A l’entame de la saison, Le Gruppetto vous présente 5 coureuses qui devraient faire l’actualité en 2018. Si certaines ont déjà de grosses performances à leur actif, aucune n’a vraiment été au premier plan, et cette année devrait être celle de leur accession au top niveau mondial.
Lucy Kennedy, Mitchelton-Scott, 29 ans
A 29 ans, Lucy Kennedy est encore une néophyte dans le peloton professionnel. Après avoir performé en tant qu’amateure sur le calendrier australien, et surtout en spécialiste du contre-la-montre (championne d’Océanie 2017), c’est sa victoire sur le Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche qui lui a ouvert les portes de la grande équipe australienne Mitchelton-Scott (ex-Orica). Une équipe où Annemiek Van Vleuten reste la leader incontestable après une incroyable saison 2017, mais où le départ de Katrin Garfoot ouvre également des opportunités. Avec de solides capacités de rouleuse, de grimpeuse, et même un peu de sprinteuse, elle a toutes les qualités requises pour briller au plus haut niveau international malgré son manque d’expérience. Et les premiers pas chez les pros sont déjà plus que convaincants avec une 4ème place au général du Tour Down Under.
Ruth Winder, Team Sunweb, 24 ans
Si les spécialistes ont pu suivre l’énorme saison 2017 de Ruth Winter, il était également facile de passer à côté tant elle a brillé sur des courses à la médiatisation limitée. A son meilleur, elle a remporté le général de la Joe Martin Stage Race aux Etats-Unis et du Tour de Feminin – O cenu Českého Švýcarska en République Tchèque, en remportant respectivement 3 et 2 étapes. Au niveau World Tour elle a terminé 5ème du Tour de Californie, à la lutte avec Arlenis Sierra et Coryn Rivera pour le maillot de meilleure jeune. Toujours au niveau World Tour, elle a terminé 5ème de l’étape reine du Tour de Hollande au milieu des cadors internationales. Et plus impressionnant encore, sa capacité à briller tout au long de l’année, de sa 2ème place sur la Cadel Evans Great Ocean Road Race en janvier à sa 2ème place sur le dantesque Tour de Belgique en septembre. Tout comme l’explosion de Coryn Rivera en 2017 n’a pas été une réelle surprise pour qui suivait le calendrier des course américaines, on ne sera guère surpris si Ruth Winter devient en 2018 une des grandes références du peloton.
Eider Merino, Movistar Team, 23 ans
A l’heure où le cyclisme espagnol connaît une grande avancée avec la création d’une équipe Movistar féminine destinée à briller au plus haut niveau et où Sheyla Guttierez s’est fait une place dans le gratin des coureuses de classiques, c’est peut-être en Eider Merino que l’Espagne tient sa grimpeuse de référence. C’est sur l’Emakumeen Bira (Tour du Pays Basque féminin) et sur la classique Durango-Durango qu’elle s’est fait remarquer en rivalisant dans les ascensions avec des cadors comme Annemiek Van Vleuten, Sarah Gillow ou Katrin Garfoot. Déjà en 2016, à seulement 21 ans, elle terminait dans le top 10 du toujours très montagneux Tour de l’Ardèche. Désormais membre de la Movistar, elle pourra compter sur des capitaines de route expérimentées pour progresser (Rachel Neylan et Aude Biannic). Rien ne s’oppose à la voir maintenant briller en dehors du territoire espagnol et notamment sur le Giro, où le Zoncolan s’annonce comme un test particulièrement intéressant pour ce poids plume.
Hanna Nilsson, BTC City Ljubljana, 25 ans

Hanna Nilsson à l’occasion du Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche 2016, épreuve dont elle terminait à la deuxième place finale en 2017.
La retraite d’Emma Johansson a fait perdre à la Suède sa tête d’affiche du cyclisme féminin. Et si la sprinteuse Emilia Fahlin qui s’est imposée sur l’Open de Vargarda en 2016 permet à la Suède de continuer à briller sur de grandes courses, c’est sans doute avec Hannah Nilsson que ce pays du Nord de l’Europe pourra s’illustrer sur les courses accidentées et montagneuses, que ce soit sur les classiques comme sur les courses par étapes. En 2017 Hannah Nilsson a terminé 2ème du Tour de l’Ardèche, seule à accompagner Lucy Kennedy dans les cols, fait un top 10 sur l’Izoard lors de La Course, et de solides top 20 sur de grandes classiques World Tour (Strade Bianche, Trofeo Binda, Flèche Wallonne), ainsi qu’une 14ème place sur le Giro d’Italia. En 2018 elle reste fidèle à BTC City Ljubljana où elle pourra, du haut de ses 25 ans, compléter Eugenia Bujak pour faire briller son équipe sur les courses internationales majeures. Et pourquoi pas s’illustrer lors du championnat du monde à Innsbruck pour mettre à nouveau en avant les couleurs suédoises.
Dani Rowe, WaowDeals Pro Cycling, 27 ans
Comme tout(e) coureur(euse) britannique, Danielle Rowe a commencé sa carrière par la piste. Avec succès puisqu’elle faisait parti du trio champion olympique de poursuite à Londres en 2012, aussi triple championne du monde de l’exercice. Puis elle s’est dirigée vers la route où elle aura d’abord fait le travail d’équipière avant de se révéler en 2016 sur le Tour Down Under. Et en 2017 Danielle Rowe aura été la plus farouche adversaire d’Elizabeth Deignan sur le très accidenté Tour du Yorkshire. Mais depuis plusieurs années, sont vantées ses qualités sur les classiques sans qu’elle ne parvienne à passer un réel cap à la mesure de ses moyens. Formée chez Wiggle, elle aura tenté de décoller chez Cyclance sans réel succès. A 27 ans, voilà qu’elle effectue un nouveau transfert pour rejoindre l’équipe de Marianne Vos. Une équipe où le départ de Kasia Niewiadoma conjugué aux limites actuelles de Vos devraient lui offrir un leadership sur les courses difficiles. De quoi enfin exprimer son plein potentiel.
Par Bullomaniak.
Crédit Photo : eatonj_128, Marianne Casamance, wikicommons&