Carnets de route et Sorties d'exception

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Re: Carnets de route

Messagepar Akitsuki » 22 Aoû 2015, 10:51

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Tout n'est pas mis à jour mais continuer, vous envoyez du rêve :up

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Re: Carnets de route

Messagepar wawan » 22 Aoû 2015, 12:29

Leinhart, je vois que dans le tourmalet, tu est passé par la nouvelle route de super-barèges. la route du pont de la gaubie n'est plus accessible?

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Re: Carnets de route

Messagepar scanlan75018 » 22 Aoû 2015, 12:40

sisbos a écrit:Si tu descends au sud avant le 27 ou après le 2 préviens-moi, on partagera quelques km ;)


OK ça marche. Pour cette fois ça sera râpé je peux me libérer que le 28. Une prochaine fois sûrement :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Boudini » 22 Aoû 2015, 16:28

Le défi de l'année:

En débutant mon année plusieurs choses me faisaient envies, les cols dans un premier temps et casser la barre symbolique des 200km. Après avoir grimpé une dizaine de cols, je voulais conclure mon séjour alpestre par une grosse sortie. Frigorifié, je n’avais pas pu faire plus d’un col et m’étais arrêté avant même le 30e kilomètres, un échec cuisant. Mais bon, je suis très orgueilleux et j’étais encore motivé pour tenter ce défi.

J’ai plusieurs parcours à ma disposition, mais après mes déboires de la veille avec certains conducteurs excités, je décide d’aller dans l’arrière pays, là où je suis sur de ne rencontrer personne, mais je n’ai quasiment aucun itinéraire bis en cas de défaillance. Pour l’éviter, je me charge comme un mulet, mon maillot est bien lourd : dedans 4 sandwichs de tranches de pains, des barres de céréales, pates d’amandes, pâtes de fruits, gels coca et pomme et une banane. Ajouté à ça j’ai également 20e, ma carte d’identité, mon téléphone et pour la première fois de ma vie, deux chambres à air (heureusement inutiles). Bref, je n’ai vraiment plus de place dans mon maillot, on sent que je m’apprête à faire quelque chose d'inhabituel.

Je m’élance donc dans la première partie vallonnée qui m’amène au col de Vence. Pendant vingt kilomètres les tapes culs s’enchainent, pas l’idéal pour commencer une longue sortie puisque je suis toujours en prise. Après ça, on arrive vite à un mur que je crois court. Je l’attaque donc à bonne vitesse, mais il se trouve que l’effort va dépasser les cinq minutes. Après 40km, j’ai donc les jambes pleins de lactiques, mais un KOM dans la besace. Dans le faux plat menant au col de Vence je commence à me ravitailler avec un ½ sandwich. Premier arrêt au pied du col de Vence pour remplir mon bidon, aujourd’hui je ne prends aucun risque au niveau de l’eau, dès que je peux remplir les bidons, je m’arrête. Le col est passé sans problème, il y a quelques cyclistes à rattraper qui m’évite de m’ennuyer. Après avoir fait le dernier kilomètre sur la plaque, je termine mon sandwich et c’est parti pour une transition de 40km.
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Dans celle-ci, je commence déjà à avoir les jambes lourdes alors que je dépasse à peine les 70km. C’est une sensation bizarre puisque lors de mes longues sorties c’est justement après ce 70e kilomètres que j’ai l’impression que ma sortie commence. Je me soulage dans la descente et profite un peu du paysage de l’arrière pays. S’en suit un faux plat de 8km qui parait interminable. On voit la route la route monter très légèrement, ça m’épuise. La côte qui suit se passe bien, mais les sensations commencent à vraiment être mauvaise et la récupération est trop courte pour que ça s’améliore avec celle qui suit. Après une légère descente, j’attaque le plus long col de ma journée, il est long de onze kilomètres. Si jusqu’ici je roulais sur un bon voir très bon (merci Paris-Nice) revêtement, ce n’est plus le cas désormais.
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A l’entame du col, je ne me sens pas très bien, ma vitesse dans les pourcentages a considérablement diminué et pourtant je ne suis pas à l’aise. Après trois bornes, je croise une fontaine avec un banc en pierre, le tout à l’ombre. Je m’arrête, il me reste encore huit bornes à monter et je sens bien qu’avec ce coup de mou je n’y arriverais pas. Je me pose donc et mange un sandwich accompagné d’une pate d’amende. Je commence à me poser beaucoup de questions, je doute beaucoup. Je me demande dans quoi je me suis embarqué et si 200 bornes avec du D+ n’était finalement pas un peu trop prétentieux. Je n’ai de toute façon aucune solution pour bâcher avant au moins trente kilomètres, il faut y aller. Après trente minutes d’arrêt, je me sens mieux et me décide à repartir. Les jambes tournent mieux et je termine même les deux derniers kilomètres sur la plaque, alors que la pente doit être légèrement plus raide qu’au pied, les sensations sont de retours !

