Deuxième partie de notre présentation du cyclisme asiatique, avec les lettres allant de H à O. Vous y découvrirez de nombreuses stars du cyclisme iranien, et quelques belles épreuves en Extrême – Orient entre autres choses !
H comme …
Tour de Hainan : C’est en 2006 que cette épreuve fut créée. D’abord 2.2, elle est devenue professionnelle dès 2007. Elle peine à séduire les formations professionnelles européens, même si Vorarlberg, qui était conti pro, répond présent. En 2009, l’épreuve passe HC, et séduit alors Lampre et Rabobank. Puis on enchaîne avec Astana en 2010. Ces trois formations seront régulières sur l’épreuve au cours des âges. L’épreuve est plutôt plate, et offre de nombreux sprints. Mais il y a toujours une étape de moyenne montagne qui scelle le général. Parmi les anciens vainqueurs, Francisco Ventoso, Valentin Iglinskiy, Moreno Hofland, et le dernier tenant du titre : Julien Antomarchi. Epreuve assez fade, elle est néanmoins bien placée, en fin de saison, pour attirer quelques équipes professionnelles européennes.
Hong Kong : Hong Kong, 7 millions d’habitants, une ville. Comparé à la Chine, sa « tutrice » de plus d’un milliard d’habitants, c’est un nain. Et pourtant … sur la route, Hong Kong a connu une réussite qui fait pâlir son grand voisin. Depuis le début des années 2000 sévissait Wong Kam Po (entre autres bons coureurs locaux, que nous ne citeront pas ici). Bon grimpeur, il remportait l’étape reine du Tour de Langkawi en 2000, et bien d’autres bouquets sur des épreuves 2.5 jusqu’à la création des circuits continentaux UCI, puis 2.2, mais ce n’est qu’en 2012 qu’il décrocha ses deux plus beaux succès : le titre de champion d’Asie, et une épreuve professionnelle (2.1) : le Tour de Taiwan. 2012 qui est une année de transition, laissant le vieux Wong s’en aller, pour laisser place à Choi Ki Ho. Ancien pensionnaire du centre mondial du cyclisme, il remporta le Tour de Corée 2011, puis s’adjugea le Tour de Fuzhou et le très montagneux Tour d’Ijen en Indonésie en 2012. En 2013 il continue sur sa lancée en remportant le Tour de Thaïlande, et en terminant 8ème du Tour de Taïwan. De quoi séduire Orica – GreenEdge, qui souhaitait l’engager pour 2014. Mais Choi a refusé, préférant se concentrer sur ses études, et garder le cyclisme comme loisir ! Hong Kong n’est pas passé loin d’envoyer un grand talent en Europe … depuis, Hong Kong a retrouvé une équipe continentale, HKSI (Hong Kong Sport Institute). Il n’y avait plus de formation UCI depuis l’arrêt de Purapharm et Hong Kong Pro Cycling. HKSI se repose sur celui qui était un peu dans l’ombre de Choi : Cheung King Lok, qui a notamment réalisé une belle 4ème place sur le Tour of Taihu Lake 2012, ou une belle 2ème place lors du Tour de Corée 2013. En 2014, il termina 2ème du Tour de Thaïlande, et 9ème du Tour de Corée. Mais Hong Kong a aussi sorti des sprinteurs, comme Ho Burr. Globalement la formation semble très bonne à Hong Kong. L’effectif d’HKSI est jeune, et de bonne qualité. De quoi espérer enfin placer un pro en Europe …
I comme …
Tour de Ijen : Cette petite course, apparue en 2012, est rapidement devenue une épreuve de référence en Asie, grâce à son poit d’orgue : l’ascension du volcan Ijen. Près de 30 km de montée, ponctués par de redoutables passages à 20%, qui forcent les moins bons à mettre pied à terre. L’exercice est compliqué, et sacre les petits gabarits. En 2014, l’ex vététiste Peter Pouly s’est imposé à la surprise générale, battant tous les grimpeurs iraniens !
Inde : Sportivement parlant, l’Inde n’est pas vraiment un haut lieu du cyclisme en Asie. Néanmoins, on note quelques courses. On se rappellera (ou non) des fameuses Mumbai Cyclothon, Nashik Cyclothon et Tour de Delhi, qui attiraient le peloton professionnel en 2010 et 2011, avec des succès de Viviani, Haedo, et Hunter. En 2013, la fédération indienne a relancé 3 courses, qui ont ensuite disparu, toutes remportées par des malais. Les meilleurs indiens peinant face aux coureurs de Terengganu. Depuis, on a plus de trace des indiens, qui viennent tout de même aux championnats d’Asie.
