Sports, et de son directeur, Albert Van Laethem, que la première édition voit le jour, 263 kilomètres au compteur, de Tournai, à l’Ouest, vers Liège et les terrasses d’Avroy, à l’Est des Ardennes. Ath, Mons, Namur, Charleroi et Huy sont au programme du 13 Avril, lundi de Pâques, au lendemain seulement d’un Paris-Roubaix remporté par Georges Speicher, un enfer du Nord de 262 kilomètres précisément. 64 Coureurs sont au départ, prêts à franchir les difficiles mais courtes côtes jalonnant le parcours. Eloi Meulenberg, favori de la course avant le départ, s’isolera dans le final, avant de percuter une moto dans Liège même. Trop tard pour le belge, qui terminera 10e à plus de 3 minutes du vainqueur, Philémon De Meersman, 22 ans seulement. Meulenberg ne remportera jamais la Flèche, mais se vengera l’année suivante en remportant Liège-Bastogne-Liège et les championnats du monde…
Sur les 64, seuls 22 termineront la course, avec pour seul étranger l’italien Antonio Fabris, 19e, qui terminera au pied du podium de la Doyenne à peine 2 semaines plus tard, pour seul résultat notable. Pour ces premières années, les belges sont aux avant-postes : Adolf Braeckeveldt, Emile Masson (vainqueur de l’édition la plus longue, 300 kilomètres), Edmond Delathouwer sur la fin des années 30, où même un certain Marcel Kint fait son apparition, 2e de la 2e édition. 1940 marquera un tournant avec de nombreux changements de parcours, et seule édition non disputée, à cause de la seconde guerre mondiale. De Mons-Liège qui venait de s’imposer en 1939, puis en 1941, l’arrivée est déplacée à Marcinelle quand le départ reste fixe durant la quasi-totalité de la décennie. L’Aigle Noir s’impose à trois reprises d’affilée, deux fois à Marcinelle, en 1943 et 1944, puis à Charleroi en 1945. L’épreuve effectue un crochet Mons-Liège le temps des éditions 1946 et 1947, pour voir Désiré Keteleer, premier vainqueur du Tour de Romandie, et Ernest Sterckx, s’imposer chacun leur tour.
De 1948 à 1959, l’épreuve garde ensuite un profil similaire, de Charleroi à Liège, mais s’internationalise nettement. Dès 1948, un italien, Fermo Camellini (vainqueur de Paris-Nice 1946, 7e du Tour 1947), s’impose. L’année suivante, Rik Van Steenbergen remet les pendules à l’heure, mais voit déjà la présence de l’expérimenté Fausto Coppi sur ses talons, 3e. L’italien ne se ratera pas l’année suivante, remportant la première édition de la décennie 1950 à la suite d’une échappée solitaire gargantuesque sur plus de 100 kilomètres. Malheureux 2e, relégué à plus de 5 minutes, Raymond Impanis ne remontera sur le podium de la Flèche qu'en 1957, sa dernière grande victoire sur une classique…tout comme l’année suivante, en 1958, pour Rik Van Steenbergen, 9 ans après sa première.
Si des coureurs de renom, comme Gino Bartali ou Jean Robic s’alignent sur l’épreuve, ils ne la remporteront jamais, au contraire de Ferdi Kübler, qui laissera sa marque en remportant les éditions 1951 et 1952 avant de terminer deux fois second en 1953 et 1954, derrière Stan Ockers et Germain Derycke, surfant sur une renaissance de la domination belge. Ockers double la mise en 1955, avant d’autres vainqueurs belges déjà cités, ou moins connus. L’arrivée dans les années 1960 fait suite à l’inversion du parcours : Liège-Charleroi est alors d’actualité, et les coureurs s’imposent au sprint, comme Willy Vannitsen en 1961, ou en solitaire, sur les 4 autres éditions : Pino Cerami pour inaugurer, Henri de Wolf en 1962, Raymond Poulidor en 1963 et Gilbert Desmet en 1964, et ce alors que la distance de la course met à grimper graduellement, des 200/210 kilomètres à une distance comprise entre 220 et 250 kilomètres, qu’elle gardera pendant une vingtaine d’années.
