Écrit le par dans la catégorie Histoire, Les forçats de la route.

En ce début d’année 2020, LeGruppetto vous propose un nouveau classement pour connaître le meilleur coureur des années 2000, à l’aide de notre propre barème. L’accent a été mis sur les victoires pour classer les coureurs sur les plus grandes courses, avec un système dégressif où une deuxième place apporte par exemple 50% des points de la première place. Seuls plusieurs grands succès peuvent permettre aux coureurs de figurer en haut de ce top 30. En voici la première partie jusqu’à la 21e place.

30e : Michele Bartoli, 30 pts

S’il sera probablement l’un des candidats à la victoire pour le classement de la décennie précédente, Michele Bartoli était sur le déclin au changement de siècle. Avant cela, vêtu du maillot vert-blanc-rouge il obtient malgré tout une victoire à Plouay en 2000, quelques jours après avoir dû abandonner le Tour dans un certain anonymat. Le passage à 2001 lui redonne des forces, avec un succès sur le circuit du Het Volk, une des rares classiques manquant encore à son palmarès. Quittant Mapei pour la Fassa Bortolo en 2002, il y fait un retour au premier plan, se séparant pour la première fois de son « disciple » Paolo Bettini pour être son rival tout au long de l’année sur les courses d’un jour. Pari gagnant en remportant Milan-Turin et le Tour d’Émilie sur son sol, mais aussi et surtout la dernière Amstel Gold Race s’achevant à Maastricht ainsi que le Tour de Lombardie. L’année suivante, un nouveau succès sur une semi-classique Italienne est acquis avec le Tour du Latium, avant une dernière victoire en Lombardie. C’est la dernière fois qu’il lèvera les bras, prenant sa retraite après une ultime saison décevante chez CSC, formation au sein de laquelle son rival Laurent Jalabert a pris sa retraite deux ans plus tôt.

29e : Filippo Pozzato, 31 pts

Passé pro à seulement 18 ans via la Mapei espoirs, Filippo Pozzato se révèle en 2003 chez Fassa Bortolo. Il y remporte une étape de Tirreno-Adriatico, puis résiste à Danilo Di Luca sur l’étape accidentée, pour lui prendre le maillot (alors jaune et rouge) de leader grâce aux bonifications lors de l’étape de San Benedetto del Tronto. A seulement 21 ans, il remporte la prestigieuse course des deux mers. En plus de nombreux succès sur le circuit Italien, il sait se montrer au niveau des meilleurs encore régulièrement : l’année suivante, il remporte une étape du Tour de France. Puis en 2005, de retour chez Quick-Step, il obtient sa première grande classique en s’imposant sur la Cyclassics, qui bénéficiait alors encore de l’aura de sa présence dans la défunte Coupe du Monde. Il entre l’année suivante dans une autre catégorie de coureur. Suivant Alessandro Ballan dans le Poggio, il le domine facilement au sprint sans être perturbé par la présence juste derrière lui de son coéquipier Tom Boonen, disputant le sprint. Ce succès sur Milan-Sanremo semblait être un moyen de lancer définitivement la carrière de Filippo Pozzato, mais plus aucun succès ne viendra se mettre au niveau de celui-ci. Il remporte cependant une nouvelle étape sur le Tour, puis sa première étape du Giro en 2010, en champion national. Entre-temps, il a gagné le Volk et l’E3, mais a dû se contenter de deuxièmes places sur Milan-Sanremo et Paris-Roubaix. Une autre place de dauphin sera décrochée sur le Ronde, mais il ne sera pas devenu l’immense coureur de classique que l’on pouvait imaginer.

28e : Tyler Hamilton, 31 pts

Déjà professionnel depuis plusieurs saisons, Tyler Hamilton se révèle au public Européen lors du Critérium du Dauphiné Libéré 2000, où il s’impose au Ventoux, puis à Digne-les-Bains. Grâce à ses deux victoires, il devance finalement Haimar Zubeldia et remporte le classement général avec le soutien de Lance Armstrong, dont il avait été un solide équipier lors de son premier Tour victorieux. En 2002, il passe d’allié à rival de son compatriote et mentor, mais n’est pas dans le coup en juillet, sortant d’un Giro dont il a pris la 2e place. L’année suivante, toujours costaud au printemps, il remporte consécutivement Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Romandie, avant d’aborder la Grande Boucle en meilleure condition physique. Mais la monstrueuse chute de la première étape vient lui briser la clavicule. Limité pour le reste de la course, il réalise néanmoins un exploit dans les cols Basques. Il s’impose après un périple de plus de 100 kilomètres en solitaire, pour se rapprocher des locaux Iban Mayo et Haimar Zubeldia. Il va ensuite les dépasser au classement général grâce au contre-la-montre de Nantes où il ne manque la victoire que pour 9 secondes, terminant ainsi au pied du podium à Paris. L’année 2004 viendra mettre un terme à tout ceci. Décevant sportivement sur le Tour, distancé sur les pavés et incapable de suivre les meilleurs en haute montagne, il devient néanmoins champion Olympique du contre-la-montre. Il remporte également une étape de la Vuelta dans cette spécialité avec les anneaux sur les épaules, dans une ambiance douteuse après un contrôle sanguin anormal révélant une transfusion sanguine. Ses deux années de suspension s’achèvent avec l’affaire Puerto, dans laquelle il est cité, ce qui le verra suspendu par son nouvel employeur Oleg Tinkoff. De retour chez Rock Racing, il sera de nouveau contrôlé positif lors du championnat des États-Unis en 2009, ce qui mettra fin à sa carrière. De lui-même, il rend sa médaille Olympique au CIO lorsqu’il passe aux aveux en 2011 (son titre ne lui sera officiellement ôté qu’un an plus tard).

