A l’occasion du Grand Prix La Marseillaise sera donné, ce dimanche, le départ de la Coupe de France de cyclisme 2016. Cette année, 16 manches seront au programme et Le Gruppetto vous les présente. Première partie : du Grand Prix La Marseillaise au Tro Bro Leon.
La Coupe de France cycliste, créée en 1992, est une compétition réunissant une quinzaine de courses d’un jour tout au long de la saison. A chaque course les 15 premiers coureurs marquent des points, ces derniers comptant pour un classement qui, en fin de saison, désigne le vainqueur de la Coupe de France. D’abord réservé aux coureurs français, le classement s’est ensuite ouvert aux étrangers.
Si l’édition 2016 comptera 16 épreuves, le calendrier n’est pas figé et depuis 1992 ce ne sont pas moins de 30 courses qui ont fait parties de la Coupe de France. Avant de présenter les courses de 2016, citons d’abord les courses qui n’y figurent plus : le Tour du Haut-Var, le GP de Rennes, le Trophée des Grimpeurs, la Classique des Alpes, le GP de Plouay, Paris-Bourges, la Classic Haribo, la Côte picarde, la Polymultipliée de l’Hautil, les Boucles de Seine Saint-Denis, le Grand Prix de Villers-Cotterêts, la Châteauroux Classic de l’Indre, la Flèche d’Émeraude et enfin le Grand Prix de la Somme.
Grand Prix La Marseillaise (31 janvier)
Chaque année, à la fin du mois de janvier, le monde français (et même au-delà) du cyclisme se réunit à Marseille, pour le Grand Prix Cycliste La Marseillaise. La course marseillaise, qui part du quartier Saint-Just à Marseille pour s’achever au Boulevard Michelet, devant le Stade Vélodrome, est ainsi devenue un rendez-vous important dans la saison cycliste.
Inaugurée en 1980, avec la victoire de Leo Van Vliet, La Marseillaise – c’est son premier nom – explore l’arrière-pays provençal. Jusqu’en 2008, la classique, organisée par le journal La Marseillaise, n’est en réalité que le prologue de l’Étoile de Bessèges. Ce n’est qu’à partir de cette édition 2008 – qui voit la seule victoire pro de Hervé Duclos-Lassalle – que le Grand Prix Cycliste La Marseillaise prend réellement son indépendance, en étant avancé d’une semaine.
A partir de 2007, la course arrive à Marseille, et pose vite sa ligne d’arrivée au pied du Stade Vélodrome. A partir de là, le tracé de la course va rester sensiblement identique, avec des passages importants dans la course : le Col du Pas de la Couelle (aussi appelé Petit Galibier), le Col de l’Espigoulier, le Col des Bastides et enfin le Col de la Gineste. La course était souvent débridée, et les coureurs arrivaient seuls ou en petit comité pour la victoire. Mais, depuis quelques années, les sprints sont de plus en plus fréquents Boulevard Michelet. Ainsi, les trois dernières éditions se sont achevées par un sprint massif (victoire de Justin Jules en 2013, Kenneth Vanbilsen en 2014 et Pim Lightart en 2015).
Pour corser le parcours et le rendre plus ouvert aux puncheurs, les organisateurs du Grand Prix Cycliste La Marseillaise ont ainsi choisi d’ajouter une difficulté vers la fin de la course. En effet, après le Col des Bastides, une montée assez roulante, les coureurs feront un détour par La Ciotat pour s’attaquer à la montée de la Route des Crêtes. En plus d’offrir un très beau panorama avec les falaises se jetant sur la mer, cette montée est assez difficile (4,2km à 7,5%). Ce qui devrait certainement favoriser les puncheurs, pour avoir un scénario autre qu’un sprint massif devant le Vélodrome.
Classic Loire Atlantique (19 mars)
Inscrite au calendrier professionnel depuis 2002, la Classic Loire-Atlantique est le fer de lance du cyclisme du département éponyme. Tracé autour de La Haye-Fouassière, entre Nantes et son vignoble, le circuit de la classique offre au peloton un parcours sinueux et jamais plat dont les principales difficultés sont le Pont Caffino et le Mur de Saint-Fiacre.
L’enchainement de leurs ascensions donne la part belle aux attaquants qui ont réussi quasi systématiquement à se jouer du peloton. En s’imposant ici en 2003, Thomas Voeckler signait ainsi la première victoire de sa riche carrière. De part la physionomie de ses courses, ouvertes aux baroudeurs et de son placement entre Paris-Nice et Milan-San Remo qui fait varier les startlists au cours des années, les vainqueurs se sont ainsi succédé depuis sa création en 2000 jusqu’en 2014. D’autres éternels attaquants y ont notamment également levé les bras : Vachon, Westra ou encore Pütsep, …
Il a donc fallu attendre l’année dernière pour voir un homme inscrire son nom pour la seconde fois au palmarès. Dans cette épreuve promise aux baroudeurs, qui de mieux qu’Alexis Gougeard en ce moment ? Vainqueur les deux dernières saisons, le coureur d’Ag2r va t-il venir défendre son titre ?
