À 37 ans, Amaël Moinard est le seul coureur français en activité à avoir remporté le Tour de France, son rêve, son Graal. C’était en 2011, chez BMC, dans une édition qui a tenu en haleine tout l’hexagone, qu’il fut un témoin privilégié du sacre de Cadel Evans. Mais avant cela, il y eut les débuts, les études, puis les moments de doutes, les tentatives avortées de jouer le général, la vie de famille. Puis l’après Evans et toujours un amour intact pour le vélo, sa passion.
« Allez, prends un an et tente le tout pour le tout »
Comment vous est venue la passion du vélo ?
C’est en regardant le Tour de France à la télé pendant le mois de juillet, chez mes grands–parents, qui étaient agriculteurs. Vers l’âge de neuf, dix ans, j’ai commencé à vraiment me prendre de passion pour cette épreuve. Chaque année, je ne voulais plus rater aucune étape. De fil en aiguille je me suis mis à faire du vélo, pas encore en club, juste avec mes cousins et mes copains, juste comme ça. Et c’est à l’âge de 15 ans que j’ai demandé à mon père de m’acheter un vélo de course pour m’inscrire dans un club.
A quel moment avez-vous souhaité devenir professionnel ?
Je pense qu’à partir du moment où j’ai commencé le vélo, je me suis dit que je voulais devenir coureur professionnel. Oui, j’en rêvais. J’ai commencé en cadet et j’ai fait quelques petits résultats avec une participation au championnat de France. Pareil en junior, j’ai vu que je me débrouillais pas mal.
Pourtant votre parcours est atypique. Pourquoi avoir fait une licence à l’université, avant de devenir professionnel ?
Mes parents voulaient que je fasse des études. J’étais d’ailleurs d‘accord avec eux car je ne voulais pas mettre tous mes œufs dans le même panier. Il faut se rappeler que c’était aussi l’époque des heures sombres du vélo. Ça n’était pas un sport qui faisait rêver, il y avait une mauvaise image. Et quand on a 16, 17 ans ce n’est pas évident de se projeter dans ce milieu–là et de se dire qu’on va en faire son métier.
Comment avez-vous basculé des études au monde professionnel ?
J’ai donc fait trois ans d’études à l’université. Au début, c’était un peu difficile parce-que j’avais beaucoup d’heures de cours. C’était très compliqué de mixer la vie d’un étudiant normal avec celle d’un sportif de haut niveau. Et à 21 ans, je me suis dit : “mince, ça marche bien, j’ai du talent quand même”. J’avais ma licence de mathématiques appliquées en poche et je me suis dit “allez, prends un an et tente le tout pour le tout pour essayer de passer pro”. Avec l’équipe Jean Floc’h et l’équipe de France Espoirs ça a bien marché. Et ça a abouti à une proposition de contrat chez Cofidis.
Dans une période trouble, comment vos proches ont vécu ce choix de carrière ?
Clairement, du côté de ma mère, il y a eu des réticences. Ce n’est pas un métier “simple”. Il y avait la question du dopage, mais également des risques inhérents à la pratique même du vélo. En tant que parent, je conçois que ce soit difficile à accepter, de pousser son enfant à s’investir dans le vélo au début des années 2000. Mais je pense aussi qu’ils savaient que j’étais conscient de la réalité du milieu et que j’avais des idées arrêtées sur le sujet. C’est une question de rapport de confiance à avoir avec ses proches, ses principes et soi-même.
« J’ai presque voulu arrêter ma carrière »
Vous évoquiez le dopage, vous signez pourtant chez Cofidis, au lendemain d’un scandale qui a éclaboussé toute l’équipe. Comment en êtes-vous arrivé à accepter cette offre ?
Ils recherchaient des jeunes pour remplacer certains membres de leur équipe sur le départ (rires), des jeunes avec un bagage parce qu’ils ne voulaient plus prendre de risques et voulaient véritablement redorer leur image. Mon parcours sportif était correct et celui personnel, atypique, a séduit Francis Van Londersele qui était le directeur sportif de l’équipe à l’époque. Paradoxalement, je me dis que les affaires de dopage, tout au long de ma carrière m’ont permis d’accéder d’abord chez les pro et ensuite, à de bons résultats.