27e : Jens Voigt, 32 pts

Jens Voigt, avec le maillot de la CSC ici en 2004.

Après une longue carrière amateur (restes d’une jeunesse vécue en RDA), il brille chez les professionnels dans la fin des années 1990 et remporte notamment le dernier Critérium International disputé dans le Vaucluse en 1999. Cette course s’installe, après un intermède d’un an, sur les contreforts de l’Aubisque dans les Ardennes et Jens Voigt continuera d’y briller, remportant à 4 nouvelles occasions son classement général, dont les 3 dernières éditions disputées sur le continent. Autour de tout ceci, il démontre d’excellentes capacités de rouleur. Pas seulement durant ses échappées, même si elles lui permettent de gagner une étape sur le Tour de France en 2001 après avoir porté le maillot jaune, mais aussi sur le contre-la-montre. Brillant dans l’effort solitaire, il remporte le Grand Prix des Nations la même année. Il brille aussi dans le contre-la-montre par équipes, faisant partie de l’intouchable armada du Crédit Agricole dominant l’effort collectif de 67 kilomètres sur la Grande Boucle. Il va également briller sur les classiques, via un raid de 70 kilomètres partagé avec Alexandre Vinokourov, pour être malheureusement battu à Ans lors de Liège-Bastogne-Liège 2005. Il retrouve également les joies du maillot jaune la même année. La saison suivante, il remporte en échappée la fameuse étape voyant Oscar Pereiro reprendre une demi-heure et le maillot jaune. Quelques mois plus tôt, il avait eu la classe de refuser de jouer l’étape face à Juan Manuel Garate au Passo di San Pellegrino, ne l’ayant pas relayé de la montée pour faire le jeu de son leader Ivan Basso. Un peu plus tard, en solide coureur complet, il remporte son tour national, malgré la montagne en Autriche. Il rééditera cette performance en 2007 et une autre victoire ProTour sera décrochée en 2008, en Pologne. Cette année-là, il obtient un succès mérité sur le Giro, « à la Jens Voigt », en solitaire après une échappée. Il continuera d’être un des meilleurs baroudeurs et rouleurs du peloton jusqu’en 2014, terminant sa carrière en devenant recordman du monde de l’heure.

26e : Carlos Sastre, 33 pts

Durant la première décennie du nouveau millénaire, l’an 2000 semble assez particulier pour l’Espagnol, puisqu’il n’y dispute qu’un seul Grand Tour ! Il prendra part à 19 autres pendant les 9 années suivantes, avec une participation sur les trois en 2006 (ce qu’il refera en 2010). Durant toute sa carrière, il est resté l’archétype du grimpeur spécialisé dans les courses de 3 semaines. 6e de la Vuelta en 2004, il est sur le podium 3 des 4 années suivantes, ne terminant que 4e en 2006 (après avoir donc fait le Giro et le Tour), tout en ayant porté le maillot or. En Italie, il a été en général plus discret, même s’il a su obtenir une place de dauphin a posteriori, Danilo Di Luca et Franco Pellizotti ayant été ceux accompagnant Denis Menchov sur le podium à Rome lors du Giro du centenaire. Quant au Tour de France, après trois tops 10, il bénéficie de la non-désirabilité d’Ivan Basso en 2006 pour être le leader de la CSC et du contrôle positif de Floyd Landis pour obtenir une première place de 3e. Au pied du podium en 2007, le succès est là en 2008. Alors que son coéquipier Fränk Schleck est en jaune, une audacieuse stratégie collective le voit s’échapper dès le pied de L’Alpe d’Huez, alors que le Luxembourgeois reste avec son frère et laisse la concurrence rouler. Il ne perd ensuite qu’une trentaine de secondes sur Cadel Evans pendant le contre-la-montre à la veille de Paris, puis quelques secondes supplémentaires dans une cassure sur les Champs Élysées pour finalement garder 58 secondes d’avance sur l’Australien et remporter la Grande Boucle. En dehors des courses de 3 semaines et de leurs étapes, ses seuls succès professionnels sont une étape du Tour de Burgos et la Klasika Primavera. Le terme de coureur spécialisé n’est donc pas galvaudé le concernant.