Dans le col de Bleine, le plus haut sommet de ma journée, je perds mon dernier sandwich tel un Schleck dans Pailhères. Je n’hésite pas à redescendre immédiatement pour aller le chercher, ce sera mon dernier « repas ». Après un kilomètres d’ascension je reprends la roue d’un papy étranger et me cale sagement derrière. Je reste un petit moment derrière lui et ça à l’air de l’agacer, il attaque le coquin. Je reviens à sa hauteur pour prendre un relais, mais me laisse difficilement passer. Le vieux n’a visiblement pas envie de compagnon, je m’en vais sans lui. J’ai retrouvé mes sensations du col de Vence, alors que je m’approche de ma plus longue distance de cette année. En haut je prends de nouveau mon temps en mangeant mon dernier sandwich ainsi que ma banane.

Je fonce alors dans la descente où je prends quelques jolies trajectoires à pleine vitesse, je me fais plaisir et bourrine pour rejoindre Greolières, le vent dans le nez. J’attaque donc l’avant dernière ascension de ma journée, du moins c’est ce que je crois. En effet, dans cette côte de trois kilomètres, je vais beaucoup mieux que 60km plus tôt. Je fais une pause dans le village de Cipières et commence à réfléchir pour rallonger la sortie. Je me fais de nouveau plaisir dans la descente et aborde la dernière difficulté toujours aussi confiant. Pour voir où en sont mes jambes, je décide de grimper grand plateau. Ce test conforte mon idée de rajouter un col, je m’arrête donc manger une banane au pied devant l'une des plus belles vue du coin.
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J’ai encore pas mal de gels et pates dans mes poches et je n’ai absolument pas peur de la fringale. J’attaque malgré tout le col assez prudemment, mais voyant que les jambes tournent toujours aussi bien après 175km, je ne fais qu’augmenter mon allure. Au sommet du col de l’Ecre je suis déjà heureux, je sais que je vais réussir mon défi puisqu’il n’y a quasiment plus de dénivelé pour retourner à Antibes. Mais en checkant la page principale de mon compteur, je m’aperçois que j’ai une moyenne de 24.9km/h, bien au-dessus de ce que je pensais. Il ne me reste donc plus qu’à soigner ça pour conclure ce raid.

Je suis en feu sur le plat et les descentes m’aident bien à aller vite, mais malgré les kilomètres je ne m’écrase pas dans les faux plats. Arrivé à Grasse, j’ai le choix entre plusieurs parcours et comme d’habitude je me perds. Je me retrouve finalement à l’opposé de là où je voulais aller. Je ne connais absolument pas ce coin et je suis les panneaux indiquant Antibes, grossière erreur, je me retrouve sur la pénétrante de Cannes, je n’ai absolument pas le droit d’être là. Le cap des 200 bornes est déjà passé, mais je suis obligé d’appuyer comme jamais sur les pédales à côté des voitures qui roulent à 110. Une fois sorti il ne me reste plus que des tapes-culs et de la descente pour rentrer chez moi. Les quelques pourcentages me font souffrir, mais je ne suis pas à l’arrêt et un dernier gel me reboost. Arrivé à la maison, j’hésite à continuer, mais après les problèmes que j’ai eu hier avec les automobilistes et mon manque de lucidité certain après 8h de selle je préfère stopper ma belle aventure ici.

