En septembre 2021, les Championnats du monde de cyclisme sur route auront lieu en Belgique, plus précisément en Flandre, pour un parcours qui se veut logiquement flandrien. Le Gruppetto est parti reconnaître le tracé de la course en ligne, qui arrivera à Louvain.
Chaque début de printemps, le monde du cyclisme a l’habitude d’avoir les yeux rivés sur les routes des Flandres. En 2021, cela sera également le cas fin septembre, à l’occasion des Championnats du monde sur route. Les co-organisateurs Flanders Classics (Tour des Flandres, Gand-Wevelgem…) et Golazo (BinckBank Tour, Baloise Belgium Tour…) ont choisi d’organiser les courses sur la région plutôt que de les lier à une ville. La course en ligne partira ainsi d’Anvers pour arriver à Louvain (Leuven en néerlandais) après un circuit à Overijse. Il y a quelques semaines, nous avons reconnu les routes de ce Mondial, déjà bien connues de nombreux cyclistes professionnels.
Le circuit Flandrien
En effet, sur ces Mondiaux, une classique se rappellera au souvenir des coureurs : la Flèche Brabançonne. La course remportée par Julian Alaphilippe en 2020 arrive à Overijse, qui est le cœur du « circuit flandrien » de ce Championnat du monde 2021. Celui-ci sera emprunté deux fois par la course Élites Hommes (contre une fois pour les Femmes et les U23 Hommes). L’épreuve belge emprunte d’ailleurs les deux premières côtes de ce circuit : le Smeysberg et la Moskesstraat. Pas de surprise pour les habitués des flandriennes, mais de belles difficultés.
En arrivant de Louvain, le circuit flandrien commence donc par le Smeysberg. Au pied de la montée, un panneau indiquant une pente jusqu’à 17% annonce la couleur : c’est la montée la plus dure de tout le parcours. D’après les chiffres de l’organisation, le Smeysberg représente 700 mètres à 8,8% de moyenne. Cette belle vacherie sera même empruntée deux fois dans le circuit, à son entrée et à sa sortie.
Dans la foulée de la descente du Smeysberg, il faudra enchaîner avec la Moskesstraat, la première côte pavée du parcours de ces mondiaux. Cette côte, où l’on a vu Alaphilippe, Van der Poel et Cosnefroy se détacher en octobre dernier, peut surprendre par sa configuration. Le pied n’est ni pavé ni très roulant. Mais la pente augmente brusquement une fois arrivé sur les pavés, dans une petite zone boisée. Il faudra faire attention à la météo car avec un temps humide, les pavés pourraient ainsi être glissants. Le secteur a par ailleurs été refait cet hiver, depuis notre passage, en nettoyant et reprenant les mêmes pavés. Une fois au sommet, pas vraiment de répit puisque c’est une portion plate qui suit pour rejoindre Overijse. Mais la zone, longue de trois kilomètres, est complètement dégagée. Pour des bordures ou même pour accélérer après un gros rythme dans la Moskesstraat, ce passage pourrait faire des dégâts.
Retour d'une petite sortie sur les routes de #flanders21
– Smeysberg : entièrement resurfacé. Digne d'un circuit de Grand Prix, ça monte presque tout seul
– Moskesstraat : pavés de nouveau bien dégradés par endroits. Surtout le pied et le sommet. Ça promet ! pic.twitter.com/y71N9I8nB0
— Tojaco (@Tojaco79) September 4, 2021
Dans Overijse, les coureurs retrouveront des pavés, mais ceux-ci seront de ville et seulement sur quelques mètres, à la faveur d’une épingle pour entamer la S-Bocht Overijse Taymanstraat. Cette montée de plus de 700 mètres est moins difficile que les précédentes, mais elle s’inscrit dans une phase de course où le placement va être très important. En effet, deux kilomètres plus loin se trouve l’autre côte pavée du parcours, la Bekestraat. Dans les chiffres, cette montée est similaire à la Moskesstraat (440 mètres à 7,6%). Mais cette fois les pavés, toujours en sous-bois, arrivent dès le pied et continuent même un peu après le sommet. Surtout, la chaussée est très étroite, avec un virage à angle droit pour commencer. Dans un peloton, il sera donc primordial d’être bien placé pour ne pas prendre le risque de se faire piéger.
