Navegante
Un très bon Grand Départ, avec d’abord un prologue (j’adore, ça me manque vraiment sur les Tours récents), puis une étape que tu décris comme indécise mais qui devrait quand même profiter à un sprinteur tout terrain tout en offrant une lutte sympa pour le maillot à pois, une « vraie » étape de sprint et un contre-la-montre par équipe. On devrait donc voir des choses différentes tous les jours en Bretagne, avec peut-être à la clé une vraie valse du maillot jaune, et je trouve que c’est un soin important qui fait un peu défaut à certains parcours.
Tu continues très bien ta première semaine, avec une étape pour sprinteurs très bien épicée par le Gois, que j’adore là aussi, et que tu places suffisamment loin de l’arrivée pour garantir un beau spectacle quoi qu’il arrive. Un poil moins fan des chemins sur l’étape suivante (je trouve dommage d’utiliser des chemins ailleurs qu’en Bretagne alors que les ribins te tendaient les bras), mais dans l’absolu, leur nombre et leur placement dans l’étape sont bien dosés, il n’y a pas besoin de davantage pour avoir de l’entertainment ! Une nouvelle étape pour le coup bien indécise vers Sarlat (puncheurs ? échappés ? sprinteur costaud ? dur à dire et c’est très bien…), et un sprint sans doute épicé d’une poursuite intéressante le lendemain vers Auch. On arrive ensuite dans les Pyrénées : je ne sais pas si l’arrivée à Goulier est possible ou pas (j’avais cru entendre que c’était compliqué), mais en tous cas, l’étape est bien construite, et vu la construction globale de ton Tour, elle devrait garantir davantage de spectacle qu’une explication dans le dernier kilomètre, surtout une veille de repos.
Ta deuxième semaine commence bien également, je suis fan de ton chrono à Font Romeu, c’est une super idée, et ça mériterait vraiment d’être tenté un jour. Tu enchaînes avec un sprint et de possibles bordures, c’est sympa aussi, les terrains sont vraiment tous explorés à fond, puis l’arrivée au Ventoux, qui fera de très gros dégâts… Etape alpine très originale ensuite, avec le Noyer en tremplin, même si à mon avis, compte-tenu du faible nombre d’étape pour purs grimpeurs que tu proposes, ces derniers seraient bien inspirés de tenter d’encore plus loin (ce que le tracé de ton étape semble permettre). Le lendemain vers Livron, je pense que ta description est un peu enthousiaste, et que l’étape ira à un baroudeur avec un gentleman agreement dans le peloton. Mais il en faut aussi ! Et pour finir, une étape atypique au Mont Gerbier-de-Jonc, très dynamique, et avec un final inhabituel. Là encore, j’aime beaucoup.
En troisième semaine, on attaque avec une étape effectivement indécise (mais qui peut cependant facilement être escamotée) vers Langres, et un « vrai » chrono plat qui, compte tenu des trois autres exercices contre-la-montre déjà vus sur ce Tour, aurait peut-être gagné à être un poil plus court, je ne sais pas… Mais ce parti pris d’avoir quatre TT (et tous différents : prologue, TTT, format hybride audacieux à Font-Romeu et exercice « classique » ici) me plaît. Ardennaise très sympa, ensuite, et bonne idée de jouer sur la distance. J’espère juste que les velléités offensives ne seront pas bridées par la perspective des pavés le lendemain, qui sont peut-être la seule vraie « faute de goût » de ton parcours : non pas la présence de pavés (cohérente avec ton envie d’explorer absolument tous les terrains) mais leur trop grand nombre – j’aurais enlevé trois ou quatre secteurs, et raccourci l’étape. Belle idée de finir sur un nouveau marathon vers Etretat, ça peut effectivement être un chantier si les écarts sont faibles, et le terrain s’y prête.
ElRojo
Le Grand Départ breton est je trouve très bien vu, avec quatre étapes (enfin, trois et demi) qui ont chacune leur identité, et la possibilité d’assister tous les jours à des écarts. Dans le détail, le départ en TTT est efficace, et un bon moyen d’établir une toute première hiérarchie et d’avoir un ordre « cohérent » (ou du moins méritoire) de file des voitures en vue de l’étape du lendemain, qui devrait voir un beau chantier sur les ribinous, que je trouve bienvenu de concentrer dans les cinquante dernières bornes seulement (il y en a peut-être un poil trop, mais je pinaille). Une étape pour puncheurs exigeante (et potentiellement difficilement contrôlable, même si je ne m’attends pas non plus à de grandes manœuvres) le troisième jour, histoire de voir encore quelque chose de différent, et avec une belle exploration du relief local, puis un sprint avec possibilité de bordures : pour moi, on est pas loin du sans-faute sur ces quatre premiers jours.
Ensuite un nouveau sprint : l’étape est peut-être un poil longue et je suis sceptique sur la possibilité d’avoir des bordures deux jours de suite (ce sera ou la veille, ou ce jour-là, mais pas les deux), mais il en faut. Ensuite un contre-la-montre, pour continuer à creuser des écarts avant la montagne, ça me va tout à fait. Nouvelle étape pour puncheurs vers Tulle, ça promet là-encore un final très sympa, sans doute même davantage que pour l’étape de Douarnenez. Vers Décazeville en revanche, et malgré le relief intéressant, et un sprint annoncé le lendemain, je ne vois pas autre chose qu’une lutte entre baroudeurs et un gentleman agreement entre favoris car « le Tour est encore long », mais pourquoi pas, après tout (et on n’est pas à l’abri d’une surprise). Ton étape de Gaillac promet une lutte entre échappés et peloton, sur fond de risque de bordures et de petites côtes dans la première moitié du parcours : pourquoi pas là-encore, même si je pense qu’on aura un sprint massif, ce qui est toujours dommage le dimanche.