25e : Stefano Garzelli, 34 pts

9e du Giro 1997 pour sa première année chez les professionnels, vainqueur du Tour de Suisse l’année suivante, puis au pied du podium sur Milan-Sanremo, la carrière de Stefano Garzelli commence de fort belle manière et l’an 2000 est la continuité naturelle de ces résultats avec un duel face à Francesco Casagrande sur le Giro. Il s’impose à Prato Nevoso avant de prendre le maillot rose la veille de l’arrivée lors d’un épique contre-la-montre montagneux, montant et descendant le Col de Montgenèvre, pour ensuite monter de nouveau, jusque Sestriere. La suite est plus compliquée, lorsqu’il quitte la Mercatone Uno pour la Mapei, puisqu’il abandonne le Giro en étant malade avant de décevoir sur le Tour, n’étant que 14e malgré de belles Pyrénées. L’année 2002 commence mieux avec une deuxième place sur Liège-Bastogne-Liège, gagné par son coéquipier Paolo Bettini, avant d’aller gagner l’étape d’un Giro très Européen sur les mêmes routes, puis de triompher en rose lors du retour en Italie. Quelques jours plus tard, il est contrôlé positif à un produit masquant. Un tel scandale pour la Mapei sur un Giro qu’elle n’a plus gagné depuis 1995 amènera l’annonce du retrait du sponsor phare de la dernière décennie en fin de saison. Suspendu 9 mois, il revient sur le Giro où il gagne quelques étapes et prend de nouvelles places d’honneur, étant même 2e pour son retour. S’il ne sera ensuite plus jamais apte à gagner un Grand Tour, il se transforme en baroudeur-grimpeur, terminant la décennie par le premier de ses deux maillots verts de meilleur grimpeur sur le Giro. À côté de ça, quelques tops 10 sur les classiques (dont les deux grandes Italiennes), mais aucun succès majeur sur les courses d’un jour, même s’il en a remporté plusieurs au niveau continental.

24e : Ivan Basso, 35 pts

Ivan Basso à l’époque Liquigas.

Vice champion du monde sur route et champion du monde Espoirs, Ivan Basso prend une 6e place sur la Cyclassics 1999 alors qu’il n’est pro que depuis quelques mois. La confirmation aura lieu à son arrivée chez Fassa Bortolo en 2001, étant 2e de la Flèche Wallonne puis commençant bien le Tour qu’il doit abandonner sur fracture de la clavicule. Il revient en juillet pour avoir des résultats crescendo, avec une 11e place et un maillot blanc de meilleur jeune, une 7e place l’année du centenaire, puis en 2004 un podium et une victoire d’étape offerte par Lance Armstrong, avant de finir dauphin de celui-ci en 2005. La série s’arrête là en raison de l’affaire Puerto. Indésirable en 2006, il est suspendu en 2007 après aveux d’avoir eu l’intention de se doper, sans pour autant admettre être passé à l’acte. Avant cela, il avait obtenu des podiums sur Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Lors du Giro 2005, une grande défaillance lui fait perdre le maillot rose, mais il gagne 2 étapes de montagne comme une revanche. Il revient encore plus dominateur en 2006, s’imposant au Passo Lanciano, au Monte Bondone et en solitaire à la veille de Milan sur une étape cumulant le Tonale, le Gavia, le Mortirolo et Aprica. Il finit vainqueur cette année là avec 9’18″ d’avance sur son dauphin -soit presque le double des écarts créés lors des Giro suivants. Il faut remonter à 1965 pour trouver un écart plus important entre un vainqueur du Giro et son dauphin et c’est le 4e écart plus important de l’après-guerre. Revenant de sa suspension fin 2008, il retrouve un bon niveau dès 2009 avec une 3e place a posteriori sur le Giro et une 4e place sur la Vuelta. Il remportera le Giro en 2010, mais ne retrouvera le top 10 du Tour qu’une seule fois.

