Écrit le par dans la catégorie Histoire, Les forçats de la route.

En ce début d’année 2020, LeGruppetto vous propose un nouveau classement pour connaître le meilleur coureur des années 2000, à l’aide de notre propre barème. L’accent a été mis sur les victoires pour classer les coureurs sur les plus grandes courses, avec un système dégressif où une deuxième place apporte par exemple 50% des points de la première place. Seuls plusieurs grands succès peuvent permettre aux coureurs de figurer en haut de ce top 30. En voici la deuxième partie de la 20e à la 11e place.

20e : Mario Cipollini, 37 pts

Un des meilleurs sprinteurs de tous les temps et un des meilleurs coureurs des années 1990, Mario Cipollini a cependant connu une de ses années phares au XXIe siècle. Vainqueur de 4 étapes du Giro l’année précédente, il fait encore mieux en 2002 en levant 6 fois les bras pour remporter son 3e maillot cyclamen. Il porte également le maillot rose pour la toute dernière fois. Quelques mois plus tôt, il remportait (enfin !) un Milan-Sanremo qui se refusait à lui et son 3e Gent-Wevelgem, en étant offensif (car oui, il n’était pas qu’un pur sprinteur), avant d’aller chercher un top 10 sur le Tour des Flandres. En fin de saison, sur le tracé entièrement plat de Zolder et avec une équipe d’Italie entièrement vouée à sa cause, il domine le sprint des championnats du monde. Vêtu du maillot arc-en-ciel en 2003, il échoue au pied du podium sur la Via Roma, mais remporte deux étapes sur le Giro. Ce seront ses dernières, mais elles lui permettent en l’espace d’un weekend d’égaler et de dépasser le record d’Alfredo Binda (42 succès au total pour Cipollini contre 41 pour Binda). Pendant ce Giro, il apprend sa non-participation forcée au Tour de France, son équipe n’étant pas invitée (oui, on attendait alors mai pour avoir les dernières invitations à la Grande Boucle). Pour une fois, une controverse concerne « Super Mario » sans qu’il n’en soit à l’origine (c’est à ce jour la seule occurrence d’un champion du monde ne pouvant pas participer au Tour de France en raison de son équipe), mais il se rattrapera sur le dernier Grand Tour de la saison : sur la Vuelta, sa « petite » équipe Domina Vacanze est invitée mais à l’unique condition que Mario Cipollini soit au départ. Ses saisons étaient alors très courtes, mais il accepte. Sauf qu’après un contre-la-montre par équipes disputé sans son maillot de champion du monde (le règlement sur ces maillots étant en plein bouleversement depuis 1999 sur l’arc-en-ciel), il est non-partant pour la première étape en ligne. Les organisateurs ont bien menacé d’exclure l’équipe pour ce comportement, mais elle continuera à 8 les jours suivants, sans que l’Italien n’ait porté sa tenue spéciale durant le dernier Grand Tour de l’année. À 38 ans, il annonce sa retraite et est invité par les organisateurs à faire le prologue quelques minutes avant les concurrents officiels. Il porte à cette occasion une de ses tenues si particulières (qu’il mettra ensuite aux enchères pour une association caritative). Malgré cela, il tente un comeback de quelques mois la quarantaine passée, au sein de la sulfureuse « Rock Racing », pour laquelle il ne dispute que le Tour de Californie, prenant au mieux une 3e place dans les rues de Sacramento, derrière Tom Boonen et Heinrich Haussler, mais en terminant devant Mark Cavendish, Tyler Farrar et Oscar Freire, lors de cette confrontation inouïe entre diverses générations de sprinteurs.