La deuxième semaine commence avec deux étape pyrénéennes efficaces : l’arrivée à Superbagnères d’abord, qu’on attend depuis longtemps et qui devrait tenir ses promesses (même si je ne sais pas si Balès est très utile, il aura peut-être été encore mieux d’assumer la CC pure) puis un format original vers Formiguères où ça pourrait bien bastonner dès Pailhères. J’aime bien ensuite ton étape de Narbonne, avec la longue descente pour commencer, et un vraisemblable beau match entre échappés et peloton. Le lendemain, le très classique bordures/Mont-Saint-Clair, rien à dire (à part que l’ascension sétoise n’est peut-être pas forcément très utile placée ici, à voir), avant une nouvelle étape pour baroudeurs vers Alès, très bien. Enfin, juste avant le repos, on attaque les Alpes avec une belle mise en valeur du Parquetout, qui devrait occasionner un beau final.
La troisième semaine commence très fort, avec des étapes alpines bien agencées, qui devraient faire beaucoup de dégâts, en jouant d’abord sur l’endurance (ce qui ne sera pas forcément très spectaculaire, mais offrira certainement une belle course d’usure) puis un format court vers Abondance qui, à mon avis, tiendra ses promesses compte tenu de sa construction. Le lendemain, je ne crois pas que les équipes de sprinteurs polyvalents pourront contrôler la course, mais ça devrait occasionner une belle passe d’armes entre baroudeurs malgré tout, puis un sprint vers Besançon, très bien à ce stade de la course. L’étape 20, enfin, offre une vraie ultime possibilité de renverser le Tour, sur un terrain pas forcément habituel, en plus (les Vosges), ce qui est un très bon point. Si je devais pinailler, je dirais que ça aurait gagné à être plus court, pour limiter le plat en amont et rendre la course encore plus difficilement contrôlable, mais ça reste à mes yeux une belle conclusion.
wawan
Comme plusieurs autres de la même poule, un TTT en ouverture, peut-être un poil trop long, surtout dans un Tour avec deux autres chronos, mais ça reste un choix original par rapport aux standards ASO. Le lendemain devrait comme tu le dis dans ta description occasionner de belles images, mais en dépit du fort dénivelé, je n’arrive pas à imaginer autre chose qu’un sprint en peloton d’une centaine de coureurs après une belle bagarre entre échappés pour le maillot à pois. Pourquoi pas ? Et le troisième jour, malgré Mûr-de-Bretagne en milieu d’étape, je ne pense pas qu’on aura autre chose qu’un sprint, bordures au Cap-Fréhel ou pas. Cela reste un Grand Départ assez varié, même si je pense qu’il y avait peut-être quelque chose d’un poil plus inventif à imaginer en Bretagne.
Tu continues ta première semaine avec deux étapes pour sprinteurs (dont une qui présente de vraies chances de bordures vers Châteauroux), ce qui me va très bien à ce stade de la course, et une arrivée à Aubusson qui promet un final dynamique, j’aime beaucoup. Nouveau sprint en perspective à Bergerac (je ne crois pas aux chances d’un « audacieux », avant un CC pure au Col du Portet : sur le principe, pourquoi pas, mais (et c’est personnel), je ne suis pas fan du Portet… On devrait quand même voir du spectacle dans la montée. Pas fan non plus de ton étape du lendemain, où bien qu’on soit une veille de repos, je n’imagine pas une seule fois les battus de la veille se lancer si tôt dans le Tour pour récupérer le temps perdu. On aura une bagarre pour le classement de la montagne, et la victoire d’un échappé, en revanche, et ça peut être assez sympa.
La deuxième semaine commence avec une étape pour sprinteurs assez classique, puis une autre plus intéressante vers Salons où, qu’il y ait du vent ou pas, le final risque d’être vraiment passionnant. Un contre-la-montre de bonne longueur ensuite, c’est très bien, et ça devrait inciter au mouvement lors de ce qu’il restera. J’aime beaucoup aussi ta tappone de Saint-Félicien, qui met en valeur un relief rarement exploité, et où, pour le coup, les favoris seraient bien bêtes de ne rien tenter. Le lendemain vers Bonneville sera neutralisé entre les candidats au maillot jaune, mais on devrait quand même avoir une belle lutte pour la gagne entre les échappés. Enfin, tu termines cette deuxième semaine par une belle étape vers Bourg-Saint-Maurice. Je doute que ça bouge avant le col du Pré, mais ça laissera ensuite quand même une quarantaine de bornes sur un terrain varié, et ça promet d’être assez spectaculaire – en plus, c’est judicieusement placé une veille de repos.
