Présentation du tracé
Ce Tour a été construit de manière à mettre en valeur des blocs de course bien précis et identifiés. Contrairement aux précédentes éditions, la montagne est moins présente. Le nombre de cols classés (18) est le plus bas depuis bien longtemps mais pour autant, il ne s'agit pas d'un Tour au rabais. Les grimpeurs auront leur chance car les cinq étapes qui leurs sont dédiées sont exigeantes.
La première semaine s'étire sur 10 jours : six jours en plaine, un long chrono, trois étapes alpestres.
Le choix d'un prologue permet de consacrer un rouleur tout en limitant les écarts pour motiver la lutte pour le maillot jaune dans les jours qui suivent. Ainsi, les sprinteurs pourront jouer le général les premiers jours grâce aux bonifications attribuées aux arrivées, tandis que les puncheurs ne sont pas en reste (Mantes, voire Avallon).
Le contre-la-montre aura un rôle déterminant : il est plus long que les standards (57km) et placé juste avant la montagne pour créer de gros écarts et inciter les grimpeurs à bouger très tôt.
Les trois étapes alpestres représente le bloc montagneux le plus conséquent de ce Tour. Son placement en fin de première semaine répond à deux logiques : miser sur la fatigue et l'endurance pour créer des écarts, éviter le syndrome "le Tour est encore long" puisqu'on n'a plus une 3e semaine qui vampirise le reste.
La deuxième semaine évite la montagne. Pour autant, la transition ne sera pas une promenade de santé et les occasions de gagner/perdre du temps sont nombreuses. On n'oublie pas les sprinteurs qui auront trois occasions de lever les bras (Valence, Limoges, Montauban) mais ils devront aller chercher leurs victoires car le terrain n'est pas tout plat.
Pour les favoris, trois occasions de grappiller du temps : deux étapes de moyenne montagne au profil différent, l'une mettant en avant une montée très difficile placée suffisamment proche de l'arrivée pour inciter à bouger (Aurec), l'autre misant sur l'endurance (Clermont). Enfin, l'étape de Périgueux offre un final taillé pour les puncheurs et favorisant les cassures.
La troisième semaine se déroule en deux temps : deux étapes de montagne, deux étapes en plaine.
Les grimpeurs retrouvent un terrain favorable avec une arrivée en tremplin, puis une étape au format sprint qui, par son départ en col, est une main tendue à la course de mouvement.
Après une étape de transition facilement accessible aux sprinteurs, on retrouve la dernière originalité de ce Tour : une étape typée "Amstel" dans le vignoble bordelais, faite d'une succession de montées sèches sur des routes étroites et sinueuses pour récompenser ceux qui sauront prendre des initiatives.
Le Tour en un coup d'œil
Prologue : Brest, 7,5km
E1 : Landerneau > Pen-Hir, 173km
E2 : Perros-Guirec > Fougères, 219,5km
E3 : Lohéac > Le Lude, 188,5km
E4 : Alençon > Mantes-la-Jolie 203,5km
E5 : Fontainebleau > Avallon, 196,5km
E6 : Le Creusot > Montceau-les-Mines, 57km
E7 : Mâcon > Annemasse, 180,5km
E8 : Annemasse > La Féclaz, 213,5km
E9 : Saint-Jean-de-Maurienne > Moûtiers 125km
Repos
E10 : Grenoble > Valence, 170,5 km
E11 : Valence > Saint-Bonnet-le-Château, 185km
E12 : Ambert > Clermont-Ferrand, 194km
E13 : Vichy > Limoges, 210km
E14 : Saint-Junien > Périgueux, 131,5km
E15 : Brive-la-Gaillarde > Montauban, 184km
Repos
E16 : Muret > Luchon-Hospice de France, 217km
E17 : Saint-Lary-Soulan > Argelès-Gazost, 104km
E18 : Pau > Agen, 180km
E19 : Sauveterre-de-Guyenne > Bordeaux, 215,5km
E20 : Plaisir > Paris-Champs-Elysées, 130km
soit 8 étapes de plaine, 4 étapes accidentées, 2 étapes de moyenne montagne, 5 étapes de montagne et 2 contre-la-montre
Le Tour en chiffres
- Distance totale de 3 486 km.
- Moyenne journalière de 166 km
- 64,5 km de contre-la-montre individuel et 180 km en moyenne par étape en ligne
- 41 départements visités
- 12 villes-étapes inédites
- 18 cols et 62 côtes classés :
HC (5) -> Semnoz (E8), Col de la Croix-de-Fer et Col de la Madeleine (E9), Port de Balès (E16), Col du Tourmalet (E17).