Indonésie : Voilà en revanche un pays où le cyclisme est bien structuré. Tout d’abord, rappelons que l’Indonésie fut le premier asiatique à avoir une formation continentale pro. Il s’agissait de la très discrète Wismilak International, que l’histoire a d’ors et déjà oublié. Après Wismilak, il y eut Polygon, qui exista de 2006 à 2010, mais évoluait en continental. Enfin en 2014 apparut Pegasus, qui voyage un peu partout en Asie du Sud-Est. Les coureurs locaux ne sont pas des foudres de guerre, et Hari Fitrianto, Patria Rastra et autres sont plutôt des seconds couteaux, bons baroudeurs, mais ni grimpeur, ni sprinteur, ce qui ne les aide guère. En revanche, les épreuves indonésiennes sont réputées, notamment pour leurs ascensions. On compte ainsi le Tour de Ijen (et son volcan), le Tour de Singkarak et le Tour of East Java recensés auprès de l’UCI, et qui sont des terrains de jeux très apprécié des grimpeurs iraniens.
Iran : LE pays du cyclisme en Asie. On ne connaît pas trop, en Europe, l’Iran comme pays cycliste. Mais ils archidominent le petit monde du cyclisme asiatique. L’Iran a pour lui d’avoir des formations professionnelles. Du simple équipier au leader, tout le monde vie pour le cyclisme. Ce qui, sur la ligne de départ, procure déjà un bel avantage par rapport aux autres pays. Malheureusement la réussite iranienne, qui remonte au début des années 2000, et incarnée par des coureurs comme Ahad Kazemi, Ghader Mizbani, Mehdi Sohrabi, Hossein Askari ou encore Mirsamad Poorseyedigolakhour, a été terni par des affaires de dopage. Il est certain que cela a bien aidé certains iraniens a dominé le circuit asiatique, mais attention toutefois : certaines équipes n’ont pas d’affaire sur leur dos, de même que certains coureurs, comme Ghader Mizbani, présent depuis la fin des années 90, et qui aurait largement eu l’occasion de tomber pour dopage. Il est certain que les qualités de grimpeur, leur entraînement professionnel et la densité de talent est le principal facteur de cette domination du circuit asiatique. Malheureusement pour des raisons diplomatiques, on voit peu (voir pas) d’iraniens en Europe. Trois expériences malheureuses ont existé : celles de Mehdi Sohrabi et Amir Zargari, pris pour leurs points, et celle d’Hossein Alizadeh, qui n’a jamais pu rejoindre l’Europe au final. Vous avez déjà découvert certains portraits des leaders iraniens, et au fil de l’alphabet, vous découvrirez les autres. Politiquement parlant, il semble y avoir une amélioration des relations entre l’Iran et l’Occident. Peut-être de quoi envisager les iraniens sortir d’Asie, et venir enfin en Europe !
Tour of Iran : Anciennement Azerbaidjan Tour, l’épreuve a pris le nom de Tour of Iran en 2013, montrant clairement son intérêt pour passer professionnel. Ce fut chose faite en 2014. Auparavant l’épreuve était la principale en Iran, qui a vu Mizbani, Askari, et Kazemi se battre férocement. L’épreuve est très ancienne, et sa création remonte à 1986, mais c’est en 1999 qu’elle fut inscrite auprès de l’UCI pour la première fois. Le premier vainqueur ouest européen fut Javier Ramirez en 2012, sous les couleurs d’Andalucia.
Irak : Quand on pense à l’Irak, on ne pense pas forcément au cyclisme. Mais la fédération, malgré les difficultés inhérentes à ce pays, a engagé des coureurs sur le circuit UCI. Ainsi Ahmed Abdulameer termina 7ème du Sharjah Tour 2013, montrant de bonnes qualités physiques, car terminant dans les temps de professionnels africains, asiatiques et d’excellents amateurs océaniens. Malheureusement on a pas revu la sélection nationale hors championnats d’Aise, et on comprend aisément pourquoi. On espère revoir ces athlètes, car la performance d’Abdulameer rend intéressant cette sélection.
J comme …
Japan Cup : Voilà une épreuve historique du calendrier ! Créée en 1992, la Japan Cup était la traditionnelle épreuve de clôture de saison. Désormais, les courses chinoises ont pris ce rôle, mais le plateau de la Japan Cup reste le plus attrayant. L’épreuve est très dure, et se déroule souvent dans des conditions climatiques compliquées. De nombreux « grands » du peloton ce sont imposés, comme Hendrik Redant, Claudio Chiappucci, Gilberto Simoni, Damiano Cunego, Daniel Martin ou encore Ivan Basso. En 1996, elle fut même incluse au calendrier de la Coupe du Monde, voyant Mauro Gianetti s’imposer devant Pascal Hervé et Andrea Peron.
