Marco Baratoli se confie
Acte 7, Chapitre 2, Milo Metoni se confie
Seaside, Florida le 17 Janvier 2048,
À propos du 4 Juillet 2042 à Valence,Chers lecteurs, voici une interview exclusive de Milo Metoni que j'ai réalisée à Valence, le 4 Juillet au soir. Elle n'a jamais été publiée ni lue par qui que ce soit hormis Marco Baratoli, Milo Metoni et Luigi Metoni. Là voici en extraits:- Bonsoir Milo.
- Bonsoir Octavio.
- On va couvrir quelques sujets, notamment le dopage t votre relation avec Marco Baratoli.
- Ça me va.
- Vous allez d'abord me répondre par oui ou par non à ces questions. Nous avons du temps pour les détails. Répondez honnêtement, ce sera mieux pour vous et pour moi.
- Allez-y.
- Avez-vous déjà pris des produits interdits afin d'améliorer vos capacités et performances ?
- Oui.
- L'EPO faisait-elle partie de ces produits interdits ?
- Oui.
- Avez-vous eu recours à des transfusions sanguines ou au dopage sanguin afin d'améliorer vos capacités et donc performances ?
- Oui.
- Il y avait-il d'autres produits tels que de la testostérone ou hormones ?
- Oui.
- Depuis quand vous dopez-vous ?
- Depuis le Giro de l'année dernière.
- Prenez-vous des substances pendant ce Tour ?
- Oui.
- Merci, ce sera tout pour les réponses oui/non.
- Oprah Winfrey time finished !
- On peut dire ça comme ça, qui vous a convaincu de prendre ces substances ou qu'est ce qui vous a convaincu de prendre ces substances ?
- Pour le qu'est ce que: c'est la déchéance de mon père, il n'avait plus d'argent, il était complètement ruiné après son enquête. Bien qu'il vécût sous protection policière, il recevait des menaces de mort de toute la ville de Naples. L'étau se resserra quand son frère, mon oncle, fût tué. Alors, avec l'aide de son patron et ami, Garrio Casadelle, mon parrain pour l'ironie du sort, il s'enfuit aux États-Unis. Pour le qui, ce fut une décision commune que j'ai prise avec Vico Strusa et Luca Zonnelli. Je devais me doper si je voulais aider financièrement mon père.
- Il n'y avait pas d'autres solutions ?
- Non, il ne recevait presque pas d'aide des États-Unis, Garrio lui avait les mains liés, il était constamment surveillé.
- Mia une pouvait-il pas s'arranger grâce à ses réseaux ?
- Non. Et votre père, n'avait-il pas conservé des amis de sa période à la mairie de Naples ?
- Il n'en avait pas. Ils était tous à la merci de l'Organisation.
- Tiens, vous aussi vous l'appelez l'Organisation.
- Tout le monde à Naples l'appelle l'Organisation.
- Revenons à notre sujet principal: avez-vous remis en oeuvre les techniques dites révolutionnaires de la Menci ?
- Bien sûr, mais on les améliora. On n'avait pas les moyens de l'Organsiation, alors il fallait faire sans la complicité des médecins. Il fallait trouver un système difficile à détecter mais simple à effectuer.
- Et alors ?
- Interdiction d'en parler.
- Vous aussi ?
- Oui, tout le monde.
[...]
- Avez-vous peur que l'Organisation ne vous attrape à cause du lien qui vous unit à votre père ?
- Oui. Cette angoisse me hante. Dès que j'entends du bruit, des paroles en italien, une peur me saisit.
- Avez-vous peur de la mort ?
- Oui.
- Êtes-vous sous protection policière ?
- Oui. Elle est plutôt discrète. Je dirais plutôt que je vis sous surveillance des services secrets américains. Je pense avoir le droit de vous le dire.
- Ne vous inquiétez-pas, cette interview ne sera pas publiée de sitôt.
- Ah bon.
- Oui, vous pouvez parler librement.
- Alors voilà, certains membres de l'encadrement, du staff si vous préférez sont des agents.
- Des coureurs ?
- Un seul, et il me suit partout, on dort dans la même chambre, loge pas loin l'un de l'autre.
- Il s'agit de ?
- Pas le droit de vous le dire, mais j'en ai déjà trop dévoilé.
- Tenez, prenez-en verre de plus.
- Merci.
- Comment est-ce-que les États-Unis ont-ils accueilli votre souhait de poursuivre votre carrière ?
- Avec réticence mais ils ne peuvent rien faire contre la volonté d'un homme.
- Vous avez raison.
[...]
- Quelle relation avez-vous avec Marco Baratoli ?
- C'est comme un mentor. Bien sûr, on a été en froid, mais les 4 années de notre séparation ont été les pires de mon existence. À 'époque, j'avais encore des principes et j'aimais passionnément mon sport, le cyclisme. Aujourd'hui, je n'ai pas de scrupules à me doper et à l'assumer devant un journaliste.
- Savez-vous qu'il vous a décrit comme étant un passionné qu'il n'avait jamais vu depuis 2025 et Petru Bereni ?
- Ah tiens, j'ignorais mais ça ne m'étonne pas. Bereni était un amoureux du vélo.
- Quelle a été votre réaction quand les premières rumeurs sur la généralisation du dopage au sein de la Menci ?
- Déçu, profondément déçu par cette annonce, c'est pour ça que je sus parti. Mais Bari' ne m'a jamais vraiment quitté vu Vico Strusa et Luca Zonnelli me suivaient. Ils discutaient souvent entre eux de moi. C'était son moyen d'être tenu au courant. Il s'inquiétait pour moi.
- Qu'est ce que ça vous a fait de le revoir ?
- J'étais heureux. Désolé, mais est-ce qu'on peut arrêter l'interview, il se fait tard, j'ai besoin de manger, me doucher et dormir.
- Bien sûr. Je vous remercie, ce fût un plaisir.
- Le plaisir était partagé.