À l’entame de la saison, Le Gruppetto vous présente cinq jeunes coureurs qui devraient faire l’actualité en 2018. Si certains ont déjà de grosses performances à leur actif, aucun n’a véritablement été au premier plan, et cette année devrait être celle de leur accession au top niveau mondial.
Soren Kragh Andersen, Team Sunweb, 23 ans :
Après un titre déjà obtenu sur le chrono par équipes avec le Team Sunweb lors des championnats du Monde de Bergen, le Danois se classe brillamment douzième de la course en ligne, dans le groupe des meilleurs. Il faut dire qu’Andersen finit fort l’année avec une deuxième place sur Paris-Tours, derrière l’intouchable Matteo Trentin. La saison 2017 du coureur de la Sunweb avait commencé de belle manière avec une victoire d’étape dans un groupe de costauds à l’occasion du Tour d’Oman au sommet d’une belle côte. Plus discret par la suite, il n’en demeurait pas moins régulier sur les différents rendez-vous de sa saison, notamment sur Gent-Wevelgem où il est piégé par Sagan et Terpstra avant d’être pris in extremis par le peloton dans lequel il finira seizième. Les qualités de Soren sont multiples, en témoigne sa troisième place à l’issue du sprint à Madrid pour clore la Vuelta. Au sein d’un effectif rempli de jeunes talents, Soren Kragh Andersen a les qualités pour s’affirmer comme un tout-terrain, aussi bien à l’aise sur les classiques que dans les chronos courts, les sprints ou les vallons.
Simone Consonni, UAE-Team Emirates, 23 ans :

Le sprint italien se renouvelle sans cesse, Simone Consonni tentera d’en être une des têtes de gondole en 2018.
Pour sa première année professionnelle, l’Italien Simone Consonni a accumulé les places d’honneur sans jamais parvenir à s’imposer. Sa référence en 2017 est sa neuvième place à l’issue des 240 kilomètres de la Bretagne Classic du haut de ses 22 ans. Si cette performance peut paraître anecdotique, elle démontre le potentiel de cet ancien pistard, déjà entrevu aux yeux du grand public à Richmond en 2015 lors des championnats du Monde espoirs. Deuxième ce jour-là, Consonni avait échoué avec son coéquipier Gianni Moscon à battre les français Kévin Ledanois et Anthony Turgis. Consonni a ajouté depuis une autre médaille mondiale, sur piste cette fois, l’an passé en poursuite par équipes à Hong Kong. Membre de l’équipe UAE Emirates, Consonni aura certainement l’occasion de débloquer son compteur sur route cette année. Si Alexander Kristoff et Ben Swift le devancent dans la hiérarchie, les dirigeants de l’ancienne Lampre devraient lui donner la possibilité de faire ses preuves sur le World Tour. Consonni est déjà attendu sur le Santos Tour Down Under avec le statut de sprinteur numéro un.
Jack Haig, Mitchelton-Scott, 24 ans :
Deuxième du Tour de l’Avenir 2015, Jack Haig disposait d’un certain crédit à son arrivée dans le monde professionnel. Après une première année d’apprentissage en 2016, l’Australien s’est montré à son avantage sur la deuxième partie de la saison dernière. D’une troisième place au général du Tour de Slovénie en juin, Jack Haig concrétisait sa bonne forme début août par une première victoire professionnelle à Zakopane sur le Tour de Pologne, épreuve World Tour. Huitième du général de l’épreuve polonaise, Jack Haig participait ensuite au Tour d’Espagne en qualité de dernier lieutenant en montagne pour son leader Esteban Chaves. Haig a tenu son rang et terminé à une intéressante vingt-et-unième place finale. Il pourrait être amené à prendre du galon en 2018. Son plus grand défi sera certainement de se trouver une place aux côtés des frères Yates et de Chaves. L’Australien souhaiterait participer au Tour d’Italie cette année où il devrait retrouver une nouvelle fois le rôle d’équipier de luxe pour Esteban Chaves.
Enric Mas, Quick-Step Floors, 23 ans :
Formé pendant trois saisons au sein de la Specialized-Fundación Alberto Contador, Enric Mas s’est montré reconnaissant envers Contador sur le dernier Tour d’Espagne sur l’étape de l’Angliru. Concurrent pourtant de son aîné espagnol, Mas roulait pour favoriser le dernier baroud d’honneur du « Pistolero ». Mais il ne faudrait pas le réduire à ce seul fait, illustration d’une pratique encore courante dans le cyclisme. A désormais 23 ans, l’Espagnol va profiter des départs au sein de la Quick-Step pour grimper dans la hiérarchie de son équipe. Le potentiel, Mas l’a, à l’image de son Tour de Burgos 2017 qu’il a terminé à la deuxième place derrière Mikel Landa. L’ancien vainqueur 2016 du très disputé Tour de Savoie Mont-Blanc commencera sa saison par le Santos Tour Down Under où son équipe lui fait déjà confiance en tant que leader pour le classement général. Ses qualités naturelles de grimpeur devraient l’amener au cours de la saison à briller et pourquoi pas à marcher sur les traces de son illustre prédécesseur, Alberto Contador.
Nils Politt, Katusha – Alpecin, 23 ans :
Alexander Kristoff parti, Katusha se cherche un nouveau leader pour les classiques du Nord en 2018. Si Tony Martin aspire à jouer un rôle sur Paris-Roubaix, son compatriote Nils Politt pourrait lui se révéler au grand jour sur la prochaine campagne flandrienne. Les références de Politt en la matière ne paraissent pas exceptionnelles. Pourtant en 2016, pour sa première année professionnelle, il se fait remarquer au GP Samyn dans des conditions exécrables où il multiplie les attaques avant de prendre la cinquième place. Fin 2016, l’Allemand s’accroche au groupe des Boonen ou Naesen sur le Tour de l’Eurométrople, encore une fois sous une pluie battante et un vent violent. En 2017, Politt participe à son premier Tour de France en tant que coéquipier pour Kristoff. Son meilleur résultat sur ces trois semaines s’avère être une treizième place sur le chrono de Marseille. Bon rouleur et flahute en devenir, Nils Politt aura des opportunités à saisir en 2018. Son mètre quatre-vingt douze sied bien aux pavés de Paris-Roubaix, où Politt visera certainement mieux que sa vingt-septième place obtenue en 2017.
Par Guame.
Crédit Photo : Clémence Ducrot et Ronan Caroff