Allez les vacances sont finies je reprends mon carnet de visionnage qui n'intéresse pas grand monde
Quelques films vus avant le départ, d'autres vus au retour. De l'ancien, du neuf...
La Forteresse cachée (Akira Kurosawa – 1958) : Un Kurosawa plus léger que dans ses autres drames historiques, mais passionnant sur beaucoup de points. Maitrise technique totale avec des plans magnifiques et des scènes d'action spectaculaire pour l'époque ; grande aventure d'un groupe très hétérogène à travers des contrées en guerre ; personnage féminin fort et émancipé ; Mifune parfait comme souvent... Il reste quelques longueurs et répétitions et un ton peut-être finalement un peu trop léger (apparemment imposé après des films trop sombres comme le Chateau de l'araignée) mais c'est assez minime par rapport aux qualités de l'oeuvre. Quant à la filiation avec Star Wars, il serait assez difficile de la trouver spontanément si Lucas ne l’avait pas admis directement.
Une Femme dans la tourmente (Mikio Naruse – 1964) : Naruse filme simplement mais efficacement une très belle histoire. Maîtrisé du début à la fin ! Ca donne envie de découvrir d’autres films de ce réalisateur, mais il a été tellement prolifique qu’il va falloir choisir
L’infirmière (Koji Fukada – 2020) : Sur le papier, c'était fait pour me plaire, mais je me suis profondément ennuyé ! Les plans sont tous magnifiques et pourtant la réalisation est d'une froideur assez repoussante. L'histoire fait du surplace et prend de l'épaisseur à partir du 3e tiers pour être trop rapidement expédiée à la fin. Avant de voir le film, j'ai lu plusieurs critiques presse qui décrivaient un film "lynchien". A moins qu'on ne parle pas du même Lynch, je ne vois absolument pas le rapport !
Avec le recul, et passée la déception de la sortie de salle, il y a quand même beaucoup de qualités dans cette proposition de Fukada, notamment la façon très distante et impuissante de filmer la mort sociale d'un individu sacrifié par l'opinion. Et même si c'est froid, c'est quand même très beau.
A Brighter Summer Day (Edward Yang – 1991) : Film fleuve (4h) taïwanais vu juste avant de partir en vacances. Il y a beaucoup de belles choses sur la quête d'identité d'une jeune génération sans repères. Le début est prometteur, la fin est excellente, mais au milieu, il y a des groooosses longueurs qui, à mes yeux, ne se justifient absolument pas. Dommage de surtout retenir de ce film qu'il dure 4h alors que cela ne semblait pas nécessaire...
Semaine du 7/09 (+w-e 5 et 6)
La Mauvaise éducation (Pedro Almodovar – 2004) : Film maniériste où Almodovar recycle des choses déjà vues et revues dans son cinéma. Finalement, j’avais vu très peu d’Almodovar avant cette année, j’en ai rattrapé beaucoup et je trouve qu’on atteint vite ses limites. Il y a des belles propositions mais c’est quand même souvent la même chose emballée plus ou moins différemment.
Ma vie de chien (Lasse Hallström – 1985) : Film simple sur un sujet assez convenu, mais très touchant. La façon de filmer et de raconter l'histoire proposée par Hallström (plus connu pour avoir réalisé Hatchi ou Gilbert Grape) fonctionne parfaitement bien.
Le Petit fugitif (Ray Ashley, Morris Engel et Ruth Orkin – 1953) : Un film dont on sent qu’il est un chaînon entre le cinéma traditionnel et la nouvelle vague française. Il y a d’immenses qualités, principalement formelles (la façon de filmer la foule, la fête, les enfants) et pourtant, il manque quelque chose de fondamental : le film ressemble trop à un documentaire et les personnages ne semblent pas avoir lu le scénario, ils ne sont donc pas engagés dans l'histoire et ne dégagent aucune émotion. Le postulat de départ, c’est qu’un gamin fugue en pensant avoir tué son frère (qui lui faisait en fait une blague) et se réfugie au parc d’attractions de Coney Island. Il est censé être bouffé par le remord, sauf qu’en réalité, il s’amuse, mange et bois des sodas pendant tout le film. On a l’impression que le réalisateur a filmé un gamin à la fête foraine et non un acteur jouant son rôle…
Tenet (Christopher Nolan – 2020) : J'ai déjà dit ce que j'en pensais et plus j'y pense, plus je trouve le film un peu teubé. Y'a bien quelques scènes d'action (même pas toutes), Pattinson et Debicki qui sauvent un peu l'ensemble mais à part ça, l'histoire ressemble quand même à une série Z avec un énorme budget.
Akira (Katsuhiro Ôtomo – 1988) : Content d'avoir pu (enfin) découvrir ce film sur grand écran. C'est pas dingue sur le fond mais quelle claque sur la forme !
Ema (Pablo Larrain -2020) : Une claque esthétique qui rappelle parfois les films récents de Refn, où le scénario torturé se construit à travers l’esprit torturé de ses personnages. C’est fascinant, on est jamais très loin de la limite du chiant mais on se laisse facilement emporté dans l’expérience.