

PRÉSENTATION DU TOUR DE FRANCE 2016 - PALAIS DES CONGRES

10h30 – Carrefour de l’Arbre est déjà sur le parvis de la salle de spectacle parisienne. Après avoir maudit le trop long arrêt à Kleber de la ligne 6 du métro, je le retrouve quelques minutes plus tard en pleine discussion avec deux fans de cyclisme déjà présents lors du match de la veille, et qui ont fait exprès le déplacement depuis la Bretagne. Après quelques échanges de banalités, et voyant la foule d’arrivants grossir de plus en plus, nous décidons de nous diriger vers les escaliers d’accès à la salle – entrée verte pour la presse.
10h45 - Car nos invitations durement gagnée auprès du service communication d’ASO sont bien réservées à la presse. Etant averti qu’avec ma carte de presse je suis censé avoir accès à la zone mixte en arrière-scène à la fin de la présentation, je m’informe auprès d’une hôtesse au foulard jaune de la localisation de la salle de presse. Ne sachant pas, elle me renvoie vers un jeune homme à la cravate jaune (quelle harmonie !), qui me dit que les accréditations se font dans la salle. Ni une ni deux, CDA et moi jouons des coudes pour rentrer dans la salle, tout en observant bien les badges des nombreux invités liés aux collectivités locales. Première information (ou confirmation pour certains) : une représentante de la ville de Montpellier passe sous nos yeux. Première ville étape découverte.

11h00 – Le Gruppetto est dans la place ! L’aile droite de la salle (en faisant face à la scène) est réservée aux médias du monde entier. CDA et moi nous mettons sur un bord de rangée de façon à pouvoir plus vite sauter sur le premier visage connu. A notre gauche, dans les rangées réservées aux collectivités, une tête familière, mais sans pouvoir remettre le nom dessus… une certitude, ce n’est pas un sportif. Un politique ? Peut-être… Après moult spéculations et une petite vérification wikipédiesque, il se trouve que notre voisin de gauche est Philippe Saurel, maire de Montpellier. Nous hésitons à aller lui poser quelques questions, avant de nous rétracter : ne rien faire qui puisse encarter le Gruppetto politiquement. Ni rose, ni bleu, ni vert : la couleur du Gruppetto restera le jaune, rassurez-vous.

11h15 – La salle se remplie à vitesse grand V. Clément Chevrier passe à côté de nous, tout comme Amaël Moinard et Bernard Thévenet. Trop vite pour que nous puissions les intercepter. Dommage. On aperçoit Yannick Talabardon au loin et Richard Virenque déjà assis dans les premières rangées devant la scène. Les minutes défilant, je m’inquiète pour mon accréditation presse. CDA gardant ma place, je décide de revenir sur mes pas redemander à un autre quidam le fameux stand presse. Il a fallu que je retombe sur le même crétin à cravate jaune qui, d’un air niais, m’annonce « ah mais j’avais mal compris votre demande, les accréditations c’est juste à gauche de l’entrée mais là je pense que c’est un peu tard… » Le maudissant intérieurement lui et sa famille sur plusieurs générations, je dévale les marches 4 à 4, manque de renverser Passe-partout Gérard

11h30 – L’évènement ne va pas tarder à démarrer. Une nuée de cameramen et photographes zooment sur les toutes premières rangées juste devant la scène. Chaque place porte un petit appui-tête jaune avec le nom du coureur inscrit. Et les voilà qui arrivent. Traversant la scène, ils sont annoncés un à un. Parmi eux, les têtes d’affiche françaises (Pinot, Bardet, Coquard), les vainqueurs d’étapes du dernier Tour (Greipel, Cavendish), des héros nationaux (Teklehaimanot, Gesink) et surtout Christopher Froome qui clôt la marche avec son allure de pingouin.