19e : Roberto Heras, 38 pts

Excellent grimpeur, il termine 5e de son unique Giro en 1999, en plus de monter sur son premier podium de la Vuelta quelques moins plus tard. Son règne attendait le changement de décennie pour commencer. Il n’a cependant jamais véritablement écrasé le Tour d’Espagne. En 2000, lorsqu’il prend le maillot or aux Lacs de Covadonga, Angel Casero est encore dans la même seconde. La différence sera faite vers l’Angliru, mais il perdra la moitié de son avance dans le contre-la-montre final. Au pied du podium l’année suivante, son équipe ne sachant pas qui soutenir entre lui et Levi Leipheimer, il perd le maillot or en 2002 lors de la dernière étape, un contre-la-montre s’achevant dans le stade Santiago Bernabeu. En 2003, le contre-la-montre du dernier week-end est en bosse et il y prend sa revanche, prenant la tête du classement au jeune Isidro Nozal, qui avait passé la quasi-intégralité de la course en or. L’année suivante, le jeune Alejandro Valverde, le champion d’Espagne Francisco Mancebo et l’inattendu Santiago Pérez se montrent de redoutables adversaires face à un Roberto Heras leader depuis Calar Alto en milieu de course, mais s’accrochant à l’or dans le contre-la-montre Madrilène pour seulement 30 secondes. Enfin, en 2005, il parvient à écraser la course. Un temps leader après un contre-la-montre, Denis Menchov perd sa tunique dans la deuxième moitié de l’épreuve pour terminer à plus de 4 minutes. Un long imbroglio judiciaire s’apprête alors à commencer. Contrôlé positif à l’EPO à la veille de l’arrivée, il est suspendu 2 ans et disqualifié, ce qui marque la fin de sa carrière. Cependant, divers appels se terminent par la découverte d’un vice de forme dans son contrôle positif. Roberto Heras reste donc bien positif à l’EPO, l’échantillon B confirmant cela, mais cet échantillon ayant été testé par la même personne que l’échantillon A (ce qui est contraire au règlement anti-dopage), cela nullifie le contrôle et la victoire finale lui est rendue en 2012. À côté de ça, son palmarès ne voit qu’une Bicyclette Basque et un Tour de Catalogne comme victoires majeures durant cette fin de décennie. Il faut dire qu’entre le prometteur grimpeur de la Kelme et le leader de la Liberty Seguros, il a passé 3 années, peut-être celles qui auraient été ses meilleures, chez US Postal comme équipier de luxe de Lance Armstrong, dépensant ses forces en juillet et se montrant comme un des meilleurs grimpeurs avec son leader en haute montagne. Nul ne saura jamais ce qu’il aurait donné comme concurrent de l’Américain sur le Tour.

18e : Samuel Sánchez, 39 pts

Champion olympique en 2008, Samuel Sánchez a passé les années 2000 sous le maillot de la formation Euskatel.

Passant pro dans l’équipe Euskaltel pour laquelle il courra jusqu’à l’arrêt de la formation en 2013, cet originaire des Asturies, qui s’installera au Pays Basque à sa majorité, obtient un premier podium professionnel dès l’an 2000, lors du Tro Bro Leon. Des résultats un peu plus prestigieux suivront dans les années suivantes, avec de premières places d’honneur sur les classiques et au Tour du Pays Basque. Il remporte sa première étape sur la Vuelta en 2005. Une autre suivra l’année suivante, lors d’une fin d’année qui le voit remporter le tout dernier Championnat de Zurich professionnel, révélant au monde ses immenses qualités de descendeur à cette occasion. 2e de la Flèche Wallonne et du Tour de Lombardie la même année, il retrouve un podium sur la classique des feuilles mortes l’année suivante, en plus de 3 étapes sur la Vuelta et d’un premier podium sur son tour national, qui sera suivi d’un second en 2009. En 2009, il se focalise sur le Tour de France qu’il termine pour la toute première fois à la 6e place. Mais l’année 2008 est surtout celle de son sacre Olympique. La décennie s’achève par une nouvelle place de dauphin en Lombardie. 2e du Tour du Pays Basque, « sa course » continuera de se refuser à lui jusqu’en 2012. Dans la décennie suivante, il prend également une deuxième place sur la Grande Boucle ainsi qu’un maillot à pois. En revanche, il ne connaîtra plus le succès sur les courses d’un jour majeures.