1C (11) -> Col de la Croisette (E7), Col de Champ-Laurent, Col de Marocaz et La Féclaz (E8), Col de l'Oeillon et Mur d'Aurec-sur-Loire (E11), Col des Supeyres et Col de la Croix de l'Homme Mort (E12), Col de Menté et Hospice de France (E16), Hourquette d'Ancizan (E17).
2C (2) -> Col de Cochette (E8), Côte de Notre-Dame-de-Mons (E12)
Le Tour, étape par étape
Prologue - Sam. 26 juin - ★★☆☆☆ - Brest > Brest, 7,5 km - Rouleurs - D+ 150m - GPX
Départements traversés : Finistère (29)
Ligne de départ : Océanopolis.
Ligne d'arrivée : Place de la Liberté.
L'étape :
Autrefois le Tour s'ouvrait systématiquement par un prologue : ce fut notamment le cas chaque année entre 1967 et 1999, puis à sept reprises lors de la décennie suivante. Depuis, ce format est tombé en désuétude : le dernier prologue remonte à l'édition 2012, à Liège. Le Tour 2021 renoue donc avec une vieille tradition, qui permettra à un rouleur de se parer du premier maillot jaune.
Long de 7,5km, le tracé dans les rues de Brest est loin d'être plat et comporte deux difficultés, dont celle du Rody peu après le départ.
Idéal pour creuser quelques écarts tout en laissant un grand nombre de coureurs à portée du maillot jaune...et ainsi favoriser le mouvement les jours suivants, sans écarter les sprinteurs qui pourraient se retrouver en jaune par le jeu des bonifications.
Côté patrimoine :
Après 1952, 1974 et 2008, Brest accueille le Grand Départ du Tour de France pour la 4e fois de son histoire. En 1974, déjà sur un prologue, c'est Eddy Merckx qui s'était imposé. Depuis l'Océanopolis et jusqu'à la place de la Liberté, les passages répétés des coureurs offriront une belle vitrine à la cité du Ponant.
Étape 1 - Dim. 27 juin - ★★★☆☆ - Landerneau > Pointe de Pen-Hir, 173 km - Puncheurs/Gaziers - D+ 2800m - GPX
Départements traversés : Finistère (29)
Ligne d'arrivée : D8, ligne droite de 750 m.
L'étape :
En ce deuxième jour de course, tous les ingrédients sont réunis pour avoir du beau cyclisme à travers le Finistère. Le ton est donné dès le départ de Landerneau avec une succession de routes "mal plates", de la côte aux monts d'Arrée. Le premier secteur clé intervient au km 110 : en moins de vingt kilomètres, on enchaine trois côtes de 3e catégorie, chacune comportant des passages au-dessus de 10 %. Une équipe de classicmen en capacité de visser pourra déjà faire une sélection.
On rejoint ensuite la pointe de Crozon avec des routes souvent exposées et jamais un mètre de plat : les côtes sont courtes mais elles sont raides et nombreuses ! Un parcours exigeant fait de changements de direction et de relances...Dans les 20 derniers kilomètres, on emprunte un beau ribin, court mais en faux-plat, qui usera les organismes avant la côte de Postolonnec, très exigeante. Les faux-plats se succèdent ensuite pour une arrivée sublime tout au bout de la pointe de Pen-Hir.
Avec les faibles écarts de la veille sur le prologue, la quête du maillot jaune devrait ouvrir l'appétit d'un bon nombre de gaziers ou de sprinteurs "4x4". On attend donc du mouvement !
Le ribin de Trébéron :
Côté patrimoine :
Le Tour fait la part belle aux villes-étapes inédites : ni Landerneau ni Camaret-sur-Mer, qui abrite la pointe de Pen-Hir, n'avaient déjà figuré sur la carte du Tour. Le départ de Landerneau est l'occasion de saluer l'un des partenaires du Tour, Leclerc.
Tout au long de la journée, le Finistère déroule ses plus beaux paysages. Les images de l'abbaye de Daoulas, des monts d'Arrée, du Ménez-Hom, ou encore de la baie de Douarnenez, raviront les téléspectateurs...Sans parler du final sur la pointe de Pen-Hir et ses falaises déchiquetées.
