À l’aube de sa 115e édition, Paris-Roubaix n’a jamais semblé aussi belle. Si les rides n’apparaissent toujours pas sur le visage de l’une des plus vieilles épreuves de l’histoire (créée en 1896) on peut par contre y déceler sans mal ces pavés rugueux du nord de la France, tant chéris et bichonnés par les locaux depuis une quarantaine d’années. Aujourd’hui, plus de 80 kilomètres de pavés sont classés et ne pourront plus être détruits ou bitumés comme c’était le cas jusqu’au début des années 1970.
La course n’avait alors rien à voir avec ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi, en 1964, elle ne comptait plus que 22 kilomètres de pavés, victime de la politique des communes du Nord qui souhaitaient moderniser leurs routes et tirer un trait définitif sur un passé méprisé.
Deux hommes ont sauvé l’épreuve : Jean-Claude Valleys et Albert Bouvet. Le premier directeur du vélo-club de Roubaix et le second directeur de la société du Tour et ancien mineur, ils partirent en croisade pour sauver la « Pascale » et multiplièrent les opérations de sauvetage.
Ce sont donc à ces deux hommes et à tant d’autres personnes, de Jean Stablinski aux inconnus qui ont alerté la société organisatrice sur la présence de tel ou tel secteur, que l’on doit la tenue de cette course qui nous rappelle un cyclisme d’un autre temps, héroïque, chevaleresque, romanesque que l’on surnomme aujourd’hui « L’Enfer du Nord ».
Paris-Roubaix, c’est une sorte de guerre menée à vélo, sur des chemins eux-mêmes théâtres d’affrontements majeurs. Citons par exemple la bataille de Bouvines qui, en 1214, opposa les troupes du roi de France Philippe Auguste à celles de l’empereur du Saint-Empire Otton IV sur l’actuel et célèbre secteur pavé du Carrefour de l’Arbre.
Marc Madiot dit un jour « sur les pavés, c’est les tranchées, c’est au couteau que cela se gagne. ». Les 29 secteurs pavés empruntés (pour un total de 57 kilomètre) seront donc comme à l’accoutumée agrestes, implacables, et ne permettront pas la moindre erreur sous peine de voir le fautif capituler.
Cette course sera la dernière sortie en tant que coureur cycliste professionnel de celui qui est considéré par certains suiveurs comme le plus grand coureur sur pavés de l’histoire, celui qui finit 3e pour sa première participation, accumula 7 podiums et 4 victoires en 13 participations. Codétenteur du record de victoires avec le gitan Roger De Vlaeminck, parviendra-t-il à le dépasser définitivement ?
Il s’était en tout cas heurté à un os l’an passé, en la personne de Mathew Hayman, vainqueur à 37 ans de sa sixième victoire en tant que coureur professionnel. C’est là l’une des beautés de Paris-Roubaix, une couse au scénario imprévisible qui peut se perdre à tout moment et qui peut mettre en lumière un coureur inattendu. Rude, éprouvante, inhospitalière : Roubaix est une aventure dans l’extrême qui ne s’offre qu’aux intrépides.
« Pourquoi s’évertuer à faire passer des cyclistes où des tracteurs du cru n’osent même plus s’engager ? » – Bernard Hinault

Cette année, les compiégnois fêteront le 40e anniversaire du premier départ de l’Enfer du Nord depuis leur ville. En effet, le premier départ depuis Compiègne remonte à 1977. Ville d’un peu plus de 40.000 habitants, la sous-préfecture de l’Oise est surtout connue pour sa forêt domaniale – la troisième de France en terme de superficie – où la France et l’Allemagne signèrent le 11 novembre 1918 l’Armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale.
http://www.letour.fr/paris-roubaix/2017/fr/avant-course/actus/ahc/compia-gne-le-pava-royal-1-7.html

Le vélodrome André-Pétrieux ou vélodrome de Roubaix accueille l’arrivée de la course depuis 1943, hormis un intermède de trois éditions entre 1986 et 1988. Construit en 1936, l’édifice est vieillissant et c’est ainsi que La Redoute, en tant que nouveau partenaire de la course et du cyclisme en général, parvient à faire délocaliser l’arrivée devant son siège, avenue des Nations Unies. Pendant ce temps, l’anneau roubaisien subit quelques liftings qui lui permettent d’accueillir le samedi 10 sesptembre 1988 l’arrivée de la 3ème étape du Tour de la Communauté Européenne, géré par Xavier Louy, également directeur du Tour de France et de… Paris-Roubaix. Cette arrivée est un succès populaire et convainc ainsi l’organisation de l’Enfer du Nord. Le 23 novembre 1988 La Voix du Nord peut ainsi titrer « Paris-Roubaix revient au Vélodrome ! » Malgré l’inauguration du Vélodrome couvert régional Jean-Stablinski en 2012, la course continue d’arriver au vélodrome désormais octogénaire situé avenue Alexandre-Fleming.