La conclusion de cette sortie c’est donc 8h35 de selle, 227km à 26.5 de moyenne et avec 4200m de D+. Le tout en me ravitaillant très bien :
- 4 sandwichs
- 3 pâtes d’amendes
- 3 gels
- 3 litres d’eau
- 2 bananes
- 2 pâtes de fruits
- 2 barres de céréales

https://www.strava.com/activities/374156855/overview

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Re: Carnets de route

Messagepar scanlan75018 » 22 Aoû 2015, 16:55

Ah les pâtes d'amEnde : les en cas préférés des flics. :lol:

Sinon chapeau pour ce raid :shock:

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Re: Carnets de route

Messagepar Akitsuki » 22 Aoû 2015, 17:04

Boudini qui rejoint le club des 200bornards du Gruppetto :up (Bon avec le D+ ca compte double :mrgreen: ). Bravo !!

Allez les gars, on est pas beaucoup à avoir passé les 300 ici. C'est la prochaine étape :o

Qui d'autre au fait ?

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 23 Aoû 2015, 12:58

wawan a écrit:Leinhart, je vois que dans le tourmalet, tu est passé par la nouvelle route de super-barèges. la route du pont de la gaubie n'est plus accessible?


Heeeeeu aucune idée... A vrai dire je suis passé une seule fois sur cette route avant l'effondrement et c'était dans la descente en direction de Lourdes. Là c'était la première que je montais par ce versant et j'ai suivi la route sans trop me poser de question :wtf
A quel endroit est cette route exactement ?

Sinon Akit, les 300 bornes me trottent dans la tête pour l'an prochain. Sur un parcours moins dur que le Pau-Luchon où j'ai déjà fait 242 bornes, ça me semble clairement accessible :mrgreen:

Et Boudini confirme avec son CR : c'était une sortie hyper solide :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 23 Aoû 2015, 22:15

Séjour dans les Asturies

J'avais commencé à suivre et regarder le Tour d'Espagne en 1999. A l'époque, FTV diffusait les étapes du weekend et je me contentais de regarder les résumés de Tout le Sport en semaine. Image

C'était l'année où Jan Ullrich, mon idole, avait chuté sur le Tour d'Allemagne, il avait voulu retourner au premier plan sur cette Vuelta. Ce n'est ni sa victoire finale ni les démonstrations déconcertantes de Franck VDB qui m'auront marqué durant cette édition, mais bien le final exceptionnel au sommet de l'Angliru.

La région des Asturies est différente du reste de l'Espagne car elle est très humide. L'étape s'était déroulée sous la pluie, ce qui est déjà source de dangers. Chechu Rubiera avait prévenu que les routes Asturiennes pouvaient devenir une vraie patinoire quand la route était humide. Ses inquiétudes s'avéraient juste puisque son leader Fernando Escartin devait abandonner avant l'Angliru et toutes les étapes arrivant à l'Angliru sous la pluie ont fait des dégâts. Je suis heureux de ne pas avoir de pluie donc. Image

La pluie a donné une dimension épique à l'Angliru. Grimper cette difficulté sous la pluie, c'était tout simplement de la folie. Je revois encore ces images de Jan Ullrich, totalement pendu dans les passages les plus raides. Je revois Chris Froome proche de l'arrêt sur ses mêmes passages. L'Angliru n'est pas un col comme les autres, "ici, tous les cyclistes du monde ont souffert" comme l'indique une des inscriptions sur la route.
C'est aussi dans cette ascension de l'Angliru que j'ai découvert, ce que j'appellerais la "tricherie d’État Espagnol", qui avait privé Pavel Tonkov d'une victoire bien méritée au profit de José Maria Jimenez, bien aidé par les motos Espagnols acquis à sa cause... Image

Quoiqu'il en soit, l'Angliru est un col particulier et chaque passage est pour moi un grand moment de cyclisme. Je me devais de l'accrocher à mon palmarès. J'ai rendez-vous avec lui ce jeudi 18 août. A 11h, j'ai mon vélo de location. Un Felt Z5, équipé d'un 34x28, qui pèse un kilo de plus que mon Canyon. Je ne suis pas très rassuré dès les premiers coups de pédales, je suis gêné par ce nouveau vélo et je me sens pas à l'aise. Image

Il y a 17km pour rejoindre le pied de l'Angliru avec de nombreux faux plats pour s'échauffer. Je trouve le temps long. J'arrive dans une petite bourgade Asturienne, j'avais bien repéré l'intersection pour rejoindre le pied de l'Angliru grâce à Google Maps, je me rate pas. Voilà, ça commence. :banana

L'Angliru me fait peur. Mes watts, mon chrono, ma VAM, rien à branler, je veux juste monter en haut sans m'arrêter. Les 6 premiers kilomètres sont les moins difficiles, je l'ai fait bien en dedans. Comme l'avait signalé valjo, on trouve quand même de longues rampes à 9/10/11%. Ce n'est pas une première partie facile, mais j'arrive à la gérer et à garder des forces.

