Étapes 12 et 13
Dans le col de la Couillole, Acedo lâche rapidement face au rythme de Velits et Seeldraeyers. Le basque gère sa montée, reste longtemps à 40 secondes du duo, mais ne parviendra jamais à revenir. Il n’aura pas la victoire d’étape, mais peut se consoler d’un maillot à pois largement conforté ! Ses anciens compagnons collaborent parfaitement, apparemment d’accord pour se disputer l’étape au sprint. Seeldraeyers tente de surprendre Velits sous la flamme rouge, mais le slovaque s’accroche bien et tente à son tour de le déborder à 500 mètres du but. Le sprint est serré jusqu’au bout, et c’est finalement Peter Velits qui s’impose dans les tous derniers mètres ! Il s’agit de sa troisième victoire sur le Tour de France, quatre ans après la dernière ! Dans le groupe des leaders, Bardet profite du début de col hésitant des favoris pour lui aussi anticiper la grande bagarre. Sánchez a pris le manche du peloton pour FDJ, mais le rythme n’est pas élevé alors Gesink attaque à 7 kms du sommet ! Le néerlandais est suivi de Quintana, mais aussi du duo Urán-Froome pour la Sky. Kreuziger s’est quant à lui bien refait de la Lombarde et parvient à ramener Schleck et les autres au train. Un peu plus loin, Gesink y retourne, cette fois suivi par Froome, Pinot et Barguil. Il est même contré par le coureur FDJ, qui avait raison de faire travailler son équipe. Derrière, Kreuziger n’a plus la force et Schleck se retrouve à mener la poursuite avec Kruijswijk. Pinot passe au sommet de la Couillole 30 secondes avant Barguil, Froome et Gesink, et 1’05’’ avant les huit coureurs qui composent le groupe maillot jaune. Celui-ci se donne à fond dans la transition vers Valberg, alors que Gesink semble peiner et ne relaie plus Froome et Barguil. Froome s’en aperçoit et s’envole finalement vers la ligne tandis que De Gendt, Kruijswijk et Schleck reviennent sur les talons d'un Gesink qui a du mal à terminer. Costaud, le belge parvient à le doubler, et même grappiller quelques secondes avec Barguil. Schleck échoue quant à lui à 15 secondes mais conserve son maillot jaune après avoir été mis en difficulté. Froome revient dans le top 5 du général, et Velits remonte lui à la 8e place aux dépends de Geraint Thomas. Acedo est 14e et nouveau maillot blanc pour 16 secondes, en plus des pois ! Quintana a connu un final plus compliqué, 19e de l’étape à 4 minutes de Pinot et 2 de Gesink. Il reste 12e du général. À noter huit hors-délais supplémentaires dont John Degenkolb, mais aussi Küng et Salomein pour BMC. L’équipe de Barguil et Sagan se retrouve à seulement 4 éléments après la première vraie étape de montagne…
Une nouvelle étape très compliquée attend le peloton par les cols de Saint-Martin, Turini, Braus, Castillon et de la Madone de Gorbio, col référence des coureurs habitants Monaco. Le départ en col permet une nouvelle fois aux baroudeurs de s’illustrer. Mais alors que Wellens, Gougeard, Zakarin, Antomarchi, Pöstlberger et surtout Taaramae semblaient avoir fait le trou, les Sunweb se mettent à rouler. Plus précisément, Tom Dumoulin imprime un gros tempo qui réduit déjà beaucoup le peloton et maintient l’échappée à deux minutes, sans qu’on comprenne trop pourquoi. Devant le rythme de Taaramae et Zakarin, qui vise le maillot du grimpeur, le groupe s’effiloche pour ne laisser que le duo en tête ! Poels, Frank et Gautier tentent leur chance en vue du sommet, mais Dumoulin est intraitable et les reprend dans la descente, puis continue de rouler dans le Turini au grand dam de quasiment tout le monde. Il ne parvient pourtant pas à réduire faire passer l’écart sous les deux minutes. À mi-col, le néerlandais montre enfin des signes de fatigue. On comprend alors pourquoi il roulait car van