Étape 2 - Lun. 28 juin - ★★☆☆☆ - Perros-Guirec > Fougères, 219,5 km - Sprinteurs - D+ 2100m - GPX
Départements traversés : Côtes d'Armor (22), Ille-et-Vilaine (35)
Ligne d'arrivée : Boulevard des Déportés, ligne droite de 650 m.
L'étape :
Une étape de transition mais dont la longueur est conséquente. Pour autant, le scénario laisse peu de place au doute : les meilleurs sprinteurs du peloton ne devraient pas laisser passer l'occasion de lever les bras. Quelques points sont à aller chercher en cours de route pour le classement du meilleur grimpeur...il faudra également se méfier d'un petit coup de cul dans les 5 derniers kilomètres, à proximité du château de Fougères, qui compte notamment une centaine de mètres à plus de 8%.
Côté patrimoine :
Si Perros-Guirec avait accueilli le départ d'une étape du Tour de France 1995, Fougères est une habituée de la Grande Boucle : elle a déjà accueilli deux arrivées et trois départs. Comme en 2013, 2015 et 2018, la sous-préfecture d'Ille-et-Vilaine figure donc sur la carte du Tour. Lors de la dernière arrivée, en 2015, c'est le Britannique Mark Cavendish qui s'était imposé.
À voir sur le parcours, les paysages du Trégor et de la Côte de Granit rose, le charme de Pontrieux, un saut dans le Moyen Âge à Dinan et Fougères, ou encore le château de Combourg.
Étape 3 - Mar. 29 juin - ★☆☆☆☆ - Lohéac > Le Lude, 188,5 km - Sprinteurs - D+ 1300m - GPX
Départements traversés : Ille-et-Vilaine (35), Loire-Atlantique (44), Maine-et-Loire (49), Mayenne (53), Sarthe (72)
Ligne d'arrivée : Boulevard Fisson, ligne droite de 580m.
L'étape :
Nouvelle étape de transition, bien plus calme que la veille. Le peloton devrait facilement contrôler la course, d'autant plus que le final est sans difficulté et que des sprinteurs bien placés à l'issue du prologue ont la possibilité de jouer le maillot jaune au profit des bonifications sur ces deux premiers jours.
Côté patrimoine :
100 % inédit sur la route du Tour : aucune des deux villes n'avaient accueilli la course auparavant. Connue pour son circuit, Lohéac fera cette fois parler d'elle pour le vélo. De son côté, la ville du Lude et son magnifique château a déjà servi de cadre à une arrivée d'étape sur le Circuit de la Sarthe. Nacer Bouhanni, alors membre de l'équipe Cofidis, s'y était imposé. La petite cité sarthoise a également figuré sur la carte du Tour de l'Avenir en 2018, au départ d'une étape qui menait les coureurs vers Châteaudun.
La promenade du jour sera assez touristique : les châteaux de Pouancé, Craon, Sablé et Le Lude seront mis à l'honneur, de même que la célèbre abbaye de Solesmes.
Étape 4 - Mer. 30 juin - ★★★☆☆ - Alençon > Mantes-la-Jolie, 203,5 km - Puncheurs - D+ 2000m - GPX
Départements traversés : Orne (61), Eure (27), Val-d'Oise (95), Yvelines (78)
Ligne d'arrivée : Boulevard du Maréchal Juin, 1200m.
L'étape :
Grand spectacle en perspective : le maillot jaune pourrait changer d'épaules sur cette étape. Il est assez rare que le Tour s'aventure en région parisienne en dehors de l'étape des Champs...et c'est pour la bonne cause puisque la fin du parcours revêt des allures de classique et avantagera les meilleurs puncheurs du peloton.
Les possibilités d'attaque sont nombreuses car les côtes se succèdent, débouchant le plus souvent sur des plateaux à découvert. Le mur de La Roche-Guyon et ses pourcentages affolant apparait comme un secteur-clé, mais il faudra bien gérer le final pour garder son avance.
Côté patrimoine : Alençon accueille son 4e départ d'étape...4, c'est aussi le nombre d'arrivées qui ont déjà eu lieu dans la préfecture de l'Orne. De son côté, Mantes-la-Jolie aura attendu 2020 pour apparaitre sur la carte du Tour, au départ de la dernière étape de cette édition. Elle reçoit donc les honneurs du Tour pour la deuxième année consécutive, mais cette fois pour une arrivée qui reprend le même final que le parcours des championnats de France 2018. Anthony Roux y avait ravi le maillot tricolore dans un final décousu.
Du Perche à la campagne d'Évreux, le début de l'étape offrira de belles images de la France rurale. Le clin d'œil à Claude Monet dans la traversée de Giverny est inévitable...