La Flèche, son histoire, ses champions, furent d’abord plus prestigieux que Liège-Bastogne-Liège, les deux courses parfois même disputée à la suite, sur le même week-end, donnant encore plus de corps à ce cœur ardennais, preuve de l’histoire changeante. Après Charleroi, c’est Marcinelle, qui avait déjà accueillit 3 arrivées durant la Seconde Guerre Mondiale, qui prend la suite, d’abord via les italiens que sont Roberto Poggiali (Tour de Suisse 1970) ou Michele Dancelli (Milano-San Remo 1970), avant que le cannibale ne vienne y poser ses dents. En 1967, pour sa troisième année professionnelle, Eddy Merckx arrive auréolé de ses victoires à Milano-San Remo et Gand Wevelgem, mais battu sur le Tour des Flandres. Le belge se venge et s’impose, en solitaire, sur la Flèche Wallonne, à plus de 37 km/h « seulement », la moins rapide de ses trois victoires. En 1968, année de la victoire de Merckx sur le Giro, Rik Van Looy profite de son absence pour disposer de José Samyn dans un mano à mano dans les rues de Marcinelle. En 1969, le cannibale est de retour, « l’ère Mercx » commence à s’étoffer. Le Tour du Levant, Paris-Nice, Milano-San Remo et le Ronde Van Vlaanderen tombent un à un dans son escarcelle avant de croiser Walter Godefroot et un genou récalcitrant sur Paris-Roubaix. C’est en grand favori qu’il arrive sur les routes de la Flèche. Trop ? Une coalition se ligue contre lui, qui permet à Jos Huysmans de remporter la classique, Mercx seulement 5e. Qu’importe, le cannibale se vengera quelques jours plus tard sur Liège, puis l’année suivante sur la Flèche. Roger de Vlaeminck clôturera la période Liège-Marcinelle en 1971, avant une dernière victoire de Merckx en 1972, au départ de Verviers (sur la plus longue -250 kilomètres- et la plus rapide -38.8km/h- de ses trois victoires, qui se terminera...au sprint). Le cannibale retentera ensuite sa chance, mais échouera sur le podium, d’abord en 1973, derrière André Dierickx, puis 3e en 1975…toujours derrière Dierickx.
La domination belge, à l’œuvre depuis 39 ans, et seulement 7 victoires étrangères commencera cependant à se désagréger, une véritable période de disette commencera : depuis 1976, on ne recense que 6 vainqueurs belges sur la Flèche, seulement 18 podiums (sur les 132 possibles) en 42 ans ! Joop Zoetemelk (seule victoire hollandaise), Francesco Moser, Michel Laurent, Bernard Hinault puis Giuseppe Saronni imposent leurs noms sur le palmarès avant le tournant des années 1980. Daniel Willems demeure le dernier belge vainqueur de la flèche avant l’introduction du Mur de Huy comme arrivée finale, mais c’est Paul Haghedooren, 3e en 1983 qui restera le dernier podiumé.