Tour of Japan : Si la Japan Cup attire tout l’intérêt du cyclisme au Japon, le Tour national n’en est pas inintéressant. Créé en 1996, il se tient depuis lors au mois de mai. Longtemps épreuve amateur (2.2, ou son équivalent avant la réforme des continental tour), il est passé professionnel en 2013. Un statut 2.1 mérité, qui a directement séduit Lampre, très intéressé visiblement par le marché asiatique. La formation est la seule World Tour à y venir, et sera encore présente en 2015. 2015 qui marque la création d’une 7ème étape sur l’épreuve. Le point d’orgue sera encore la course de côte, de 11 km seulement, qui grimpe au sommet du prestigieux Mont Fuji. Un exercice original, peut vu en Europe. Le reste de l’épreuve est constitué d’épreuves en boucles, parfois très difficiles, comme le circuit organisé autour de Izu, qui affine en général le classement général après l’ascension du Mont Fuji.
Japon : Là aussi on a un grand pays de cyclisme, qui a déjà envoyé moultes coureurs en Europe, à commencer par Yukia Arashiro. Mais on a aussi connu Yuki Doi, Fumiyuki Beppu, Takashi Miyazawa et tant d’autres. Mais il manque un grand coureur au Japon pour vraiment exploser. Pour cela, le pays est très bien structuré, avec plus d’une dizaine de formations continentales. Certaines ont des liens avec l’Europe, que ce soit avec la France (Bridgestone) ou l’Espagne (Matrix, Ukyo), ce qui permet à ses équipes d’avoir parfois des invitations sur le circuit Europe Tour. Les meilleures formations roulent en Asie, mais la plupart sont UCI afin d’obtenir les invitations aux courses japonaises. On ne serait pas complet au niveau des équipes en ne citant pas Nippo. Sponsor important, il permet à de nombreux locaux de connaître l’Europe, toujours en lien avec l’Italie. Ainsi Nippo – Vini Fantini (qui bat pavillon italien cette année) engage trois locaux cette année, aux côtés de Damiano Cunego. Il y a aussi de très belles épreuves au Japon. Bien sûr la traditionnelle Japan Cup, qui cloture l’année professionnelle, mais aussi le Tour of Japan, 2.1 depuis 2013, et qui a su s’instaurer comme une belle épreuve. Il y aussi des courses .2, tels que les Tours d’Okinawa, d’Hokkaido, ou de Kumano. Le Japon présente ainsi un circuit très attractif, et à même d’offrir de bons coureurs pour le futur.
Ji Cheng : Le monde entier est à peu près au courant de l’existence de Ji Cheng, le premier chinois à avoir pris part au Tour de France, et dont vous avez pu prendre connaissance des exploits sur notre site, ici, ou là. Il n’y à vrai dire par grand chose à dire sur Ji. Il n’a jamais beaucoup roulé en Asie, et a vite rejoint Skil – Shimano. Servant d’équipier depuis 2007, il ne s’est jamais mis en évidence en Europe, mais a pris part à trois Grands Tours (la Vuelta 2012, le Giro 2013 et le Tour 2014). Il pourrait retrouver le Tour en 2014, l’impact médiatique ayant été bon, de même que son travail : contrôler l’écart vis à vis des échappées, du début jusqu’à l’accélération générale du peloton, afin de permettre l’arrivée au sprint pour Kittel.
Jiang Zhihui : Son destin est tout tracé : celui d’être le futur coureur chinois professionnel en Europe. Sprinteur correct, on le remarque dans le Top 15 des étapes des courses chinoises en 2013 et 2014, à tout juste 20 ans. Difficile de savoir si son talent de sprinteur explosera en Europe. SEG Racing Team, une équipe créée par une agence de coureurs, l’a recruté pour 2015. SEG avait notamment Sea Keong Loh chez Giant l’an passé côté asiatique. Mais ils ont de bien plus prestigieux clients. A peu près tous les cyclistes hollandais (Poels, Langeveld, Hofland, Vanmarcke, van Baarle, Mollema…), mais aussi Dan Martin, Keukeleire, Stetina et tant d’autres ! A coup sûr, lorsqu’il une équipe cherchera un coureur chinois, Jiang Zhihui sera sorti du chapeau. Néanmoins étant jeune, formé en Chine (ce qui n’est pas le meilleur endroit pour se former), on peut penser qu’une ou deux saisons en Europe lui permettront d’éclore.