Vos débuts pro sont douloureux, vous évoquez souvent votre premier Giro comme un moment dur de votre carrière. A quel point vous a-t-il marqué ?
J’ai presque voulu arrêter ma carrière (rires). J’ai mis deux mois à m’en remettre et je me suis vraiment posé des questions. J’avais beau être hyper motivé, ça roulait tellement vite… Les mois de juin et de juillet qui ont suivi, j’avais l’impression d’être malade, je me disais que je n’avais pas le niveau. Je voulais bien faire du vélo à haut niveau mais pas au point de mettre en danger ma santé.
Vous avez douté de votre capacité à continuer ce métier ?
En parallèle du Giro, il y a eu l’affaire Puerto, encore une affaire de dopage ! A ce moment-là, on se dit “à quoi bon ?”. On fait gaffe à tout, on s’entraîne dur et on est nul ! En plus on se prend beaucoup de critiques parmi les anciens coureurs, comme quoi on s’entraîne mal et qu’on ne fait pas ce qu’il faut pour être performant. Ça faisait mal parce-qu’au fond, il y avait plein de coureurs qui étaient hyper pros et qui n’avaient pas les résultats forcément escomptés. Et on souffrait en silence, parce que c’est un monde d’omerta. Par la suite, il y a eu le passeport biologique et le logiciel Adams. Ça avait beau être des contraintes, ça a redonné beaucoup de confiance à certains d’entre nous.
Pour en revenir à l’après Giro, comment avez-vous remonté la pente ?
Éric Boyer m’a proposé à nouveau un contrat de 2 ans et j’ai bien marché sur le Tour de l’Avenir en fin de saison. Je me suis demandé : “qu’est-ce que je dois faire pour essayer d’exister et être performant sans avoir de regrets, sans trahir mes convictions ?”. J’ai de suite réclamé un capteur de puissance SRM chez Cofidis pour travailler avec la puissance et faire des entraînements spécifiques, j’ai lu beaucoup de livres sur la nutrition et j’ai essayé d’être vraiment le plus pro dans tous les domaines. Je voulais investir profondément sur moi et mon métier. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir de petits résultats. Ces débuts ont vraiment lancé ma carrière. Le fait d’avoir réussi à encaisser ces deux premières années pros, ça m’a fait franchir un énorme palier. En 2007, j’ai eu des résultats sur le Tour d’Allemagne, sur le Tour de Pologne et j’ai remporté une étape sur la Route du Sud. Là, je me suis dit : “finalement, ça va, je m’en sors bien. Et j’adore ça.”
« Ça demandait trop de sacrifices, de souffrance »

Amaël Moinard, a commencé sa carrière au sein de la Cofidis en 2005 ( photo aux 4 jours de Dunkerque en 2010 ). Il vit en 2019 sa 15e année professionnelle.
En 2008, premier Tour de France, pour une 14ème place au général à Paris. Vous vous attendiez à un tel résultat ?
Oh la, non ! Je suis arrivé au Tour de France en me disant que j’allais en prendre plein les yeux. C’était mon rêve de gosse que je vivais et comme le disaient les anciens : “vis-le comme si c’était le dernier”. C’était une époque où beaucoup de coureurs se concentraient uniquement sur les victoires d’étape, vu que le classement général était inaccessible. D’ailleurs, j’ai beau avoir fini 14e du tour, je termine tout de même à plus de 20 minutes, sachant que j’avais repris énormément de temps sur une échappée. Ensuite je me suis accroché en terminant à chaque fois à 5 minutes des meilleurs, lors des grandes étapes de montagne.
A ce moment, là, envisagez-vous de devenir un coureur de classements généraux ?