1983 donc, marque l’introduction de Huy comme final, puis du Mur éponyme en 1985. Cette première année dans la localité voit la victoire au sprint dans un groupe de 6 de Bernard Hinault. Plus encore, c’est l’introduction d’une boucle Huy-Huy jusqu’en 1996 qui fait surface, seulement marquée par deux départs de Spa, où les français s’imposent en 1986 puis 1987, Laurent Fignon et Jean-Claude Leclerq. La période est peu claire, les vainqueurs de nationalités différentes : on retrouve encore un belge aux avant-postes, Claude Criquielion, qui s’imposera en 1985, juste après la première victoire danoise (et donc en dehors des 4 gros pays qu’étaient Belgique, Italie, France et Pays-Bas), puis en 1989. S’ensuit une sévère période pour les belges, qui se voient complètement surclassés : seulement 2 podiums dans les années 1990, avec Criquielion, encore lui, en 1991, puis Franck Vandebroucke, en 1998, une maigre pitance face à la razzia italienne opérée sur le début de la décennie. Moreno Argentin s’impose en 1990, 1991 puis 1994 lorsque s’impose la norme des plus ou moins 200 kilomètres parcourus dans les Ardennes. Giorgio Furlan et Maurizio Fondriest s’invitent également sur le trône entre les victoires de leur compatriote. Laurent Jalabert et Lance Armstrong demeurent les deux derniers vainqueurs de Huy-Huy, en 1995 et 1996, mais le français doublera l’année suivante, sur une 3e édition Spa-Huy, toutes remportées par des français.
De 1998 à 2012, le départ se fixe à Charleroi, toujours vers Huy. Bartoli puis Casagrande s’imposent au tournant du millénaire, mais les belges y croient, d’abord avec la 3e place de Mario Aerts en 1999 puis la deuxième de Rik Verbrugghe en 2000. Ils auront raison puisque les deux s’imposeront à la suite, en 2001 puis 2002, pour ce qui demeurera un simple sursaut d’orgueil avant de retomber dans l’anonymat. En 2003, aucun belge ne figure dans les 15 premiers. En 2004, seul Frank Vandenbroucke s’en sort avec une 7e place. De 2005 à 2009, une véritable hécatombe, sans aucun drapeau belge dans les 10 au sommet du Mur, alors que les vénézuéliens d’écrochent leur seul podium, avec Unai Etxeberria en 2002, tout comme les kazakhstanais en 2003 avec Shefer, puis les allemands en 2004 avec Kessler. Mais plus encore, la décennie 2000 est marquée par l’éclosion des espagnols, et de leur duel avec les italiens. Igor Astarloa s’impose en 2003, puis Davide Rebellin en 2004, et Danilo Di Luca en 2005. Alejandro Valverde égalise en 2006 avant que Davide Rebellin ne double puis ne triple la mise en 2007 puis 2009.
En 2010, Cadel Evans dispose de tout ses concurrents, sacrant la première et seule victoire non-européenne sur la Flèche (avec celle d'Armstrong en 1996), avant que les belges ne revivent en 2011, et la victoire de Philippe Gilbert, qui réalisera cette année-là une épopée magique, réalisant le seul quadruplé des Ardennes de l’histoire, Flèche Brabançonne, Amstel Gold Race, Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Cela demeure, pour l’instant, le dernier sursaut des belges sur la Flèche, malgré deux podiums en 2017 et 2018, pour Dylan Teuns et Jelle Vanendert, renaissant. Car entre temps, les espagnols sont passés par là, dominateurs. Et si Joaquim Rodriguez s’impose en 2012, puis Dani Moreno en 2013, c’est le nom d’un autre qui est entré dans la légende, remportant, après son premier succès en 2006, un quadruplé entre 2014 et 2017, ce nom, c’est celui d’Alejandro Valverde. 5 victoires, dont 4 consécutives, et deux podiums, demeure le record absolu de l’épreuve, même si la concurrence se fait chaque jour de plus en plus féroce pour le vieillissant « Balarcoiris ». 2e en 2014 et 2017, 3e en 2016, Dan Martin n’en sera que plus revanchard cette année, mais Julian Alaphilippe, 2e en 2015 puis 2016, s’est lui offert la tête du murcian en 2018, tout en pensant arriver 2e derrière Vincenzo Nibali…Depuis 2003, aucun mouvement d’importance n’aura finalement eu lieu avant le Mur de Huy, qui chaque année, depuis 35 ans, demeure bel et bien un des plus redoutables juge de paix. A juste titre ?
