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A l’occasion du Grand Prix La Marseillaise sera donné, ce dimanche, le départ de la Coupe de France de cyclisme 2016. Cette année, 16 manches seront au programme, Le Gruppetto vous les présente. Deuxième partie : de la Roue Tourangelle au Tour de Vendée.

Roue Tourangelle (24 avril)

Être le petit nouveau dans une classe n’est pas toujours la chose la plus aisée, et La Roue Tourangelle en fait l’expérience.

Crée en 2002 pour promouvoir la Touraine, l’épreuve a pris du galon au fur et à mesure des éditions, au point d’obtenir le label 1.1 de l’UCI en 2013 et une place dans le club très fermé des épreuves de la Coupe de France en 2015

Contrairement aux autres compétitions du calendrier, elle n’attire cependant que très peu les grands noms du peloton français, et encore moins les cadors internationaux. En revanche, c’est une classique qui était prisée par les coureurs d’Europe de l’Est, qui ont rempotés 6 des 7 premières éditions.

C’est une course qui réussit généralement aux sprinteurs, preuve en est, la victoire en 2015 du jeune espoir et protégé de Marc Madiot, Lorrenzo Manzin. Tentera-t-il la passe de deux pour devenir le recordman des victoires sur l’épreuve ?

Il faut noter, qu’à l’instar de nombreuses épreuves, la classique est à la recherche perpétuelle de partenaires et de financement, d’autant que la mairie de Tours a diminué de moitié sa subvention (passant de 19000€ à 10000 €).

 

Grand Prix de Plumelec-Morbihan (28 mai)

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Alexis Vuillermoz avait su concrétiser le travail de ses équipiers en 2015.

 

Organisé à la fin du mois de mai autour de la ville de Plumelec, dans le Morbihan, le Grand Prix appartient à un beau week-end de cyclisme en terres bretonnes puisqu’il est suivi le lendemain par les Boucles de l’Aulne, courues dans le Finistère.

Créée en 1974 sous le nom de « Grand Prix de Plumelec », la course fut renommée « A travers le Morbihan » entre 1990 et 2004 avant de revoir le jour en 2006 sous le nom de « Grand Prix de Plumelec – Morbihan ». C’est d’ailleurs depuis cette même année que l’épreuve appartient au calendrier de la Coupe de France.

Le format de Plumelec en fait une magnifique course à suspense. En effet, les coureurs réalisent d’abord une petite heure de course dans les villes autour de Plumelec avant d’entrer dans le vif du sujet avec un premier circuit de 13.9 kilomètres qui comporte la fameuse côte de Cadoudal (2300 mètres à 5%), célèbre depuis le prologue du Tour 1985. Ensuite, après une centaine de kilomètres, les coureurs empruntent un second circuit de 7800 mètres avec cette même côte de Cadoudal, où est tracée la ligne d’arrivée.

Très souvent remportée par un baroudeur ou un puncheur, le Grand Prix de Plumelec-Morbihan peut ainsi s’enorgueillir de compter à son palmarès des coureurs tels que Laurent Fignon (1983), Johan Museeuw (1990), Simon Gerrans (2007) ou encore Alexis Vuillermoz, vainqueur en 2015.

 

Boucles de l’Aulne (29 mai)

Les Boucles de l’Aulne, créées en 1931, sont la deuxième plus vieille épreuve de la Coupe de France, derrière le Grand Prix de Fourmies (crée en 1928). Disputée sous forme de critérium avec le nom de Circuit de l’Aulne jusqu’en 1998, la course a sacré de nombreux vainqueurs de Tour de France comme Jacques Anquetil (1962 et 1968), Eddy Merckx (1966, 1969, 1975), Miguel Indurain (1992) ou encore le recordman de l’épreuve, Bernard Hinault et ses 4 victoires (1978, 1979, 1981, 1985).

En 1999, l’épreuve devient une course de ligne, et en 2001, elle prend le nom des Boucles de l’Aulne. C’est fin mai que la ville du Finistère Châteaulin s’anime pour accueillir la course, qui n’est jamais avare de surprises ; très souvent, la victoire se joue avec un petit groupe de costauds. Récemment, on peut prendre les exemples de Maxime Bouet (2009), Matthieu Ladagnous (2013), Alexis Gougeard (2014) et également du vainqueur de l’édition 2015, le champion d’Estonie Alo Jakin, qui avait réglé au sprint un groupe de 9 coureurs, dont le futur champion de France Steven Tronet (deuxième).