11h45 – Christian Prudhomme s’avance sur scène à la tribune pour officiellement lancer l’évènement, et un sympathique récapitulatif du Tour 2015. Les frissons sont de mise chez CDA comme chez moi : de plaisir avec les victoires de Vuillermoz, Bardet et surtout Pinot à l’AH ; mais aussi de tristesse via les abandons de Martin ou Van Garderen, et les chutes dévastatrices. Nous avons même droit à des images exclusives du DS d’Omega Davide Bramati exhortant un Kwiatkowski, maillot arc-en-ciel sur les épaules, totalement abattu et affalé contre la voiture. « You have to do it for you Michal ! ». Les termes seront même repris par Christian Prudhomme à la fin du film. S’en suit un petit speech sur la grandeur et la beauté de la Grande Boucle. Habituel, mais qui ne fait jamais de mal.
12h00 – Enfin, le moment que tout le monde attend. CP annonce que le parcours va être dévoilé, non sans glisser un petit tacle sur les « fausses » carte ayant fuité ces derniers mois, notamment fin août… Regard complice avec CDA, la carte en question vient bien de chez nous ! Merci Linkinito, t’es un chef


12h30 – Fin de la présentation. Nous nous précipitons avec CDA vers les premiers rangs pour essayer d’attraper les quelques têtes connues qui ne sont pas parties en zone mixte. Voyant les journalistes défiler devant mes yeux et exhibant leur accréditation au vigile chargé de la vérification, je maudis quelques générations supplémentaires de la famille du jeune en cravate jaune… Ravalant une nouvelle fois ma déception, CDA m’interpelle car il aperçoit Holz. Nous nous faufilons vers lui et lui demandons la désormais légendaire photo avec le logo du Gruppetto. La figure de France TV n’est pas contre la photo, mais ne veut absolument pas tenir lui-même le carton préparé par CDA sous pretexte "[qu'il fait] déjà assez de choses comme ça".

Tout en maugréant sur l’attitude du bonhomme, qui – s’il était possible – tombe encore plus bas dans notre estime, nous apercevons devant nous l’autre figure de FTV. L’idole de tout un peuple, le seul, l’unique, le vrai Thierry Adam. En chair et en os. Enfin, surtout en chair… Avec ses cameramen et une stagiaire dont nous ne sommes pas sûrs qu'il l'ait choisi pour ses compétences intellectuelles (le coquin), il joue des épaules pour arriver plus rapidement vers la zone mixte. Il n’a déjà pas beaucoup de travail tout au long de l’année, autant le faire vite. Mais nous y reviendrons. Le commentateur ne nous entend pas, nous rebroussons donc chemin vers un Richard Virenque alpagué par les sangsues de CyclixActu. Nous attendons patiemment notre « tour », et Richard accepte de poser tout en nous affirmant *voix de canard* « ah bah oui oui, je vous connais ». La célébrité est en marche cher forumeurs. Première réelle photo de la matinée.

12h45 - Les attroupements sont nombreux, nos sens aiguisés de déduction nous poussent donc à aller vers la foule (presque) en délire. Nous frôle alors l’immense Marcel Sieberg, suivi de Marco Haller. Notre temps de réaction n’est pas encore au top niveau, mais nous réussissons tout de même à accoster l’autrichien, qui accepte très gentiment de prendre la pose. Et de deux.
Les allées commencent à se vider doucement. Vincent Lavenue est assailli de journalistes, Coquard de groupies en fleurs qui, déçues de la nouvelle coupe de Justin Bieber, doivent se rabattre sur la mèche du beau Bryan. Après avoir tourné quelques minutes, nous croisons Julien Jurdie, vêtu d'une chemise telle celles portées par les danseurs de country : dur. Après l'avoir taquiné d’un « joli match hier soir ! », nous arrivons enfin à accéder à Lavenu.
Ce dernier se réjouissait au micro d’un autre journaliste de l’absence de CLM/équipe et de pavés… Notre équipe est désormais rodée : nous interpellons le gus à deux, CDA lui tend le logo pendant que j’explique, tout en tenant le téléphone en mode appareil photo de l’autre main. Et de trois.

Non loin de là, Alexandre Geniez est bien plus tranquille. Sa tête n’est pas encore très connue du grand public. Il discute tout de même des étapes du parcours avec un homme dont l’accent laisse présager qu’il vient de la même région que le coureur de la FDJ. Tout en vantant les étapes pour baroudeurs (pourtant pas si nombreuses selon nous), il accepte la photo. Et de quatre.