La carte du parcours :
L’itinéraire horaire :

« C’est la course des extrêmes et c’est pour cela que je l’aime » – Laurent Fignon
Les 29 secteurs pavés :
29. De Troisvilles à Inchy (2 200 mètres) ★★★
28. De Viesly à Quiévy (1 800 mètres) ★★★
27. De Quiévy à Saint-Python (3 700 mètres) ★★★★
26. De Viesly à Briastre (3 000 mètres) ★★★
25. De Briastre à Solesmes (800 mètres) ★★
24. De Vertain à Saint-Martin-sur-Écaillon (2 300 mètres) ★★★
23. De Verchain-Maugré à Quérénaing (1 600 mètres) ★★★
22. De Quérénaing à Maing (2 500 mètres) ★★★
21. De Maing à Monchaux-sur-Écaillon (1 600 mètres) ★★★
20. De Haveluy à Wallers (2 500 mètres) ★★★★
19. La trouée d’Arenberg (2 400 mètres) ★★★★★
18. De Wallers à Hélesmes (1 600 mètres) ★★★
17. De Hornaing à Wandignies-Hamage (3 700 mètres) ★★★★
16. De Warlaing à Brillon (2 400 mètres) ★★★
15. De Tilloy-les-Marchiennes à Sars-et-Rosières (2 400 mètres) ★★★★
14. De Beuvry-la-Forêt à Orchies (1 400 mètres) ★★★
13. Orchies (1 700 mètres) ★★★
12. De Auchy-lez-Orchies à Bersée (2 700 mètres) ★★★★
11. Mons-en-Pévèle (3 000 mètres) ★★★★★
10. De Mérignies à Avelin (700 mètres) ★★
9. De Pont-Thibault à Ennevelin (1 400 mètres) ★★★
8. Le Moulin de Vertain (500 mètres) ★★
7. De Cysoing à Bourghelles (1 100 mètres) ★★★
6. De Bourghelles à Wannehain (1 100 mètres) ★★★
5. Camphin-en-Pévèle (1 800 mètres) ★★★★
4. Carrefour de l’Arbre (2 100 mètres) ★★★★★
3. Gruson (1 100 mètres) ★★
2. De Willems à Hem (1 400 mètres) ★★★
1. Roubaix (300 mètres) ★
Total : 55 kilomètres
Les 29 secteurs pavés en détails :
Les 10 passages à niveau :


























– AG2R La Mondiale : 25 participations | Sébastien Hinault : 8e en 2010
– Astana : 8 participations | Lars Boom : 4e en 2015
– Bahrain-Merida : 0 participation
– BMC Racing : 8 participations | Alessandro Ballan et Greg Van Avermaet : 3e en 2012 et 2015
– Bora-Hansgrohe : 6 participations | Andreas Schillinger : 16e en 2015
– Cannondale – Drapac : 9 participations | Johan Vansummeren : Vainqueur en 2011
– Cofidis, Solutions Crédits : 20 participations | Franck Vandenbroucke : 7e en 1999
– Delko Marseille Provence KTM : 1 participation | Evaldas Siskevicius : 80e en 2016
– Dimension Data : 2 participations | Edvald Boasson Hagen : 5e en 2016
– Direct Énergie : 17 participations | Sébastien Turgot : 2e en 2012
– FDJ : 20 participations | Frédéric Guesdon : Vainqueur en 1997
– Fortunéo – Vital Concept : 6 participations | Benoit Jarrier : 38e en 2015
– Katusha – Alpecin : 8 participations | Filippo Pozzato : 2e en 2009
– Lotto NL – Jumbo : 21 participations | Juan Antonio Flecha et Sep Vanmarcke : 2e en 2007 et 2013
– Lotto-Soudal : 6 participations | Marcel Sieberg : 7e en 2016
– Movistar : 14 participations | Imanol Erviti : 9e en 2016
– Orica-Scott : 5 participations | Mathew Hayman : Vainqueur en 2016
– Quick-Step Floors : 14 participations | Tom Boonen et Niki Terpstra : Vainqueurs en 2005, 2008, 2009, 2012 et 2014
– Roompot – Nederlandse Loterij : 0 participation
– Sport Vlaanderen – Baloise : 7 participations | Gijs Van Hoecke : 21e en 2016
– Sunweb-Giant : 10 participations | John Degenkolb : Vainqueur en 2015
– Team Sky : 7 participations | Juan Antonio Flecha et Ian Stannard : 3e en 2010 et 2016
– Trek-Segafredo : 6 participations | Fabian Cancellara : Vainqueur en 2013
– UAE Team Emirates : 0 participation
– Wanty Groupe Gobert : 3 participations | Bjorn Leukemans : 15e en 2014