K comme …
Kazakhstan : Le football participe beaucoup à la désinformation quant à la présence du Kazakhstan en Asie. On se trouve là en effet dans les grandes steppes d’Asie Centrale. Alors tout le monde connaît le cyclisme kazakh, mis en valeur depuis bien des années, par Kivilev, Vinokourov, Kashechkin, Shefer ou Teteriuk. Astana a participé à cette démocratisation en sponsorisant deux équipes, tandis que Vino4Ever existe au niveau UCI depuis 2014. Depuis 2013, le Kazakhstan a une course UCI : le Tour of Almaty, passé professionnel en 2014. Néanmoins la situation du cyclisme kazakh semble préoccupante. Miné par le dopage, en manque de grands talents, le Kazakhstan semble stagner. Certes, Dyachenko ou Zeits sont des professionnels d’un niveau correct. Lutsenko a été champion du monde espoir … mais aucun ne semble être réellement en mesure de devenir le futur Vinokourov. Heureusement, Alexandre est là pour maintenir le cyclisme kazakh dans la voie du professionnalisme. Mais il va falloir régler ces problèmes de dopage …
Ahad Kazemi Sarai : A aujourd’hui 40 ans, Ahad Kazemi tente un inédit retour. Retour sur une longue carrière, marquée par la confrontation avec Ghader Mizbani et Hossein Askari, les autrse leaders iraniens de la même génération. Ses premiers succès, il les obtient à la fin des années 90, remportant notamment deux fois l’Azerbaidjan Tour. En 2000, il a même l’occasion de participer aux Jeux Olympiques de Sydney ! Fin 2002, il décroche son premier contrat professionnel, chez Giant Asia, mais 2003 est plutôt décevante, avec comme principal résultat une 4ème place sur le Tour de Bulgarie. En 2004 en revanche il s’adjuge le Tour de Turquie, alors « petite » épreuve. En 2005, avec l’avènenement de l’Asia Tour, sa carrière prend une autre dimension. Il chute après un beau duel face à Mizbani lors de l’Azerbaïdjan Tour, mais se reprend en remportant le Tour of East Java, et le naissant Tour de Taïwan, pour une poignée de secondes devant Mizbani. Mais en 2006 il rentre au pays, et retourne à un niveau élite. A chaque fois il devra s’incliner devant Mizbani. Pour 2007, il repart chez Giant, mais Askari et Mizbani se montrent plus fringuant. Petite réussite néanmoins sur le Tour de Thaïlande, qu’il remporte, sans avoir eu à faire avec ses gênants équipiers. En 2008 il suit le mouvement et rentre au pays, chez la nouvelle équipe Tabriz. Et sacre suprême, il s’impose sur le Tour d’Iran, puis le Tour of Milad-e Noor. Mais Mizbani s’est imposé sur le Tour of East Java, et Askari sur l’Azerbaidjan Tour. En 2009, il devance cette fois ses deux équipiers sur l’Azerbaïdjan Tour, sans coup férir ! Une belle victoire qui cache une saison décevante, car il rate le podium à Singkarak, sur le Tour of Iran, et le Tour d’Indonesia. Sans compter qu’il n’est jamais à l’aise sur le Qinghai Lake, plus relevé. Puis vient 2010 … terminant 10ème du Langkawi, il sera déclassé pour contrôle positif à la Méténolone, un stéroïde anabolisant. On pensait alors sa carrière terminée, mais le voilà de retour, début 2015, dans le peloton ! Pour son retour, il termine 8ème du Tour de Filipinas, en tant qu’équipier … d’Hossein Askari.
Kirghizistan : Voisin du Kazakhstan, mais nettement moins en réussite sur le plan du cyclisme. En fait, on peut même dire que tout repose sur un homme : Eugen Wacker. Figure inamovible du cyclisme asiatique, il sillonne les pelotons depuis la fin des années 90. Tentant de percer en Europe, d’abord chez Leonardo (All), puis Mroz (Pol), Vermac Sportswear (All) et Action (Pol), il conquiert quelques beaux résultats. Tout commença par une 12ème place sur les mondiaux de CLM à Vérone en 1999, qui le lança dans ces équipes (de niveau continental et continental pro). Il améliorera ce résultat à Hamilton, en terminant 11ème. Entre temps, il s’adjugea l’Herald Sun Tour (Aus), ou termina 6ème du Sachsen Tour (All). En 2005 il signe chez Capec, au Kazakhstan, puis il restera sur une longue disette de contrats pros. On le voit surtout, financé par sa fédération, sur des chronos et des championnats asiatiques (il remporte les titres CLM 2007, 2008, 2011 et 2012). En 2009 il retrouve un contrat chez Azad, formation iranienne, puis il va bourlinguer, chez Giant (Tai), Letua (Mal), Suran (Ouz), Qinghai Tianyoude (Chn) et Start (Par), mais il peine à s’exprimer hors chronos. Redevenu indépendant cette saison, il était encore, à 40 ans, au départ des championnats d’Asie (4ème CLM, 9ème en ligne).