A quatre fauteuils de là, la mèche blonde et les lunettes façon hipster de Clément Chevrier nous font face. Le coureur de la formation IAM nous le confirme pendant sa photo : il aimerait bien faire le Tour 2016. Qui ne le souhaiterait pas en même temps… Et de cinq.

12h55 – Pendant que le pauvre Christian Prudhomme doit serrer des paluches à tour de bras de tous les membres de toutes les collectivités présentes ce jour, certains coureurs sortent de la zone mixte pour revenir vers la salle. Lueur d’espoir pour nous. Le prophète en son pays, Daniel Teklehaimanot nous frôle. Ni une, ni deux, nous lui baragouinons dans un anglais approximatif ce que nous voulons. Pas dit qu’il ait tout compris étant donné son propre accent, mais il se prête au jeu. Et de six.

Au jeu des accents à couper au couteau, les néerlandais ne sont pas en reste. La charmante langue maternelle d’Erasme (et Blondinette) nous chatouille les oreilles : une TV des Pays-Bas interview derrière nous le courageux Robert Gesink. Une nouvelle fois nous attendons notre tour, et nous sommes récompensés quelques minutes après. Et de sept. J’avoue avoir été sceptique le temps de notre attente, le Batave m’ayant gentiment mis un gros vent lors de l’arrivée sur les Champs en juillet dernier. Rtg et MajoritéSilencieuse pourront en attester. :p Mais bon, j’ai été mauvaise langue, Gesink a tout de suite accepté cette fois ci. Par contre, la veste à carreaux en velours : c'est non Monsieur.

13h05 – Nous retournons une nouvelle fois sur nos pas vers l’entrée de la zone mixte. Sur le chemin, nous croisons Thierry Gouvenou, avec lequel nous taillons le bout de gras. L’homme est affable, et en plus il nous reconnaît. La discussion tourne autour des quelques surprises du parcours, notamment le CLM de Sallanches-Mégève auquel peu de monde s’attendait et « qui s’annonce compliqué niveau braquet (sic) ». Il se dit également très fier du tracé, et surtout de l’étape de Culoz. La traditionnelle photo. Hop, et de huit.

Revenus devant le vigile, nous faisons le pied de grue devant les quelques marches qui nous séparent de la zone mixte. Un attroupement en sort justement avec, au milieu de la nuée, un GVA tout sourire. Nous arrivons à le choper dès la seconde marche. Son fort accent belge ne nous a pas gênés pour voir qu’il avait compris et qu’il était tout disposé à poser, puisqu'il est lui-même habitués aux gruppettos.

13h15 – Plus personne ne sort. Nous commençons à nous demander si nous n’allons pas plier les gaules quand la providence intervient. Deux fois. Un journaliste d’une radio suisse interpelle une fille de la com' qui lâche pour un instant ses deux téléphones. L’homme lui explique qu’il disposait de l’accréditation mais était ressorti, et à son retour il avait perdu le sésame. Après quelques négociations, la jeune femme le laisse monter les marches et rentrer dans la salle, bientôt suivi par un journaliste de Tropique FM. Sentant le bon coup, je l’interpelle à mon tour. Elle s’approche pour que je lui explique notre situation, me demande notre média et se recule de quelques pas. Quelques instants plus tard, la voilà revenue, avec le fameux responsable introuvable du début de matinée au bout du fil. Il lui demande si nous avons une carte de presse. Je m’empresse, fébrile, de lui présenter la mienne et nous dit que c’est bon, nous pouvons rentrer… ! Honnête, CDA lui dit que je suis le seul à posséder une carte et que lui n’en a pas. Pas de soucis pour la jeune femme qui nous fait ainsi rentrer tous les deux alors que nous ne l’espérions plus !

13h20 – Nous voici donc aux confins du Palais des Congrès. Dans les coulisses, une zone mixte de fortune a été installée pour que les TV et radios puissent effectuer leurs sujets à tour de rôle. Devant nous, Thierry Adam râle car FTV n’est pas prioritaire.

