La difficulté augmente à l’occasion de ce deuxième week-end, que ce soit par les reliefs où le temps exécrable qui fait son apparition sur le course. Sur l’étape vallonnée en montagnes russes,
Boasson Hagen réalise un gros coup de force en revenant seul sur l’échappée dans le premier col du jour, puis en l’éparpillant au fil des kms.
Acedo et
Fernández le tiennent jusque dans le final mais finissent par s’avouer vaincus face au train du norvégien. Celui-ci file vers la victoire, le maillot à pois et une remontée à la 13e place du général. Dans le peloton, la pluie provoque de nombreuses chutes dont celle de
Valverde, 11e du général et qui était apparu en condition pour la première fois de l’année sur la première arrivée au sommet.
Contador est également malchanceux ; les deux vétérans espagnols perdront plus de 20 minutes sur la ligne.
Majka et
Leezer doivent quant à eux quitter la course. Cette étape aura fait des dégâts, d’autant que
Velits et
Mollema ont également goûté le bitume, mais a priori sans conséquence. Le néerlandais est même le plus entreprenant dans la dernière bosse du jour, derrière un
Betancur revanchard.
Mollema finit par partir avec
Froome et
Pinot. Ce trio conserve une quinzaine de secondes d’avance sur le groupe des favoris et
Mollema empoche les bonifications de la troisième place, quelques secondes derrière le colombien mais devant
Quintana et
Kruijswijk dans l’optique du podium.
Le lendemain, la deuxième arrivée au sommet survient après une étape sans difficulté autre que des talus. Cela n’empêche pas
Alberto Contador de partir dans l’échappée de huit qui se dessine ! Comme en première semaine, le madrilène ne se laisse pas abattre par ses mésaventures. Le succès ne sera cependant pas au rendez-vous aujourd’hui car l’échappée est reprise au pied de la montée finale. De nombreux outsiders attaquent, puis quelques prétendants au général pendant que
Froome et
Pinot font confiance à leurs équipiers. Profitant du désordre,
Mollema s’est projeté en contre derrière
De Gendt,
Kreuziger et
Ulissi.
Froome réagit enfin alors que
Pinot joue au jeu risqué de faire travailler son dernier équipier. Mais comme sur le Tour de Suisse,
Elissonde se montre très efficace. Lorsqu’il lâche son leader, celui-ci peut remonter les morts dans les trois derniers kms, bien suivi par
Kruijswijk alors que
Quintana est en difficulté ! Pendant que
De Gendt s’impose dans un sprint à trois entre outsiders au sommet,
Pinot va finalement reprendre quinze secondes à
Froome et conforter son maillot rouge, bien que sa marge reste très faible avant le chrono. 4e de l’étape,
Mollema prend place sur le podium en revenant à une minute de
Pinot.
Le chrono individuel de 42 kms voit la nouvelle démonstration d’
Edvald Boasson Hagen. La Vuelta du norvégien commence à rappeler son Giro 2015 où il s’était longtemps mêlé à la lutte pour le top 10 au général. Aujourd’hui, il colle 1’35’’ à son plus proche poursuivant qui est pourtant le champion d’Espagne
Sánchez ! Il remonte ainsi à la 9e place du général et s’empare du même coup du maillot vert en plus des pois qu’il portait déjà. Dans une dynamique opposée,
Quintana confirme ses difficultés du moment en lui rendant 5 minutes !
Pinot a aussi souffert à 4 minutes, et même
Froome n’est pas dans ses standards à 3’10’’. Au contraire,
Kruijswijk et
Kreuziger signent deux belles performances, 3e et 4e à moins de deux minutes de
Boasson Hagen. Ils réalisent les bonnes opérations d’un général resserré.
Kruijswijk revient en effet à 8 secondes du nouveau maillot rouge,
Chris Froome !
Pinot est à 26 secondes et
Kreuziger seulement à 29. Auteur d’un chrono correct pour lui à 4 minutes,
Mollema est 5e du général à seulement 1’29’’, tout reste possible pour tout le monde, surtout si
Froome commence à montrer des signes de faiblesse !
