À l’aube d’une nouvelle saison, Le Gruppetto vous a préparé une liste de cinq coureurs qui devraient briller en 2019. Pour certains, ils ont déjà commencé à faire parler d’eux dans le peloton professionnel en 2018 mais cette nouvelle saison pourrait être celle de leur explosion. Pour d’autres, la confirmation de leur talent se fait attendre au plus haut niveau mondial.
Fabio Jakobsen (Deceuninck – Quick Step)
Le sprinteur néerlandais de 22 ans, déjà vainqueur à 7 reprises sur le circuit professionnel en 2018, est certainement celui qui a le plus impressionné jusqu’à présent. Formé au sein de la SEG Racing Academy, Fabio Jakobsen a franchi un cap en signant chez la Quick-Step Floors l’an passé. Ses victoires au printemps sur les classiques belges (Nokere-Koerse et le Scheldeprijs) étaient déjà des avertissements à ses principaux rivaux. Mais c’est en s’imposant chez lui, sur le BinckBank Tour, face à Kittel, Ewan ou encore Groenewegen, que le Néerlandais a démontré toutes ses qualités de puissance et de vitesse. Deux nouvelles victoires en fin de saison sur le Tour de Guangxi ont permis à Jakobsen de conclure en beauté sa saison de néo-pro. Avec le départ de Fernando Gaviria, une place est à prendre à la Deceunick-Quick Step aux côtés de Viviani. Et Jakobsen pourrait bien prendre le dessus sur son talentueux coéquipier Alvaro Hodeg, 22 ans également. 2019 sera également l’occasion pour lui de participer à son premier Grand Tour, et pourquoi pas une victoire sur la Vuelta ?
Mark Padun (Bahrain-Merida Pro Cycling Team)

Mark Padun, lors des championnats du monde à Innsbrück en 2018, sur le contre-la-montre U23. Il s’y classe 17e et 5e de la course en ligne.
Sa victoire d’étape à Innsbruck sur le dernier Tour des Alpes l’a révélé aux yeux du grand public. L’Ukrainien de 22 ans avait brillamment manœuvré dans le final pour s’imposer en solitaire devant les cadors de l’épreuve : Froome, Pinot, López ou encore son leader Pozzovivo. C’est encore à Innsbruck qu’il s’est illustré en prenant une solide 5ème place de la course en ligne des championnats du monde espoirs. Le coureur de la Bahrain-Merida s’est montré à l’aise sur beaucoup de terrains, que ce soit lors d’emballages en petit comité, ou notamment en baroudant sur son premier Grand Tour, la Vuelta, sur laquelle il n’était pas loin de s’imposer : c’était sur la 17ème étape dans un final très tactique où seuls Geniez et Van Baarle l’avaient devancé sur la ligne d’arrivée. En 2017 Mark Padun était encore chez les espoirs et il s’y était montré à son avantage, notamment sur la Flèche du Sud (vainqueur), sur le Giro Ciclistico d’Italia (vainqueur d’étape et 5ème au classement général) et sur les classiques italiennes (vainqueur du Trofeo Piva et du GP Capodarco). Avec déjà une belle saison et demi chez les professionnels, nous avons bon espoir de revoir Mark Padun aux avants-postes. Il faudra néanmoins qu’il trouve sa place au sein de l’effectif de la Bahrain-Merida qui a été considérablement renforcé par les arrivées de Teuns, Dennis, Caruso ou encore Bauhaus.