Les favoris :
Tom Boonen (36 ans – Quick-Step Floors) – 13 participations (vainqueur en 2005, 2008, 2009 et 2012)
John Degenkolb (29 ans – Trek-Segafredo) – 5 participations (vainqueur en 2015)
Arnaud Démare (25 ans – FDJ) – 3 participations (12e en 2014)
Edvald Boasson Hagen (29 ans – Dimension Data) – 5 participations (5e en 2016)
Mathew Hayman (38 ans – Orica-Scott) – 15 participations (vainqueur en 2016)
Alexander Kristoff (29 ans – Katusha-Alpecin) – 7 participations (9e en 2013)
Oliver Naesen (26 ans – AG2R La Mondiale) – 2 participations (13e en 2016)
Luke Rowe (27 ans – Team Sky) – 4 participations (8e en 2015)
Peter Sagan (27 ans – Bora-Hansgrohe) – 5 participations (6e en 2014)
Ian Stannard (29 ans – Team Sky) – 7 participations (3e en 2016)
Zdenek Stybar (31 ans – Quick-Step Floors) – 4 participations (2e en 2015)
Niki Terpstra (32 ans – Quick-Step Floors) – 9 participations (vainqueur en 2014)
Greg Van Avermaet (31 ans – BMC Racing Team) – 7 participations (3e en 2015)
Dylan van Baarle (24 ans – Cannondale-Drapac) – 3 participations (16e en 2016)
Leurs performances sur Paris-Roubaix :

Leurs performances sur les flandriennes en 2017 :

Et aussi …
– Frederik Backaert (27 ans – Wanty-Groupe Gobert) – 2 participations
– Bert De Backer (33 ans – Sunweb) – 7 participations
– Lars Boom (31 ans – LottoNL-Jumbo)- 7 participations
– Sylvain Chavanel (37 ans – Direct-Énergie) – 9 participations
– Magnus Cort Nielsen (24 ans – Orica-Scott) – 2 participations
– Jens Debusschere (27 ans – Lotto Soudal) – 5 participations
– Luke Durbrige (26 ans – Orica-Scott) – 4 participations
– Martin Elmiger (38 ans – BMC Racing Team) – 11 participations
– Imanol Erviti (33 ans – Movistar) – 12 participations
– Philippe Gilbert (34 ans – Quick-Step Floors) – 1 participation
– Alexis Gougard (24 ans – AG2R La Mondiale) – 1 participation
– Jens Keukeleire (28 ans – Orica-Scott) – 7 participations
– Yves Lampaert (25 ans – Quick-Step Floors) – 2 participations
– Sebastian Langeveld (32 ans – Cannondale-Drapac) – 9 participations
– Christophe Laporte (24 ans – Cofidis, Solutions Crédits) – 2 participations
– Yoann Offredo (30 ans – Wanty-Groupe Gobert) – 6 participations
– Daniel Oss (30 ans – BMC Racing Team) – 6 participations
– Adrien Petit (26 ans – Direct Énergie) – 6 participations
– Lukas Pöstlberger (25 ans – Bora-Hansgrohe) – Aucune participation
– Jurgen Roelandts (31 ans – Lotto Soudal) – 6 participations
– Aleksejs Saramontins (35 ans – Bora-Hansgrohe) – 6 participations
– Florian Sénéchal (23 ans – Cofidis, Solutions Crédits) – 3 participations
– Marcel Sieberg (34 ans – Lotto Soudal) – 10 participations
– Ramon Sinkeldam (28 ans – Sunweb) – 5 participations
– Jasper Stuyven (24 ans – Trek Segafredo) – 3 participations
– Matteo Trentin (27 ans – Quick-Step Floors) – 4 participations
– Michael Valgren (25 ans – Astana) – Aucune participation
– Guillaume van Keirsbulck (26 ans – Wanty-Groupe Gobert) – 6 participations
– Stijn Vandenbergh (32 ans – AG2R La Mondiale) – 6 participations
– Sep Vanmarcke (28 ans – Cannondale-Drapac) – 6 participations
– Laurens de Vreese (28 ans – Astana) – 3 participations
– Maarten Wynants (34 ans – LottoNL-Jumbo) – 9 participations
Leurs performances sur Paris-Roubaix :

Leurs performances sur les flandriennes en 2017 :