La troisième semaine commence par ce qui est l’étape-reine de ton Tour, et effectivement, on a beau être sur du très classique, ça devrait tenir toutes ses promesses, une vraie grosse étape de montagne à l’ancienne où ça devra bouger dès le Galibier. Le lendemain vers Chambéry, ce sera plus original, mais aussi intéressant. Pour pinailler, je dirais que ça aurait peut-être gagné à être un peu plus court, et que le Palaquit n’est pas indispensable, une portion de vallée avec d’attaquer le Coq aurait peut-être été plus judicieuse. Tu choisis de terminer ton Tour avec une remontée vers Paris, ce qui est courageux (j’avais initialement choisi de faire pareil, avant de me raviser au dernier moment parce que j’avais du mal à croire en l’intérêt de ce que je proposais en termes de suspense). Ceci étant, dans le détail, si j’aime beaucoup ton étape d’Alésia (où il y a moyen de tenter pour les favoris distancés), je pense qu’il aurait été intéressant d’inverser les profils des étapes 18 et 20, avec d’abord une étape pour sprinteurs, et quelque chose de plus difficile en région parisienne qu’une arrivée massive à Fontainebleau. L’ITT final sur les Champs-Elysées est, si je ne m’abuse, une conséquence de ce choix de faire une remontée vers Paris. Je le valide donc doublement : à la fois parce que je suis favorable à un retour, de temps en temps, du chrono sur les Champs (et le tien a une longueur pertinente), à la fois parce que sa présence est plus que cohérente avec le reste de ton tracé.
Klira
Le Grand Départ breton est bien vu, avec trois étapes possédant chacune sa singularité, d’abord une pour les puncheurs, puis une pour les sprinteurs, puis un chrono par équipes. J’aime bien cette variété, c’est réussi.
La suite de la première semaine est très réussie également, toujours dans cette optique de variété, avec un final à suspense vers Sées, un jour pour les purs sprinteurs (avec risque de bordures) vers Châteauroux, un autre pour les sprinteurs tout terrain et une arrivée en bosse à Saint-Emilion, on ne devrait pas voir les mêmes schémas se répéter deux jours de suite, ça en offrira un peu à tous les types de coureurs hors favoris au classement général. Tu continues dans cette même optique, avec un sprint à Dax et un chrono à Pau, et le choix de faire intervenir le premier repos au bout de dix jours de course au lieu de neuf, comme la plupart. En soi, c’est bien vu et cohérent avec la filière d’endurance que tu choisis de mettre en valeur sur ton étape 10, mais un poil dommage que celle-ci intervienne un lundi. Sur l’étape en elle-même, rien à dire, c’est un parti-pris certes extrême, mais assumé jusqu’au bout, et cohérent avec le reste.
Ta deuxième étape commence avec l’étape de ton Tour que je préfère, vers Montsalvy, et qui peut offrir un très bon scénario. Une pure étape de transition ensuite, où je pense que les sprinteurs ne passeront pas à côté, au contraire de celle du lendemain vers Tallard, davantage axée baroudeurs. J’aime beaucoup ton attaque des Alpes, avec le Galibier utilisé de façon originale, et une vrai CC nerveuse après une très longue vallée. En revanche, je trouve ton étape du lendemain surchargée, ce qui n’est pas un défaut en soi, mais apparaît redondant par rapport à ta précédente tappone. Quitte à employer des difficultés dont on a bien compris que tu les adorais, je pense qu’un format un poil plus dynamique et ramassé les aurait mieux mises en valeur.
Le chrono un peu hybride qui ouvre la troisième semaine est intéressant, surtout par sa longueur, et l’étape du lendemain promet d’être infernale ! Ensuite, le profil vers Neuchâtel est intéressant, mais comme tous les autres qui ont fait le même choix, je vais pénaliser les passages à l’étranger dans mes votes, étant donné l’incertitude sur la possibilité de franchir les frontières en juillet prochain. En soi, c’est dommage, parce que ton étape suivante étant originale et intéressante elle aussi. La conclusion dans le Morvan, en revanche, est très sympa, même si je pense que ton Tour aurait pu gagner à proposer un épilogue un tout petit peu plus difficile.
Alexsar
J’aime bien les trois étapes bretonnes qui inaugurent ton Tour, mais je les trouve mal agencées. Les ribins, même avec parcimonie, dès le premier jour, je suis contre, parce que l’ordre des voitures, décisif dans ce type d’étape, n’aura pas été établi par une hiérarchie faite sur le Tour. C’est également dommage d’avoir l’étape pour sprinteurs le dimanche, sans doute le jour où il y a le plus de monde devant la télé… A mon avis, il aurait été plus judicieux de les placer dans l’ordre 3-1-2 (en modifiant légèrement, de façon à faire un Brest-Pontivy, suivi d’un Lannion-Lannilis et de Quimper-Vannes). J’imagine que tu les agencé ainsi pour éviter d’avoir trois étapes pour sprinteurs de suite, vu les arrivées à Saumur et Nevers qui suivent, mais à titre personnel, je ne trouve pas gênant, à ce stade de la course, d’avoir trois sprints consécutifs : cela permet d’installer un vrai match entre les différents bolides du peloton, et personne ne se plaindra d’un manque de spectacle les lundi, mardi et mercredi de la première semaine (pas moi, en tous cas).