23e : Mark Cavendish, 36 pts

Stagiaire chez T-Mobile en 2006, celui qui a déjà un titre mondial en madison avec Rob Hayles dès 2005 ne tarde pas à briller durant les sprints sur route, s’imposant sur des étapes du Tour de Thuringe et du Tour de Berlin. Passant pro dans la même équipe (et y restant, même si le sponsor titre a changé, jusqu’à ce qu’il rejoigne la Sky à l’arrêt définitif de l’équipe), il multiplie les victoires l’année suivante, remportant le Scheldeprijs, puis gagnant sur les 4 Jours de Dunkerque, avant des premiers succès ProTour, lors du Tour de Catalogne et de l’Eneco Tour. En plus de cela, il brille sur les contre-la-montre courts, remportant même le prologue du Tour de Romandie l’année suivante, quelques jours avant de découvrir le Giro où il gagne 2 étapes. Deux mois plus tard, son bilan est doublé lors de la Grande Boucle. Il fera encore mieux en 2009, gagnant 3 étapes en Italie et 6 en France, en plus d’autres succès un peu partout où il s’aligne. La même année, malgré la présence de la Manie sur le parcours, il triomphe sur Milan-Sanremo, avec une telle domination qu’un écart de 2 secondes est compté derrière Heinrich Haussler, qui avait anticipé. Durant la décennie suivante, il a continué à multiplier les victoires au sprint sur toutes les courses, aussi prestigieuses soit-elles, pour être retenu comme un des meilleurs sprinteurs de tous les temps.

22e : Erik Dekker, 36 pts

Erik Dekker en 2005.

Brillant rouleur, baroudeur et coureur de classiques, Erik Dekker termine l’année 1999 dans une situation très ambigüe, étant interdit de participation aux mondiaux pour un taux d’hématocrite trop élevé. Sa suspension sera annulée après qu’une enquête médicale l’innocente, sans qu’on sache alors que cette enquête n’était basée que sur peu de choses, ni qu’elle était supervisée par son équipe Rabobank. L’année 2000 se passe néanmoins très bien, puisqu’il réalise un triplé sur le Tour de France (chose très rare pour un baroudeur), et remporte également la Classica San Sebastian et le deuxième de ses trois Tours des Pays-Bas. Il est en d’ailleurs le dernier vainqueur, avant que la course ne soit remplacée (sous le même sponsoring par Eneco) par un « Tour du Benelux » dont il ne portera jamais le nom géographique. 2001 est encore au-dessus, avec 6 tops 10 dont 3 podiums et une victoire sur l’Amstel Gold Race, pour remporter le classement général de la Coupe du Monde, tout en gagnant également sur le Tour de France, encore en échappée. Une seule cette fois, mais une des plus mythiques de ce siècle : celle de Pontarlier. Une fracture du fémur gêne ensuite son année 2002 alors qu’il est numéro 1 mondial après avoir gagné Tirreno-Adriatico, puis des problèmes au genou l’empêchent de déployer son plein potentiel en 2003. Un renouveau a lieu l’année suivante, avec des tops 5 en Coupe du Monde puis la victoire sur un magnifique Paris-Tours, avec un des finaux les plus mémorables de la classique de fin de saison. Présent dans l’échappée matinale, il relance en attaquant à près de 100 kilomètres de l’arrivée, puis ressort alors que le peloton s’approchait dans les côtes du final pour triompher en solitaire, et cela alors que sa présence à l’avant avait uniquement pour objectif de protéger son coéquipier et récent champion du monde Oscar Freire. Ses résultats sont plus discrets les années suivantes. Il est néanmoins 2e du premier Tour de Benelux. En 2006, une violente chute met un terme à sa carrière, qu’il n’avait pas l’intention de stopper.

21e : Thor Hushovd, 37 pts

Passant professionnel au Crédit Agricole au début de la décennie après un titre de champion du monde espoirs du contre-la-montre, le Norvégien va passer le reste de sa carrière à démontrer de grandes capacités sur tous les terrains. Sauf, paradoxalement, sur les contre-la-montre de longue distance. Excellent sprinteur, il a aussi su briller sur des terrains accidentés, en moyenne voire en haute montagne via des échappées, sur les pavés et sur des chronos courts. Découvrant le Tour de France en 2001, participant au succès collectif de son équipe sur le chrono par équipes, il s’impose pour la première fois l’année suivante. D’autres succès suivront, il portera le maillot jaune à diverses reprises, sans oublier les maillots verts obtenus en 2005 et en 2009, le premier sans la moindre victoire d’étape. Une autre curiosité statistique le concerne sur le Tour de France, puisqu’il fait partie d’un groupe restreint de coureurs vainqueurs de la première et de la dernière étape du même Tour de France, ayant gagné le prologue Strasbourgeois et le sprint des Champs Élysées en 2006. À côté de ça et de ses nombreuses victoires en France, il a également levé les bras sur le Giro et sur la Vuelta (gagnant même un classement par points et portant le maillot or). En plus de victoires d’étapes sur les courses d’une semaine, il a su gagner le Circuit du Het Nieuwsblad et Gent-Wevelgem, même s’il n’a jamais su s’imposer sur Milan-Sanremo ou Paris-Roubaix. Son succès majeur lors une course d’un jour interviendra en 2010, quand il est sacré champion du monde.

Par Geoffrey L.

Crédit Photo: Liesel (wiki commons) / Jaqueline Lohmele / Mike Knell / McSmit
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