– Anciens vainqueurs de Paris-Roubaix présents au départ : Tom Boonen (2005, 2008, 2009, 2012), Niki Terpstra (2014), John Degenkolb (2015), Mathew Hayman (2016)
– Coureurs étant déjà montés sur le podium de l’Enfer du Nord et présents au départ : Sep Vanmarcke (2e en 2013), Zdenek Stybar (2e en 2015), Greg Van Avermaet (3e en 2015), Ian Stannard (3e en 2016)
– Anciens vainqueurs du Tour des Flandres présents au départ : Tom Boonen (2005, 2006, 2012), Alexander Kristoff (2015), Peter Sagan (2016), Philippe Gilbert (2017)
– Coureurs étant déjà montés sur le podium du Ronde et présents au départ : Heinrich Haussler (2e en 2009), Sylvain Chavanel (2e en 2011), Jurgen Roelandts (3e en 2013), Greg Van Avermaet (3e en 2015), Niki Terpstra (2e en 2015), Sep Vanmarcke (3e en 2016)


« Paris-Roubaix, comme cérémonie sadomasochiste, je n’ai jamais rien vu de mieux » – Jean-Edern Hallier
10h50 à 11h50
11h50 à 12h55
12h55 à 17h00
11h00 à 17h00 (Les Rois de la Pédale de 17h00 à 17h45)

« Le peloton de Paris-Roubaix, un, indivisible, se casse par vagues, se courbe par creux, se hérisse par crêtes onduleuses dont chacune porte un nom. » – Antoine Blondin
– 1896 : le 19 avril à 5h30, départ de la première édition devant le Café Gilet, situé près du Bois de Boulogne.
– 1897 : des motos à trois roues sont utilisées afin de « mener le train ».
– 1898 : doublé pour l’italien Maurice Garin, qui sera naturalisé français en 1901. C’est donc en tant que français qu’il remporte le premier Tour en 1903.
– 1899 : Albert Champion (France) l’emporte à 20 ans et 363 jours. Il est encore le plus jeune vainqueur de l’histoire.
– 1900 : Émile Bouhours (France) parcourt les 268 kilomètres en 37,352 km/h. Cette performance tiendra 43 ans.
– 1901 : suite à un accident impliquant douze personnes, interdiction définitive des véhicules motorisés servant à mener l’allure.
– 1902 : deuxième victoire de Lucien Lesna. Un an plus tôt, il avait fait le premier doublé Paris-Roubaix – Paris-Bordeaux.
– 1903 : Les coureurs doivent changer de vélo à l’entrée sur le vélodrome. Au terme d’un micmac, Aucouturier s’impose devant Chaperon.
– 1904 : Aucouturier s’impose au terme d’une édition marquée par le vent de dos et les pavés mouillés
– 1905 : Louis Trousselier s’impose et gagnera le Tour 3 mois plus tard. Seuls Lapize (1910), Merckx (1970) et Hinault (1981) feront de même.
– 1906 : plus belle performance collective de la France avec 10 coureurs dans les dix premiers.
– 1907 : le gouvernement oblige les coureurs à ce que leurs vélos aient une plaque de cadre.
– 1908 : à l’entrée de Roubaix, le luxembourgeois François Faber percuta un enfant et laisse la victoire au belge Cyrille Van Hauwaert.
– 1909 : premier des trois succès d’Octave Lapize. Alcyon, la meilleure équipe du début de ce siècle, truste les six places suivantes.
– 1910 : toutes les assistances sont interdites (les entraîneurs pouvant encore aider les coureurs en étant à vélo).
– 1911 : Octave Lapize l’emporte pour la troisième fois. Il sera le recordman de victoires jusqu’en 1935.
– 1912 : premier succès du roubaisien d’origine Charles Crupelandt, qui laissera son nom au dernier secteur pavé situé à l’entrée de Roubaix.
– 1913 : seule et unique victoire luxembourgeoise, signée François Faber, vainqueur du Tour en 1909 et de 19 étapes.
– 1914 : deuxième succès de Crupelandt. Surnommé « le Taureau », il mourut dans la misère, aveugle et amputé des jambes.
