Jayson Valade a un parcours atypique. Le sprinteur amateur des Girondins de Bordeaux s’est récemment engagé pour l’équipe japonaise Neilpryde. Il a accepté de répondre à nos questions.
LG : Tu as eu de nombreuses victoires en cyclo-cross chez les jeunes. Préfères-tu cette discipline ou la route ?
JV : Effectivement j’ai été plusieurs fois champion d’Aquitaine des catégories cadet à espoir. J’ai même eu l’occasion de faire une Coupe du Monde avec l’Equipe de France chez les juniors. Le cyclo-cross reste de loin ma discipline préférée mais depuis 3 ans j’ai décidé de plus me consacrer à la route. Désormais je ne fais du cyclo-cross que pour m’entraîner sur certains points spécifiques, sans aucune compétition ni prise de tête. Du coup je ne me fixe aucun objectif en cross pour cette saison, mais je réfléchis à m’y remettre plus sérieusement dans les années à venir. Peut-être même dès la saison prochaine.
Qu’est-ce qui t’a poussé à aller signer pour une équipe japonaise, à l’autre bout du monde ?
J’adore voyager, je ne tiens pas en place. Dès que mon ami et voisin Maxime Martin, avec lequel j’ai couru par le passé, m’a dit que l’équipe Neilpryde cherchait un sprinteur je n’ai pas hésité ! Lui courrait déjà pour cette équipe et il n’a pas eu besoin de beaucoup argumenter pour me convaincre.
Quel sera ton programme de course entre les Girondins de Bordeaux et l’équipe Neilpryde ?
Je commencerai aux Plages Vendéennes avec les Girondins et fin février je pars au Japon pour aller courir la première Coupe du Japon pro qui aura lieu en début mars. Ensuite nous aurons quelques courses de prévues un peu partout dans le monde (Australie, Malaisie, Indonésie, Hong Kong, Italie), mais je rentrerais en France régulièrement pour pouvoir faire les manches de Coupe de France DN3. Ca fait beaucoup de déplacements mais une clause du contrat avec Neilpryde stipule que les billets d’avion sont remboursés si on termine sur le podium lors des courses japonaises. L’équipe nous paye quand même le logement sur place.

Le coureur des Girondins de Bordeaux part en 2016 à l’aventure au Japon, avec sa nouvelle formation Neilpryde !
Neilpryde regroupe plusieurs français. D’où vient cette volonté de la part de la direction ?
Il y a deux dirigeants francophones dans l’équipe : Sébastien Pilote, un Canadien qui a longtemps couru en France, et Stéphane Forest, toulousain d’origine. Ils veulent promouvoir le cyclisme au Japon en intégrant des coureurs européens parmi les nippons, afin que les locaux puissent s’imprégner de la culture du cyclisme occidental. Que ce soit par le biais de la nourriture, des entraînements ou des tactiques de courses, ils ont beaucoup à apprendre. Parmi les autre Français cette saison il y aura Bruno Guezet, Guillaume Mouchard que j’ai moi-même conseillé aux directeurs sportifs, Tom Bossis (ancien coureur de Saint Etienne et Tusnad, et membre du Gruppetto, ndlr), et ma copine Sandra Dos Santos. Il doit y avoir une dernière recrue française mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.
En tant qu’amateur tu as une autre activité en dehors du vélo ?
Cet hiver je travaille au drive d’une grande surface. Je suis debout à 3h du matin, tous les jours. Une fois au Japon par contre je ne ferais que du vélo. A côté de cela je suis en train de monter une société et une marque de vélos et de roues, pour ma reconversion future. Il faut savoir couvrir ses arrières car on ne peut pas vivre du vélo jusqu’à 60 ans ! Je vais commencer à démarcher des équipes françaises, et pouvoir placer quelques pions au Japon également.
Quels objectifs pour 2016 ?
J’aimerais passer professionnel. C’est mon principal objectif. Je vais aussi participer au maximum au développement de l’équipe pour qu’elle puisse passer en Continental. Si je peux gagner une ou deux belles course au passage ça ne sera que du bonus.
D’autres passions que le cyclisme ?
Niveau sport je pratique aussi la course à pieds. Mais je pêche et je chasse beaucoup aussi !
Par la rédaction du Gruppetto
Crédit Photo : Bouri pour LeGruppetto