Le calcul des puissances du massif vosgien se résumeront à l’ultime ascension, la Planche des Belles Filles. Les autres ascensions de ce week-end prolongé ne présentent guère d’intérêts à une analyse, étant soit trop courtes, soit trop loin de l’arrivée et ne permettant pas de révéler le potentiel des coureurs.
La Planche des Belles Filles est grimpée pour la deuxième fois cette année, après son apparition en 2012. Lors de la précédente ascension, le train Sky avait prouvé toute sa force, permettant la mise en orbite de Froome après une attaque dans le final, sur la portion la plus raide. Cette année, le scénario est différent. L’équipe Astana est moins impériale, usée par le mauvais temps, les difficultés et une première semaine bien plus complexe à gérer. Nibali part seul à trois kilomètres de l’arrivée pour effectuer une véritable démonstration, même sans creuser d’écarts impressionnants.
Avec un temps de 16’45, Nibali accuse 20 secondes de retard par rapport à Chris Froome en 2012 (450 W pour Froome en 2012) et 15 secondes par rapport à son propre temps à l’époque. Ceci reste assez lent, mais facilement justifiable au vu du contexte de l’étape, plus difficile qu’en 2012. Les valeurs brutes de puissance restent élevées, mais il s’agit d’un effort court, d’environ 17 minutes. Il est donc logique d’obtenir des valeurs plus élevées qu’en haute montagne dans les longs cols. Néanmoins, cela reste plus faible que l’an passé. En extrapolant la décroissance des valeurs en fonction de la durée de l’effort, Nibali ne développerait plus qu’environ 415 W sur une montée comme celle de l’Alpe d’Huez, ce qui le mettrait derrière le duo Rodriguez-Quintana en 2013. Ceci rend pour l’instant sa performance tout à fait crédible, même s’il faut faire la part des choses avec la baisse des performances liée à un début de tour plus éprouvant pour les organismes.
A l’arrière, Joaquin Rodriguez ne développe que 378 W, signe d’une forme physique qui n’est pas à 100%. Même s’il s’est fatigué dans l’échappée, l’Espagnol reste très nettement capable de faire bien mieux. Ce résultat n’est pas surprenant vu qu’il reprend la compétition après une série de chutes et une fracture des côtes au printemps dernier. Tony Gallopin s’est bien défendu, mais avec seulement 359 W, on sent tout de même que la journée de la veille a pesé. Le porteur du maillot jaune semble capable de bien mieux lui aussi, sur ce type d’ascension. Pour Michal Kwiatkowski, le constat est encore plus alarmant. Même en ayant anticipé les débats et laissé quelques forces, le Polonais est en déroute et n’affiche que 332 W, bien loin du standard d’un prétendant à une place au général.
Par CSC_3187, crédits photos : Steve Fareham, geograph.org.uk, licence Creative Commons