Étape 5 - Jeu. 1er juillet - ★★☆☆☆ - Fontainebleau > Avallon, 196,5 km - Sprinteurs/Puncheurs - D+ 2000m - GPX
Départements traversés : Seine-et-Marne (77), Loiret (45), Yonne (89)
Ligne d'arrivée : Place Vauban, ligne droite de 350 m.
L'étape :
Nouvelle occasion pour les sprinteurs, à condition d'en avoir la force. Les Démare, Sagan ou encore Matthews semblent les mieux armés pour dompter ce final en dent de scie. En vissant dans la côte de la Croix-de-Montjoie, placée à 12km de la ligne, il est possible de faire reculer les sprinteurs les moins à l'aise dans les montées, tandis que le final devrait les faire sauter : l'arrivée à Avallon est située au terme d'une bosse d'un peu plus d'1 km à près de 4 % et qui comporte une portion très raide à son pied.
Pour les favoris du Tour, il s'agira de ne pas prendre de cassure.
Côté patrimoine :
54 ans que le Tour n'avait pas visité Fontainebleau. C'était en 1967 et cette année-là, Paul Lemeteyer s'imposait tandis que Roger Pingeon portait solidement son maillot jaune. De son côté, Avallon n'avait jamais connu les honneurs du Tour, cette étape a donc un certain gout d'inédit.
Franck Ferrand sera aux anges au départ de l'étape donné depuis le château de Fontainebleau. Le peloton longera ensuite les rives du Loing avant de rejoindre l'Yonne et la Puisaye. Dans le final, on ne manquera pas d'évoquer la merveilleuse Vézelay avant d'admirer le final sous les remparts et le cœur historique d'Avallon.
Étape 6 - Ven. 2 juillet - ★★★★★ - Le Creusot > Montceau-les-Mines, 57 km - Rouleurs - D+ 600m - GPX
Départements traversés : Saône-et-Loire (71)
Ligne d'arrivée : Parking rue André Malraux.
L'étape :
Moment clé sur la route du Tour : les coureurs disputent le deuxième et dernier contre-la-montre de cette édition, mais celui-ci, placé à la veille de la montagne, revêt une importance particulière : avec 57km, c'est tout simplement le chrono individuel le plus long sur le Tour depuis 2001.
La Grande Boucle renoue donc avec les distances de chronos supérieures à 50km qu'on rencontrait chaque année ou presque au début des années 2000. L'objectif est clair : créer des écarts ! Les purs grimpeurs seront repoussés très loin à l'issue de cette étape et n'auront pas d'autre choix que de se lancer à l'attaque dès les jours suivants dans les Alpes s'ils veulent espérer gagner le Tour.
Côté patrimoine :
Ces deux villes voisines ont déjà accueilli deux épreuves chronométrées sur le Tour : dans le même sens en 2006 (victoire de Honchar) et dans le sens inverse en 1998 (victoire de Jan Ullrich). L'étape permettra d'évoquer le passé minier et ouvrier de cette région de Saône-et-Loire.
Étape 7 - Sam. 3 juillet - ★★★☆☆ - Mâcon > Annemasse, 180,5 km - Grimpeurs - D+ 2500m - GPX
Départements traversés : Saône-et-Loire (71), Ain (01), Haute-Savoie (74)
Ligne d'arrivée : Avenue Jules Ferry, ligne droite de 100m.
L'étape :
Le Tour entre en montagne de manière simple mais abrupte : après un long défilé sans difficulté ou presque à travers le département de l'Ain, les coureurs viendront buter sur la montée de la Croisette, une douceur d'un peu plus de 6 km au dessus des 10% de moyenne. Après une semaine en plaine, le changement de développement sera brutal et on devrait y voir plus clair dans la hiérarchie.
Les grimpeurs largués la veille en contre-la-montre ont tout intérêt de profiter de cette montée pour faire l'effort de grappiller des secondes ou pour écarter quelques adversaires. L'arrivée est jugée dans le centre d'Annemasse, après 15 km de descente rapide.
Côté patrimoine :
C'est le troisième départ pour Mâcon, qui a aussi accueilli 4 arrivées. La dernière fois que le Tour a visité la préfecture de Saône-et-Loire, c'était en 2019, à l'occasion de la huitième étape vers Saint-Etienne. Un passé récent, donc, ce qui n'est pas le cas d'Annemasse qui a accueilli un seul départ, en 2004.