Garderen attaque, suivi de Poels et Gautier. La trentaine de coureur du peloton éprouve le besoin d’enfin souffler, ce qui permet au trio de vite revenir sur Zakarin et Taaramae, puis de prendre ses distances. Malheureusement pour lui, Zakarin est trop juste pour jouer les gros points en haut du Turini, que Gautier empoche. Braus est avalé sans difficulté, puis van Garderen, Taaramae et Poels se détachent dans le Castillon. Avec 9’30’’ d’avance sur le peloton, l’étape leur semble promise. Taaramae et van Garderen se relaient pourtant parfaitement, faisant craquer Poels à 5 kms du sommet de la Madone. Puis l’américain se détache dans le dernier km de montée, sans parvenir à faire le trou. Taaramae prend tous les risques dans la descente, sans parvenir à boucher sa trentaine de secondes de retard. La situation reste en l’état jusqu’en vue de Monaco, et on a du mal à voir comment van Garderen pourrait désormais être privé de la victoire. On en a la confirmation finale lorsque Taaramae, plus très lucide, chute à l’entrée dans Monaco, laissant définitivement filer van Garderen. Les Sunweb ont été raillés pour leur tactique étrange en début d’étape, mais van Garderen la justifie en allant chercher sa première étape sur le Tour, en plus d’une remontée à la 9e place du général !
Dans le peloton, Sagan a parfaitement encaissé les cols pour prendre les 9 points restants au sprint intermédiaire de Menton. Puis dès le pied de la Madone, Acedo prend le rythme en main. Le maillot à pois étire inexorablement le peloton, obligeant les adversaires de Gesink à des petites relances au fur et à mesure que les équipiers s’écartent. Ils ne sont plus que 9 dans sa roue à un peu plus de 4 kms du sommet, sans Kruijswijk, 4e du général, ni Dyke, Velits et De Gendt pour le top 10 au général. Schleck ne semble pas non plus au mieux, quand Pinot attaque ! Gesink, Froome et Quintana réagissent plus ou moins rapidement, le colombien tentant même de contrer, mais ce quatuor bascule finalement ensemble au sommet dans la roue de Gesink. Le néerlandais fait en effet le tempo pour distancer Schleck quelques hectomètres plus bas. Avec Barguil et Roche, le luxembourgeois compte sur un bon Kreuziger aujourd’hui pour limiter la casse. Ils sont à une trentaine de secondes au sommet. Dans le début de la descente, Froome passe devant Gesink avec une énergie folle. Le néerlandais subit alors toutes les relances, bien que Pinot et Quintana semblent tranquilles dans sa roue. Après seulement trois kms, leur avance sur Schleck a doublé, mais Gesink explose soudainement ! Comme à de trop nombreuses reprises malheureusement, il doit lâcher du lest dans une descente, permettant à Froome de s’envoler ! Le kényan blanc termine premier des favoris et signe la bonne opération au général. En reprenant 46 secondes à Pinot et Quintana, et 1’35’’ (!) à Gesink, il se repositionne à la 4e place du général, à seulement 4’05’’ du maillot jaune ! Gesink peut regretter cette perte qui remet Froome dans le jeu, surtout en vue du gros chrono qui arrive, mais peut au moins se satisfaire que Schleck était dans un état encore pire. Lui aussi s’est fait distancer par De Gendt, Roche et Barguil dans la descente, et termine dans un groupe avec Dyke, Acedo, Kruijswijk ou encore Jungels, à 2’12’’ de Gesink. Le néerlandais s’empare donc du maillot jaune avec 1’25’’ de marge sur Barguil, nouveau dauphin au général ! Mais la menace la plus pressante semble être le retour de Froome, désormais 4e à 4 minutes "seulement". Attaquant infatigable des Alpes, Pinot semble également toujours dans le coup pour le podium. Enfin, notons que la Lotto Jumbo possède les quatre maillots distinctifs ce soir ! Provisoirement ou définitivement ?
Résultats :