Petit pavé de la semaine avec encore beaucoup de films vus
Quelques films de Noël, vu la saison (pas forcément mon truc à la base mais ça fait plaisir à madame et ça peut aussi être un prétexte pour mater des chefs d'oeuvre comme La vie est belle) :
Les Chroniques de Noël 1 (Clay Kaytis - 2018)
& 2 (Chris Colombus - 2020) : Vu les deux d'affilée. Le premier, ça passe. Ça n'a pas grand intérêt mais ça se regarde, et Kurt Russell en Père Noël, c'est une super idée. Le second par contre, rien à voir avec la bonne surprise du premier. Scénario bidon, Russell fait moins bien le taf. Forcément, il ne reste plus grand chose...
Noël chez les Muppets (Brian Henson – 1992) : Les Muppets + Charles Dickens + Michael Caine très appliqué dans le rôle de Scrooge = une très belle surprise et un super film de Noël.
La Vie est belle (Frank Capra – 1946) : Les 3 films de Capra vus jusqu'à présent m'avaient préparé à ce chef-d'oeuvre, et je n'ai pas été déçu. Film lumineux, touchant, ode à la bienveillance et à l'entraide. Si on m'avait raconté le film avant que je voie, j'aurais sans doute trouvé ça un peu niais, mais le visionnage dissipe vite cette impression !
Je trouve le contenu de ce film vraiment brillant même si c'est finalement assez conservateur/réac. Le rôle joué par le ciel est aussi hyper intéressant
En revanche, je trouve la traduction française du titre assez catastrophique ("La vie est belle" pour "It's a wonderful life)
Et pour le reste :
Down by law (Jim Jarmusch – 1986) : J'ai trouvé les 30 premières minutes très longues mais ensuite, Jarmusch offre 1 heure et 10 minutes magnifiques
Lost in translation (Sofia Coppola – 2003) : Un classique récent que je découvre sur le tard. Superbe film sur le choc de cultures, mais surtout sur l'ennui d'une vie monotone et sur les occasions manquées. Je pense que c’est clairement un film qu’on apprécie quand on a été un jour dans la situation d’impasse connue par les deux personnages principaux (qu’on en soit sorti ou non).
Naissance des pieuvres (Céline Sciamma – 2007) : Un bon premier film avec des thématiques fortes, un peu desservi par la performance monolithique de la jeune actrice principale (pas Adèle Haenel, que je trouve très souvent convaincante). Intéressant à regarder, et dispo gratuitement sur la plateforme streaming de France tv
Notre-Dame (Valérie Donzelli – 2019) : Je ne remets pas en cause la sincérité de Donzelli en faisant ce film, mélange des genres particuliers. Mais cela ne garantit malheureusement pas la qualité. L'absurdité est au service de... rien ? (ce n'est ni drôle, ni bizarre, ni quoi que ce soit), le scénario et la plupart des éléments déclencheurs sont un peu grotesques, et le soufflé retombe à la fin, alors qu'il n'était même pas vraiment monté...
Esclave de l’amour (Nikita Mikhalkov – 1976) : Œuvre très intéressante de Mikhalkov même si elle est en deçà de ce que j’ai vu de lui jusqu’à maintenant. Film fait rapidement avec un demi-budget (ayant repris un projet en arrêté depuis le départ, il raconte le tournage d’un film muet de l’époque du cinéma tsariste en pleine révolution bolchévique. Une façon de montrer qu’un événement qui est au départ bien loin des préoccupations bourgeoises (plus préoccupés par la difficulté à s’approvisionner en pellicule) va finalement les frapper de plein fouet. Mais ce est passionnant dans les films de cette époque, c’est de voir comment un auteur comme Mikhalkov arrive à contourner la censure pour faire passer quelques critiques tout en ayant un message global sagement soumis au régime soviétique. Les censeurs de l’époque devaient manquer de subtilité !
Bagdad Café (Percy Adlon – 1987) : Feel good movie qui remplit parfaitement son rôle. J’ai eu peur en voyant la première scène atrocement filmée et montée, mais heureusement, ça ne dure pas.
Outrage 2 & Outrage Coda (Takeshi Kitano - 2012 & 2017) : Fin de carrière (si j'ai bien compris) assez mitigée pour Kitano. Les Outrage sont loin d'être un naufrage mais c'est relativement oubliable dans sa filmographie. En même temps, c'est assez rare les réalisateurs qui arrivent à rester au sommet jusqu'au bout (sauf ceux qui meurent prématurément sans connaître la vieillesse).
Le vrai problème, c'est que Kitano renie son style pour des façons de faire très communes (des travellings de côté sans raison, zoom/dezoom sur les personnages qui parlent, plans de 3/4 au lieu des fameux plans fixes de face). En plus, c'est ultra compliqué à suivre tellement n'importe quel personnage (y compris des lieutenants et sous-lieutenants) peuvent changer de camp à n'importe quel moment. Un peu déçu aussi par le fait que la violence n'est plus aussi bien amenée que d'habitude, puisque n'importe quelle scène se finit avec quelqu'un qui se fait défoncer/buter...
J'ai finalement mieux aimé le dernier opus. Déjà, le scénario se simplifie au fur et à mesure qu'on approche de la fin. Et surtout, on retrouve le style de Kitano dans quelques scènes et surtout dans la 2e moitié du film. Un bel adieu au cinéma, sans être un film marquant dans son œuvre.
Je rajoute
La Soufrière (Werner Herzog – 1978) : Passionnant court documentaire (30 minutes) dans lequel Herzog va visiter l'île de Basse-Terre en Guadeloupe après son évacuation en prévision d'une éruption de la Soufrière. Ce docu montre à la fois le caractère d'Herzog et son intérêt pour la nature et l'homme ; mais aussi l'insignifiance de l'humain face aux caprices de la nature.
Dispo ici avec des sous-titres :