Sur la route du Tour, après la traversée de la Bresse, de la Dombes et des contreforts du Jura, le peloton empruntera une montée semi-inédite : dans son histoire, le Tour a en effet escaladé à 4 reprises le mont Salève, par plusieurs versants et jamais en s'arrêtant au col de la Croisette.
Étape 8 - Dim. 4 juillet - ★★★★★ - Annemasse > La Féclaz, 213,5 km - Grimpeurs - D+ 5500m - GPX
Départements traversés : Haute-Savoie (74), Savoie (73)
Ligne d'arrivée : D913B.
L'étape :
Neuvième jour de course, la montagne est bien là, en mode "tappone". Etape longue et usante à travers les deux Savoie, et plus particulièrement le massif des Bauges.
La première partie de l'étape est usante, casse-pattes, rendant plus excitante encore la lutte pour prendre l'échappée. Les choses sérieuses commencent avec l'ascension du Semnoz : une montée violente, depuis le versant de Quintal, qui devrait déjà faire des dégâts. On enchaine par une longue transition via le col du Frêne, avant d'entre dans la dernière phase de course. Au km 130, nous serons au pied du col de Champ-Laurent, à 80km du terme de l'étape et dès lors, les coureurs ne pourront plus lever le pied ou presque : Champ-Laurent, Cochette, Marocaz, des cols peu utilisés dans l'histoire du Tour et pourtant très sélectifs, avant la montée finale vers la station de La Féclaz.
Depuis Saint-Jean-d'Arvey, elle est assez roulante dans un premier temps, mais comporte un passage très difficile (3,5km à 9%) à hauteur du hameau des Gérards. Une fois sur le plateau, les 2 derniers km sont quasiment plats.
L'endurance et les qualités de grimpeur parleront !
Côté patrimoine :
La petite station de La Féclaz n'avait jamais accueilli le Tour. Située en contrebas du Revard, elle a néanmoins été traversée à plusieurs reprises dans l'histoire de l'épreuve.
L'étape fait la part belle aux cols peu visités : théâtre d'une arrivée en 2013, le Semnoz n'a jamais été emprunté en cours d'étape (l'ascension depuis Annecy figurait au programme de l'étape neutralisée sur le Tour 1998). Le col de Champ-Laurent n'avait été visité qu'une seule fois, en 1980, tandis que le Marocaz compte deux passages encore plus anciens : 1954 et 1974.
Le col de Cochette, de même que la montée finale vers La Féclaz, sont inédits.
Étape 10 - Lun. 5 juillet - ★★★★★ - Saint-Jean-de-Maurienne > Moûtiers, 125 km - Grimpeurs - D+ 3300m - GPX
Départements traversés : Savoie (73)
Ligne d'arrivée : Rue des Erables, ligne droite de 250m.
L'étape :
La première semaine s'étire...pour le plus grand bonheur des grimpeurs et pour le malheur des autres. Morceaux de choix sur cette étape : deux cols, deux monstres, la Croix-de-Fer en entrée, la Madeleine en plat de résistance...cela risque d'être indigeste. Le départ en faux-plat descendant dans la vallée de la Maurienne sera mené tambour battant par la présence du sprint intermédiaire au pied de la Croix-de-Fer. C'est donc dans les premiers hectomètres de cette montée qu'une échappée pourra se détacher...à moins qu'on ne retrouve déjà qu'un petit peloton de favori ! Une équipe forte peut visser dès ce moment pour éparpiller le peloton, isoler les favoris, et ainsi lancer les grandes manoeuvres.
Comme en 2020, le col de la Madeleine est escaladé par le versant de Montgellafrey, mais celui-ci bénéficie cette fois d'une exposition parfaite : ça devrait flinguer à tout va ! Après une longue semaine de course, usante, on attend de très gros écarts à Moûtiers.
Côté patrimoine :
C'est le cinquième départ pour Saint-Jean-de-Maurienne, qui a aussi accueilli deux arrivées. De son côté, Moûtiers accueille sa première arrivée, alors que le départ avait déjà été donné trois fois depuis la ville.
La Croix-de-Fer connait son 21e passage sur le Tour, la Madeleine son 28e.
Mardi 6 juillet
Étape 10 - Mer. 7 juillet - ★☆☆☆☆ - Grenoble > Valence, 170,5 km - Sprinteurs - D+ 1700m - GPX
Départements traversés : Isère (38), Drôme (26), Ardèche (07)
Ligne d'arrivée : Avenue de Romans, ligne droite de 300 m.
