Paris-Nice est le rendez-vous attendu par de nombreux fans de la « planète cyclisme ». Un parcours varié avec un prologue, des sprints, de la moyenne montagne et une étape reine qui s’annonce dantesque, c’est le programme qui attend les 22 équipes au départ ce dimanche. Parmi elles, l’équipe Delko Marseille Provence KTM fait office de petit poucet. Cependant, Quentin Pacher n’annonce pas son équipe comme spectatrice de la Course au Soleil. Rendez-vous avec l’ancien coureur de l’Armée de Terre, prêt à en découdre cette semaine.
L’année dernière on découvrait la surprenante troupe de l’équipe de l’Armée de Terre dans les pelotons. Passés professionnels sur le tard, dans le courant du mois de décembre 2014, ils ont vendu chèrement leur peau tout au long de la saison et ont démontré qu’ils avaient les épaules pour courir à ce niveau. Leurs performances ont même valu à certains d’entre eux de passer à l’échelon supérieur, à l’image de Quentin Pacher. « J’étais la dernière recrue de l’Armée de Terre et j’ai suivi l’acheminement classique pour intégrer l’Armée française. Je m’étais préparé individuellement pour ma saison en Amateur en espérant qu’une offre viendrait à moi. Je finissais ma carrière en tant qu’espoir et c’était donc le tremplin idéal pour me donner les chances de vivre de mon sport», nous explique Quentin Pacher à propos de son entrée dans le monde du peloton professionnel. 31e du GP La Marseillaise, 15e du Tour du Haut-Var et meilleur jeune face à des équipes World-Tour, son adaptation est pour le moins rapide : « Toute l’équipe découvrait ce niveau de course et nous nous sommes surpris à être aussi rapidement dans le bon rythme. C’était une année complète avec un beau calendrier et toutes les épreuves de Coupe de France.»
Recruté par l’équipe Delko Marseille Provence KTM, Quentin Pacher va désormais découvrir quelques courses historiques ainsi que des contrées dans lesquelles il n’a jamais roulé. « J’avais envie de courir à l’étranger également. C’est une grande motivation pour moi de savoir qu’on va voyager sur des courses du circuit asiatique ou des tours à travers l’Europe. Pour moi c’est un réel pas en avant dans ma carrière, car c’est un calendrier copieux et varié qui nous attend. L’équipe est également invitée à Paris-Roubaix et surtout la Flèche Wallonne. ASO nous fait confiance et nous tire vers le haut, à nous de relever le challenge en leur renvoyant cette confiance. On devra assumer un rôle d’outsider en animant au maximum ces courses avec les équipes World Tour », enchérit l’ambitieux français qui a pour objectif de lever une fois les bras cette saison lors de sa seconde saison professionnelle.

Après une première saison réussie au sein de l’Armée de Terre, Quentin Pacher a pu signer pour 2016 avec Delko Marseille Provence KTM, équipe de deuxième division professionnelle.
La course au Soleil, la grande épreuve
Aujourd’hui, Quentin Pacher prenait le départ de Paris-Nice à 13h55 avec un prologue qu’il a reconnu hier sous la neige. Lui qui s’identifie comme un coureur adepte des profils typés ardennaises devrait trouver des étapes à son goût sur cette 74e édition de la course au Soleil. « Le premier objectif de l’équipe sera de prendre la température dans ce peloton World Tour. On s’attend à des courses très rapides et tactiquement stéréotypées », analyse-t-il. Et d’ajouter à propos de ses ambitions : « Pour ma part, je veux m’accrocher, progresser et ne pas terminer cette semaine de course totalement épuisé. Je sais que ce sera difficile, mais j’ai pour tempérament d’aller de l’avant. Selon le rôle que j’aurai dans l’équipe, j’aimerais animer une étape au parcours accidenté, en début ou en fin de course…»
Sur la sixième étape arrivant à La Madone d’Utelle, il découvrira là un parcours et une bagarre digne d’un Tour de France. Le jeune coureur est bien conscient que ce sera plus compliqué pour lui de s’y illustrer, ayant déjà rencontré un tel plateau l’an dernier : « Je courrais presque chez moi à la Route du Sud et j’ai pu voir à l’œuvre de grandes équipes World Tour et des coureurs comme Contador et Quintana. Sur cette étape, il faudra avoir un gros mental pour s’accrocher, tout comme en début de course au vu de la météo annoncée…»
Par Guillaume Zaracas
Crédit Photo : Régis Garnier & Ronan Caroff