17e : Jan Ullrich, 42 pts

La carrière de Jan Ullrich est restée énormément liée au mois de juillet. Révélation et 2E en 1996, il s’impose l’année suivante pour être à nouveau 2e en 1998, remportant 3 fois de suite le classement de meilleur jeune. Absent lors du « renouveau » de 1999 (il remporte cette année-là la Vuelta, sa seule autre belle performance sur une course de 3 semaines), il devient au début des années 2000 le grand rival attendu de Lance Armstrong, mais ne saura jamais le vaincre. Dauphin dès 2000, malgré un contre-la-montre en Allemagne et un audacieux changement de vélo en haut de Joux-Plane face à un Américain défaillant. Puis il a la même position l’année suivante, subissant le bluff vers L’Alpe d’Huez avant de s’avouer vaincu à Luz-Ardiden, après une chute spectaculaire la veille dans Peyresourde. Absent en 2002, c’est surtout en 2003 qu’il aura été à son meilleur niveau contre Lance Armstrong, dominant un contre-la-montre caniculaire, se préparant dans un magasin climatisé et jouant même quelques bonifications dans la plaine, mais chutant lors d’un contre-la-montre mal repéré sous la pluie. Plus au même niveau, il terminera 4e et 3e (avant d’être déclassé) les deux années suivantes, ses « pires » performances sur la Grande Boucle. Mais ce serait une erreur de limiter son palmarès à cela, car il a su cumuler des places d’honneur sur le championnat de Zurich et la Cyclassics de Hambourg, qu’il avait même gagnée la décennie précédente, avant qu’elle ne devienne l’apanage des sprinteurs. Son intérêt envers les courses d’un jour avait atteint son sommet en 2000, lorsqu’il abandonnait la Vuelta alors qu’il était en course pour la gagne dans une curieuse étape en circuit, au lendemain d’une journée de repos pour un transfert et à la veille d’une journée de repos pour un transfert, afin de se conditionner à de tardifs Jeux Olympiques à Sydney. Il y remportait l’or sur la course en ligne, ainsi que l’argent sur le contre-la-montre, redevenant champion du monde de la spécialité l’année suivante. En 2004, il remporte le Tour de Suisse. Il récidive en 2006, mais ce succès lui est retiré pour son implication dans l’affaire Puerto, marquant la fin de sa carrière. Ce n’était pas sa première affaire de dopage et les révélations de la généralisation de l’EPO au sein de l’équipe Telekom n’étaient pas encore faites, mais il avait déjà été mis en examen (comme la moitié des coureurs du Giro) lors du blitz de San Remo en 2001 (pour être blanchi par la fédération allemande l’année suivante, lui autorisant la prise de corticoïdes). En 2002, en état d’ivresse, un contrôle inopiné révèle la prise d’amphétamines alors qu’une blessure au genou mettait sa carrière de côté, amenant une suspension pour le reste de la saison.

16e : Denis Menchov, 43 pts

Vainqueur du Tour de l’Avenir en 2001, le Russe confirme en remportant le maillot blanc de meilleur jeune lors du Tour du centenaire. Puis en 2005, il termine 2e de la Vuelta derrière Roberto Heras. Une Vuelta dont il est le vainqueur de 2006 à 2012 (voir le passage sur Roberto Heras). Comme un équilibre entre ses meilleures performances, il s’impose sur les routes du Tour de France lors de l’étape reine des Pyrénées, s’achevant en Espagne. Il terminera 5e du classement général, son meilleur résultat en juillet. Très spécialisé dans les courses par étapes (il a remporté le Tour du Pays Basque, des étapes au Dauphiné, sur Paris-Nice et sur le Tour de Catalogne, en plus de places d’honneur aux classements généraux de ces courses et du Tour de Romandie), ses grandes victoires sont surtout sur les Grands Tours, avec sa deuxième Vuelta en 2007 (qui deviendra rétroactivement sa première). 5e du Giro l’année suivante, il ne monte pas deux mois plus tard sur le podium aux Champs Élysées à l’occasion de sa 3e place au classement général, celle-ci étant officialisée en octobre suite au déclassement de Bernhard Kohl. Sa décennie s’achève par un triomphe sur le Giro, prenant le maillot rose à un Danilo Di Luca virtuel (déclassé ensuite) dans un contre-la-montre de 62 kilomètres, alors qu’il est devenu a posteriori leader deux jours plus tôt dans l’étape de Pinerolo, elle-même gagnée a posteriori. Si ses deux dauphins seront déclassés, il reste bien le grand vainqueur du Giro du centenaire, malgré une chute en rose sur les pavés romains dans le contre-la-montre final. La décennie suivante sera moins belle, certains de ses résultats étant retirés en raison d’irrégularités dans son passeport biologique.