L'étape :
On reprend par une étape de transition vers la vallée du Rhône. L'étape présente peu de difficultés et devrait intéresser les sprinteurs mais elle est rendue indécise par la présence de la côte de Soyons à moins de 15 kilomètres de l'arrivée : l'occasion idéale pour éliminer quelques coureurs avant l'emballage final.
Côté patrimoine :
La descente le long de l'Isère permettra de présenter de jolis plans du massif du Vercors. La ville de Valence accueille sa troisième arrivée en un temps réduit : en 2015, André Greipel s'y était imposé, tandis que Peter Sagan l'a imité en 2018.
Étape 11 - Jeu. 8 juillet - ★★★☆☆ - Valence > Saint-Bonnet-le-Château, 185 km - Puncheurs/Baroudeurs - D+ 4000m - GPX
Départements traversés : Drôme (26), Ardèche (07), Loire (42), Haute-Loire (43)
Ligne d'arrivée : D498, ligne droite de 200 m.
L'étape :
Rendez-vous important pour les favoris. Départ de la Drôme pour une étape de moyenne montagne. On devrait voir du monde à l'avant car l'échappée a des chances de se jouer la victoire. Absent depuis 1995, le Col de l'Oeillon fait figure de pivot à mi-parcours, mais c'est surtout le mur d'Aurec qui retiendra l'attention. Découvert sur le Tour 2019, il est cette fois placé dans une position bien plus décisive, son sommet étant situé à seulement 14 km de l'arrivée.
Les meilleurs grimpeurs, qui n'ont pas une ribambelle d'occasions de briller d'ici l'arrivée, seraient bien inspirés d'en profiter, d'autant plus que la montée finale vers Saint-Bonnet, en deux temps, est bien plus roulante et ne permet pas de faire de différences significatives...mais un coureur dans le dur dans la montée d'Aurec ou qui explose juste avant son sommet peut perdre gros ! Pas de répit derrière, on roule plein pot jusqu'à l'arrivée !
Côté patrimoine :
Un départ dans les vignobles, le cœur historique d'Annonay, le massif du Pilat, les gorges de la Loire, les monts du Forez...encore de belles images. L'étape fera également découvrir la ville de Saint-Bonnet-le-Château, berceau de l'industrie des boules de pétanque juchée sur son promontoire, qui accueille le Tour pour la première fois.
Étape 12 - Ven. 9 juillet - ★★★★☆ - Ambert > Clermont-Ferrand, 194 km - Baroudeurs/Grimpeurs - D+ 4000m - GPX
Départements traversés : Puy-de-Dôme (63), Loire (42)
Ligne d'arrivée : Rue Blatin, ligne droite de 480 m.
L'étape :
Gros chantier en perspective, avec 4000m de D+ sur ce tracé auvergnat. L'étape peut être scindée en deux parties. Tout d'abord de longs cols assez roulants, où la formation de l'échappée sera intéressante à suivre notamment pour la course au maillot à pois. Ensuite, une succession de côtes plus pentues alors qu'on approche de Clermont-Ferrand.
L'ascension du plateau de Gergovie est sans doute la plus compliquée à négocier, il restera encore deux bons talus avant de rejoindre l'arrivée. Alerte #vraicyclisme : si une équipe s'en donne les moyens, il est possible de bouger le général aujourd'hui.
Côté patrimoine :
Clermont-Ferrand n'avait pas accueilli le Tour depuis 1988, pour un départ d'étape...mais pour voir le peloton arriver dans la préfecture auvergnate, il faut remonter à 1959, avec une victoire d'André Le Dissez ! Le Tour arpente donc des territoires délaissés, mais néanmoins intéressants tant sportivement que sur le plan touristique. Les paysages des monts du Forez ou du Livradois raviront les téléspectateurs, de même que le clin d'œil historique à la bataille de Gergovie.
Étape 13 - Sam. 10 juillet - ★★☆☆☆ - Vichy > Limoges, 210 km - Sprinteurs/Baroudeurs - D+ 2700m - GPX
Départements traversés : Allier (03), Puy-de-Dôme (63), Creuse (23), Haute-Vienne (87)
Ligne d'arrivée : Avenue Georges Dumas, ligne droite de 1100 m.
L'étape :
Une étape qui pourrait intéresser une échappée mais les sprinteurs auront sans doute envie de la contrôler, eux qui n'auront pas levé les bras depuis quelques jours. Autrement dit, un beau match se prépare si les équipes de sprinteurs sont encore suffisamment organisées. Le parcours est usant, casse-pattes, mais pas rédhibitoire pour les grosses cuisses.