Amir Kolahdouz Hagh : Après avoir vu des anciens iraniens, attaquons nous maintenant à la jeune garde ! C’est en 2012, à 19 ans, qu’il apparaît sur le circuit élite, directement chez Tabriz ! Qui, il faut le dire, a eu le nez creux. Sa première saison est discrète, mais il termine tout de même 30ème du Tour of Qinghai Lake. Dès 2013, il augmente fortement son niveau de jeu, en terminant d’emblée 10ème du Tour de Langkawi ! Il enchainera avec une très belle 2ème sur le Tour des Philippines, 3ème du Tour d’Iran et 3ème du Tour de Singkarak, toujours dans la roue de son leader, Mizbani. Malheureusement pour lui, le retour de Pourseyedi va changer la donne chez Tabriz, et il se trouve rétrograder d’un rang dans la hiérarchie de l’équipe. En 2014, il ne réédite pas ses performances, malgré une 14ème place au Langkawi, une 7ème sur le Tour du Japon, ou 5ème sur le Tour d’Iran… il lui faudra attendre la seconde partie de saison, et la baisse de régime de Pourseyedi, pour remonter un peu. Il accroche le podium sur le redoutable Tour of East Java, 5ème (et meilleur Tabriz) sur le Tour d’Ijen, puis 2ème du Tour de Fuzhou, entre Pourseyedi et Mizbani. Pour 2015 il repart sur la même lancée, mais avec Kazemi en plus dans l’équipe … ce qui ne l’empêche pas de terminer 7ème sur le Tour des Philippines, et 13ème du Tour de Taïwan. Il est probablement le plus grand espoir de l’Iran, et peut être celui qui pourra quitter le pays pour l’Europe. Mais pour cela, il va falloir qu’il prenne de l’importance au sein de l’effectif, pour dominer son sujet, et taper dans l’oeil des meilleures équipes du peloton. Il serait dommage qu’il reste cantonner au rôle de lieutenant, alors qu’il est, indéniablement, bourré de talent.
Tour de Korea : Créé en 2000, il s’est rapidement imposé comme une référence du cyclisme asiatique. Un travail récompensé en 2014 par le label professionnel, qui a vu MTN venir affronter les formations australiennes et asiatiques. L’épreuve est assez animée, avec de nombreuses étapes de moyenne montagne, et des étapes plus montagneuses autour de Pyeongchang. L’épreuve a sacré l’espoir britannique Hugh Carty en 2014.
Koweït : Pas vraiment ce qu’on peut qualifier de grand pays de cyclisme … mais en 2015 apparaît le Kuwait Cycling Project, équipe continentale, basée sur la sélection nationale (+ deux syriens). On verra ce que cela donne, mais sur les quelques apparitions de la sélection (sur les tours d’Al Zubarah et de Sharjah), rien de probant fut montré.
L comme …
Laos : Pays très discret, jusqu’à l’émergence d’Ariya Phounsavath (aussi connu sous le nom d’Alex Destribois), franco-laotien, plutôt bon grimpeur, qui a connu de bons résultats, et peut être considéré comme un réel espoir du circuit asiatique. Il s’imposa, en montagne, sur la 4ème étape du Tour des Philippines 2014, et termina 16ème du Tour de Langkawi, mais surtout 11ème à Genting Highlands en 2014, au milieu des professionnels. Son émergence en temps que coureur clé chez CCN a même poussé l’équipe a bougé de Brunei pour s’installer au Laos. Deux autres représentants du pays sont inclus dans l’effectif 2015. Mais malheureusement, CCN n’est pas engagé sur le Tour de Langkawi.
Tour de Langkawi : si on vous dit, cyclisme en Asie, c’est certainement la première épreuve à laquelle on pense. Elle a fait son trou dans le milieu du cyclisme professionnel, bien aidé par sa date. Elle voit régulièrement des formations World Tour venir se préparer, notamment pour les sprinteurs. Sa première édition eut lieu en 1996, remportée par l’australien Damian MacDonald. On trouvera ensuite au palmarès quelques noms célèbres du peloton, comme Chris Horner, Thomas Danielson, Anthony Charteau, José Serpa, José Rujano et plus dernièrement Julian Arredondo. Tous sont passés par l’ascension de Genting Highlands pour s’imposer, celle ci étant devenu une référence en Asie.