D’observateurs nous passons alors à acteurs. Nos cibles sont claires : Adam, Prudhomme, voire plus si affinités. Et voici qu’elles arrivent à grands pas, les affinités. Derrière la barrière, Chris Froome en termine de ses interviews et s’apprête à partir. Au culot, nous le retenons par le bras pour lui faire notre demande. Nos voix devaient être fébriles car il s’arrête mais nous demande de répéter. Dans un anglais bien meilleur, nous lui expliquons alors qui nous sommes et ce que nous souhaitons qu’il fasse. Avec un sourire, le Kenyan s’empare alors de notre carton et prend la pose. Nouvel instant de fébrilité, car le vainqueur sortant du TDF est dans la pénombre. Je dois activer mon flash qui met un temps fou à s’enclencher (car oui, dans un tel moment, 3 secondes paraissent interminables). Nous le remercions vivement en anglais, tandis que lui nous réponds en français. La classe Mister Froome. Au moins dans la vie en attendant sur le vélo. Pour le remercier, nous lui souhaitons de passer bonnes vacances, ce à quoi il répondu "Merci" avec un grand sourire. Et de dix. Et quel dix !!!


Remplis de fierté et de satisfaction, nous accostons très sûrs de nous un Thierry Adam désormais souriant. Quand il nous demande pourquoi il devrait tenir la pancarte nous lui répondons que c’est pour soutenir Le Gruppetto. « Ah bon, ok. Alors je soutiens le Gruppetto » s’amuse-t-il. Et de onze. Lorsque CDA lui souhaite « bonnes vacances ou bon courage », le commentateur lui précise que ce seront bientôt les vacances pour lui, mais seulement après le prochain tour de Coupe de la Ligue, Bourg-en-Bresse – Nantes. Thierry Adam ne traite donc que des maillots jaunes.

13h30 – Notre dernière cible est la plus demandée. Christian Prudhomme n’en est qu’au début de la file, nous à la fin. Tels de vrais filous, nous nous glissons en tête pour le choper entre deux interviews, ne lui demandant qu’une photo. Lui n’est pas contre, son responsable com' si. Nous devons donc attendre patiemment notre tour. Nous en profitons pour faire quelques photos souvenirs sur la scène, avant d’écouter avec mépris et désolation les questions souvent idiotes des médias devant nous. « Il devrait y avoir une hiérarchie selon les connaissances cyclistes » me lance alors CDA ! Si seulement… Plus que quatre, plus que trois, plus que deux… vient notre tour. Une radio a bien failli nous griller, mais nous conservons bien notre place juste après une autre radio allemande. Pendant cette interview, nous avons bien noté d’ailleurs la volonté du patron du Tour de vouloir organiser un grand départ depuis notre voisin germanique. Le retour d’ARD, les têtes d’affiche que sont Kittel, Greipel, Degenkolb ou encore Tony Martin pour lequel il avoue avoir une affection toute particulière depuis qu’il est tout de même allé saluer les officiels malgré sa clavicule cassée, l’encouragent à surfer sur la vague et à renouer avec ce pays qui avait pourtant délaissé le Tour pendant un temps. C’est donc notre tour, et il accepte bien évidemment la photo avec un grand sourire.
La photo prise, CDA lui annonce alors que la carte fuitée venait de chez nous. Grand éclat de rire de sa part : « Ah c’était donc vous ! Mais alors Linkinito c’est l’un de vous deux ? ». Le Forum atteint ici son apogée. Le grand patron du TdF nous cite notre créateur de parcours émérite dans le plus grand des calmes. Facile. Il nous avoue qu’il aimerait bien pouvoir tracer des parcours lui aussi. « Mais seulement quand je serai à la retraite. Dans 72 ans… » nous glisse-t-il malicieux. Nous avons tout de même pris date, on ne sait jamais. Il faudrait d’ailleurs proposer à Jean-Marie Leblanc. Le cœur joyeux, nous nous dirigeons vers la sortie, le sentiment du travail plus qu’accompli, et des souvenirs plein les yeux.
Dis, Forum, c’est bientôt le Tour de France ?