Côté patrimoine :
Le Tour ne s'était arrêté qu'une seule fois à Vichy, c'était en 1952 pour un contre-la-montre remporté par Fiorenzo Magni. Le lendemain, la Grande Boucle prenait la route de Paris pour valider le sacre de Fausto Coppi.
De son côté, Limoges est une habituée puisque la ville recevra sa 14e arrivée d'étape. L'arrivée est la même qu'en 2016, avec un sprint pour costauds, en faux-plat montant. Marcel Kittel avait devancé Bryan Coquart d'un cheveu.
Sur le parcours, le Tour saluera la mémoire de Raymond Poulidor avec un passage à Saint-Léonard-de-Noblat.
Étape 14 - Dim. 11 juillet - ★★☆☆☆ - Saint-Junien > Périgueux, 131,5 km - Puncheurs - D+ 1800m - GPX
Départements traversés : Haute-Vienne (87), Charente (16), Dordogne (24)
Ligne d'arrivée : Allée de Tourny, ligne droite de 240 m.
L'étape :
La spéciale Alaphilippe. Belle occasion pour les puncheurs avec cette arrivée périgourdine relevée de trois côtes dans le final. Trois montées se succèdent mais attention, il faut être vigilant, une ultime bosse se cache juste après la côte de Borie-Petit, un petit mur qui pourrait redistribuer les cartes. Pour les favoris, il faudra éviter les cassures car les secondes perdues pourraient couter cher.
Côté patrimoine :
Une ville-étape inédite sur le parcours avec Saint-Junien. Ce n'est pas le cas de Périgueux qui accueille la troisième arrivée de son histoire...mais la première pour une étape en ligne !
Étape 15 - Lun. 12 juillet - ★☆☆☆☆ - Brive-la-Gaillarde > Montauban, 184 km - Sprinteurs - D+ 2400m - GPX
Départements traversés : Corrèze (19), Lot (46), Tarn-et-Garonne (82)
Ligne d'arrivée : Avenue du 10e Dragons, ligne droite de 550 m.
L'étape :
On conclut la deuxième semaine par une étape destinée aux sprinteurs. Le peloton sera fatigué, il est sans doute possible de jouer avec, mais quels seront les prétendants ?
Côté patrimoine :
Neuvième départ pour Brive qui a aussi accueilli six arrivées. La dernière fois, c'était en 2012.
En 1998, une étape Brive-Montauban avait été remportée par Jacky Durand. C'est la première fois que le Tour arrivait dans la préfecture du Tarn-et-Garonne, qui a reçu une autre étape en 2016 avec la victoire au sprint de Mark Cavendish.
Sur le parcours, le Lot présentera quelques-uns de ses plus beaux paysages, y compris ceux de la ville de Cahors.
Étape 16 - Mer. 14 juillet - ★★★★★ - Muret > Luchon-Hospice de France, 217 km - Grimpeurs - D+ 4500m - GPX
Départements traversés : Haute-Garonne (31), Hautes-Pyrénées (65)
Ligne d'arrivée : Parking de l'Hospice de France.
L'étape :
Un 14 juillet pour grimpeurs dans une étape presque à 100% haut-garonnaise (un petit crochet dans le 65 dans la montée de Balès). Au lendemain de repos, il ne faudra pas tarder à remettre en route. Une échappée conséquente devrait se lancer et profiter de la première moitié d'étape, relativement favorable, pour prendre du temps sur le peloton. Attention cependant, le parcours est assez casse-patte sur les petites routes du Comminges.
Place à la montagne ensuite, Menté pour ressortir, une transition via le Col des Ares, puis une arrivée en tremplin Balès/Hospice de France. Si le Port de Balès devient peu à peu une star de l'épreuve puisqu'il obtient un 7e passage depuis 2007, soit en moyenne tous les deux ans, l'arrivée à l'Hospice de France est inédite.
Testée sur la Route du Sud en 2019, elle offrira un beau terrain de jeu aux grimpeurs, ainsi que des images magnifiques.
Côté patrimoine :
Muret avait accueilli le départ d'une étape vers Rodez 2015, c'est donc le deuxième départ pour la sous-préfecture de Haute-Garonne. Le département 31 sera à l'honneur en ce 14 juillet, avec de belles images entre Comminges et Luchonnais. Nous ne manquerons pas le traditionnel clin d'œil à Saint-Bertrand-de-Comminges.