Alexey Lutsenko : Il est le deuxième champion du monde asiatique de l’histoire, après l’Ouzbek (aujourd’hui russe) Sergei Lagutin. Il est l’espoir de tout un pays (le Kazakhstan) qui peine à retrouver un leader après les départs à la retraite de Vinokourov et Kashechkin. C’est en 2012 qu’il explose vraiment, après quelques placettes obtenues en 2011 sur le circuit espoir. Sur Toscana – Terra di Ciclismo, épreuve espoir de référence, il est présent partout. Au sprint, en temps que baroudeur, quand ça monte … Il se met ainsi en valeur face à de futurs pros, que sont Fabio Aru, Youcef Reguigui, Jay McCarthy, Sean de Bie, ou encore Tim Wellens ou Bob Jungels. Il termine ensuite 3ème de l’épreuve canadienne de la Nations Cup, le GP de Saguenay, puis réalise un magnifique Tour de Thuringe, où il termine dans le Top 10 de toutes les étapes. Pour sa première épreuve professionnelle, le GP Nobili Rubinetterie, il termine 5ème ! Il enchaîne ensuite deux bonnes prestations en montagne, en terminant 7ème du Giro della Valle d’Aosta Mont Blanc, puis 11ème du Tour de l’Ain, avec notamment une 2ème place lors de l’arrivée à Montréal-la-Cluse, entre Dani Navarro et Andrew Talansky. Il remporte ensuite l’étape des Saisies sur le Tour de l’Avenir (11ème au général), puis arrive la consécration avec le titre de champion du monde espoir ! En 2013 il rejoint logiquement la formation Astana, mais ses débuts sont compliqués. S’il réalise une belle étape en direction de Marseille sur le Tour de France, il sera ensuite contraint à l’abandon lors de l’étape de l’Alpe d’Huez. Ses seuls performances notables seront une 13ème place lors du GP de Fourmies, et une 17ème sur le GP de Québec. 2014 commence aussi mal que 2013, et il faudra attendre la dernière étape du Tour d’Autriche pour que la lumière arrive, avec une 5ème place au sprint. Aligné sur le Tour du Danemark, il termine 7ème du sprint à Odense avant d’enfin décrocher son premier succès professionnel lors du CLM ! Mais il n’achèvera le Tour qu’à la 4ème place. Participant à la Vuelta, il termine 2ème de l’étape terminant à Aramon Valdelinares au terme d’une échappée fleuve, seulement devancé par Winner Anacona. On le retrouvera 8ème du dernier chrono. Puis il enchaîne avec un 2ème succès professionnel, sur le Tour of Almaty, épreuve maison. Son début de saison 2015 est assez terme. Il a participé à la campagne des classiques flamandes, mais s’arrêtant au Ronde, terminé à une correcte 22ème place. Lutsenko peine à éclore, peut être aussi la faute à un collectif Astana ne laissant que peu de place à un coureur comme lui. Pas vraiment grimpeur, pas assez puncheur, pas non plus pur sprinteur … il est le coureur trousseau de clef parfait, mais il lui manque encore de trouver la clef du succès…
M comme …
Malaisie : Créé en 1996, le Tour de Langkawi fut la première grande épreuve exotique. Elle lança aussi la Malaisie dans le grand bain du cyclisme professionnel. Malgré une belle ascension à Genting Highlands, jamais les malais n’ont semblé à l’aise dès que cela grimpe. Ils sont plutôt réputés pour la qualité de leurs sprinteurs, que ça soit sur route ou sur piste, avec par exemple Josiah Ng, deux fois vainqueur de la coupe du monde de Keirin, ou encore Azizulhasni Awang, 3ème du keirin lors des derniers mondiaux en France. Sur route, cela se traduit plutôt par Anuar Manan, vainqueur d’une étape sur sa course nationale, ou Mohammed Hariff Salleh. Tous deux évoluent chez Terengganu, une équipe existant depuis 2011, et qui roule un peu partout en Asie. Auparavant existait Letua (2007-2011), tandis que Proton Bikes (2005) fut la première équipe malaise. La fédération nationale a aussi eu son équipe, engagée en tant que MNCF en 2008 et 2009, tandis que le ministère des sports vient de relancer en 2015 sa formation (National Sports Council of Malaysia), permettant aux jeunes locaux de se former sur le circuit asiatique. Tous ces coureurs peuvent bien sûr rouler sur le Langkawi, mais aussi sur le Jelajah Malaysia (Tour de Malaisie), Tour of Borneo ou la Melaka Governor Cup, qui sont inscrites auprès de l’UCI en tant qu’épreuves .2.