Rien à redire donc sur la suite de la première semaine : les deux étapes de sprint sont bien, l’étape pour puncheurs d’Etang-sur-Arroux aussi (même si avec la perspective du lendemain, ça me paraît illusoire de voir des candidats au général se montrer ce jour-là, mais en revanche, ça pourrait donner des idées à des puncheurs comme Alaph’ ou Hirschi). Pour l’ITT, je ne suis ordinairement pas fan des chronos aussi accidentés, surtout quand il s’agit du seul exercice contre-la-montre du Tour, mais la longueur inhabituelle tempère ce jugement : ça peut avoir un effet intéressant sur la suite. Vallorbe pour les baroudeurs, très bien, puis une course de côté pour attaquer la montagne, ça me va aussi. Une (grosse) réserve néanmoins : dans la situation actuelle (illustrée par les changements de dernière minute de l’étape de Sestrières au Giro et du Tourmalet à la Vuelta), les passages à l’étranger ne me semblent pas judicieux, car susceptibles de devoir être remaniés à la hâte en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. On peut critiquer ce jugement, mais ça m’amène à valoriser les parcours 100% en France, et donc à pénaliser le tien, quand bien même les étapes, dans leur profil, sont cohérentes et se justifient.
En deuxième semaine, l’étape d’Albertville est curieuse, pourquoi pas en soi, mais peut-être un peu dommage de faire ça dans les Alpes… Le lendemain, en revanche, j’aime beaucoup l’étape de Saint-Jean-de-Maurienne, courte, dynamique, avec un final qui devrait être propice à une belle poursuite, et les écarts créés par le chrono en première semaine inciteront à l’offensive. Celle d’Oulx devrait aller aux baroudeurs (je n’imagine pas les favoris sur faire la guerre sur un terrain comme celui-ci), et souffre pour moi du même point faible que tes étapes de Vallorbe et de La Croix : le passage à l’étranger me semble trop risqué en 2021. Manosque, avec le Signal du Lure, devrait être sympa pour l’échappée et occasionner une belle bagarre entre baroudeurs, et le lendemain, le classique bordures/Mont-Saint-Clair devrait tenir ses promesses. Un peu dommage de l’enchaîner avec une nouvelle étape pour sprinteurs vers Argelès : c’est le deuxième dimanche que tu « gâches » ainsi, après celui du Grand Départ.
La troisième semaine commence bien, avec trois étapes pyrénéennes intéressantes : une entrée en matière plutôt originale, avec Pailhères pour une fois précédé de plusieurs ascensions et un final en descente, puis une étape très difficilement contrôlable vers Cierp-Gau, où j’aimerais bien voir comment se comporteront les grimpeurs qui auront à ce stade de la course toujours du temps à reprendre en principe. Un peu de mal à croire, en revanche, que l’étape de Luz se joue ailleurs que dans l’ultime montée, mais le format est original et mérite d’être tenté. La fin me laisse un peu sur ma faim, par contre : du mal à croire que le Tour puisse être renversé lors de l’une de tes trois dernières étapes, ce qui amoindrira forcément leur intérêt – même si, en elle-même, je trouve très intéressante ton étape de Villeneuve, qui aurait peut-être juste gagnée à être plus longue, histoire d’entraîneur les coureurs sur une filière d’endurance très dure.
Loiloi29
Un Grand Départ breton qui varie les terrains, c’est un bon point pour commencer. Le TTT initial, par sa longueur et son relief, ne devrait pas faire de gros écarts, mais ça reste une mise en bouche sympa, et un bon moyen de déterminer l’ordre des voitures en vue de l’étape du lendemain. Pour la deuxième étape, il y a sans doute trop de ribins, et je pense que l’étape aurait gagné à en être un peu allégée (une dizaine maximum aurait largement suffit à mon avis). Ensuite, une étape de sprint pour varier les plaisirs, ça me va très bien, avant ton « decrescendo breton » qui devrait user les organismes et voir une bataille sympa pour le maillot à pois, même si je doute qu’on échappe à un sprint en peloton d’une centaine de coureurs. Quelque chose de plus orienté « puncheurs » aurait davantage eu ma sympathie, même si on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise !
Pour la suite de la première semaine, après un sprint massif au terme d’un marathon (pourquoi pas, même si ça occasionnera surtout une bonne sieste – il en faut aussi !), j’aime beaucoup l’idée d’un contre-la-montre aussi long en début de Tour, c’est la garantie de vrais écarts, qui obligeront les grimpeurs à se bouger s’ils veulent remonter au classement général. Le lendemain, l’étape de Semur-en-Auxois me paraît très indécise : pour les baroudeurs, pour un sprint en peloton réduit, pour des puncheurs sortis dans l’une des deux dernières bosses ? En revanche, j’ai du mal à croire en une offensive des grimpeurs sur ce terrain, ou alors juste une tentative vite ramenée à la raison. Hâte de voir aussi ce que donne ton étape de Beaune, même si je crains qu’il n’y ait pas jusque là eu assez d’étapes promises aux purs sprinteurs pour qu’une équipe comme la Bora embraye dès le début, et qu’on ait juste une étape de sprint « classique » avec la règle des 4x4x4. Comme le lendemain, ce qui est dommage, vu qu’il s’agit d’un weekend.