– 1919 : Henri Pélissier s’impose après 12 h et 15 min d’efforts sur des routes ravagées par la guerre. C’est l’édition la plus lente de l’histoire : 22.9 km/h.
– 1920 : victoire du belge Paul Deman, héros de la première guerre mondiale emprisonné par les allemands et sauvé par l’armistice de 1918.
– 1921 : Henri Pélissier s’impose devant son cadet de cinq ans Francis Pélissier.
– 1922 : l’arrivée est désormais située avenue des Villas, à Roubaix.
– 1923 : premier doublé Tour des Flandres – Paris-Roubaix réalisé par le suisse Henri Suter.
– 1924 : une édition courue dans des conditions optimales pour le vainqueur Henri Pélissier : « beau temps, vent arrière, pas de crevaison » !
– 1925 : le belge Félix Sellier inaugure la domination de son équipe Alcyon, qui remportera 9 des 15 éditions d’avant-guerre.
– 1926 : 14e et dernier Paris-Roubaix d’Eugène Christophe. Ce sera un record jusqu’à Gilbert Duclos-Lassalle en… 1995 !
– 1927 : le français Joseph Curtel s’imposa d’un pneu devant le belge Georges Ronsse. Mais c’est ce dernier qui fut déclaré vainqueur.
– 1928 : André Leducq, quatrième coureurs en terme de victoires d’étapes sur le Tour (25) remporte la première grande course de sa carrière.
– 1929 : Georges Ronsse glissa dans le dernier virage et cassa sa roue, laissant la victoire à son compatriote Charles Meunier, qui ne dormait pas.
– 1930 : Jean Maréchal arrive en tête mais, accusé d’avoir fait tomber son dauphin belge Vervaecke, il se voit relégué second au profit de celui-ci.
– 1931 : prestation la plus aboutie pour la Belgique avec 9 coureurs dans le top 10. Des performances du même acabit suivront en 1932, 1938 et 1959.
– 1932 : victoire de Romain Gijssels, vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Bordeaux la même année.
– 1933 : double vainqueur du Tour en 1936 et 1939, Sylvère Maes remporte d’abord Paris-Roubaix, la seule classique à son palmarès.
– 1934 : Roger Lapébie remporte la course mais est disqualifié pour avoir emprunté le vélo d’un spectateur. Rebry est déclaré vainqueur.
– 1935 : le belge Gaston Rebry rejoint Octave Lapize au nombre des victoires avec 3 succès (1931, 1934 et 1935).
– 1936 : comme en 1935, l’arrivée est placée à l’hippodrome des Flandres de Marcq-en-Barœul.
– 1937 : retour de l’arrivée à Roubaix, avenue Gustave Delory. Victoire de l’italien Jules Rossi, une première depuis 29 ans.
– 1938 : Lucien Storme s’impose. Emprisonné durant la guerre, le belge sera tué dans la confusion lors de la libération de son camp.
– 1939 : un autre belge lève les bras à Roubaix : Émile Masson junior. En 1943, il participa au soulèvement du ghetto de Varsovie.
– 1943 : première arrivée au vélodrome de Roubaix. Marcel Kint est le premier coureur à dépasser les 40 km/h (41,822 km/h).
– 1944 : victoire du belge Maurice Desimpelaere dont l’unique autre fait d’arme sera un succès sur l’édition 1947 de Gand-Wevelgem.
– 1945 : disputée un mois avant l’armistice, cette édition voit la victoire de Paul Maye. La France place 9 coureurs dans les 10 premiers.
– 1946 : le belge Georges Claes se montre le meilleur coureur sur pavés de l’après-guerre en réalisant un doublé (1946 et 1947).
– 1947 : quatre belge dans les cinq premiers dont Raymond Impanis (4e), qui conclut ici le premier de ses seize Paris-Roubaix.
– 1948 : quatrième édition la plus rapide de l’histoire (43,612 km/h) avec une victoire de Rik Van Steenbergen.
– 1949 : plus faible distance de l’histoire (244 km). Deux vainqueurs : Sergio Coppi (Italie) et André Mahé (France).
– 1950 : un an après son frère, Fausto Coppi remporte la course. Le deuxième, Maurice Diot, dira « J’ai gagné… Coppi était hors concours ! ».
– 1951 : le pistard italien Antonio Bevilacqua s’impose dans le Nord entre deux titres de champion du monde de poursuite.
– 1952 : nouvelle victoire de Van Steenbergen, triple champion du monde (1949, 1956 et 1957) et vainqueur de deux Rondes et d’un Milan-San-Remo.
