Lancé l’année passée, le projet » Donnons des elle au cyclisme » sera cette année encore sur les routes du Tour de France pour promouvoir le cyclisme féminin. Comment ? En réalisant l’intégralité des étapes de la prochaine Grande Boucle. LeGruppetto s’est intéressé à Océane Tessier, l’une des cyclistes du club de Courcouronnes :
Tu es dans l’équipe de Courcouronnes (donnons des elle au cyclisme) depuis le début de l’aventure. Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce projet ?
J’étais déjà entrainée par Mathieu Istil depuis une année, et coéquipière de Claire Floret. J’ai donc par évidence suivie le pas quand ils m’ont parlé de ce projet. On est parti de rien, on était deux filles mais on a réussi à trouver des personnes qui se sentaient également concernées par ce que vous voulions défendre. Ce sont donc bien évidemment les valeurs défendues par le projet qui m’ont séduite. Comme toutes les cyclistes, je veux plus d’égalité, des efforts sont faits mais on est malheureusement encore loin du compte. J’avais également envie d’évoluer tout en conservant l’ambiance familiale qu’apporte un petit club de copines.
Tu as fait quelques étapes du Tour de France une journée avant les pros l’année dernière, peux-tu nous fournir tes impressions ?
Non, je suis rentrée chez moi l’été dernier, en Nouvelle-Calédonie, je n’ai donc pas participé aux étapes du Tour. Mais c’est encore une fois un beau projet qui j’espère aidera à faire avancer les choses, nous souhaitons un Tour de France féminin ! Je pense faire quelques étapes avec les filles cette année, cela me tient à cœur.
Quel est l’état d’esprit dans l’équipe ? Il y a-t-il une leader désignée avant la course ou chacune a sa chance ?
L’état d’esprit est bon, on essaie avant tout de partager de belles choses ensemble et de prendre du plaisir tout en progressant. Non, nous ne désignons pas de leader, le niveau est assez homogène et nous avons à peu près toute notre carte à jouer en fonction du profil de la course et de son déroulé. Alors on fait en fonction de l’état de forme de chacune.
Vous retrouvez vous pour rouler ou c’est à la convenance de chacune ?
On essaie de se retrouver au maximum, surtout durant la préparation hivernale. C’est très important dans une équipe de créer l’esprit de cohésion. Alors on a passé de bons moments et on a souffert toutes ensemble cet hiver, forcément cela crée des liens. Après durant la saison c’est plus compliqué, on se retrouve le dimanche sur les courses et on essaie de se regrouper par petits groupes en fonction d’où on habite pour quelques entrainements en semaine quand c’est possible, mais ça ne l’est pas toujours.
Tu as participé à une manche de la coupe de France, peux-tu nous indiquer ce qui change par rapport aux courses en Ile de France ?
Oui, j’ai participé aux deux premières manches de coupe de France à Chambéry et Pujols. J’ai décidé cette année de faire toutes les manches pour me faire passer des caps plus rapidement. Même si on a la chance d’avoir un assez gros peloton en Ile de France, on est plus d’une centaine de filles au départ des coupes de France, donc forcément ça frotte. Le placement est beaucoup plus important que sur une course régionale. Le niveau est également plus relevé, on est au contact des meilleures françaises donc les courses sont plus difficiles, mais en même temps c’est aussi grâce à cela qu’on progresse ! Enfin, le profil des courses est généralement différent des courses d’Ile de France. Les circuits sont plus vallonnés, on n’est pas trop habituées à cela par chez nous et on voit tout de suite la différence.
Quels sont tes objectifs pour cette année ?
J’ai envie d’évoluer au maximum au niveau national donc sur les coupes de France. Je suis tombée sur la première manche à Chambéry, j’ai donc fini dans le deuxième peloton mais je me suis prouvé à Pujols en rentrant dans les trente premières que j’étais maintenant capable de rester au contact des meilleures, même sur un circuit difficile. Cela me motive de voir d’où je suis partie et où je suis maintenant, donc je veux encore passer des caps et continuer à progresser et les résultats viendront avec. Les championnats d’ile de France sur route et sur piste me tiennent également à cœur. Et cet été je vais participer aux championnats de France Elites sur route en juin et sur piste en octobre donc il faudra que je sois en forme à ces moments. Cela sera encore de très belles expériences.
La coupe d’Ile de France est-elle un objectif pour le club ?
On a remporté les trois prix d’équipe sur les trois premières manches du challenge donc pourquoi pas remporter le challenge final par équipe, je pense qu’on en est capable. Après à titre personnel, cela n’était pas un objectif mais je possède le maillot de leader en espoir et je suis deuxième au classement élite donc oui, maintenant je vais faire de mon mieux pour continuer sur cette voie.

L’image de Pauline Ferrand-Prévot rend-t-elle les choses plus faciles quand on présente le projet de Courcouronnes ?
Oui forcément, PFP représente à merveille le cyclisme féminin. Quand on a la chance d’avoir une française triple championne du monde, cela ne peut qu’aider à crédibiliser le cyclisme féminin.
Quels sont tes loisirs en dehors du cyclisme ?
C’est difficile d’avoir des loisirs entre les entrainements, les compétitions et les cours, ça ne laisse pas beaucoup de temps libre et quand j’en ai, j’essaie de me reposer au maximum. Mais je passe du temps avec ma famille et mon chéri et cela me va bien.
Dernière question en rapport avec notre site Le Gruppetto, t’es-tu déjà retrouvé dans un Gruppetto et si oui comment s’organise t-il ?
Ah oui, je me suis retrouvé de très nombreuses fois dans des Gruppetto, notamment sur les coupes de France jusqu’à encore l’année dernière. Au début, quand le groupe se forme, on essaie de s’organiser au maximum, le peloton n’est pas encore loin donc on garde l’espoir de rentrer. Et puis si on n’y arrive pas, on essaie de limiter la casse mais la motivation n’est plus la même quand tu sais que tu vas arriver pour la 70ème place, alors on réduit l’allure et on finit comme on peut. Et si on en a la force, parfois, on discute pour passer le temps.
Par la rédaction du Gruppetto.