La deuxième semaine commence d’une façon un peu étrange : tu le dis toi-même, la perspective de la grosse étape du mercredi risque de brider les coureurs dans le Chat le mardi, ce qui revient un peu à « gâcher » cette ascension qui mérite mieux. Bon, ça reste le Chat, et c’est épouvantablement dur, mais je trouve qu’il mérite d’être placé à en endroit plus intéressant du Tour. Le lendemain risque de se résumer à l’ascension finale, mais elle a un profil atypique, donc pourquoi pas ? J’aime beaucoup les deux étapes qui suivent, mais m’interroge malgré tout : la longueur et la difficulté annoncée de celle de Nyons ne risque-t-elle pas de freiner les ardeurs dans celle d’Allemont ? Je laisse le bénéfice du doute… Ensuite, transition classique mais toujours efficace sur le papier bordures/Mont-Saint-Clair, puis étape de baroudeurs vers Rivesaltes, très bien.
La troisième semaine commence très bien, avec deux premières étapes pyrénéennes qui s’enchaîne très bien, et devraient tenir toutes les deux leurs promesses. La troisième est une « Pescheux », pourquoi pas, mais je trouve ça plus pertinent en sortie de premier massif, surtout avec ce qui restera au programme : un étape pour sprinteurs (pourquoi pas), puis Rocamadour, qui devrait certes être très sympa pour la victoire d’étape, mais où j’ai du mal à imaginer le maillot jaune, quel qu’il soit, perdre plus d’une vingtaine de secondes sur son dauphin, ce qui revient à dire que la lutte pour la victoire finale a 99% de chances d’être finie dès le mercredi…
huliop
Tu commences par un prologue, j’aime beaucoup, sur un terrain pas tout plat en plus, c’est bien vu. Des ribins dès le deuxième jour, et en grande quantité, c’est sympa aussi, et ta troisième étape au final très indécis garantit un beau spectacle et une intéressante variété des schémas de course pour ton Grand Départ.
Tu continues ton Tour avec une très longue étape pour sprinteurs, pourquoi pas, puis une autre, plus courte et un poil plus accidentée vers Amboise, et une troisième où l’on espèrera des bordures, ce qui nous fait trois sprints de suite (voire quatre en fonction du dénouement de ton étape de Saint-Brieuc), mais chacun avec sa spécificité, ce qui est intéressant en répit du caractère spécifique, et permettra d’installer un vrai match entre bolides. Sympa ensuite de varier les profils avec l’arrivée à Château-Chinon, mais pour moi la boucle était dispensable, surtout avec la perspective du chrono le lendemain. Un contre-la-montre viendra faire les premiers « vrais » écarts à la pédale, c’est le bon moment à mes yeux, avant ton arrivée dans les Vosges à Gérardmer, où ça ne devrait pas bouger avant la dernière montée, mais où les favoris pourraient pointer le bout de leur nez en fonction du temps perdu la veille.
Ta deuxième semaine démarre avec une étape de baroudeurs, assez sympa même si je me dis que deux jours dans les Vosges (trois en comptant le repos) auraient peut-être pu être un peu plus sélectifs, puis un nouveau sprint vers Bourg-en-Bresse (il en faut). L’attaque des Alpes est sympa, ça donnera une course de côte, mais suffisamment courte pour ne pas se limiter aux derniers kilomètres. Pas fan, en revanche, de celle du lendemain, où l’Iseran est à mes yeux placé trop près de l’arrivée. Quitte à l’utiliser une nouvelle fois après 2019, j’aurais préféré que tu assumes une reprise totale de l’étape initialement prévue, avec une arrivée à Tignes qui en fasse un vrai tremplin, plutôt que placé comme cela. J’aime beaucoup l’étape de Grenoble en revanche, avec un vrai decrescendo qui pourrait inspirer les grimpeurs. Ton étape suivante vers Avignon me semble elle promise à un sprint et non à une échappée – peut-être un poil dommage un dimanche.
En troisième semaine, on attaque avec l’étape de bordures classique, mais où tu te démarques en étant l’un des seuls à snober le Mont-Saint-Clair – ça a le mérite de l’originalité, certes, mais est-ce que le tracé n’aurait pas été plus intéressant avec ? Le lendemain, belle entame des Pyrénées, avec le classique Pailhères – Ax-3-Domaines, toujours efficace. Le lendemain propose également une belle étape pyrénéenne, où ça ne devrait pas débrancher d’un bout à l’autre, et qui fonctionne bien avec celle de la veille. L’étape de Castres est sympa aussi, avec un final très indécis, surtout à ce stade de la course. Et tu termines à Aurillac, avec une étape qui sera un peu « tout ou rien », et qui manque à mon avis de quelque chose d’un tout petit peu plus difficile dans sa première partie, même si les 60 derniers kilomètres peuvent être très sympas en cas d’écarts resserrés et de course lancée de loin.
CaptenFlying
Un Grand Départ varié, avec d’abord une étape pour sprinteurs le premier jour (ce qui te démarque par rapport à toutes les autres propositions, même si on en a vu pas mal ces dernières années). Ensuite, l’arrivée à Mûr-de-Bretagne n’est pas très originale, mais je serais un peu malhonnête de te le reprocher, vu que j’ai la même (en ouverture, moi), et que c’est un final qui a fait ses preuves, et où on devrait déjà voir, certes brièvement, les différents favoris se jauger – les bosses qui précèdent permettront d’attribuer le maillot à pois, avec sans doute une petite bataille entre échappés qui promet d’être sympa. Le chrono par équipe le troisième jour pourrait permettre de continuer la valse du maillot jaune, donc bienvenu aussi (même si je ne sais pas pourquoi tu as mis autant de points intermédiaires, il ne semble que deux ou trois auraient suffi).
