B&B Hotel et Brit Hotel qui sponsorisent... Ca leur assure un bon quadrillage pour leurs déplacements ! Pas vilain, de cette couleur.
Sinon, pour revenir sur les rémunérations, c'est tabou en effet pour les raisons légales : les coureurs ont de l'argent au black et touchent des aides (RSA, chômage, bourses pour les étudiants) à côté, les équipes doivent sans doute maquiller leurs comptes pour faire passer cela alors que leurs finances proviennent en grande majorité d'argent public direct ou indirect (subventions des collectivités, réduction d'impôts des sponsors) donc ça le fout moyen de crier sur tous les toits qu'on paie doublement des mecs à faire du vélo avec de l'argent public par des montages frauduleux tout en laissant les coureurs dans un contexte ultra précaire.
Et surtout, comme c'est un milieu très concurrentiel et précaire. Ca peut générer de grosses tensions dans le peloton et au sein même des équipes. Si on a un bon salaire (tout est relatif), ça veut dire généralement qu'on a bien négocié et que celui des autres est moins bon donc on fait profil bas pour pas que les autres coureurs du même niveau au salaire moindre demandent un équilibrage. Les négociations des salaires sont donc rudes pour avoir ce que les autres n'auront pas. De plus, ces négociations se font sur la base des résultats passés (généralement les 18 derniers mois), en partie la réputation du bonhomme (guerrier en course, individualiste ou collectif, etc.) et sur les résultats attendus l'année suivante. Chacun promet qu'il va faire une prochaine saison de dingue et il n'a pas vraiment intérêt à se louper s'il veut conserver sa cote, mais n'est pas à l'abri d'être dépassé dans la hiérarchie par les nombreux jeunes coureurs qui débarquent. Surtout, il ne doit pas dire ce qu'il touche pour être mieux armé dans les négociations futures avec d'autres équipes (si une équipe sait que t'es à 400€/mois non déclarés, il va être plus facilement tenté de te proposer 450 que 600€ quand tu la démarches).
En tout cas, cette précarité se retrouve généralement dans les interviews des coureurs qui bossent à côté, font leurs études en même temps et/ou remercient généralement leurs parents pour le soutien financier permettant de faire du vélo à très bon niveau avec tous les sacrifices que cela comporte.
Enfin, pour illustrer le salaire chez Pro Immo, l'interview de Nicolas Roux accordée à DirectVélo (
https://www.directvelo.com/actualite/71 ... colas-roux) est très intéressante : il faut vraiment tomber sur des mécènes qui adorent ce sport et ont une réelle conscience de la difficulté de la condition de coureur cycliste amateur.