Forcément, avec les résultats que j’avais fait, à 26 ans je me disais que j’allais encore progresser. J’ai essayé, et pour y arriver, j’ai déménagé, je suis allé dans le sud à Nice, j’ai fait mon maximum pour m’améliorer. Mais après, j’ai réalisé le fossé entre le 25e et les 10 premiers. On se battait avec des gars comme Christophe Le Mevel ou bien Jérôme Coppel, on était présent entre la 10e et 20e place du classement, mais les mecs devant nous étaient inaccessibles. J’ai aussi compris que, pour les sponsors, c’était plus intéressant de viser les victoires d’étape que de se battre pour être 10e sur le Tour de France. Alors, j’ai voulu essayer autre chose. Je me suis rendu à l’évidence : mon objectif était trop haut à aller chercher. Ça demandait trop de sacrifices, de souffrance, de concentration tous les jours. Est-ce que je n’étais pas assez fort pour ça ? Peut-être.
A quel moment avez-vous décidé de ne plus insister dans cette voie ?
Les échecs, ce n’est pas simple à digérer psychologiquement. Quand on veut faire un classement général, il suffit d’une chute ou d’un coup de bordure et ce n’est pas 14e mais 32e que l’on fait. Ça c’est chiant (sic). Surmonter les échecs c’est une chose, mais il faut avant tout les digérer. Puis, les accumuler, ça peut aussi devenir assez malsain et je n’avais pas envie de tomber là-dedans. Enfin, ça ne me plaisait pas d’avoir autant de pression dans ma vie. C’est après la Vuelta 2009, que je me suis dit qu’il fallait que je me concentre sur autre chose, comme la chasse aux étapes ou le travail pour un leader. Pour atteindre ce que je voulais réaliser, comme tout gamin, c’est-à-dire gagner le Tour de France. Si je ne pouvais pas le faire, il fallait que je me demande comment, avec mes capacités, faire mieux dans mon sport.
Et ainsi, en 2011, vous intégrez l’une des plus grosses structure du peloton, BMC. Comment avez-vous noué le contact ?
Je voulais aller à l’étranger depuis mon adolescence. Je voulais vraiment voyager et voir autre chose. Si je n’étais pas passé pro, j’aurais fait mes 2 dernières années de Master en Erasmus, j’avais déjà démarché des écoles pour ça. Je suis passé pro en même temps que Nicolas Roche, qui est devenu un bon ami et qui est également celui du fils du président de l’UCI, Andrew McQuaid. En 2010, j’ai remporté l’étape de Nice à Paris-Nice, après un beau début de saison. Après ma victoire, on a mangé tous ensemble quand Andrew m’a dit “je m’occupe de toi et je te trouve une équipe dans les 2 mois”. J’ai dit “allez banco !”. Deux semaines après il est revenu avec trois équipes vraiment intéressées. BMC s’était montrée particulièrement insistante avec un projet bâti autour de Cadel Evans, puis ils m’ont fait un entretien et on s’est mis d’accord aussitôt.
« Chez BMC, on avait conscience que Thomas (Voeckler) était très fort »

Amaël Moinard, époque BMC, ici au centre en protection de son leader Cadel Evans lors du Tour de France 2013.
Se mettre au service d’un leader, dans un cyclisme encore meurtri par les affaires, cela ne vous faisait-il pas peur ? Auriez-vous accepté une proposition de Tinkoff, par exemple ?
Je ne peux pas répondre ! Je suis incapable de répondre ! J’étais aussi à un moment de ma vie où j’ai mis tous mes a priori de côté. Je me suis dit : “je suis coureur cycliste, je fais partie d’un milieu qui est ce qu’il est, je fais ce que j’ai à faire, comme je l’entends. Ce que font les autres, ça ne m’intéresse pas”. J’avais aussi une part de naïveté que je voulais conserver. Personne n’est parfait et l’on n’est jamais sûr à 100% de personne dans la vie. C’est comme ça, je ne suis pas Don Quichotte à vouloir sauver le monde.
BMC 2011, c’était tout pour Cadel Evans. Comment était l’homme ? Son image collait elle à celle que vous imaginiez ?
Oui complètement. J’en avais l’image de quelqu’un de déterminé, de totalement impliqué dans son métier, charismatique, quelqu’un qui ne lâchait rien… C’était un coureur esthétique et j’aimais ce côté-là du personnage. Je regardais en course comment il courait, se battait tout le temps et ça me plaisait.