Tu continues ta première semaine avec une étape pour sprinteurs sur laquelle il n’y a rien à dire, à part qu’il en faut, puis les pavés, ce qui est une nouvelle originalité et promet quoi qu’il arrive du spectacle. Encore un sprint à Troyes ensuite (je note que tu prends soin de ne pas faire se succéder deux jours de suite des étapes du même style lors de cette première semaine, c’est un choix qui se défend), puis quelque chose de plus accidenté vers Beaune, où on n’échappera cependant pas à mon avis à une arrivée en peloton de 80-100 coureurs. L’étape d’Oyonnax, en revanche, devrait je pense permettre pour la première fois aux baroudeurs d’en découdre : à nouveau la variété, tu l’assumes durant toute ta première semaine, et ça marche plutôt bien. Enfin, tu termines par quelque chose de très dur vers Seyssel, c’est sympa de voir la Biche placée en position décisive, et ça devrait s’attaquer pour la première fois entre favoris. Vu la difficulté du final, en revanche, je ne sais pas si Menthières et Cuvéry servent à quelque chose, et je me demande s’il n’aurait pas été plus judicieux d’avoir un tracé plat jusqu’au pied de Fromentel, histoire que la rupture soit encore plus marquée.
Ta deuxième semaine commence avec le même souci de variété, avec d’abord un sprint annoncé, puis quelque chose de plus indécis vers Guéret (un peu dommage que tu ne donnes pas plus de détail sur la dernière montée non répertoriée) qui devrait en théorie offrir un vrai match entre sprinteurs tous terrains, puncheurs et échappés. Puis une étape pour baroudeurs vers Brives, et un nouveau sprint à Mont-de-Marsan, on continue vraiment dans cette optique de ne jamais proposer la même chose de jours de suite, tu assumes jusqu’au bout cette position. On arrive aux Pyrénées : d’abord une course de côte au Plat d’Adet, bien vue (je trouve ça plus pertinent que le Portet proposé par certains), ensuite une étape « revancharde » vers Foix, avec Péguère en juge de paix, ce qui n’est pas très original mais reste à mon avis toujours plaisant et promet d’être efficace.
La troisième semaine reste globalement bien construite et assez variée elle aussi, mais souffre de deux points faibles – j’y reviendrai. D’abord, le chrono à Aix arrive au bon moment même s’il est peut-être un poil trop accidenté par rapport au style global de ton Tour (une seule des deux bosses aurait suffi, surtout avec une distance totale de moins de 40 bornes). Ensuite, ton étape de Menton est très sympa, et promet là encore un beau match entre baroudeurs. Ça se corse le lendemain : comme j’ai pu le dire à d’autres, pour un Tour 2021, les passages à l’étranger ne me semblent pas pertinents. Ton étape vers l’Agnel pourrait promettre un beau spectacle, dans l’absolu, elle est très bien et s’insère parfaitement, en termes de profil, avec le reste de ton parcours, mais dans ce cas précis, j’aurais tendance à la pénaliser (c’est le premier point faible). Ton étape vers Moutiers est plutôt bien vue, avec la Madeleine en juge de paix, et ta dernière étape avant les Champs, à Samoëns, est bien construite, avec une vraie possibilité d’offensives. Mais (et c’est le deuxième point faible), elle nous ramène quasiment au même point de la carte où nous étions à l’issue de la première semaine ! Pour moi, ça traduit un défaut dans la construction globale du Tour, et rend d’autant plus dommageable le transfert Pyrénées-Provence du deuxième jour de repos.
Anthofou31
Un Grand Départ un peu terne à mes yeux, avec une première étape en boucle autour de Brest (ce qui pour le coup, question originalité, est plutôt un bon point vu que tu es le seul de ta poule à le faire), et un final avec sans doute un brin de suspense, même si les premiers bouquet et maillot jaune n’échapperont pas à un sprinteur. Deuxième sprint annoncé le lendemain, un peu dommage à mes yeux, surtout que ta troisième étape est la plus intéressante des trois, et aurait de fait gagné à être davantage mise en valeur. Là, elle se retrouve un lundi, alors que les deux autres auront droit aux projecteurs du weekend.
La suite de la première semaine me laisse une curieuse impression : autant, prises individuellement, tes étapes tiennent la route, autant mises toutes ensemble, elles me donnent l’impression de toutes se ressembler, hormis celle vouée au sprint arrivant à Nantes, et celle du Béal. A chaque fois ou presque, on a une bosse dans les 10 ou 15 dernières bornes. Je pense que le parcours se serait un peu bonifié avec un peu plus de variété : pourquoi pas une arrivée en bosse, pourquoi pas une étape avec des difficultés placées plus loin de l’arrivée, pourquoi pas une étape plate supplémentaire… Là, on a un peu l’impression que tu espères qu’Alaphilippe fasse le coup d’Epernay tous les jours ! Pas vraiment fan de la boucle autour de Guéret (et des doubles ascensions en général). Rien à redire en revanche sur celle du Béal dans son principe, mais elle est peut-être un peu surchargée pour ce qui sera à peu près à coup sûr une course de côte.