J'arrive ensuite à Viapara. On trouve du plat sur près d'un kilomètre, cela permet de me ravitailler une dernière fois avant de partir à l'assaut de la partie bestiale de l'Angliru qui fait 6500m. Soudainement, la route se cabre, le compteur affiche 12/13%. Je parviens quand même à grimper en gardant de la réserve. Je me dis même que je pourrais accélérer mais j'arrive à Les Cabanes.

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La pente va dépasser 20% sur 200m, l'effort est violent et dans la foulée, je dois me coltiner la courte mais violente portion de Xonceo.

J'ai l'impression d'avoir sprinter dans le col. Il faut que je me remette, la chaleur ne m'aide pas, le soleil tape, il fait entre 25 et 30°. Heureusement pendant un peu moins de 3km, la pente va s'adoucir entre 10 et 15%. Je peux grimper sans être "au seuil", mais mes sensations ne sont pas excellentes. Image

Au bout d'une ligne droite, j'aperçois un virage. Je tourne la tête à gauche et je vois la route se cabrer d'une manière insensée. Le plus dur arrive. Je vois "Cobayos" sur un panneau. Des cobayes, c'est comme ça que les organisateurs de la Vuelta devaient considérer les coureurs.

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Ca commence à se corser sérieusement et psychologiquement plus j'avance, plus la pente est sévère. Je commence à être dans le dur et je vois ce panneau.

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La Cueña les Cabres. Ce passage a occupé mes pensées pendant de longues semaines. Je sais que c'est l'instant de vérité. Si je passe cette portion, c'est gagné. Ou soit je craque. Aucun mot, aucune parole, aucune photo ne pourront décrire ce que j'ai éprouvé durant ce passage. La vision de la pente est terrible. Mes cuisses brûlent. Je reste assis durant toute la portion, totalement à l'arraché, pour avancer à une allure de 5km/h. Image

C'est dans la tête. Cette portion me parait interminable. Mais je parviens à aller au bout de cette portion ! La pente descend progressivement, elle atteindra 8% à un virage, ça a l'air tellement facile. Ce n'est pas fini, la flamme rouge arrive et un panneau annonce le dernier passage extrême, El Aviru.

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Dans l'euphorie, je passe bien cette portion. Il reste 800m, la pente se calme, avant de retrouver une portion à 15%. C'est le dernier effort. Image

La pente redescend ensuite. Je suis gêné par un troupeau de vaches, mais rien ne pourra m'enlever le sourire de mes lèvres. Une dizaine de personnes sont présentes au sommet et m'applaudissent. Je lève le poing en l'air, comme si j'avais remporté une victoire d'étape. Un rêve se réalise. Franchir l'Angliru, sans mettre pied à terre. Image

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Le sommet est assez rocheux. Quelques mètres avant le sommet, il y a un belvédère qui permet d'admirer le panorama de la région.
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La descente est périlleuse, je ne prends aucun risque et en profite pour me ravitailler dans un restaurant situé à mi-pente. Je repars, il fait 35°. J'ai l'idée de grimper le Monte Naranco pour clôturer cette sortie. C'est une montée qui part d'Oviedo, c'était l'arrivée traditionnelle de l'épreuve "Subida al Naranco".

Je passe par la Calle Samuel Sanchez et j'attaque la montée. Je me sens encore bien. Mais les 1500 premiers mètres sont trop urbains, beaucoup de feux, de circulation, de piétons, de chaleur. Je stoppe mon effort, je vais pas faire grand chose dans cette montée et en profite pour admirer la vue sur Oviedo. Mais je suis rattrapé par un cycliste espagnol de passage, je me cale à son rythme sur la montée même s'il me fait mal. On s'arrête tous les deux devant le panneau à l'honneur de José Manuel Fuente, une de mes "légendes" favorites puis on repart voir le Christ et admirer le panorama sur Oviedo.