– 1953 : podium inédit. Ni Derycke (1er), ni Piazza (2e) et ni Wagtmans (3e) ne réaliseront à nouveau de telles performances.
– 1954 : victoire de Raymond Impanis qui, en un mois, remporta Paris-Nice, le Tour des Flandres et Roubaix avant de finir second de Liège.
– 1955 : Jean Forestier met fin à la longue disette de la France : 9 éditions sans victoire.
– 1956 : après trois Tours (1953, 1954 et 1955), un titre de champion du monde (1954) et un Tour des Flandres (1955), Louison Bobet s’adjuge Roubaix.
– 1957 : André Darrigade, l’un des meilleurs sprinteurs français de l’histoire (22 étapes sur le Tour), réalise sa meilleure performance : 4e.
– 1958 : Apparition sur le parcours du secteur pavé nommé « Carrefour de l’Arbre » et situé sur la plaine de Cysoing, au sud-est de Lille.
– 1959 : pour la quatrième fois la Belgique place neuf coureurs dans les dix premiers.
– 1960 : Paris-Roubaix devient la première course cycliste survolée par la télévision.
– 1961 : Henri Van Looy, surnommé Rik Van Looy, remporte le premier de ces trois succès. Suivront les éditions 1962 et 1965.
– 1962 : Raymond Poulidor obtient sa meilleure performance sur Paris-Roubaix avec une 5e place. Au total, il obtint 6 top 10.
– 1963 : succès d’Émile Daems, vainqueur de deux autres Monuments dans sa carrière : Lombardie en 1960 et Milan-San-Remo en 1962.
– 1964 : Peter Post s’impose au terme de l’édition la plus rapide de l’histoire (45.1 km/h).
– 1965 : seulement 22 kilomètres au programme de cette édition, le total le plus bas de l’histoire.
– 1966 : victoire de l’italien Felice Gimondi, seul coureur avec Merckx et Hinault a avoir remporté les trois Grands Tours et Paris-Roubaix.
– 1967 : création de l’épreuve pour la catégorie des espoirs.
– 1968 : apparition de la Trouée d’Arenberg, sur les conseils avisés de Jean Stablinski, champion du monde 1962 et ancien mineur.
– 1969 : victoire de Walter Godefroot (Belgique). Seul top 10 de Cyrille Guimard sur l’Enfer du Nord (7e).
– 1970 : plus gros écart jamais enregistré entre le premier et le second. Roger de Vlaeminck passa la ligne 5 min et 21 s après son rival Eddy Merckx.
– 1971 : jour de gloire du belge Roger Rosiers, dont l’autre grande victoire fut une étape du Tour d’Espagne un an plus tôt.
– 1972 : dans la Trouée d’Arenberg, quarante coureurs dont Merckx furent impliqués dans ce qui est considérée comme la plus grosse chute de l’histoire.
– 1973 : troisième et dernière victoire du Cannibale après 1968 et 1970. Total : 12 participations, 12 top 15, 10 top 10, 7 top 5, 5 podiums !
– 1974 : la Trouée d’Arenberg disparait suite à la grogne des coureurs. Elle réapparaîtra en 1983.
– 1975 : troisième des quatre succès de Roger de Vlaeminck (après 1972 et 1974 et avant 1977).
– 1976 : le réalisateur danois Jörgen Leth filma l’édition afin de réaliser le film intitulé Un dimanche en enfer
– 1977 : la course s’élance désormais à 65 kilomètres de Paris, à Compiègne (Oise).
– 1978 : Francesco Moser met fin à 10 années de domination belge.
– 1979 : tout comme en 1978, Francesco Moser s’impose en solitaire devant Roger de Vlaeminck dont ce sera le 8e et dernier podium.
– 1980 : à partir de cette édition, le secteur pavé du Carrefour de l’Arbre fut emprunté sans discontinuer.
– 1981 : après deux crevaisons et trois chutes, Bernard Hinault s’imposa au sprint devant De Vlaeminck et Moser.
– 1982 : Jean-Marie Leblanc publie le plaidoyer « Les Pavés du Nord » en faveur de leur préservation.
– 1983 : Sorti dans le Carrefour de l’Arbre, Hennie Kuiper devient le quatrième néerlandais à s’imposer après Post, Janssen et Raas.
– 1984 : première des deux victoires de Sean Kelly (il doublera la mise deux ans plus tard).
– 1985 : Bruno Wojtinek termine second derrière Marc Madiot. C’est le dernier nordiste à être monté sur le podium de la course.