Cholet-Pays-de-Loire (20 mars)
Inévitablement associée à sa voisine ligérienne qui se dispute la veille, Cholet Pays de la Loire propose un peloton souvent très proche de celle-ci. La classique choletaise propose en revanche une course en ligne qui n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, Milan San Remo qui se déroule traditionnellement le même jour.
Tracé au cœur des Mauges, le parcours est axé autour du Challenge des 10 Bosses recensant et primant les difficultés du jour en assurant un long combat entre les hommes de tête. Mais c’est la présence de la Côte de la Séguinière dans les dix derniers kilomètres de l’épreuve qui permet l’analogie avec la Primavera. Sa position rend le final incertain et chaque coureur prenant le départ de Cholet peut avoir sa chance de lever les bars dans la cité du Maine-et-Loire 200 kilomètres plus tard. C’est ainsi que se cotoient au palmarès, des sprinters tels que Casper, Démare ou Van Asbroeck et des puncheurs comme Voeckler, Gaudin ou encore Fédrigo.
Vainqueur pour la seconde fois l’année dernière, le vétéran de la formation Fortunéo a failli ne pas avoir l’opportunité de tenter la passe de trois. L’édition 2016 a, en effet, été un temps menacée. Engluée dans les difficultés financières et politiques, l’épreuve, qui fait partie de la Coupe de France depuis sa création en 1992, elle se tiendra finalement.Sa version féminine n’aura, elle, pas cette chance.
Route Adélie (1 avril)
La Routé Adélie a fêté l’an dernier sa 20ème édition en grande pompe ; les organisateurs de la classique qui fait le tour de Vitré (Ille-et-Vilaine) avaient en effet invité Raymond Poulidor et Bernard Hinault au départ d’une édition 2015 marquée par la pluie et le froid, remportée au sprint par Romain Feillu, devant Nacer Bouhanni et Timothy Dupont.
Créée en 1996 cette course a remplacé l’ancien Tour d’Armorique, disparu en 1994, avec notamment comme vainqueurs Bernard Hinault et Laurent Jalabert. La classique traditionnellement disputée le premier vendredi d’avril est classée en catégorie 1.1 par l’UCI depuis 2005, et s’est retirée 5 ans de la Coupe de France, de 2008 à 2012, sur décision des organisateurs.
Ce sont surtout les sprinteurs qui s’illustrent sur la course bretonne avec Laurent Brochard en 2000, Samuel Dumoulin en 2006 et plus récemment Bryan Coquard en 2014. Mais le recordman de l’épreuve est estonien et s’appelle Jaan Kirsipuu, unique double vainqueur de la course, en 1998 et en 2001.
Paris-Camembert (3 avril)
A l’origine de la Coupe de France, en 1992, il y avait 12 épreuves. Certaines ont changés d’envergure (GP Ouest France devenu World Tour), d’autres ont disparues (Trophée des Grimpeurs, Classique des Alpes) mais une n’a pas changée depuis 1934 (ou presque pas), c’est bien cette irrésistible semi-classique normande d’avril.
Menant les coureurs à Vimoutiers depuis son origine, elle n’a eu eu qu’un grand changement en 1945 lorsque sous la pression du sponsor « Camembert Lepetit », elle changea de nom pour s’appeler Paris-Camembert car la classique passe par ce petit village de 200 âmes mondialement reconnu pour son fromage si souvent associé à la Normandie, et à la France plus généralement.
D’un point de vue sportif, c’est une course exigeante avec son circuit final qui comprend 8 ascensions réparties sur 5 côtes. Elle sacre donc généralement un puncheur. Le recordman des victoires étant le champion du monde 1997, Laurent Brochard, avec 3 succès (2001, 2003, 2005). Parmi les vainqueurs marquants, on peut noter Bernard Hinault, Joop Zoetemelk, Laurent Fignon, Thierry Marie, Andrei Tchmil, ou plus récemment Alejandro Valverde et Pierre-Luc Périchon.
La saison passée, Julien Loubet, de retour après 3 ans en amateur, l’avait emporté, réglant au sprint Pierrick Fédrigo, son équipier cette saison chez Fortuneo-Vital Concept.
Grand Prix de Denain (14 avril)
Quand vous pensez a Denain, à quoi pensez vous ? A sa célèbre bataille sous Louis XIV en 1712, à son Abbaye fondée en 764, à Fabien Gilot le nageur français né ici, ou bien à l’AS Denain Voltaire, club de Basketball renommé ? Eh bien la charmante ville du Nord a aussi son nom inscrit dans le cyclisme.