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79km, l'Angliru en poche, plus de 2000m de D+, je suis content. :D

http://www.strava.com/activities/375904482

Dans l'euphorie, je ne fais pas trop attention à ma récupération. Je dois faire un peu près tout ce qu'il ne faut pas faire. Et le lendemain, je craque totalement sur la Cobertoria. Mentalement, je n'étais pas dans le coup, je commençais à faire une overdose de col alors si le physique ne suit pas... Image

http://www.strava.com/activities/375904313

Sur le coup, je n'avais aucun regret à faire demi-tour. Aujourd'hui, j'en ai. C'est la première fois qu'un col m'a vraiment vaincu. Mais j'avais réalisé un rêve avec l'Angliru. C'est un col qui est à faire une fois dans sa vie. Je ne sais pas si je le referais. Ce n'est pas un col agréable à grimper. La pente est inhumaine, il faut être beaucoup sur la réserve. Je pense que je vais garder le souvenir de ma première expérience et c'est tout.

J'ai pratiquement clôturé ma saison. 7, 8 ou 9 mois sans col, ça va faire beaucoup.
J'ai la tête déjà tourné vers l'année prochaine. Le Ventoux sera ma prochaine échéance probablement. Et un voyage en Italie me trotte de plus en plus dans la tête. J'ai progressé, je sais ce que je vaux sur une semaine en montagne, je sais un peu près gérer maintenant. Le Stelvio, le Mortirolo, le Gavia, la Fedaia, les Trois Cîmes, c'est encore un cran au-dessus dans ma tête... :love:

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Re: Carnets de route

Messagepar wawan » 24 Aoû 2015, 12:50

dommage pour la cobertoria, mais ça n'efface pas tout ce que tu as réussis sur ce mois d'aout :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar wawan » 24 Aoû 2015, 13:10

Leinhart a écrit:
wawan a écrit:Leinhart, je vois que dans le tourmalet, tu est passé par la nouvelle route de super-barèges. la route du pont de la gaubie n'est plus accessible?


Heeeeeu aucune idée... A vrai dire je suis passé une seule fois sur cette route avant l'effondrement et c'était dans la descente en direction de Lourdes. Là c'était la première que je montais par ce versant et j'ai suivi la route sans trop me poser de question :wtf
A quel endroit est cette route exactement ?

la bifurcation doit être à peu près 2.5km après barèges
j'ai vu qu'elle est maintenant interdite aux voiture: http://www.mairie-bareges.fr/actus/221- ... ent-fignon
mais heureusement toujours ouvertes aux cyclistes (j’espère juste que son entretien ne sera pas complétement abandonné, la nouvelle route rendant le tourmalet un peu plus facile :x )

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 24 Aoû 2015, 20:47

Ah la route Laurent Fignon ça me dit quelque chose. Quand je suis passé c'était marqué "fermé par arrêté prefectoral", avec des barrières. L'accès était sans doute possible avec le vélo mais j'ai logiquement suivi la route. En effet il y a deux kilomètres un peu plus abordables derrière !

Félicitation Panzer, ça a l'air d'être un sacré morceau cet angliru. Il faudra que je m'y attaque un jour :love:

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 24 Aoû 2015, 22:39

Merci. :heureux:

Les Asturies c'est pas si loin de Toulouse. Tu pourrais y faire un tour.
Si tu es assez barge, tu pourrais aller faire un enchaînement Angliru / Cordal / Gamoniteiro. 8)

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Re: Carnets de route

Messagepar huliop » 26 Aoû 2015, 18:48

CR Vacances aux Saisies - partie 1


Pour la semaine du 15 au 21 Aout, mes parents ont décidé de partir aux Saisies, et j'ai réussi à les convaincre d'emmener mon vélo de route.