– 1986 : le vélodrome de Roubaix étant en travaux, l’arrivée est déplacée Avenue des Nations Unies, devant le siège de La Redoute.
– 1987 : voyant qu’il neigeait à Compiègne, deux américains – Roy Knickman et Thurlow Rogers – prirent le premier avion pour rentrer chez eux !
– 1988 : Dirk Demol (Belgique) s’impose après 222 kilomètres d’échappée, un record.
– 1989 : 24 mars : fermeture du dernier puit à Wallers. L’arrivée est à nouveau placée sur le vélodrome de Roubaix.
– 1990 : dans l’époque récente, c’est l’édition qui comporta le plus de pavés avec pas moins de 57.1 kilomètres recensés.
– 1991 : doublé de Marc Madiot, vainqueur tous les six ans (1979 : chez les amateurs, 1985 : professionnels, 1997 : directeur sportif)
– 1992 : toujours à la pointe, Greg LeMond utilisa une fourche avec un amortisseur à huile, comme ce qui est utilisé en VTT et cyclo-cross.
– 1993 : Franco Ballerini cru s’imposer au sprint face à Duclos-Lassalle. Après le tour d’honneur de l’italien, le français fut annoncé vainqueur.
– 1994 : à cause des conditions climatiques épouvantables (neiges, vent, boue), aucun caméraman ne put filmer les 65 derniers kilomètres de course.
– 1995 : première victoire du malheureux Ballerini qui, lors de l’édition précédente, était tombé quatre fois et avait crevé à cinq reprises.
– 1996 : triplé historique des Mapei. Le directeur général de Mapei, Giorgio Squinzi décida du trio au téléphone : 1. Museeuw, 2. Bortolami, 3. Tafi.
– 1997 : dernier succès français, œuvre du breton Frédéric Guesdon.
– 1998 : Johan Museeuw se fracture la jambe dans la Trouée d’Arenberg. Certains pensent alors que sa carrière est finie.
– 1999 : Andrea Tafi s’impose avec plus de deux minutes d’avance sur ses coéquipiers de Mapei-Quick Step Wilfried Peeters et Tom Steels.
– 2000 : deux ans après sa terrible chute, le Lion des Flandres s’impose en solitaire sur le Vélodrome.
– 2001 : triplé des Domo-Farm Frites. Présent dans l’échappée matinale, le néerlandais Servais Knaven connait la plus grande joie de sa carrière.
– 2002 : dernière édition courue sous la pluie.
– 2003 : conseillés par Roger de Vlaeminck pendant plus de six mois, Peter Van Petegem remporte la course.
– 2004 : victoire de Magnus Bäckstedt. C’est le seul podium réalisé par la Suède en 114 éditions !
– 2005 : première des quatre victoires de Tom Boonen. Suite à des éboulements souterrains, la Trouée n’est pas au programme.
– 2006 : 83 ans après Henri Suter, Fabian Cancellara devient le second suisse à remporter Paris-Roubaix.
– 2007 : premier victoire d’un coureur non-européen, oeuvre de Stuart O’Grady (Australie).
– 2008 : après trois saisons au sein du Pro Tour, ASO choisit de ne pas inscrire la course au calendrier sur fond de conflit avec l’UCI.
– 2009 : Thor Hushovd tombe dans le Carrefour de l’Arbre et laisse Tom Boonen s’envoler vers la victoire.
– 2010 : Fabian Cancellara s’impose en solitaire après avoir attaqué à 49 kilomètres de la ligne.
– 2011 : un éternel équipier parvient à déjouer les pronostics et l’emporter après avoir attaqué dans le Carrefour de l’Arbre : Johan Vansummeren.
– 2012 : Tom Boonen rejoint son compatriote Roger de Vlaeminck au niveau des victoires : 4 chacun.
– 2013 : Fabian Cancellara remporte son troisième succès au terme de la seconde édition la plus rapide de l’histoire : 44,190 km/h.
– 2014 : Bradley Wiggins devient le vainqueur du Tour de France à courir sur la course depuis 22 ans.
– 2015 : John Degenkolb s’impose et offre à l’Allemagne sa première victoire depuis l’édition de 1896 glanée par Josef Fischer soit 119 ans d’attente !
– 2016 : premier Paris-Roubaix diffusé en intégralité à la télévision.