Le Tour de France 2011, et la victoire finale d’Evans au classement général, est-ce votre meilleur souvenir sur le vélo ?
Non, mon meilleur souvenir, ça restera ma victoire sur Paris-Nice. Après, remporter le Tour de France ensemble, c’est vivre une énorme aventure collective… Des meilleurs souvenirs finalement j’en ai plein. Et celui-là en fait partie, assurément.
Vous avez été témoin privilégié de l’épopée Voeckler. Comment l’avez-vous vécue, de l’intérieur ?
Chez BMC, on avait conscience que Thomas était très fort. D’ailleurs, l’étape où il prend le maillot, on est la seule équipe à rouler derrière. Parce qu’on avait vu au Dauphiné qu’il passait avec les meilleurs. À l’inverse, nos concurrents directs, les Léopard des frères Schleck n’avaient pas du tout peur de Voeckler. Il a pris le maillot, ils se sont super bien défendus et nous, de notre côté, on a contrôlé la course comme si on avait le maillot. Mais on était très respectueux de ce qu’il faisait, c’était beau à voir, un coureur de panache qui garde le maillot jusqu’à 2 jours de l’arrivée. Et il a réussi à sortir Cadel de son côté suiveur, dans le Galibier, il est parti le chercher avec ses tripes. C’était beau à voir.
En tant que Français, n’avez-vous pas eu parfois l’impression de jouer contre votre camp ?
Non parce que je suis un joueur. Quand je joue un jeu de société avec mes enfants, ils veulent me battre et moi également. C’est la même chose dans le vélo, sur le Tour ça reste un jeu et Thomas avait beau être français, moi, je devais donner le meilleur de moi-même pour mon camp. Quel que soit l’adversaire.
Et comment avez-vous vécu le chant du cygne du leader australien ?
Le Tour 2013 a été très mauvais pour l’équipe BMC en général. C’est sans doute mon plus mauvais souvenir sur cette course, on est passé totalement au travers pour différentes raisons. Il a dû aussi se poser des questions et d’ailleurs tout le monde s’en posait. Ça a dû lui faire mal de passer en 2 ans de la victoire au gruppetto à l’Alpe d’Huez. Ça devait être très compliqué à vivre pour lui mais ça l’a été pour nous aussi, les équipiers. Il a compris sans doute que l’âge était là et qu’il y avait peut-être d’autres choses à côté qui prenaient un peu plus de temps sur sa préparation. Je le vois bien aujourd’hui avec mon âge, il ne faut vraiment pas qu’il y ait le moindre grain de sable, aucun petit accro personnel pour au moins essayer de conserver un niveau similaire à la concurrence.
Puisque l’on évoque les leaders de la BMC, vous avez également travaillé pour Tejay Van Garderen. Avez-vous une explication quant à son étrange carrière ?
Au début, quand il a fait meilleur jeune du Tour de France, je me suis dit qu’il avait un énorme potentiel. Mais il est aussi le produit des années où les entraîneurs poussaient énormément, jusqu’à la limite certains coureurs, que ce soit physiquement ou mentalement. Il avait beau avoir un énorme talent, progresser et encore plus travailler, arrive un moment où ça ne devient plus possible. On en demande de plus en plus aux coureurs cyclistes, il y a aussi les réseaux sociaux, les entraîneurs, des entraînements de plus en plus exigeants. Mais au bout d’un moment, arrive une limite psychologique et malheureusement, je pense qu’il a atteint son meilleur niveau quand il était jeune. Pourtant, il n’a pas de lacunes, il frotte bien, il était focalisé à fond sur son travail et ça faisait un peu de peine de voir que le gamin n’arrivait pas à franchir un palier, et faire mieux.
En 2015, vous refaites un top 20 sur le Giro (15e). Toujours aucun regret ?