La onzième étape offre une opportunité aux grimpeurs de se relancer de suite. Mais c’est plus la longueur, 30 kms, que la pente, moins de 6% de moyenne, qui fait la difficulté de la montée de Manzaneda.
Contador est une nouvelle fois dans l’échappée qui ne va une nouvelle fois pas au bout.
Quintana est le plus entreprenant dans la montée finale pour refaire son retard avec brio. Derrière, ses adversaires gèrent d’abord avec leurs équipiers, puis se lancent à la poursuite du colombien dans les derniers kms.
Pinot et
Froome sont les seuls à revenir sur lui. La victoire se joue au sprint, à l’avantage du britannique qui conforte son maillot rouge. Il tape du poing sur la table après son chrono décevant de la veille.
Quintana perd 16 secondes sur eux. Comme sur la première arrivée au sommet,
Mollema et
Kruijswijk sont 4e et 5e, à l’avantage cette fois du coureur Lotto Jumbo qui reprend dix secondes à son ancien coéquipier. Notons que
Boasson Hagen a parfaitement tenu le choc, au contraire de grimpeurs plus légers comme
Betancur et surtout
Kreuziger.
La 12e étape se joue sur un sprint en léger faux plat montant.
Goss parait parfaitement emmené vers une troisième victoire. Mais un moment de flottement en vue de la flamme rouge permet à ceux qui arrivent lancés de l’arrière de prendre l’avantage.
Rojas le garde jusqu’au bout pour enfin remporter une étape sur son tour national. Goss termine 2e, loin devant
Matthews qui avait choisi sa roue. Notons que
Mollema a profité de ce final atypique pour se mêler à l’emballage, au contraire d’un
Boasson Hagen plus prudent. La 13e étape est quant à elle promise aux baroudeurs. Sept coureurs s’en vont en début de course, mais ce groupe se transforme vite en trio sous l’impulsion de
Mikel Landa. Seuls
Acedo et
Parra tiennent le rythme du basque, 18e au général à 16 minutes. Mais au pied du dernier col à 65 kms de l’arrivée,
Landa s’envole irrésistiblement. Il revient même virtuellement à la 5e place du général au sommet, qu’il franchit avec plus de 8 minutes d’avance sur
Acedo et 14 sur un peloton d’une quarantaine de coureurs ! Logiquement, les favoris attendent les dernières difficultés pour s’expliquer.
Betancur et
Quintana sont remuants mais les équipes Sky et FDJ contrôlent et reviennent dans la vallée vers la ligne. Plus de 8 minutes après l’homme de tête,
Pinot règle finalement le groupe des favoris et reprend six secondes de bonifications à
Froome.
Landa remonte quant à lui à la 11e place du général.
Les étapes de montagne s’enchainent puisqu’une nouvelle arrivée au sommet attend les coureurs sur une montée longue mais roulante. Une échappée de huit coureurs prend forme dans laquelle on retrouve encore
Acedo et
Fernández, mais aussi
Gallopin qui se sacrifie pour le porteur du maillot à pois. Ce dernier s’isole avec
Cameron Meyer au pied du dernier col mais les Sky sont déjà sur leurs talons, impitoyables. Les premières attaques sont contrôlées, puis
Pinot et
Froome s’expliquent en patrons. Sur cette montée roulante, les écarts ne sont pas énormes et
Kruijsiwjk parvient même à tenir leurs roues jusqu’au bout, mais sans pouvoir disputer la victoire. Au sprint,
Pinot égalise à deux étapes partout face à
Froome.
Mollema perd 48 secondes et voir le podium s’éloigner, alors que le grand perdant du jour est
Quintana. 7e du général ce matin, le colombien a chuté dans l’avant-dernière descente. Attendu par tous ses équipiers sauf
Valls,
Quintana n’a jamais pu revenir et explose dans la dernière ascension pour perdre 10 minutes sur la ligne, mettant fin à ses ambitions au général !