 

Polynormande (31 juillet)

Généralement disputée une semaine après la fin du Tour, la Polynormande est née de la volonté d’un homme qui souhaite mettre à l’honneur son village natal de la Manche, Saint-Martin de Landelles. Cet homme, c’est Daniel Mangeas, qui fût pendant des décennies le speaker officiel du Tour de France.

Disputé à l’origine en tant que critérium d’après-Tour, il attire tous les grands coureurs de l’époque. Preuve en est son palmarès où figure Bernard Hinault, Bernard Thèvenet, Marc Madiot ou bien le regretté Laurent Fignon.

Mais c’est en 2003, suite au passage du Tour 2002 dans cette bourgade de 1200 habitants, que la classique prend un nouveau tournant. Elle devient une épreuve inscrite au calendrier de l’UCI et fait désormais partie de la Coupe de France.

Elle se dispute en circuit autour du village de Saint-Martin de Landelles, avec comme point culminant, la montée de la côte de la Pigeonnière, à franchir à 11 reprises, et sacre généralement un puncheur-sprinteur.

Sacrant un coureur différent depuis 2003, elle a été remportée par le belge Olivier Naesen, qui évoluera sous les couleurs de l’équipe IAM en cette saison 2016. Avec 2 victoires, en 1995 et 1997, Richard Virenque est considéré comme le recordman de victoires sur cette épreuve.

 

Grand Prix de Fourmies (4 septembre)

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Au départ du GP de Fourmies en 2015 …

 

Né un jour pluvieux de juin 1928, avec simplement 12 inscrits et 9 partants, le Grand Prix de Fourmies a grandi, pour au fil des années, étendre son parcours. Dans les années 1970, la course allait même jusqu’à des secteurs pavés du Valenciennois, dont le secteur d’Artres avait été le témoin d’une chute de Luis Ocaña en 1974, lors de l’édition qui amenait la course définitivement à sa place actuelle : un dimanche de septembre. En effet, elle s’était auparavant promenée au printemps et à l’été, ayant même parfois une demi-étape contre-la-montre.

Au début des années 1990, la course se réoriente vers le format actuel, entre 200 et 210 kilomètres, dans le bocage de la Thiérache et de l’Avesnois, avec un circuit final de 11 kilomètres, plaçant la ligne d’arrivée devant l’Hôtel de Ville, après avoir été occasionnellement au sommet de la côte de la Gendarmerie, courte montée sèche de ce circuit, présente immédiatement après le passage sur la ligne.

Cette décennie a été marquée par la présence des Italiens de la Mapei, notamment Andrea Tafi, revenu plusieurs fois à Fourmies depuis la fin de sa carrière, marquant ainsi son attachement à la course Nordiste. En 2002, la course était marquée par Laurent Jalabert, animant l’épreuve toute la journée, mais terminant 2e, à seulement un mois de sa retraite sportive.

Depuis, la concurrence plus rude de l’UCI Pro Tour, puis World Tour, a privé le GP de Fourmies de son haut plateau (le classement UCI des courses, en vigueur jusqu’au début des années 2000, le plaçait alors au même niveau que Paris-Roubaix ou que Paris-Tours, malgré une classification inférieure), mais a permis de mettre en avant des jeunes coureurs prometteurs. Ainsi, Philippe Gilbert dominait la course en 2006, avant de devenir le grand champion que l’on connaît aujourd’hui.

Plus récemment, le sprint a repris le dessus, mais pas nécessairement pour la gagne. Ainsi, on note la présente sur les podiums d’Alexander Kristoff, Marcel Kittel, André Greipel, Elia Viviani, Bryan Coquard ou encore Tom Boonen l’an dernier, preuve d’un plateau bien plus international que sur les autres manches de la Coupe de France.

Si Nacer Bouhanni et Jonas Van Genechten ont su s’imposer au sprint, il n’en reste pas moins que les attaquants aiment Fourmies et que la course leur rend bien. Ainsi, Lars Bak en 2012, pour la 80ème édition, ou Fabio Felline l’an dernier, triomphaient avec une seule seconde d’avance sur les sprinteurs.

Quelque soit le dénouement le Grand Prix de Fourmies propose un parcours atypique, sans côte longue de plus d’un kilomètre, mais sans la moindre zone de plat. Les montées et descentes permanentes permettent des attaques quasiment partout, ce qui rend son final si indécis et la course si captivante.

 

Tour du Doubs (11 septembre)

Si le premier Tour du Doubs remonte au 13 mai 1934, l’épreuve a simplement fêté sa 30ème édition en 2015. Si la Seconde Guerre mondiale a interrompu la course entre 1940 et 1947, celle-ci reprit ses droits pour peu de temps avant de disparaître du calendrier de 1955 à 1992 puis de 1994 à 1998.