La deuxième semaine commence par un contre-la-montre à Colmar, avec d’après ta description des terrains très variés. Pourquoi pas, ça a le mérite de tenter. Ensuite, une vraie étape pour sprinteurs, c’est bien, il en fallait, puis un retour de la spéciale Alaphilippe vers Salins-les-Bains… On peut espérer qu’avec le chrono et l’étape du Béal, suffisamment de coureurs soient loin au général pour que ça propose un match entre baroudeurs plutôt qu’une explication parmi les meilleurs puncheurs-grimpeurs du peloton, mais ça commence vraiment à faire trop de fois que je vois la même étape sur ce Tour. Ensuite à nouveau un sprint (tant mieux !), avant l’arrivée dans les Alpes, où je ne suis pas hyper fan du Semnoz, mais ça peut être tenté. Contrairement à beaucoup, tu choisis de faire des Alpes assez légères, en deux jours, et si je pense que le format court de ta seconde étape peut promettre un beau spectacle, ça manque d’un col plus long en première moitié de course pour vraiment lancer les hostilités et démarquer davantage cette étape de toutes celles de moyenne montagne et/ou accidentées que tu as déjà proposé.
Pour entamer la troisième semaine, nouveau gros transfert : pour moi, ça fait un de trop (déjà que je ne suis pas fan des transferts de plus de cent bornes les jours de repos…). Tu attaques ensuite avec une étape de sprint, ok, puis une étape pour puncheurs, une de plus, ça commence à faire pas mal (même si, et c’est une bonne chose, l’arrivée est en bosse cette fois-ci !). Ensuite, les Pyrénées. J’ai du mal avec l’entame : pas fan de l’arrivée au Tourmalet, qui est censée être exceptionnelle et reviendrait deux ans seulement après 2019, et pas fan de la construction de l’étape, qui me semble un décalque de ton entame alpine, avec Aspin à la place de Forclaz de Montmin et Tourmalet à la place du Semnoz. J’aurais préféré que tu assumes la CC pure sur l’une de ces deux étapes, plutôt que de proposer deux profils si similaires. Surtout que dès le lendemain arrive une nouvelle course de côte, certes en deux temps avec la Hourcère avant l’arrivée à la PSM, mais où rien ne se passera. Ta toute dernière étape me semble mieux, mais pour moi, il manque clairement quelque chose dans ces Pyrénées, surtout après des Alpes aussi light.
Wings
Un Grand Départ bizarre, avec d’abord un prologue trop long pour en être vraiment un, puis un deuxième jour trop chargé en ribins à mon goût (la moitié aurait pu suffire, je pense). Tu enchaînes avec une étape pour sprinteurs, ce qui permet d’avoir trois premiers jours destinés à trois types de coureurs différents, c’est quand même un bon point.
La première semaine continue avec une alternance d’étape pour sprinteurs et pour puncheurs (j’aime bien le fait que celle de Flers ait un final « plat » tandis que celle de Rouen s’achève en bosse, ça permet de varier les plaisirs et les schémas), avant un premier weekend qui me convainc moins : pas fan de l’arrivée en haut du Mont Cassel, ça aurait été plus sympa de durcir un poil en amont (avec Boeschepe ou Mont Noir) et de finir à Hazebrouck. Pas fan non plus de la reprise de Cassel le lendemain, qui fait vraiment redondant – pas d’avis sur les pavés, est-ce que ça ne fait pas trop de passages non-asphaltés après les ribins le deuxième jours et l’arrivée à Cassel la veille ?
La deuxième semaine commence par un chrono long, ce qui est sympa et devrait continuer à faire des écarts pour faire attaquer les favoris ensuite. Pas hyper fan de la montée à Avoriaz, qui fait une CC trop facilement contrôlable en mode Orcières, où j’ai peur que rien ne se passe avant les derniers hectomètres. C’est mieux le lendemain, mais si les leaders rechignent à s’attaquer dans la Croix-de-Fer, je crains que la Rochette ne soit pas assez sélective non plus et qu’il ne se passe rien. Ton étape de Voiron me semble elle clairement promis aux baroudeurs et non aux sprinteurs, compte tenu de sa longueur et de la difficulté des deux cols du début. Ton étape de Gap est originale et sympa, et aurait mérité un meilleur placement : là, elle semble effectivement dévolue aux baroudeurs, ce qui est un peu dommage et « gâcherait » un tracé pourtant singulier. Tu termines avec une étape originale là encore (l’Alpe utilisée en ascension en cours d’étape, ça a le mérite d’être osé), mais qui nous fait friser l’overdose : cinq jours de suite dans les Alpes, c’est un peu trop pour moi…
La troisième semaine débute avec le classique bordures via Agde et Sète (tu fais partie des rares à ne pas y mettre le Mont-Saint-Clair, c’est un point en plus question originalité, mais je préfère quand même quand il y est…), puis une belle entrée en matière pyrénéenne, où Pailhères pourrait servir de détonateur, si hélas le menu du lendemain ne réfrénait pas les ardeurs… C’est un peu dommage, du coup, surtout que ton étape de Peyragudes n’est pas hyper folle. Tu termines avec un sprint à Montauban, puis une étape de la dernière chance à Aurillac, qui peut aussi bien être difficilement contrôlable qu’accoucher littéralement d’une souris (un peu dommage, d’ailleurs, d’avoir répertorié autant d’ascension, l’étape serait plus piégeuse sans cela à mon avis).