15e : Cadel Evans, 45 pts

Double vainqueur de la Coupe du Monde de VTT, l’Australien attaque la décennie par un top 10 à Sydney dans le cross-country, ne passant à la route à temps plein qu’en cours d’année 2001. Il y remporte notamment le Tour d’Autriche. Il se révèle vraiment l’année suivante, s’emparant du maillot rose dans la dernière semaine du Giro, avant de s’effondrer, ayant mal géré ses efforts. Son côté un peu fou changera radicalement après cette expérience, au point d’être critiqué par la suite comme étant un des coureurs les plus défensifs du peloton. Ses deux années chez Telekom sont moins bien réussies et il revient à un meilleur niveau dans ses années Lotto, jusqu’à la fin de la décennie. Il y prend quelques places d’honneurs, même si sa victoire sur la Flèche Wallonne attendra 2010. Il devient cependant champion du monde en 2009 à Mendrisio. Entre-temps, il n’est plus revenu sur le Giro, qu’il ne reverra que la décennie suivante. Sur la Vuelta, il a obtenu au mieux un podium en 2009. Sur le Tour, ses résultats sont bien au-dessus et il est resté un des principaux acteurs du mois de juillet. 8e en 2005 et 4e en 2006, il termine 2e du Tour 2007, sujet d’un débat qui restera éternellement ouvert sur le doute qu’Alberto Contador aurait su prendre suffisamment d’avance dans les Pyrénées sans le soutien de Michael Rasmussen. Il découvre le maillot jaune l’année suivante, mais gère un peu trop, s’attendant à le reprendre dans le contre-la-montre à la veille de Paris, où il sera mis en échec par un très motivé Carlos Sastre. En assumant bien plus le rythme derrière les grimpeurs, il saura reprendre le maillot jaune dans ce contre-la-montre trois ans plus tard, pour devenir le premier (et le seul à ce jour) Australien vainqueur de la Grande Boucle.

14e : Damiano Cunego, 46 pts

Passant pro en 2002 à la Saeco, il y gagne ses premières courses avant d’exploser deux ans plus tard, lors d’un printemps quasi-parfait, remportant le Tour du Trentin et celui des Appenins en amont d’un Giro dominé avec 4 victoires d’étapes. Plus tard dans l’année, après d’autres victoires lors de courses secondaires (dont le tout premier Mémorial Marco Pantani), il remporte le Tour de Lombardie pour finir la saison en tant que dernier numéro 1 mondial UCI avant le lancement du ProTour. La fusion des équipes Saeco et Lampre ne lui réussit pas, même s’il accroche quelques succès, dont une étape de montagne en Romandie, où il ne perd le maillot jaune que dans le contre-la-montre de Lausanne au profit de Santiago Botero. L’année suivante, après un nouveau succès au Trentin et bien d’autres en Italie, il termine au pied du podium de son tour national, mais il termine dans la foulée meilleur jeune de son premier Tour de France, après être passé tout près d’un succès de prestige à L’Alpe d’Huez. 5e du Giro en 2007, il n’obtiendra plus jamais de tel résultat sur un Grand Tour. En revanche, les résultats sur les classiques suivront, puisqu’il remporte cette année-là et la suivante le Tour de Lombardie, devenant le seul Italien triple vainqueur de la course depuis un demi-siècle et la rivalité Coppi-Bartali. En 2008, il remporte également l’Amstel Gold Race. Le reste de ses années Lampre, malgré l’apport important de Giuseppe Saronni, reste compliqué. Sa carrière s’étire jusque 2018 (soit 17 ans passés dans le peloton) sans que la décennie suivante ne soit marquée par de grands succès pour « le petit prince ».

13e : Gilberto Simoni, 47 pts

3e des Tours d’Italie et de Suisse en 1999, Gilberto Simoni obtient un nouveau podium sur ses terres au passage à l’an 2000, en plus d’une première victoire d’étape. Une autre arrivera sur l’Angliru en fin de saison. S’il gagnera encore à l’Alto de Abantos sur la Vuelta et à Loudenvielle sur le Tour du Centenaire lors d’une étape comprenant 6 cols Pyrénéens, ses résultats seront principalement obtenus en Italie, avec des victoires au Tour du Trentin, aux Appenins, en Vénétie et en Émilie, mais surtout sur le Giro. En 2001, il écrase la course marquée par le « blitz » et l’exclusion de Dario Frigo, le seul à rivaliser avec lui. De nouveau vainqueur en montagne l’année suivante, il est exclu pour un contrôle positif à la cocaïne. Il sera blanchi par la fédération Italienne, acceptant l’argument de bonbons Péruviens apportés au grimpeur par sa tante. Revanchard en 2003, il s’impose de nouveau avec 7 minutes d’avance, non sans avoir inauguré le palmarès du Zoncolan. 3e dans l’ombre de son jeune coéquipier Damiano Cunego, vainqueur final de cette édition 2004, il monte encore sur le podium les deux années suivantes, puis termine 4e en 2007, son « pire » résultat sur le Giro depuis 1998, exceptée son exclusion de 2002. Il s’impose cette année-là pour la dernière fois sur le Giro, de nouveau au Zoncolan, abordé pour la deuxième fois sur le Giro et pour la toute première fois par le désormais habituel versant d’Ovaro, encore plus pentu. Il terminera 10e, puis 20e des Tours d’Italie de cette fin de décennie. Sa carrière s’achèvera sur les routes du Giro en 2010, en toute discrétion.