Une fois passé le sommet de la Bekestraat, les routes sont à nouveau plus larges et moins difficiles, en passant à proximité du parc de Tervuren, l’un des principaux attraits touristiques de ce parcours. En suivant, la courte montée de la Veeweidestraat ne sera qu’une légère piqûre de rappel avant de retrouver le Smeysberg et de quitter ce circuit flandrien, un peu moins de cinquante kilomètres avant l’arrivée.
Pour rallier le circuit de Louvain, il s’en suit une portion intermédiaire d’une douzaine de kilomètres. Sur une belle route, ce passage est plutôt plat mais sera très important au cas où un petit groupe ait de l’avance sur le peloton à la sortie du circuit flandrien. La suite sera en effet moins propice à faire drastiquement baisser l’écart.
Le circuit de Louvain
Une fois revenus à Louvain, les coureurs entreront sur le « circuit de Louvain », qui sera emprunté sur deux tours et demi pour finir (en plus du tour et demi avant le circuit flandrien et des quatre tours pour la course Élites Hommes entre les deux circuits flandriens). Long de 15,5 kilomètres, la principale caractéristique de ce circuit est de proposer de très nombreuses relances. Il n’y a guère qu’entre le Wijnepers et le Sint-Antoniusberg, avec près de trois kilomètres sur la rocade, que le tracé laissera l’opportunité à un peloton de s’organiser. Au total, c’est une trentaine de virages qui seront à passer à chaque tour de circuit. De quoi favoriser une échappée solitaire ou en petit comité.
Dans son ensemble, ce circuit de Louvain est clairement moins difficile que le circuit flandrien, avec des côtes plus courtes, moins pentues et non pavées. Après la ligne d’arrivée, le tracé passe devant la gare et sur la Grand Place de Louvain pour aller chercher le Keizersberg, brève montée (290 mètres à 6,6%) pour contourner le parc du même nom. Au nord de Louvain, à la moitié du circuit, vient ensuite la Decouxlaan (975 mètres à 4,2%) qui est à la fois la plus longue et la moins pentue de toutes les difficultés répertoriées sur le parcours. La côte suivante, celle de Wijnpers, est elle la plus pentue de ce circuit de Louvain (360 mètres à 8%). Malgré la descente qui la précède, un virage à plus de 90 degrés vient fortement réduire l’allure avant de proposer une belle mais courte rampe de lancement pour les attaquants.
Hormis les premiers mètres du Wijnpers, ces trois côtes ont en commun d’avoir une route large et même refaite récemment pour le Keizersberg. Tout l’inverse de la quatrième côte de ce circuit de Louvain, la Sint-Antoniusberg (230 mètres à 5,5%). Après le passage sur la rocade évoqué précédemment au terme duquel se fait la jonction depuis le circuit flandrien, le parcours rentre à nouveau dans Louvain par des rues moins larges. Puis, arrivé devant l’église Saint-Antoine, c’est par un virage serré que s’entame le Sint-Antoniusberg.
Placée à deux kilomètres de l’arrivée, cette côte est particulièrement atypique. Très étroite, elle ne devrait permettre aux coureurs que d’être à trois de front au maximum. Plus probablement deux, à cause de la bande de petits pavés située au milieu de la chaussée. Cela semble en tout cas à nouveau un lieu propice à des attaques. Après un virage à droite, une rue plus large emmènera les coureurs vers la flamme rouge, juste avant de revenir sur la rocade de Louvain. Attention toutefois à ne pas se faire piéger par le dernier kilomètre en léger faux plat montant.
Un parcours pour flandrien ?
En regardant le parcours de ces Championnats du monde dans son ensemble, il est certain qu’il ne ressemble pas complètement à un Tour des Flandres comme certains avaient pu l’imaginer lors de l’annonce de cette organisation en Flandre. Mais il pourrait bien sacrer le même style de coureur avec ses montées courtes et toniques, l’importance du placement ainsi que les nombreuses relances dans Louvain. Sans oublier les puncheurs, comme Julian Alaphilippe, et les sprinters costauds, comme Arnaud Démare, qui pourraient aussi avoir leur carte à jouer.
Ce tracé promet en tout cas une course animée et ouverte, avec de nombreux scénarios différents possibles. Tentative de loin dans le circuit flandrien, attaque dans les rues de Louvain ou encore sprint plus ou moins massif… Tout reste possible sur le papier.
Vous pouvez retrouver plus de photos sur le compte Instagram du Gruppetto.
Par Matthieu S. et Laurent Huygens