Après avoir fait les beaux jours de la formation AG2R La Mondiale pendant cinq années, Domenico Pozzovivo s’est engagé en 2018 pour la Bahrain-Mérida. L’Italien de 35 ans retrouvera certains de ses compatriotes comme Vincenzo Nibali, qu’il devrait épauler sur le prochain Tour de France. Pozzovivo gardera des ambitions personnelles et visera le Tour d’Italie en tant que leader. L’occasion de faire le point sur sa saison à venir :
Quel bilan tires-tu de ta saison 2017 ? Tu espérais mieux sur le Tour d’Italie ?
Pour moi, le bilan de ma dernière saison est bon. J’ai réussi à rester au plus haut niveau pratiquement tout le temps. Le podium final du Giro s’est joué lors du dernier chrono. J’aurais préféré plus de victoires mais j’ai gagné une étape sur le Tour de Suisse à La Punt. Malgré mon abandon sur la Vuelta en raison d’une mauvaise chute, j’ai réussi à terminer la saison en bonne condition jusqu’au Lombardia où Nibali était le plus fort.
Tu quittes AG2R après 5 ans, qu’est ce que tu gardes de ton passage dans l’équipe française ?
Cela a été cinq années très importantes dans ma carrière, où j’ai pu participer à de grandes courses, en étant leader, et cela m’a donné de l’expérience et de la motivation. J’ai pu avoir une approche différente tant à l’entraînement qu’en course par rapport aux années antérieures où mon équipe était plus limitée économiquement et participait à moins de courses.
Pourquoi avoir choisi Bahrain-Mérida ? J’imagine que l’accent italien de l’équipe t’a attiré ?
J’ai choisi Bahrain-Merida parce que Vincenzo Nibali m’a parlé de la possibilité d’entrer dans l’équipe lors d’une de nos sorties ensemble autour du Lac de Côme fin juin. Et puis, il y avait aussi la possibilité de trouver beaucoup de compatriotes coureurs ou dans le staff. Cela a conforté mon choix, surtout que j’étais dans une équipe avec beaucoup de nationalités différentes ces cinq dernières années. Bahrain m’a également proposé un bon calendrier de course, et a montré son professionnalisme dans l’optimisation des performances.
Quel est ton programme et quels sont tes objectifs pour 2018 ?
Ma saison commencera en Australie au Tour Down Under comme les trois dernières saisons. Elle sera ensuite centrée sur le Giro où j’aurai la responsabilité de leader, et au Tour de France, où je serai en soutien de Vincenzo dans les étapes de montagne. Il y aura aussi les classiques adaptées à mes caractéristiques comme Liège et le Tour de Lombardie. Cela me plairait aussi de participer aux championnats du Monde à Innsbruck avec la Squadra, chose à laquelle je n’ai pas encore goûté.
Quelle est la course que tu apprécies le plus ?
Sans aucun doute le Giro. Les raisons sont multiples : le parcours, les paysages, les villes splendides que l’on trouve sur le parcours et bien sûr l’amour du public.
Un moment dans l’histoire du vélo qui t’a marqué ?
Le moment dont je me rappelle le plus et qui m’a marqué dans le cyclisme est la fin d’étape à Montecampione sur le Giro 1998. C’était le jour où Marco Pantani n’arrivait pas à lâcher son adversaire Pavel Tonkov malgré ses attaques. Finalement, lors de l’ultime attaque, Marco a réussi à le distancer et à remporter l’étape en solitaire puis le Giro.
Peux-tu nous donner ta Dream-Team pour t’emmener sur un Grand Tour toutes générations confondues ?
En regardant seulement les 20 dernières années : Velo, Podenzana, Kwiatkowski, Noè, Pellizotti, Garzelli, Nibali et Contador.
Dernière question en rapport avec notre site, as-tu une histoire (drôle, émouvante, incroyable, …) à nous raconter sur un Gruppetto que tu as fait dans ta carrière ?
Peut-être certains d’entre vous savent qu’en août 2014, pendant un entraînement en préparation de la Vuelta, un chat m’a coupé la route en percutant ma roue avant. Je suis tombé me fracturant le tibia droit et le péroné : cela a occasionné deux opérations. Malgré ça, ma femme aime tellement les chats que lorsque je trouve un chat un peu différent des autres quand je fais un tour de vélo, je n’hésite pas à le photographier pour envoyer la photo à mon épouse, sachant que cela lui fera très plaisir.
Par la rédaction du Gruppetto.
Crédit Photo : BettiniPhoto / filip bossuyt