« Paris-Roubaix, c’est une course cycliste qui réinstaure la notion du danger et réhabilite le goût du risque » – Pierre Chany
Le palmarès complet :
Les français sur Paris-Roubaix :

« Le haut du pavé se retrouve toujours sur les pavés du haut » – Antoine Blondin
• Nombre de victoires :
– 4 succès : Roger de Vlaeminck et Tom Boonen
– 3 succès : Francesco Moser , Fabian Cancellara , Rik Van Looy , Eddy Merckx , Johan Museeuw , Gaston Rebry et Octave Lapize
• Nombre de victoires par nations :
– 55 succès : Belgique
– 30 : France
– 11 : Italie
– 6 : Pays-Bas
– 4 : Suisse
– 2 : Australie , Allemagne , Irlande
– 1 : Luxembourg , Moldavie , Suède
• Nations qui ont également été sur le podium : Canada , Danemark , Espagne , États-Unis , Grande-Bretagne , Lettonie , Norvège , République Tchèque , Russie
• Nombre de Paris-Roubaix débutés :
– 17 : Fréderic Guesdon
– 16 : Raymond Impanis , Servais Knaven et Georges Hincapie
– 15 : Mathew Hayman , Johan Museeuw , Matteo Tosatto et Gilbert Duclos-Lassalle
• Nombre de Paris-Roubaix terminés :
– 16 : Servais Knaven et Raymond Impanis
– 15 : Gilbert Duclos-Lassalle , Mathew Hayman et Georges Hincapie
• Nombre de top 10 :
– 13 : Roger de Vlaeminck
– 11 : Tom Boonen
– 10 : Francesco Moser , Johan Museeuw , Raymond Impanis et Eddy Merckx
– 8 : Fabian Cancellara , Juan Antonio Flecha , Hennie Kuiper , Rik Van Looy
• Plus jeune vainqueur : Albert Champion , 20 ans et 363 jours en 1899
• Vainqueur le plus vieux : Gilbert Duclos-Lassalle , 38 ans et 229 jours en 1993
• Nombre maximal de km de pavés : 57.1 km (1990 – Époque récente)
• Nombre minimal de km de pavés : 22 km (1965)
• Édition la plus rapide : 1964 : Peter Post en 45.1 km/h
• Édition la plus lente : 1919 : Henri Pélissier , en 22.9 km/h (12 heures et 15 minutes)
• Plus gros écart entre le premier et le second : 5 minutes et 21 secondes, entre Eddy Merckx et Roger de Vlaeminck en 1970
• Plus petit écart : 1 cm, entre Eddy Planckaert et Steve Bauer en 1990
• Plus longue échappée victorieuse : 222 kilomètres, par Dirk Demol en 1988
• Les doublés Tour des Flandres – Paris-Roubaix :
– Henri Suter (1923)
– Romain Gijssels (1932)
– Gaston Rebry (1934)
– Raymond Impanis (1954)
– Alfred De Bruyne (1957)
– Rik Van Looy (1962)
– Roger De Vlaeminck (1977)
– Peter Van Petegem (2003)
– Tom Boonen (2005, 2012)
– Fabian Cancellara (2010, 2013)
• Sur les 20 dernières éditions, comment le vainqueur s’est-il imposé ?
– En solitaire : 12 fois. Ballerini (1998), Tafi (1999), Museeuw (2000 et 200), Knaven (2001), Cancellara (2006 et 2010), O’Grady (2007), Boonen (2009 et 2012), Vansummeren (2011) et Terpstra (2014)
– Dans un sprint à deux coureurs : 1 fois. Cancellara (2013)
– Dans un sprint à trois coureurs : 3 fois. Van Petegem (2003) et Boonen (2005 et 2008)
– Dans un sprint à quatre coureurs : 2 fois. Backstedt (2004) et Hayman (2016)
– Dans un sprint à plus de quatre coureurs : 2 fois. Guesdon (1997 – 8 coureurs) et Degenkolb (2015 – 6 coureurs)


« Entre monts et pavés : les secteurs pavés de Paris-Roubaix », un article de Svam.
L’histoire de Paris-Roubaix, narrée par l’association Les Amis de Paris-Roubaix.
L’histoire du vélodrome de Roubaix, également racontée par Les Amis de Paris-Roubaix.
« Paris Roubaix, un beau voyage au milieu de l’enfer », reportage de La Voix du Nord (Sébastien Noé)
« Paris-Roubaix, une journée en enfer », un web-documentaire de L’Equipe et France Télévision
« 100 Paris Roubaix, patrimoine d’un siècle », éd. Sébastien Fleuriel (2002)
« Sur le haut du pavé », un reportage de Maxime Boilon (2003)
Présentation par Carrefour de l’Arbre à retrouver dans son format original sur notre forum.
Crédit Photo : Felouch Kotek / ASO