1936 l P.De Meersman
1937 l A.Braeckeveldt
1938 l E.Masson
1939 l E.Delathouwer
1940 l Non disputée
1941 l S.Grysolle
1942 l K.Thijs
1943 l M.Kint
1944 l M.Kint
1945 l M.Kint
1946 l D.Keteleer
1947 l E.Sterckx
1948 l F.Camellini
1949 l R.Van Steenbergen
1950 l F.Coppi
1951 l F.Kübler
1952 l F.Kübler
1953 l S.Ockers
1954 l G.Derycke
1955 l S.Ockers
1956 l R.Van Genechten
1957 l R.Impanis
1958 l R.Van Steenbergen
1959 l J.Hoevenaars
1960 l P.Cerami
1961 l W.Vannitsen
1962 l H.De Wolf
1963 l R.Poulidor
1964 l G.Desmet
1965 l R.Poggiali
1966 l M.Dancelli
1967 l E.Mercx
1968 l R.Van Looy
1969 l J.Huysmans
1970 l E.Merckx
1971 l R.De Vlaeminck
1972 l E.Merckx
1973 l A.Dierickx
1974 l F.Verbeeck
1975 l A.Dierickx
1976 l J.Zoetemelk
1977 l F.Moser
1978 l M.Laurent
1979 l B.Hinault
1980 l G.Saronni
1981 l D.Willems
1982 l M.Beccia
1983 l B.Hinault
1984 l K.Andersen
1985 l C.Criquielion
1986 l L.Fignon
1987 l J-C.Leclercq
1988 l R.Gölz
1989 l C.Criquielion
1990 l M.Argentin
1991 l M.Argentin
1992 l G.Furlan
1993 l M.Fondriest
1994 l M.Argentin
1995 l L.Jalabert
1996 l L.Armstrong
1997 l L.Jalabert
1998 l B.Hamburger
1999 l M.Bartoli
2000 l F.Casagrande
2001 l R.Verbrugghe
2002 l M.Aerts
2003 l I.Astarloa
2004 l D.Rebellin
2005 l D.Di Luca
2006 l A.Valverde
2007 l D.Rebellin
2008 l K.Kirchen
2009 l D.Rebellin
2010 l C.Evans
2011 l P.Gilbert
2012 l J.Rodriguez
2013 l D.Moreno
2014 l A.Valverde
2015 l A.Valverde
2016 l A.Valverde
2017 l A.Valverde
2018 l J.Alaphilippe
Parcours 2019 |
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Deux principales caractéristiques : Ans récupère le départ suite à la perte d'arrivée de la Doyenne, avec un départ aminci et peu difficile, ce qui occasionnera une triple montée d'Ereffe et de Cherave cette année pour compenser, à la place des deux habituelles. Trois passages par le Mur de Huy.
De 1936 à 1938 : Tournai > Liège
De 1939 à 1941 : Mons > Liège
De 1942 à 1945 : Mons > Marcinelle
De 1946 à 1947 : Mons > Liège
De 1948 à 1959 : Charleroi > Liège
De 1960 à 1964 : Liège > Charleroi
De 1965 à 1971 : Liège > Marcinelle
De 1972 à 1973 : Verviers > Marcinelle
De 1974 à 1978 : Verviers > Verviers
En 1979 : Esneux > Marcinelle
En 1980 : Mons > Spa
En 1981 : Spa > Mons
En 1982 : Charleroi > Spa
De 1983 à 1985 : Huy > Huy
De 1986 à 1987 : Spa > Huy
De 1988 à 1996 : Huy > Huy
En 1997 : Spa > Huy
De 1998 à 2012 : Charleroi > Huy
En 2013 : Binche > Huy
En 2014 : Bastogne > Huy
En 2015 : Waremme > Huy
En 2016 : Marche > Huy
En 2017 : Binche > Huy
En 2018 : Seraing > Huy
Startlist & Favoris (provisoire) |
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