Samedi 15 - Lundi 17 :

Nous partons donc de Grenoble vers midi avec un temps très humide (il pleuvait je crois) et des gros nuages. Je m'étais dit que je ferais peut-être le trajet en vélo (~100km) mais la météo ne l'avait pas permis. Arrivés au pied de la montée, nous arrivons même dans le brouillard et la montée vers les Saisies parait impressionnante.
Les deux jours suivants, malgré une forte envie de sortir le vélo, le temps restant moche et humide, je ne sors pas une roue mais profite pour faire quelques balades à pied avec mes parents. Image

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Mardi 18 juillet

Le temps s'est enfin amélioré mais le ciel reste couvert. Je me décide néanmoins d'aller monter le col des Aravis puis de redescendre et remonter vers la station des Saisies. Mes parents me suivent en voiture mais je descend plus rapidement qu'eux et entame donc l'ascension vers le Col des Aravis. N'ayant pas regardé le profil et voyant le sommet à 11km, je me dis que la montée durera environ 50 minutes. Mais en fait, la montée sera tout autre.
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Après avoir monté un bon kilomètres, la pente se radoucit et redescend même quelques hectomètres. Je rattrape rapidement un cycliste assez agé, mais celui-ci s'accroche dans des gros faux plats. J'entame donc la conversation avec lui et nous montons à un bon rythme jusqu'au village de la Giettaz. Mais n'étant pas à fond et la pente n'excédant pas les 7% à ce moment, j'hausse le rythme et le cycliste me dit qu'il ne peut pas suivre. Je décide donc de finir les 4-5 derniers km seul. Je ne sens pas mais jambes et j'ai l'impression de voltiger mais le vent s'en mêle. La montée étant dégagée, elle offre une vue magnifique sur le massif des Aravis mais le vent de face complique les choses. J'arrive néanmoins à maintenir un bon rythme jusqu'à un tunnel. A la sortie du tunnel, je me retrouve face à un enchainement d'épingles assez courtes. Mais après ces quelques moments de répit, le dernier kilomètre du col se fait quasiment en ligne droite avec du vent de face. J'ai l'impression de ne plus avancer malgré environ 12 km/h dans du 7%. J'arrive enfin au sommet où mes parents m'attendent.

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Résultat : 11,6 km - 560m de dénivelé - 4,8% de moyenne - 39:34 soit 17,6km/h de moyenne mais à plus de 12 minutes du KOM détenu par Ian Boswell sur le TdAvenir. Assez bon résultat puisque je termine 170ème sur plus de 1500 sur Strava. Image

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Au sommet j'hésite à basculer et aller grimper le Col de la Croix Fry mais le vent me fera renoncer, d'autant qu'il me reste la montée des Saisies. Je redescend donc par là où je suis monté mais je me retrouve vite dans les voitures. Je peux en doubler une mais le type devant moi ne veut pas me laisser passer alors que je descend plus vite et doit freiner plus qu'il ne faut :roll: Pas grave puisque nous nous retrouvons ensuite dans des bouchons causés par un Camping-car :louche: j'arrive même à suivre les voitures dans les légères remontées en bas du col. Bref, je me retrouve à Flumet, au pied du Col des Saisies.
J'entame très fort sur un très bon rythme, je monte d'ailleurs les 4 premiers km à 6% à plus de 16,5 km/h de moyenne ce qui me classe 31/1000 sur le segment Strava du début d'ascensionImage
Je continue ensuite sans faiblir jusqu'au village de Notre-Dame de Bellecombe où la pente augmente. Je me sens moins bien mais j'arrive quelques minutes plus tard sur un replat qui me permet de récupérer et de relancer. Mais la pente se redresse à nouveau et il faut relancer !

Image

Puis vient la fin de la montée et je suis content d'en terminer au sommet Image
Il fait assez frais (13°C) et je décide de rentrer.
Bilan de la sortie : 60km - 1750m de dénivelé - environ 2h45 de vélo
https://www.strava.com/activities/371885778

Mercredi 19 juillet

Encore du mauvais temps, pas de pluie mais toujours des gros nuages. Je me décide tout de même de grimper jusqu'au Mont Bisanne par une route que m'a conseillé un guide avec qui j'avais discuté.
Je dois donc d'abord descendre des Saisies jusqu'à Villard sur Doron où est situé le pied de cette montée.