12e : Alexandre Vinokourov, 56 pts

Vinokourov avec le maillot de sa formation Astana en 2007.

Après des débuts prometteurs dans l’équipe de Vincent Lavenu, où il remporte les 4 Jours de Dunkerque et le Critérium du Dauphiné, il est annoncé par Patrick Chêne lors du Tour de France 1999 comme un probable futur vainqueur de la Grande Boucle. S’il sera 15e et 16e des deux premiers Tours de la décennie, 3e en 2003 et 4e en 2005 en remportant des étapes sur le chemin, il ne gagnera jamais le Tour. Ses étapes de 2007 lui seront retirées pour dopage, un an après une absence forcée. Son caractère offensif sera cependant récompensé cette année là. Ayant perdu du temps vers l’Alto de El Morredero sur la Vuelta, il attaque au kilomètre le lendemain pour surprendre les sprinteurs et prendre sa revanche, avant de s’imposer sur l’étape reine à l’Alto de la Cobertoria, pour finalement prendre l’or pendant la dernière semaine dans la Sierra Nevada. Il offre l’étape à son coéquipier chez Astana (Liberty Seguros s’étant retiré plus tôt dans l’année) Andrey Kashechkin lors d’un doublé à la Sierra de la Pandera, avant de s’imposer à la veille de Madrid sur le contre-la-montre, pour parachever son unique succès dans un Grand Tour. Dans les courses par étapes, il a également remporté deux Paris-Nice, s’emparant du maillot jaune et blanc (transition entre la couleur du Tour pour la reprise de la course par ASO et de l’historique tenue de leader de la course au soleil) les deux années lors de ses victoires au Mont Faron. La seconde était la plus chargée en émotions, quelques jours après le décès de son ami proche Andrei Kivilev. Cette année-là, il remporte également le Tour de Suisse ainsi que sa première grande classique, l’Amstel Gold Race, qui ouvrait pour la première fois un triptyque ardennais en s’achevant en haut du Cauberg, alors qu’elle concluait habituellement la période des classiques dans les rues de Maastricht. Deux ans un plus tard, un autre succès était obtenu dans l’Ardenne, en devançant Jens Voigt à Ans après une échappée de plus de 70 kilomètres.

11e : Alberto Contador, 58 pts

Stagiaire chez ONCE en 2002, il passe professionnel dans la formation de Manolo Saiz et rejoindra plus tard Johan Bruyneel (avant d’être coureur de Bjarne Riis et d’Oleg Tinkoff). Il était pourtant passé tout proche de la catastrophe, chutant gravement pendant le Tour des Asturies en 2004 après une rupture d’anévrisme. Une longue opération au crâne (lui laissant une grande cicatrice sur le cuir chevelu) et trois semaines de coma suivront. Après une longue rééducation, il revient à la compétition dès le mois de janvier 2005 et il y remporte l’étape de Willunga dans le Tour Down Under, dominée par son équipe (qui y réalise un quadruplé). D’autres victoires suivront, dont le dernier classement général de la Semaine Catalane, avant une première participation au Tour de France. Absent l’année suivante en raison de l’implication majeure de son équipe dans l’affaire Puerto, il s’impose en 2007 en récupérant le maillot jaune de Michael Rasmussen après le renvoi de ce dernier en sortie de la haute montagne. La victoire de 2009 sera plus nette, puisqu’il écrase la course à Verbier pour prendre le maillot jaune et gagne même le contre-la-montre d’Annecy. Entre-temps, son équipe était privée de Tour en 2008 et il n’avait donc pas pu défendre son titre. Il en a profité pour réaliser le tout premier doublé Giro-Vuelta dans le calendrier post-1995 avec une Vuelta disputée à l’aube de l’automne. La décennie suivante commencera tout aussi bien, avant un tournant malheureux, son Tour et son Giro lui étant retirés pour l’affaire du clenbutérol. Il regagnera cependant une fois le Giro et deux fois la Vuelta après son retour de suspension.

Par Geoffrey L.

Crédit Photo: Gsl 2.0 / Matthieu Riegler / Andrew Sides

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