En effet en 1959, Pierre Vilcot prend l’initiative de créer cette course honorant la ville de Denain et ses habitants, particulièrement les mineurs,et de la faire se dérouler en même temps que les fêtes de la ville, aux alentours de Pâques. La course rencontra un franc succès et fut organisé chaque année suivant la première édition.
Depuis 1959, et la victoire de l’irlandais Seamus Elliott, la course a eu de nombreux vainqueurs aussi bien prestigieux qu’inattendus. Parmi eux on peut compter Frédéric Moncassin, Marcel Wust, Jan Kirsipuu, Edvald Boasson Hagen ou plus récemment Arnaud Démare et Nacer Bouhanni, dernier vainqueur de l’épreuve.
D’ailleurs ce ne sont pas les français les plus véloces sur cette course mais les voisins belges, qui comptabilisent 25 victoires au total, contre 18 pour les français. En revanche, il fallut attendre 28 ans pour voir un coureur se faire sacrer plus d’une fois avec les victoires de Bruno Wojtinek en 1986 et 1987. Le recordman de l’épreuve est aussi français, il s’agit de Jimmy Casper, qui comptabilise 4 victoires, en 2005, 2006, 2009 et 2011.
Le Grand Prix de Denain profitera longtemps de la notoriété de Paris-Roubaix, qui emprunte quelques secteurs du Grand Prix et sa notoriété lui a valu d’être intégré au calendrier de la Coupe de France dès sa création en 1992.
Le Grand Prix varie chaque année, ce n’est jamais le même parcours. Alternant secteurs pavés et zones de plat autour de Denain, le vainqueur peut aussi bien être sprinteur, flandrien que baroudeur, ce qui en fait l’une des courses les plus indécises de la Coupe de France. Vivement 2016.
Tour du Finistère (16 avril)
Si l’an passé le Tour du Finistère a fêté ses 30 ans, l’épreuve ne fut ouverte aux professionnels qu’en 2000 avant d’être inscrite au calendrier la Coupe de France cycliste en 2007.
Disputée la veille du Tro Bro Léon, l’épreuve débute depuis la ville de Saint-Evarzec (au sud-est de Quimper) pour aller au nord jusqu’à Roc’h Tredudon avant de redescendre en direction de Quimper. Le chef-lieu du Finistère accueille un circuit de 8.7 kilomètres à parcourir à quatre reprises avec une rampe d’environ 400 mètres à 12.5% placée dans le dernier kilomètre.
Le Tour du Finistère sacre ainsi en règle générale un puncheur. En 2015 le belge Tim De Troyer (Wanty) avait réussi à se détacher dans la dernière difficulté quand en 2014 Antoine Demoitié, un autre belge, avait pour sa part régler un petit groupe au sprint. S’il est établit que le peloton n’arrive pas groupé à l’arrivée l’issue demeure toujours incertaine et fait de la manche de Cornouaille un rendez-vous de la saison française.
Certains des meilleurs puncheurs français de ces dernières années s’y sont d’ailleurs imposés tels Florian Vachon, Romain Feillu, Julien Simon ou Cyril Gautier. Simon Gerrans, ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et Milan-San Remo notamment, l’a également emporté en 2005. Le record de victoires appartient cependant toujours à Philippe Dalibard et Dominique Le Bon (2 succès), quand cette épreuve était alors réservée aux amateurs.
Tro Bro Leon (17 avril)
Le Tro Bro Leon surnommé également Paris-Roubaix breton se déroule chaque année le 3ème dimanche d’avril. Il emprunte 25 chemins de terres appelés Ribin ou Ribinou sur une boucle autour de Lannilis, dans le Finistère, ce qui permet au public de voir passer les coureurs plusieurs fois dans la journée .
Épreuve réservée aux amateurs jusqu’en 1999, elle devient professionnelle en 2000 puis manche de coupe de France depuis 2005. Placée le lendemain du tour du Finistère (également manche de coupe de France), elle permet d’attirer un plateau international. Cette épreuve a révélé notamment Baden Cooke vainqueur en 2002 lors de sa première saison à la FDJ ou bien encore Samuel Dumoulin vainqueur à 2 reprises.
Cette course de guerriers sacrent tous types de coureurs (des sprinteurs comme Samuel Dumoulin ou bien encore Said Haddou aux grimpeurs comme Alexandre Geniez en passant par des punchers comme Tristan Valentin). De grands noms ont disputé cette course à leur début de carrière : les frères Velits, Philippe Gilbert ou bien encore l’équipe Euskaltel en 2001, emmenée par Samuel Sanchez.
L’équipe du Gruppetto
Crédit Photo : Jérémy Gunther via wikimédia commons & Ronan Caroff via https://www.flickr.com/photos/ronancaroff/albums/72157651720144390/with/17055268468/