C’est bien, c’est super, je suis vraiment content de ma carrière car j’ai fait dans les 20 premiers des 3 grands tours. En termes de performance, avec le recul, je me dis que c’était exceptionnel pour moi. Mais 15e, voilà. Ma place était là. Content parce que ça m’a rappelé à mes bons souvenirs, mais ça m’a rappelé aussi à quel point m’accrocher tous les jours était super dur et combien ça coûtait. 15e c’est super, mais j’étais aussi dans une équipe où ce n’était pas grand-chose, c‘était bien mais ça n’allait pas au-delà. Ce n‘est pas ça qui va vous faire signer un bon contrat par exemple.
Pendant cette période post 2011, avez-vous connu des moments de faiblesse, de doutes ?
Je me suis vraiment posé des questions, fin 2013, parce que je n’aimais plus du tout le climat au sein de l’équipe. Ça avait merdé (sic) totalement au niveau de l’effectif et des objectifs. Là, je me suis demandé si je voulais vraiment continuer, parce que, psychologiquement, il n’y a pas grand monde pour vous aider quand ça ne va pas. Je venais aussi d’avoir mon deuxième enfant, ce qui n’est pas simple à gérer quand on est loin de sa famille. Puis en 2014 je fais une bonne année, je gagne au Haut Var, je fais un bon Tour de France. Et le truc qui m’a tenu en haleine, c’est qu’il y avait l’opportunité de participer au Tour dans la Manche en 2016 ! Je voulais vraiment me battre pour faire le Tour de France sur les terres où j’avais grandi enfant.
« Je connais mon métier sur le bout des doigts. »

Amaël Moinard est désormais le capitaine de route de la formation Arkéa-Samsic, où il épaule notamment son leader Warren Barguil.
Arrivé à 37 ans, n’avez-vous jamais eu peur de faire l’année de trop ?
Non ça ne me fait pas peur. Je m’étais dit, jeune pro, que je terminerais le vélo à 34 ans. Comme quoi. On évoquait le cadre familial, tout à l’heure et maintenant, j’ai des enfants qui ont six et dix ans et qui sont autonomes. Finalement j’ai passé les années “difficiles” pour la pratique de mon métier. Aujourd’hui je me sens encore bien, je récupère bien, parce que je connais mon métier sur le bout des doigts. Tant que je prends du plaisir à l’entraînement et bien je me dis que c’est ma passion et que j’ai la chance de faire un métier que j’aime. Je le fais vraiment au feeling et si je sens un jour que je décline ou que je n’ai plus cette envie de m’entraîner, je serai honnête et je dirai “je ne peux plus”.
Une fin de carrière à la Rebellin serait-elle donc envisageable pour Amaël Moinard ?
Non, non, j’ai une limite quand même (rires). Je parlais de cette année ou de l’an prochain. Il faut savoir être raisonnable (rires).
Avez-vous des projets de reconversion en tête ?
Plein mais aucun de concret. Je ne peux pas encore savoir, parce qu’on parle de virtuel, de futur et je ne maîtrise pas tout. J’ai énormément confiance dans les rapports humains et dans ce que nous réserve l’avenir. Je me suis énormément posé la question à un moment donné : qu’est-ce que je vais devenir, qu’est-ce que je vais faire ? C’était une période négative pour moi, mais là, je ne me la pose pas parce que je me dis que même si j’arrête le vélo dans une semaine, je serai heureux en faisant autre chose. Et ça ne me fait vraiment pas peur.
Vous êtes aussi devenu conseiller municipal. Une carrière en politique, ça vous tenterait ?
Je suis apolitique. C’est une main tendue du maire de l’époque, en 2013, lorsque je me posais les questions que j’évoquais juste avant. Mais je ne suis pas du tout investi car je n’ai tout simplement pas le temps. Je consacre tout mon temps à mon métier et c’est pour ça que même la reconversion, je n’en parle pas trop. Tant que j’aime ce que je fais, j’essaie de le faire à fond sans me poser de question et je n’essaie pas de faire autre chose en parallèle. Parce que je n’ai pas une minute à moi entre ma vie de cycliste professionnel et ma vie de famille. Quand on voit l’évolution du cyclisme sur ces 10 dernières années, je ne peux vraiment pas me permettre de faire autre chose en parallèle.
Propos recueillis par Bertrand Guyot (@bguyot1982) pour Le Gruppetto
Crédit Photo :/ / Arkéa-Samsic