Anuar Manan : En 2007, le malais signe pour Letua, la grande équipe malaisienne de l’époque. L’occasion pour lui de montrer tout son talent au sprint, en accrochant d’emblée deux succès sur le Jelajah Malaysia. Il accroche deux prometteurs Top 10 sur le Langkawi, puis enchaîne avec un succès sur l’Azerbaidjan Tour, et dès la fin de saison, son premier succès sur une épreuve professionnelle, le Tour de Hainan, où il devance notamment Dennis Galimzyanov. En une saison, Manon s’impose comme un des meilleurs sprinteurs asiatiques, pour ne pas dire le meilleur … Le Jelajah Malaysia 2008 sera une balade, avec 3 succès, mais le succès lui échappe encore sur le Langkawi. Guère plus de réussite en 2009, où il part rouler en Iran, chez Azad. La culture du sprint n’est pas très implantée en Iran, malgré quelques bons résultats d’Hossein Nateghi, et ça se fait sentir sur le Langkawi, où il ne particip qu’à peu de sprints. Il remporte néanmoins plusieurs bouquets sur les courses malaisiennes, et décroche même le classement général du Perlis Open. Car Anuar sait aussi s’échapper et jouer au baroudeur … ajoutez y sa pointe de vitesse, et vous avez un redoutable adversaire. Il part en Corée en 2010, chez Geumsan Ginseng Asia. Avec des coréens plus rodés à l’exercice du sprint, il décroche son premier succès sur le Langkawi, lors de la 5ème étape arrivant à Port Dickson, devançant Felix Vidal Celis et René Haselbacher. Il remportera la même année deux bouquets sur le Tour de Thaïlande, et un sur le Tour of East Java, délaissant les courses malaisiennes. De retour à la maison en 2011, il doit partager la vedette avec Mohamed Hariff Salleh, et tourne autour de la victoire sur le Tour de Langkawi (4 podiums). Son plus beau bouquet de la saison, il le décrochera sur Tour of Hainan, devançant son équipier et tous les européens. En 2012, il part donc chez Champion System, la principale équipe asiatique, la seule continental professionnelle. Il réalise un bon Tour de Langkawi, mais ne peut décrocher de succès. Il part ensuite brièvement en Europe, mais les pavés et les ribins bretons ne lui conviennent guère … Il sera alors principalement utilisé pour la saison chinoise, où il échouera à remporter un bouquet. En 2013, il part chez l’ambitieuse équipe Synergy Baku. Après un Langkawi en demi teinte (6 Top 10, mais 0 podium), il est amené sur la Route du Sud au Luxembourg. Mais il doit travailler pour le néo zélandais Rico Rogers, et n’a pas sa chance en tant que sprinteur principal. De retour en Asie, il réalise de bonnes prestations sur le Tour of China. Il rentre en Malaisie en 2014 chez Terengganu. En méforme totale, il réalise de loin sa plus mauvaise saison. Il abandonne régulièrement, et ne prend part qu’à peu de sprint. 2015 semble s’annoncer meilleur, avec déjà une troisième place lors de la première étape du Langkawi. Mais Mohamed Hariff Salleh a pris de l’importance, et il va falloir cohabiter, et se partager le premier rôle …
Ghader Mizbani Iranagh : Aujourd’hui âgé de 39 ans, Ghader est toujours fringant. C’est à la fin des années 90 que son nom apparaît sur les classements, principalement dans les épreuves du monde musulman. Il remporte à plusieurs reprises le Tour d’Arabie Saoudite, mais aussi le Tour de Turquie. En 2003 il signe un premier contrat pro chez Giant-Asia, équipe de Taïwan, qui lui permet de rouler partout en Asie. Il se fait ainsi une spécialité du Tour of Qinghai Lake, même si la victoire le fuira éternellement. En 2005 il remporte l’Azerbaidjan Tour (Iran), son premier grand succès sous les couleurs de Giant Asia. En 2006 il enquille les succès, toujours sûr de son fait en montagne, en s’adjugeant le Kerman Tour (Irn), le Tour de Turquie, l’Azerbaidjan Tour (Irn) et le Tour of Milad-e Noor (Irn). Mais face aux européens, il doit encore s’incliner sur le Qinghai Lake, seulement 7ème. Son équipier Askari lui pique alors la vedette … Sur le Langkawi 2007, il ne peut que constater la suprématie des européens et sud américains, et échoue, 6ème. Il conclue la saison avec une seule grande victoire, Tour of Milad-e Noor. Il décide alors de changer d’air et de rejoindre la naissante Tabriz Petrochemical Team, qui fait figure de dream team, avec Mizbani, Askari et Kazemi. Son premier succès, il le décroche sur le Tour of East Java (Ino), mais il doit s’incliner sur le Tour of Iran face à Kazemi, et sur l’Azerbaidjan Tour face à Askari. La fin de saison lui sera plus favorable, avec le Kerman Tour (Irn) et le Tour d’Indonésie. En 2008 il enchaîne de nouveaux les succès, mais nous nous arrêterons sur une participation très rare : une course