Image

Je commence à grimper. La pente est tranquille, et j'essaye de monter à un bon rythme. La route n'est pas de très bonne qualité et la pente s'accentue peu à peu. Je sors enfin de la forêt dans laquelle j'étais depuis le début et on peut voir que la route monte à flanc de montagne. Je trouve la route impressionnante sans pour autant qu'elle fasse peur. La température n'est pas très haute malgré l'effort mais la vue est belle avec pourtant des nuages. J'atteins ensuite la station de Bisanne 1500 et à la sortie, je vois le panneau indiquant le sommet à 4 km, et un dénivelé de... 400 mètres : ça va piquer ! Image

J'avance à peine à 10km/h sur des pentes supérieures à 10% et je suis vraiment en galère, c'est un sacré morceau, d'autant que je n'ai rien mangé de la sortie et que j'ai presque une heure de montée derrière moi. Je me bat presque pour avancer mais les pourcentages les plus forts arrivent. Image

J'arrive à l'intersection de la route des Saisies et du Signal de Bisanne et je tourne à gauche pour aller chercher le sommet à 1950m d'altitude (1,4km à 14%)! Le pourcentage est très dur au dessus des 12%. J'ouvre une barre de céréales sur un petit "replat" (à plus de 8% :noel: ) et je retrouve ensuite des gros pourcentages parfois aux alentours du 16%. J'ai le cœur qui tape mais j'approche du sommet et fournit donc un dernier effort pour le rejoindre. J'ai donc mis environ 1h12 pour 14,4km à 8,5% de moyenne mais avec les 4 derniers kilomètres à plus de 10%. Il fait froid au sommet. Je demande à un promeneur de me prendre en photo devant le panneau et me couvre vite pour redescendre. Durant la montée j'ai d'ailleurs pensé aux gruppettistes qui avaient grimpé des cols encore pire que ça. Image Mais je peux quand même le dire : j'en ai chié ! Un sacré morceau.

Qu'on soit clairs, je n'assume pas du tout ma tête mais j'avais vraiment froid :mrgreen:
Image


La vue au sommet
Image
Vue de la partie finale vue du sommet d'en face (mauvaise qualité due au zoom de mon téléphone)
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Au final 35km et 1300m de dénivelé en 1h45 ce qui me fait 3000m en deux jours, avant la grosse sortie du lendemain... (CR à venir)
Je conseille vraiment cette montée à tous les adeptes des gros pourcentages; la route est assez peu fréquentée et offre de très beaux points de vue (encore plus par beau temps !). Si vous passez dans le coin, allez y faire un tour ;)

https://www.strava.com/activities/372709502
Modifié en dernier par huliop le 27 Aoû 2015, 00:47, modifié 4 fois.

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 26 Aoû 2015, 21:31

huliop a écrit:CR Vacances aux Saisies - partie 1

On attends Image

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Re: Carnets de route

Messagepar Joyako » 26 Aoû 2015, 22:27

Ouhlà, ça sent le pétage de caisson en cours d'écriture ça :noel:

En tout cas c'est un coin qui peut être sympa :o

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Re: Carnets de route

Messagepar huliop » 27 Aoû 2015, 00:56

Voila voila, première partie de mon CR finie, je ferai la deuxième partie demain :heureux:

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Re: Carnets de route

Messagepar Trifon_Ivanov » 27 Aoû 2015, 01:12

huliop ce fuoriclasse Image

J'avais déjà noté ton coup de pédale totalement charismatique lors de la sortie Gruppetto Image

Un gars sûr Image

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Re: Carnets de route

Messagepar bullomaniak » 27 Aoû 2015, 07:33

Alors, qu'on soit francs : la barre de céréales à 200m du sommet ne sert à rien. :mrgreen:

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Re: Carnets de route

Messagepar Boudini » 27 Aoû 2015, 08:41

Aurait-il rasé ses mollets depuis la sortie gruppetto ? :mrgreen:

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Re: Carnets de route

Messagepar huliop » 27 Aoû 2015, 23:44

Validé par le charismatique Panzer Image

C'est vrai Bullo, mais quand je l'ai prise il me restait encore entre 5 et 10 minutes d'ascension et le fait de manger du sucré est toujours appréciable et fait du bien mentalement :mrgreen:

Non toujours pas Image c'est bien l'effet d'optique du à la vitesse :angel pourtant plein de gens m'ont dit que c'était bien de le faire :mrgreen:

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