Jasper Philipsen (UAE – Team Emirates)
Contrairement à Remco Evenepoel, l’autre pépite du cyclisme belge, Jasper Philipsen n’est pas un néo-pro. Après un an passé dans l’équipe Hagens Berman Axeon avec des résultats probants, c’est bien la formation UAE-Team Emirates qui a réussi à s’attacher ses services lors du dernier mercato. Très rapide et forcément à l’aise dans les sprints, Philipsen impressionnait déjà chez les juniors (double champion de Belgique, 6ème des Mondiaux en 2015) avant de confirmer chez les Espoirs en 2017 (vainqueur de Paris-Tours et de nombreux sprints sur les épreuves phares de sa catégorie). L’an passé, il signait très rapidement son premier podium chez les pros en finissant 3ème de la classique des 3 Jours de La Panne derrière Viviani et Ackermann, rien que ça. Il enchaînait ensuite les tops 10 jusqu’en fin de saison, en signant même sa première victoire professionnelle à l’occasion du Tour d’Utah. En parallèle de sa saison professionnelle, il a continué à courir chez les espoirs où il a remporté à nouveau le Triptyque des Monts et Châteaux, avant de signer une probante 4ème place sur le Paris-Roubaix Espoirs. Désormais, les attentes sont élevées envers Jasper Philipsen et la concurrence au sein de son équipe avec Alexander Kristoff ou Fernando Gaviria pourrait le booster davantage. Déjà vainqueur sur la 5ème étape du Tour Down Under (ndlr : après déclassement de Caleb Ewan), le Belge semble parti pour s’installer sur les podiums pendant quelques années.
Daniel Felipe Martinez (EF Education First Pro Cycling Team)

Daniel Martinez, au centre, en compagnie de Tejay Van Garderen, Adam Yates et Tao Geoghegan Hart lors du Tour de Californie 2018, qu’il a terminé à la 3e place du classement général.
Derrière les locomotives Quintana, Uran, Chaves et Lopez, quand on pense à la jeune garde des grimpeurs colombiens, on pourrait naturellement citer Sosa ou Bernal, les deux pépites qui ont pris la direction de la Sky. Mais celui qui va retenir notre attention cette saison, c’est Daniel Felipe Martinez. Né en 1996, un an plus tôt que les deux précédemment cités, formé chez Team Colombia puis chez Willier-Triestina, il s’est rapidement montré sur le circuit professionnel. En 2015, alors qu’il est âgé d’à peine 19 ans, il termine meilleur grimpeur de la Route du Sud et 8ème du Tour d’Utah. Présent sur le Tour de l’Avenir en 2015 et 2016, il termine respectivement 13ème et 23ème en se montrant à l’aise dans les cols (5ème à la Rosière derrière Soler ou Martin) et dans l’exercice chronométré (6ème devant Ganna ou Schachmann). Daniel Felipe Martinez progresse d’année en année dans l’ombre de ses leaders. Au sein de la formation de Jonathan Vaughters, il est maintenant le lieutenant de Rigoberto Uran sur ses principaux objectifs. Cela ne l’empêche pas de saisir sa chance quand il en a l’occasion, en finissant 3ème du dernier Tour de Californie par exemple. En bref, il possède toutes les qualités requises pour s’illustrer sur les courses à étapes, il ne reste plus qu’à préciser le rôle qu’il aura cette saison.
Ben O’Connor (Team Dimension Data)
L’Australien de la Dimension Data s’est lui aussi illustré la saison passée, mais quand la pente s’élevait. Déjà vainqueur d’une étape sur le Tour d’Autriche 2017, l’Australien a confirmé en 2018 qu’il était un des grands espoirs du cyclisme océanien en finissant 18ème sur le Down Under, 11ème en Catalogne à une petite seconde du top 10, et 7ème du Tour des Alpes en remportant la 3ème étape face aux cadors, agrémenté du maillot de meilleur jeune. Quant au Giro, son premier Grand Tour, il a su y être très régulier en second rideau jusqu’à son abandon – sur chute – sur les routes de Sestrières lors de la mythique 19ème étape qui se terminait à Bardonecchia, alors même qu’il était encore en lice pour finir dans le top 10. Sa fin de saison fut sans relief avec un abandon sur le Tour de Lombardie. Âgé de 23 ans, Ben O’Connor était au départ de l’édition 2019 du Tour Down Under qu’il a terminé à la 20ème place. Nul doute qu’avec une bonne préparation, il pourrait confirmer les promesses entrevues la saison dernière.
Par Lucas Boutelier (@LucasBout)
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