Alexandre7894
Les côtes disséminées dans la première étape devraient je l’espère valoir une petite bataille entre prétendants au premier maillot à pois, mais on ne devrait pas échapper à une arrivée groupée, peut-être dans un peloton de seulement cent/cent-vingt coureurs. En soi, ce n’est pas gênant, mais j’ai peur que toutes tes étapes en ligne bretonnes connaissent la même issue, les deux suivantes étant elles aussi promises à un sprint, et c’est seulement lors de la quatrième étape, le TTT, que les premiers écarts devraient être observés entre favoris. En soi, ce n’est pas gênant, mais je pense qu’avec le terrain de jeu qu’offre la Bretagne (et qui plus est pour un Grand Départ), il y avait mieux à faire.
Dans la même optique d’exploitation du terrain de jeu, l’étape de Tours me laisse un peu perplexe. Si le spectacle devrait être au rendez-vous (enfin, je l’espère), je ne peux pas m’empêcher de me demander pourquoi n’avoir pas profité du départ en Bretagne pour placer des ribins, plutôt que les chemins non asphaltés de Paris-Tours. J’ai aussi le sentiment que cette étape avantagera les gros collectifs, et donc se situera comme une amplification du TTT de la veille, et non comme un moyen de contrebalancer les écarts qu’il aura produit. Rien à redire sur l’étape de Magny-Cours, en revanche je vois difficilement comment celle de Mâcon peut échapper à un sprint en peloton réduit : le début de course n’est pas assez difficile pour que des costauds prennent le large, et la perspective du week-end dans les Alpes dissuadera à mon avis les outsiders de passer à l’offensive. En revanche, j’aime bien ton weekend dans les Alpes : l’étape d’Annemasse est une mise en bouche très sympa (et on peut s’attendre à ce que ça bouge dans la Croisette, offrant une belle course jusqu’à l’arrivée), et celle du lendemain suffisamment indécise pour susciter la curiosité (encore que dans l’absolu, c’est plutôt le genre de tracé que j’aurais aimé voir en deuxième ou troisième semaine, ce qui aurait je pense été davantage gage de mouvement).
La deuxième semaine commence par un point noir : le seul chrono individuel de ton Tour est trop accidenté pour moi, et ne devrait pas créer les écarts entre grimpeurs nécessaires pour garantir à coup sûr du spectacle dans les étapes de montagne suivantes (en revanche, le placer au lendemain du premier jour de repos est une bonne idée). Le lendemain, l’étape de La Ruchère risque fort pour moi de se limiter à une course de côté dans l’ascension finale, suffisamment dure pour focaliser les attentions. Celle de Superdévoluy me semble elle aussi vouée à se limiter à une explication finale, avec dans le meilleur des cas des tentatives dès le Noyer, mais de la part de seconds couteaux. On se retrouve donc avec des Alpes qui risquent de n’avoir pas créé beaucoup d’écarts, ni suscité beaucoup de spectacle, ce qui est un peu dommage vu qu’elles monopolisent quatre étapes, et met la pression sur tes Pyrénées… La suite de la deuxième semaine me plaît davantage, avec une étape vers Montélimar qui peut en effet être le théâtre d’un beau bordel (même si la présence des côtés pourrait bien dissuader les tentatives de bordures), le classique bordures/Mont-Saint-Clair vers Béziers qui, je pense, fonctionne toujours, et pour finir l’enchaînement Pailhères-Ax-3-Domaines, qui est peut-être mon entame de Pyrénées préférée en arrivant par l’Est, et est judicieusement placé une veille de repos pour inciter au mouvement dès Pailhères.
La troisième semaine me laisse par contre sur ma faim. A Saint-Girond, d’abord, je ne vois pas l’étape échapper aux baroudeurs, avec les favoris tous ensemble dix minutes plus loin dans un peloton de 60 ou 80 coureurs : les deux cols sont trop loin de l’arrivée pour qu’on ait du mouvement, surtout avec la perspective du menu du lendemain. L’étape de Gavarnie ne me convainc pas davantage, avec des difficultés qui arrivent trop tard dans l’étape pour qu’on ait vraiment du bordel du début à la fin, un sommet du Tourmalet placé trop loin de l’arrivée pour que ça bouge, et un final qui ne me semble pas à l’avantage d’un éventuel attaquant. Ensuite, une étape pour sprinteurs et une autre pour baroudeurs, pourquoi pas. Et enfin, l’étape finale à Saint-Flour : en soi, je la trouve très bien, et c’est original de ne terminer ni par un chrono, ni par l’un des deux « grands » massifs, et ton étape en elle-même est plutôt intéressante. Il y a toutefois, en fonction des écarts et de la capacité de l’équipe du maillot jaune à contrôler la course, un risque qu’il ne s’y passe rien, et que ça se finisse par un sprint à trois entre De Marchi, Wellens et l’un des Izaguirre… Ce qui aura donné un Tour de France globalement sans grand mouvement.