en Europe ! Sur le Circuito Montañes, en Espagne, il lutte avec la jeune garde espagnole : Castroviejo, Pardilla ou Valls. Mais c’est un certain Tejay van Garderen qui les mettra d’accord … Sur le Qinghai Lake, il s’incline encore … face à son équipier kazakh, Andrey Mizourov ! Les saisons, alors, se suivent et se ressemble, avec de nombreux succès en Iran et Indonésie, et l’émergence d’Askari, qui prend la tête de l’équipe sur le Langkawi, ce qui n’empêche pas Mizbani de signer deux top 10 en 2010 et 2011. Mais en 2012, après un très bon début de saison (7ème au Langkawi, 15ème à Taiwan), il a un problème de dos, qui le force à mettre un terme à sa saison. Après 9 longs mois d’absence, il revient au Langkawi 2013, qu’il termine 13ème. Il enchaînera alors avec des succès sur le Tour des Philippines, le Tour d’Iran, le Tour de Singkarak, une 6ème place sur le Qinghai Lake, et un succès sur le Tour de Borneo ! En 2014, il s’adjuge de nouveau le Tour d’Iran, passé 2.1 entre temps, ainsi que le Tour of East Java, et termine 3ème du Tour of Japan. Coureur exemplaire, Mizbani n’a jamais été lié au dopage. Il se place comme un ambassadeur de la lutte anti-dopage dans son pays. Son principal regret, au moment de raccrocher, sera probablement de ne pas avoir pu prendre part à plus de courses en Europe, à cause des problèmes diplomatiques entre l’Iran et l’Occident …
Mongolie : Pays des noms improbables, mais aussi de sérieux cyclistes, qui chaque année, venue la saison chinoise, roulent chez leurs voisins. Leur principal cycliste est certainement Tuguldur Tuulkhangai, mais ils ont 5-6 à s’engager dans le peloton professionnel, sans réellement connaître de grands succès. Néanmoins ils sont présents, et tiennent largement le rythme.
N comme …
Ningxia Sports Lottery : Elle est une des nombreuses équipes chinoises évoluant dans le circuit Asia Tour. Sa particularité ? Renouveler son effectif tous les juillets pour préparer la fin de saison professionnelle. Ses cibles ? Les mongols, qui viennent renforcer ses rangs, sans que ça ne se soit avérer particulièrement probant jusqu’à maintenant.
O comme …
OCBC Cycling Team : Basée à Singapour, l’équipe a fait quelques apparitions en amateur, avant de rejoindre l’UCI en 2012. Les forts liens entre Singapour et l’Océanie ont vu de nombreux australiens rejoindre la formation, comme Erich Sheppard, Cameron Bayly ou le néo-zélandais Jason Christie, mais les leaders furent le malais Seh Keong Loh (qui partit ensuite chez Giant), Ronald Yeung de Hong Kong ou le néerlandais Thomas Rabou l’an passé. Malheureusement l’équipe a mis un terme à son activité à la fin de la saison 2014, et ses coureurs se sont dispatchés ailleurs.
Oman : La seule trace de cyclisme à Oman se résume au Tour d’Oman, cette épreuve au profil varié, servant de pré-saison aux stars européennes. On n’a aucune trace de coureurs d’Oman sur le circuit UCI. Gageons que l’épreuve HC incitera des jeunes à s’y mettre.
Tour of Oman : C’est en 2010 qu’ASO a décidé de doubler la mise au Moyen-Orient. Si la première édition fut parfaitement plate, dès 2011 ASO a trouvé l’arrivée à Green Moutain, moyen d’attirer quelques stars du peloton. Puis le parcours s’est étoffé de quelques étapes vallonnées, qui donnent à cette course un réel intérêt. Le palmarès est très prestigieux, avec Cancellara premier vainqueur, puis Robert Gesink, Peter Velits, et à deux reprises Chris Froome. C’est finalement Rafael Valls, vainqueur en 2015, qui crée la surprise !
Ouzbékistan : Sergey Lagutin a cessé de porter les couleurs de ce pays d’Asie Centrale, pour prendre la nationalité russe. Néanmoins il y a d’autres ouzbeks, qui ont un programme de course similaire aux mongols, c’est à dire centré sur la Chine. Ils vont chercher des contrats dans les formations continentales chinoises, mais ils ont aussi connu des équipes locales (Suren et Velo Reality). La fédération ouzbèke est néanmoins très active, et n’hésite pas à aligner ses coureurs lorsqu’ils sont hors contrat, comme lors des épreuves au Moyen-Orient ou en Russie. Certains coureurs, comme Halmuratov ou Karimov, ont fini par trouver des contrats hors Ouzbekistan (ou piges en Chine), Halmuratov terminant même 7ème du Tour d’Iran 2014. Enfin n’oublions pas que l’Ouzbekistan est le pays d’origine de Djamolidine Abdoujaparov, ce fantasque sprinteur qui fut maillot vert du Tour de France. Et avec le bon travail de la fédération, qui ne relâche pas ses efforts, nul doute que de futurs professionnels, dans la lignée d’Abdoujaparov ou Lagutin, finiront par percer.
par vino_93
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