Étape 17 - Jeu. 15 juillet - ★★★★☆ - Saint-Lary-Soulan > Argelès-Gazost, 104 km - Grimpeurs - D+ 3000m - GPX
Départements traversés : Hautes-Pyrénées (65)
Ligne d'arrivée : D921B, face au Parc animalier des Pyrénées, ligne droite de 1 000 m.
L'étape :
Un parcours 100% haut-pyrénéen pour une étape explosive. C'est la dernière étape de montagne de ce Tour et son format est particulier. Le départ s'effectue en montée avec la difficile Hourquette d'Ancizan, tandis que le Tourmalet s'enchaine directement. A son sommet, on est quasiment à mi-parcours mais les difficultés ne sont pas terminées : après la longue descente vers Luz, on prend successivement de petites routes en vallées pour aller chercher de petits murs ou des montées plus roulantes. Autant d'occasions de faire la différence.
Si une équipe embraye dès le départ, les leaders seront isolés, et qu'adviendra-t-il ensuite ? Beau spectacle en perspective.
Côté patrimoine :
Saint-Lary-Soualn accueille son troisième départ. A l'inverse, Argelès-Gazost n'a figuré qu'une seule fois sur la carte du parcours, pour un départ vers Pampelune en 1996.
Étape 18 - Ven. 16 juillet - ★☆☆☆☆ - Pau > Agen, 180 km - Sprinteurs - D+ 2000m - GPX
Départements traversés : Pyrénées-Atlantiques (64), Hautes-Pyrénées (65), Gers (32), Lot-et-Garonne (47)
Ligne d'arrivée : Avenue du Général de Gaulle, ligne droite de 400 m.
L'étape :
Étape de transition que les équipes de sprinteurs devraient contrôler aisément. Les 100 premiers kilomètres sont tout de même bien casse-pattes pour donner l'envie aux baroudeurs de bouger. Pour les équipes qui n'ont pas encore gagné, c'est sans doute la dernière chance de le faire...s'il y a du monde à l'avant, il peut y avoir un beau match.
Côté patrimoine :
Une étape "rugbystique" ! On ne présente plus Pau, passage obligé du Tour. A l'inverse, Agen est moins souvent présente sur la carte du Tour avec seulement quatre départs et une seule arrivée...c'était en 1951, avec la victoire mémorable d'Hugo Koblet qui avait à lui tout seul tenu tête à tous les autres favoris dans une échappée qui a marqué la légende du Tour.
Sur le plan touristique, on ira de vignobles en bastides, de quoi ravir Franck Ferrand.
Étape 19 - Sam. 17 juillet - ★★★☆☆ - Sauveterre-de-Guyenne > Bordeaux, 215,5 km - Gaziers - D+ 2750m - GPX
Départements traversés : Gironde (33)
Ligne d'arrivée : Place de la Bourse, ligne droite de 1300 m.
L'étape :
Pas de montagne ou de contre-la-montre...la décision finale se fait cette fois sur une étape typée "Amstel" ! Un format audacieux et très piégeux qui pourrait occasionner des changements au classement général. Les équipes de gaziers seront à la fête dans cette étape 100% girondine.
Après 120 km plutôt calmes, les côtes s'enchainent "non stop". Si seulement 5 d'entre elles sont répertoriées au classement de la montagne, elles sont en fait trois fois plus nombreuses ! Un parcours sinueux dans le vignoble bordelais, parfois étroit, avec des pentes assez raides, où le placement et les relances joueront un rôle majeur.
Côté patrimoine :
Sauveterre-de-Guyenne accueille le Tour pour la première fois, tandis que Bordeaux, l'une des villes phares dans l'histoire de l'épreuve, n'avait pas été visitée depuis 2010 !
Au delà du spectacle sportif, les amateurs de vin devraient passer une bonne journée...
Étape 20 - Dim. 18 juillet - ★☆☆☆☆ - Plaisir > Paris, 130 km - Sprinteurs - D+ 1400m - GPX
Départements traversés : Yvelines (78), Essonne (91), Hauts-de-Seine (92), Paris (75)
L'étape :
Que dire ? Traditionnel défilé, avec une petite coupe de champagne à la clé.
Côté patrimoine :
Alors que le département des Yvelines est désormais habitué à recevoir le départ de la dernière étape du Tour, c'est bien la première fois que Plaisir aura ce plaisir (concluons par un mauvais jeu de mot).