Organisée par le Vélo Club de Morteau-Montbenoit, la course s’est positionnée au mois de septembre depuis 2010 et propose une course en ligne entre Morteau et Pontarlier avec le sommet du Col du Larmont (4.3 km à 5%) placé à 6 kilomètres de l’arrivée. Si cette difficulté n’a rien d’insurmontable pour les coureurs professionnels, Thibaut Pinot ou Pierre Latour l’ayant par exemple avalé à 29.4 km/h de moyenne, ces derniers sont pourtant très souvent éparpillés à l’arrivée, jugée à côté de la Place Bénigne de Pontarlier.

La dernière victoire française sur la course la plus à l’est du calendrier de la Coupe de France remonte à 2012 avec la victoire de Jérôme Coppel, qui n’est autre que le recordman de victoires puisqu’il remporta également l’édition 2010. Quant à la dernière édition, en 2015, elle a vu le succès en solitaire de l’argentin Eduardo Sepúlveda.

 

Grand Prix d’Isbergues (18 septembre)

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Vainqueur final de la Coupe de France, Nacer Bouhanni s’était adjugé le GP D’Isbergues.

 

Le Grand Prix d’Isbergues-Pas-de-Calais fêtera sa 70ème édition en 2016. Né à la fin de la seconde guerre mondiale où il était alors une course mineure se déroulant lors de la fête du quartier du Pont-à-Balque, le Grand Prix est entré au le calendrier de la FFC en 1947.

Au fil des années, la course intéressa les plus grands coureurs. L’introduction de la boucle des Monts renforça cet intérêt et des coureurs comme Sean Kelly ou encore Jean Stablinski font ainsi parti des vainqueurs prestigieux du Grand Prix. La dernière évolution majeure eut lieu dans les années 90, quand il intégra la Coupe de France lors de la création de celle-ci en 1992 puis lorsqu’il fut ajouté au calendrier UCI en 1995.

La course se déroule quelques jours avant les championnats du monde et représente un bon moyen pour finaliser sa préparation avec ses près de 200 kilomètres jalonnés par les nombreuses côtes artésiennes. Les baroudeurs et puncheurs peuvent donc s’illustrer s’ils résistent au retour du peloton dans les 30 derniers kilomètres complètement plats. Ce ne fut pas le cas lors des dernières éditions, qui sacrèrent des sprinteurs : Nacer Bouhanni en 2015 et Arnaud Démare en 2013 et 2014. Ce dernier est d’ailleurs le recordman de victoires à égalité avec Cédric Vasseur (2002 et 2006), Peter Van Petegem (2000 et 2001) et Joop Zoetemelk (1975 et 1977).

Tour de Vendée (2 octobre)

Puisqu’il en faut une pour conclure la saison, autant qu’elle se déroule sur une terre de cyclisme. C’est exactement ce que représente la Vendée, qui a le droit depuis 1972 à son Tour.

Natif de Saint-Maurice-le-Girard en Vendée, Jean-René Bernaudeau l’emporte lors de la première édition ouverte aux professionnels en 1980. Inscrite depuis l’origine au calendrier de la Coupe de France, le Tour de Vendée s’est d’abord disputé en Mai avant de trouver sa place en Octobre à partir de 2008.

Disputée autour de La Roche sur Yon, cette course offre un terrain de jeu propice aux sprinteurs. On compte notamment à son palmarès, Nacer Bouhanni, sacré en 2013, Thor Hushovd, titré en 2004 mais surtout Jaan Kirsipuu. L’estonien, protégé de Vincent Lavenu chez Casino puis Ag2r Prévoyance, détient le record de victoires dans l’étape vendéenne avec 4 victoires (1997, 1999, 2000, 2003)

Souhaitons à Christophe Laporte, vainqueur en 2015, la même carrière.

 

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Crédit Photo : Jérémy Gunther via wikimédia commons & Ronan Caroff via Flick.fr
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Re: Présentation de la Coupe de France (2/2)

Messagepar Wings » 28 Jan 2016, 22:54

Encore du très bon :up
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Re: Présentation de la Coupe de France (2/2)

Messagepar Carrefour de l'Arbre » 30 Jan 2016, 10:57

Un grand merci à (dans l'ordre d'apparition sur les deux articles) : AG2R, Holbac, Charles-Atan, Coach, Wings, Bouri, darth-minardi et rtg65. :ok:
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