Rafal Majka trouvait refuge fin 2016 après l’arrêt de la Tinkoff chez Bora-Hansgrohe comme le champion du monde Peter Sagan. La première saison de Majka sous ses nouvelles couleurs fut difficile, à l’image de cette importante chute sur les routes du Tour de France. Le Polonais retrouvait le sourire en fin de saison avec une victoire d’étape à la Sierra de la Pandera sur les routes du Tour d’Espagne. Majka fait le bilan pour LeGruppetto de son année 2017 :
Quel bilan tires-tu de ta saison et quelles sont tes principales satisfactions ? Ton abandon sur le Tour a t-il gâché ta saison ?
C’était une saison difficile, j’en espérais plus. Abandonner le Tour de France après ma chute était une journée difficile de ma carrière. Mais j’ai aussi gagné une étape en Californie et en Slovénie puis bien sûr l’étape de la Vuelta, ce fut un grand soulagement. Finir sur le podium lors de ma course « à domicile », le Tour de Pologne, a été également un très bon résultat même si je ratais la victoire de quelques secondes. Donc je dirais que cela n’est pas ma meilleure saison jusqu’à maintenant, avec beaucoup de hauts et de bas mais au final je suis parvenu à obtenir de bons résultats.
Quel a été ton meilleur moment de la saison hors performances individuelles ?
La manière dont Peter (Sagan) travaillait pour moi lors des derniers jours du Tour de Pologne illustrait un grand moment de travail d’équipe. Peter est un grand champion et nous sommes une grande équipe avec un très bon état d’esprit ici à Bora – Hansgrohe.
Tu t’es imposé à deux reprises sur des arrivées au sommet cette saison (Etape 14 Vuelta, Etape 3 Tour de Slovénie), il y a d’un côté les forces physiques et de l’autre le sens tactique à maîtriser, comment gères-tu les arrivées comme cela ?
Il y avait aussi la victoire sur l’étape de montagne californienne. Les situations ne sont jamais les mêmes. En Californie et en Slovénie, tout le monde me regardait du coup j’ai dû produire mon effort sur la fin. Sur la Vuelta, je suis parti tôt en échappée et défendre mon avance face au groupe de favoris dans la montée finale. Mentalement, la situation est différente mais une chose est sûre : tu as toujours besoin de tes jambes pour gagner.
Comment est l’ambiance dans l’équipe ? Comment vit-on le fait d’être leader dans une équipe qui n’en compte pas beaucoup (toi, Sagan, Bennett) contrairement à des formations comme Quickstep, Sky ou BMC ? C’est un rôle que tu apprécies ou tu préfères être libre, en chasseur d’étapes ?
L’atmosphère et l’ambiance chez Bora sont géniales comme je l’ai déjà dit. Tout le monde travaille dur pour les objectifs de l’équipe, y compris moi-même. S’il y a un autre gars avec de meilleures jambes, je me sacrifie pour lui comme sur Tirreno-Adriatico où je l’ai fait pour Peter. Pour le Tour, je vais de nouveau viser le classement général en 2018, c’est un privilège de recevoir la confiance et le support de l’équipe pour endosser ce rôle.
Qu’est ce qui te manque pour réussir à décrocher une course-à-étapes majeure ou une classique ?
J’ai fini pas trop mal l’année dernière a Liège, je vais essayer d’y réussir là-bas la saison prochaine. La course est longue et dure, cela me convient. Mais je ne peux pas dire que je suis un puncheur comme Peter, Valverde ou Gilbert donc cela complique la situation pour moi si je veux remporter une de ces classiques.
Quels sont tes objectifs pour la saison prochaine ?
Le Tour de France de nouveau. Le reste on verra, mais le Tour est la priorité absolue.
En rapport avec notre site, t’es-tu retrouvé dans le gruppetto cette saison ? Comment ça se passe pour un grimpeur qui n’a pas l’habitude d’y prendre part ? As-tu une histoire drôle, émouvante, dingue ou incroyable à nous raconter sur un des gruppettos que tu as fait cette saison ?
Je n’ai pas d’histoire drôle là-dessus. Par contre, je me suis retrouvé souvent dans le gruppetto lors du début de Vuelta au moment où j’étais malade avec des problèmes d’estomac et pour le coup, il n’y avait vraiment rien de drôle là-dedans. Je souffrais beaucoup comme un jour où j’ai même été décroché sur du plat ! Mais je me battais toujours dans ces moments difficiles et à la fin, j’ai obtenu la victoire comme récompense. C’est ça le cyclisme.
Par la rédaction du Gruppetto.
Crédit image : Clémence Ducrot & VeloImages